Médias

La Marche des hypocrites

C’est avec ce titre que L’Union paru mardi revient sur la manifestation organisée samedi dernier par l’opposition pour réclamer la tenue d’un scrutin à deux tours pour la présidentielle. Le journal explique que les différents partis qui ont participé à cette marche, organisée à l’initiative de l’UFC, ne sont en réalité d’accord sur pas grand chose. L’Union annonce également qu’une visite technique est désormais obligatoire pour tous les véhicules circulant au Togo. Un moyen de renforcer la sécurité sur les routes. Voitures sans éclairage, avec des pneus lisses ou un système de frein déficient sont légion dans le pays ; idem pour les bus et les camions. L’Union indique enfin que les premières auditions de la Commission « Vérité, justice & réconciliation » se dérouleront après la présidentielle.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union

Verbatim
Faure toujours plus social
Le gouvernement togolais vient d’adopter en conseil des ministres le 23 novembre dernier l’avant-projet de loi de finances exercice 2010. En chiffres on a 497.063.349.000 de francs Cfa comme dépenses en prévisions budgétaires. En nette progression de plus de 18,3% par rapport à la loi de finances 2009, ce budget a un caractère social très fort. Les cinq secteurs prioritaires sont : l’éducation, la santé, l’agriculture, l’eau, l’assainissement et les infrastructures se taillent la part du lion.
C’est de bonne guerre, car la situation sociale des Togolais n’est pas du tout enviable.
Au Togo, environ 3,2 millions des citoyens sur les 5,5 millions d'habitants sont pauvres et les zones rurales sont les plus touchées. Il est indiqué, selon une étude récente que plus de 61% des Togolais vivent en dessous du seuil de pauvreté avec moins d'un dollar (500 Fcfa) par jour. Cette situation n’est que la résultante de la crise économique mondiale à laquelle s’adjoint la suspension de l'aide des principaux bailleurs de fonds au Togo, en l’occurrence l'Union européenne depuis 1993 et les institutions de Bretton Wood.

Devant les partenaires au développement du Togo à Bruxelles en septembre 2008, le gouvernement a caricaturé de façon générale la situation piteuse des populations togolaises. Le tableau social a été peint en noir car tous les indicateurs de développement sont au rouge. En matière d’éducation, les autorités ont démontré avec des statistiques à l’appui, le faible taux de scolarisation malgré les efforts consentis, le manque d’infrastructures scolaires adéquates, la rareté d’enseignants et de matériels didactiques. Le constat au niveau de l’agriculture se dresse sur le recul de la productivité due à un manque cruel d’engrais, de la désorganisation des paysans, de la faiblesse de la mécanisation, de l’écoulement difficile des produits, de l’état délabré des pistes rurales…
Pour un pays fortement agricole, à plus de 90%, il est inconcevable que les populations soient affamées, a-t-on cherché à établir. Sur le plan sanitaire, le gouvernement a affiché un tableau désolant. Il n’existe pratiquement plus de subventions publiques pour les soins élémentaires administrés aux populations, les taux de mortalités infantile et maternelle croient de façon exponentielle.
Le manque de personnel soignant et de médecins spécialisés ouvre la voie à l’augmentation de patients décédés par manque de soins. Etc.
De façon générale, les membres du gouvernement avec à leur tête le Premier Ministre Gilbert Houngbo, ont affiché devant leurs partenaires au développement, le sentiment de faire changer les choses. D’ailleurs leur feuille de route qui est le Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté (DSRP) a montré suffisamment cette volonté qui se traduit depuis là par les actions concrètes menées sur le terrain.
En somme, cette loi de finances exercice 2010 fortement social n’est que le reflet de la détermination du Président Faure Gnassingbé à réduire la pauvreté dans notre pays.

Inscription sur les listes électorales
La Cour Constitutionnelle se prononce sur les nouveaux électeurs
En 2007, une dizaine de plaintes étaient adressées à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour régler le cas des citoyens à date de naissance imprécise. Avec l’informatisation actuelle de la documentation nationale, les logiciels convertissent automatiquement les «nés en ou vers» au 31 décembre de l’année considérée.
Mais, en matière électorale, que faire si la personne ne dispose pas de pièce d’identité valable et informatisée ? A l’époque, le sort de l’électeur était rangé en perte ou profit selon que son jour était fixé au 31 décembre ou au 1er janvier. Et, après une saisine, le juge constitutionnel avait donné un avis considérant plutôt le 1er janvier. Pour ne point faire des mécontents du fichier électoral.
Aujourd’hui, il vaut mieux anticiper pour donner des consignes non équivoques aux opérateurs et opératrices de saisie. C’est le sens de cette saisine de la Cour constitutionnelle par le président de la CENI en date du 20 novembre 2009 sollicitant, dans la perspective du scrutin du 28 février 2010, des indications quant à «la démarche à suivre pour les candidats à l’inscription nés vers ou en 1992 et la date de naissance extrême à retenir pour l’inscription des jeunes nés à date précise et accédant à la majorité».
Et la Cour a préféré prendre la décision suivante pour conserver une jurisprudence : «le 1er janvier 1992 doit être retenu comme date de naissance de ceux qui sont nés en ou vers 1992, sans date précise ; les citoyens nés à date précise qui n’ont pas atteint leur majorité mais qui l’atteindront avant la fin des opérations de révision peuvent s’inscrire immédiatement ; les citoyens qui atteindront leur majorité après la révision mais avant le scrutin s’inscriront en dehors de la période de révision et ce jusqu’à la veille du scrutin».
Il s’agit là de sauvegarder les chances d’une large inscription sur les listes électorales. En réalité, c’est une juste application de la loi électorale. L’article 51 du code électoral précisant que le corps électoral se compose de tous les Togolais des deux sexes, âgés de dix-huit ans accomplis… L’article 60, lui, mentionne que sont également inscrites sur la liste électorale les personnes qui, ne remplissant pas les conditions d’âge et de résidence lors de la formation de la liste, les rempliront avant la clôture définitive des opérations. Mieux, peuvent être inscrits sur les listes électorales en dehors des périodes de révision (…) les Togolais atteignant la majorité électorale après la clôture des opérations d’inscription (article 71 du code électoral).
En clair, on ne peut acquérir et exercer son droit de vote le jour du scrutin sans être inscrit au préalable sur une liste électorale. Pour le juge de la constitutionnalité de la loi, la pratique qui a cours dans les administrations tendant à considérer les citoyens nés en 1992, sans date précise, comme nés le 31 décembre 1992 ne repose sur aucun texte précis.

Formation de la 1ère vague des OPS
C’est finalement demain !

L’information est portée dans un communiqué de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) en date du 25 novembre dernier. Initialement prévu pour le 28 novembre 2009, le début de la formation est reporté au mercredi 2 décembre 2009 pour la première vague des opératrices et opérateurs de saisie (OPS).
Au même moment, l’institution d’organisation et de supervision de l’élection présidentielle veut démarrer la révision des listes électorales «incessamment». Aussi tous les électeurs doivent retrouver leur carte d’électeur de 2007 qui est toujours valable pour le scrutin du 28 février 2010. Visiblement, pour l’équipe présidée par Taffa Issifou Tabiou, ce rappel entend raccourcir la période de révision des listes électorales. Car il faut avoir moins d’anciens électeurs à enrôler ou de mutations à respecter pour aller vite. Le retard étant déjà palpable pour la révision des listes dans la zone 1 dont la fin était annoncée pour le 25 novembre. Actuellement, on devrait être dans la révision des listes dans la zone 2.
Dans notre parution du 24 novembre dernier (L’Union n°242), nous relayions une confidence selon laquelle le retard observé dans le déroulement du chronogramme définitif de la CENI est plus lié à un problème technique. Avec la précision que les techniciens s’acharnent à achever l’opération de conditionnement des 1250 kits électoraux.
Et si finalement la date du 18 décembre 2009, annoncée par le site gouvernemental pour le début des opérations de révision des listes électorales, se confirmait ?

Pour réduire le nombre des cercueils roulants
Une visite technique imposée au parc automobile togolais depuis hier

Dans le cadre de la modernisation et de la redynamisation du service des transports routiers, une visite technique est désormais imposée aux usagers de la route (s’entend tout le parc automobile togolais) pour vérifier l’état de leurs engins et limiter les risques d’accident de circulation. Des appareils adéquats sont installés à cette fin au niveau de la société togolaise des plaques (Sotopla) ; ils permettront de scanner le véhicule et d’en donner l’état des articulations. Le début de l’opération est fixé au 1er décembre 2009.
Pour l’Etat, il faut que la sécurité règne sur les routes, que les utilisateurs soient en confort dans les véhicules. «La visite technique n’est pas facultative, elle est obligatoire puisque la loi y oblige», dit-on.
La mise en circulation étant soumise en principe à la condition de détention du certificat de visite technique.
En termes de tarifs, le véhicule à usage de taxi ou de transport de passagers devra ainsi débourser 1.500 francs par trimestre, 4.000 francs par semestre pour le véhicule léger à usage privé et administratif. Le véhicule poids lourd est à 4.500 francs par semestre, la moto taxi à 1.500 francs par semestre tandis que la moto à usage privé et administratif revient à 2.500 francs par an.
Déjà, comme dans toutes les réformes, des conducteurs mal intentionnés critiquent la mesure et veulent que le délai soit repoussé.
Et pourtant, ils ne seront jamais d’accord alors même qu’il s’agit plus de réaffirmer l’autorité d’une disposition légale. Quotidiennement, des passagers sont soumis à des déviations ou des contournements des services de contrôle par des voies tortueuses. Sous le prétexte que, dans tous les cas, il faudra donner de l’argent. C’est aussi vrai.
La réalité est que beaucoup de véhicules roulent sans une mise à jour des visites techniques. Du coup, le chauffeur ne sait pas trop sur la santé de son moteur, ses freins, ses phares, sa boîte à vitesse, etc. Et un accident est vite survenu, surtout que le respect du code la route est aussi la chose la moins partagée. Sans oublier l’imprudence des automobilistes et des camionneurs, la surcharge et l’état de quelques routes où il faut des fois éviter des crevasses dangereuses qu’on s’efforce de remblayer aujourd’hui. On en voit de ces camions et autobus en stationnement anarchique sur la chaussée en plein centre-ville et tout au long de la nationale N°1. Et ce pendant des jours sans aucune signalisation.
Au finish, l’unanimité est faite autour du récurrent taux inquiétant des accidents. 179 personnes ont été tuées sur les routes togolaises au premier semestre 2009 ; une légère baisse comparée à la même période en 2008, mais le bilan reste très lourd. Près de 900 accidents de janvier à juin 2009 ; plus de 900 pour la même période en 2008. Courant juin, le directeur des transports routiers, Lieutenant-colonel Baouna Essowè, avançait que le nombre de morts et de blessés peut être réduit à condition que les conducteurs fassent preuve d’un minimum de responsabilité.
Entre autres références, 16 personnes ont été tuées dans un accident de la route dans la nuit du 2 décembre 2007 à Blitta (environ 285 km au nord de Lomé). Deux jours avant, 14 personnes avaient trouvé la mort et 22 autres avaient été blessées dans un accident à Amouzoukopé (environ 70 km au nord de Lomé). En 2006, selon le ministère de la Sécurité, les accidents de la circulation ont fait 517 morts. 395 accidents se sont produits durant cette période. La route la plus dangereuse étant l’axe Lomé-Cinkassé avec 183 accidents et 253 morts.
Le Togo n’est pas isolé. Les systèmes d'information sur le niveau de sécurité routière au niveau de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo) ne sont pas bons. «On a une moyenne de 30.000 accidents par an avec à peu près 50.000 blessés et 5.000 tués environ dans l'espace communautaire. Ces chiffres sont totalement en deçà de la réalité», avait indiqué en décembre 2008 Gouali Emmanuel Yoro, responsable de la sécurité routière à la Commission de l'UEMOA.


Processus Vérité, Justice et Réconciliation
Le début des auditions prévu pour l’après-présidentielle
C’est la décision officialisée par la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). Le but est de ne pas prêter le flanc à une confusion. Il ne faut donner l’impression à une période actuelle aussi sensible que la préparation de la présidentielle de 2010 que les auditions doivent s’assimiler à un réquisitoire contre telle ou telle personne, tel ou tel parti, tel ou tel régime. Et, pour ne pas perdre la main, la Commission profite pour tenir des séances de sensibilisation à l’endroit des institutions de la République, de mobilisation sociale et de plaidoyer pour un scrutin apaisé. C’est le sens des deux jours d’information avec la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) et la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), les 26 et 27 novembre.
Après, par principe, la période de préparation qui dure entre 3 et 5 mois, selon les mots de Mgr Nicodème Barrigah, président de la Commission. Il s’agit de réitérer qu’après le pari d’une présidentielle sans violence gagné, la CVJR pourra aisément poursuivre et réussir sa mission.
Hier lundi, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation a rencontré l’ensemble des préfets du Togo pour leur expliquer sa mission et les objectifs de la CVJR. «Il est impératif de regarder la vérité en face, de lire notre passé, de savoir exactement ce qui s’est passé, d’écouter ceux qui se sentent victimes, de réparer dans la mesure du possible les torts causés afin de sortir définitivement notre pays des sentiers sinueux et des querelles inutiles qui nous ont éloignés les uns des autres», a dit Mgr Barrigah.
Il y a trois semaines, c’est la chefferie traditionnelle qui était au contact des membres de la Commission. Début novembre, l’équipe de Mgr Nicodème Barrigah expliquait aux 329 chefs-cantons des cinq régions du Togo le bien fondé de la politique de réconciliation et obtenait leur adhésion par rapport à leur importante influence sur les populations. Il s'agit pour l’ecclésiastique de trouver la meilleure façon d’obtenir la contribution de la chefferie traditionnelle dans ce processus.
Auparavant, les membres de la Commission ont tenu le 30 juillet à Lomé une conférence de presse pour faire le point sur l'évolution des travaux. Aussi les travaux préliminaires ont-ils d’abord consisté en l'élaboration et l’appropriation des textes régissant le fonctionnement de l’institution, ses démembrements, son budget, etc. «Nous venons d’entamer la deuxième phase axée sur la sensibilisation, la rencontre avec les médias, la campagne d’informations du public sur l’ensemble du territoire, la recherche des fonds, l’élaboration d’un plan de dotation en personnel et la consultation des acteurs nationaux», avait expliqué Mgr Barrigah.
Installée le 29 mai dernier par le chef de l’Etat, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation est composée de onze membres dont des religieux, des chefs traditionnels, des universitaires et d’autres membres de la société civile.
Elle a pour mission, notamment, d’établir un rapport circonstancié sur la nature, l’étendue et les causes des actes de violence à caractère politique commis de 1958 à 2005 au Togo et de reconstituer le contexte dans lequel ces violences se sont produites. Elle doit également proposer au gouvernement, des mesures à prendre pour les réparations ainsi que les diverses formes de réparation des préjudices subis par les victimes, selon les conclusions des consultations nationales pilotées par le Haut commissariat aux droits de l’Homme au Togo.


En échauffement pour la présidentielle de 2010
Contre le «un tour » ou la marche des hypocrites
Fidèle à sa politique de masse, l’Union des Forces de Changement (UFC) a encore emballé ses affidés et ses admirateurs dans une marche pour exiger, à partir du stade du cimetière à Bé, le retour à un scrutin majoritaire à deux tours. Et après la marche, rien n’est gagné. «La révision constitutionnelle est possible, s’il y a consensus politique», pouvait-on entendre. C’est à se demander si l’auditoire était adapté pour arracher le fameux consensus qui devra balayer l’interdiction des textes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO).
Mais ce qui peut ressembler à un jeu d’amis d’infortune ou de copains non sincères, c‘est qu’on y a retrouvé aussi ceux qui jusque-là criaient à tue-tête sur des médias ne pas être d’accord avec une revendication qui vient trop tard. Finalement inopportune. Maître Tchessa Abi du Pacte Socialiste pour le Renouveau (PSR) et Kofi Yamgnane de Sursaut-Togo n’ont pas voulu être mordus demain par la stratégie de Gilchcrist & Cie. Et il faut au moins s’aligner déjà sur ce qui peut diviser le moins. Du moins dans le boucan, sous le soleil de midi, comme l’ancien ministre de la Justice du gouvernement d’union nationale : «Ce que nous réclamons, c’est le minimum. Si nous ne l’obtenons pas, nous n’obtiendrons rien du tout». C’est compris !
Pour le franco-togolais et candidat déclaré pour le scrutin présidentiel, «dans un pays où il y a plus de 80 partis politiques, il faut nécessairement un scrutin à deux tours». Lui qui trouvait la réclamation déplacée après un mauvais accord scellé sur le dos du pauvre peuple à Ouaga.
Visiblement, l’Alliance des Démocrates pour le Développement Intégrale (ADDI) est allée pour prononcer le mot. «Nous devons nous montrer unis et continuer [ce combat] sur l’étendue du territoire», dixit Aimé Tchabore Gogué. Même s’il ne s’agissait nullement de l’âge d’un régime, cela peut tendre vers. «43 ans, ça suffit», pour l’unique Claude Améganvi du Parti des Travailleurs. On peut aussi penser que c’est Agbéyomé Kodjo et son OBUTS qui ont tout compris : il s’agit de confirmer l’attachement et la préférence doctrinale à un mode de scrutin.
Maître Apévon Dodji du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) peut, lui, rester fidèle à son sang chaud. En quoi la foule de curieux et sympathisants peut «harceler le pouvoir pour lui soutirer un scrutin à 2 tours» ? C’est ici que le parti cher à Madji Agboyibo s’est chaudement embourbé. Même si la circonstance atténuante veut que l’on ne soit plus mordu par les siens comme en 2007. Le ton de l’avant-marche a semé le ridicule. «L’UFC ne peut pas aller, venir, aller, venir. Ça, je crois que, en politique, on commence par faire de l’enfantillage. Je veux, je ne veux pas, je veux rester avec le CAR ou je ne veux pas rester avec le CAR. Si l’UFC veut rester avec nous, il faut qu’elle reste avec sérénité et sérieux. Mais il ne faut pas nous faire dandiner tous les jours (...) Il faut que l’UFC cesse de nous malmener comme ça», fulminait Kossi Amégnonan, s’indignant que l’UFC ait annoncé cette manifestation avant de leur adresser une correspondance à ce propos. Avant, c’est un communiqué signé de Dodji Apévon qui sonne le glas. «Le mardi 24 novembre vers 19h, le CAR a reçu une correspondance par laquelle l’UFC lui a fait part de son intention d’appeler les forces vives du pays à des manifestations et à chercher à recueillir ses propositions à cet effet.
Le CAR s’apprêtait à partager avec l’UFC sa position sur le sujet quand il s’est aperçu avec consternation qu’au moment de lui adresser la correspondance ci-dessus visée, elle avait déjà saisi les médias et distribué des tracts pour annoncer une marche le samedi 28 novembre 2009. Le CAR déplore que l’UFC ait encore choisi d’adopter une démarche solitaire pour le règlement des problèmes qui interpellent toutes les forces opérantes pour l’alternance démocratique au Togo. Le CAR appelle toutefois ses militants et sympathisants à se joindre à la marche du samedi. Le CAR tient à souligner qu’il importe que la démarche déplorée ne se répète plus et qu’à l’avenir les diverses manifestations d’intérêt commun soient préparées et encadrées par un front comprenant les différentes composantes de la Nation». Curieux, mais c’est du déjà fait. Le front républicain attendra toujours.
A l’UFC, ce n’est point un problème. «Nous ne faisons pas forcément tout ensemble (…) Les stratégies peuvent diverger (…) Nous l’avons informé», répondait Ruben Adama Doe Bruce. Informé, le CAR l’a été. Simplement.
En somme, ils étaient sans la forte conviction de se renvoyer la confiance mutuelle. Croyaient-ils sincèrement au lieu où le fils de l’indépendance les y amène ? La confidence n’est pas aussi forte dans le bureau national du CAR pour fustiger le communiqué qui appelle au boycott si rien n’est gagné.


Dans le cadre du DSRP-C
La pauvreté des enfants bientôt traitée par les politiques budgétaires

Sous l’égide du ministère de la Coopération, en collaboration avec l’UNICEF, l’organisation des Nations unies chargée de l’enfance, un atelier réunit, depuis hier à Baguida (banlieu-est de Lomé), plusieurs cadres dans le but de valider le nouveau rapport sur la situation des enfants au Togo, a appris L’Union de source concordante. L’atelier, qui fait suite à une étude par des experts assermentés, devrait, au finish, permettre «de dresser un tableau fidèle sur la situation d’enfants et jeter un regard sur l’efficacité des politiques en matière de réduction de la pauvreté, y compris la politique budgétaire dans le contexte du DSRP-C», explique l’Unicef dans un communiqué.
Depuis 2001, aucune analyse réelle de la situation des enfants n’a été entreprise au Togo, estime-t-on. Il en résulte une compréhension limitée du concept ”pauvreté de l’enfant” et de son impact sur les politiques sociales et économiques concernant les enfants.
D’une manière plus générale d’après l’Unicef, il est indiqué que, sur le plan monétaire, plus de 61% de la population togolaise vit en dessous du seuil de pauvreté. Les enfants représentent près de la moitié de cette population et constituent la couche la plus vulnérable. Selon l’analyse de la Situation des Enfants, au Togo, 69% des enfants vivent dans la pauvreté et n’ont pas accès aux services sociaux de base, tels que l’alimentation, l’eau potable et l’assainissement, la santé, l’éducation et l’information. Or le manque d’accès des enfants à ces services essentiels perpétue la situation de pauvreté des familles d’aujourd’hui et de demain.
L’atelier est ainsi l’opportunité pour partager les résultats de l’étude menée sur l’analyse de la pauvreté et les implications en termes de politiques économiques et sociales au Togo. Il constitue également un cadre de dialogue sur la pauvreté des enfants et la lutte contre la pauvreté des enfants plus particulièrement.
Rappelons qu’au mois d’avril dernier, l’UNICEF a collaboré avec le ministère de la Coopération et le réseau de chercheurs « Politique Economique et Pauvreté » pour organiser une conférence nationale sur l’analyse de la pauvreté multidimensionnelle. La rencontre a constitué un cadre de dialogue sur les voies et moyens de lutte contre la pauvreté en général et celle des enfants en particulier.


Culture
Littérature : Ténèbres à midi de Théo Ananissoh paraîtra en janvier
L’écrivain togolais Théo Ananissoh fera paraître son troisième roman Ténèbres à midi aux Editions Gallimard. Le roman sortira en même temps que plusieurs autres d’auteurs africains à l’occasion du dixième anniversaire de la Collection Continents noirs de Gallimard.
Hanté par le devenir des pays africains, notamment les questions primordiales du vivre en communauté, de la dignité de l’homme, de la liberté, l’écrivain togolais en remet encore une couche avec ce troisième roman.
Ténèbres à midi est un roman où percent une ironie et une lucidité rares ; c'est le récit épuré et sans concession d'une perception de soi et de ses origines. Au-delà d'une histoire située en Afrique, c'est une question ni caduque ni réservée aux autres que reprend ici l'auteur : comment se conduire en homme ou femme de conscience dans un temps de cruauté généralisée ?
Après un premier roman, Lisahohé, traversé par la relation Histoire / mémoire, l'écrivain togolais Théo Ananissoh nous a donné à lire avec Un reptile par habitant, un vrai faux polar devenant au fil du récit, une interrogation sur la relation Nature / Culture, qui détermine notre humanité. C’est le plus moral des écrivains togolais.
Créée en 1999 par Jean-Noël Schifano, Continents Noirs a propulsé la littérature africaine en France. Le but de la collection était, selon Jean-Noël Schifano de « Accompagner les auteurs sur la latérite de leurs origines, voir et apprendre au contact des univers africains, susciter, encourager les écritures, métisser avec eux nos cultures, faire circuler avec eux leurs livres en Afrique où les livres circulent encore si mal, les présenter, les lire, les faire lire, là-bas aussi, où les livres sont toujours trop chers, trop rares, surtout quand on sort des villes capitales. »
Il a publié plusieurs auteurs togolais dont Théo Ananissoh, Kangni Alem, Sami Tchak, Edem Awumey. Les deux derniers ont reçu le Grand Prix littéraire d’Afrique noire pour des œuvres publiées chez Gallimard.


Sports
FOOTBALL / CAN ANGOLA 2010
Christophe Adam : "Par le passé, le principal adversaire du Togo fut le Togo lui-même"

Christophe Adam connaît bien le Togo et sa sélection nationale. Cet ancien directeur administratif et sportif, puis entraîneur d'Agaza Omnisports de Lomé, aujourd'hui entraîneur au Centre de formation du Stade Brestois 29 (Ligue 2 française), porte son regard de technicien sur le groupe du Togo à l'issue du tirage au sort de la CAN 2010 effectué à Luanda le 20 novembre dernier.

Le Togo va retrouver dans le groupe B la Côte d'Ivoire, le Ghana et le Burkina Faso. C'est le verdict rendu par le tirage au sort effectué le 20 novembre dernier à Luanda, en Angola. Vu le groupe tel que constitué, le Togo peut-il rêver d'un second tour ?
Je pense que oui, car l'équipe du Burkina Faso est largement à la portée des Eperviers même s'il faudra respecter cet adversaire. Le Ghana se repose sur son statut et ne m'a pas convaincu lors de ses dernières prestations. La Côte d'Ivoire apparaît comme le favori de ce groupe, et d'après moi le premier match Ghana-Togo sera prépondérant dans l'optique d'une qualification pour les quarts de finale. Il s'agira de le remporter afin de prendre l'ascendant, tant au niveau psychologique que comptable, sur des Ghanéens qui affronteront la Côte d'Ivoire pour leur deuxième match de ce groupe. Maintenant, avant de se soucier du niveau des autres sélections, il appartient aux Eperviers et à la FTF de bien préparer cette CAN.

Concrètement, est-ce que le Togo a les moyens de passer le premier tour pour sa 7e participation à la CAN ?
Les Eperviers ont bien évidemment les moyens de passer ce 1er tour. Lors des éliminatoires, ils ont démontré avoir les ressources pour inquiéter et battre n'importe quelle formation de leur groupe. La sélection est composée de joueurs à fort potentiel, rassemblés autour de l'emblématique Sheyi Adebayor qui semble déterminé à porter haut les couleurs du Togo lors de cette CAN.
Sur ce que j'ai pu observer par ailleurs, Jonathan Ayité réalise une très bonne phase aller en Ligue 2 française avec Nîmes. C'est un joueur en pleine confiance. Son frère Floyd, Alaixys Romao et Serge Gakpé sont également des joueurs de talent. La défense a prouvé sa solidité et sa fiabilité. Les Eperviers n'ont rien à envier à l'ensemble des sélections qui seront présentes en Angola.
Alors qu'est-ce qu'il faut faire pour que cette participation ne ressemble pas aux six autres déjà connues ?
Les Eperviers devront avant tout aborder cette CAN dans les meilleures dispositions. Le premier match se jouera le 11 janvier face au Ghana, il reste donc un mois à peine pour placer les joueurs dans un contexte de préparation optimal, d'autant plus que ce match conditionnera le reste de la compétition. Sheyi se dit prêt à assumer une partie de la préparation. Cela l'honore, et démontre une fois de plus son attachement au pays et au football togolais. Néanmoins, tout le monde (joueurs, staff et institutions) doit consentir à faire les efforts nécessaires pour apporter un maximum de sérénité autour de cette préparation et faire en sorte que les joueurs n'aient à penser qu'au terrain.
Par le passé, le principal adversaire du Togo fut le Togo lui-même. Aussi, l'extra-sportif devra se dérouler en harmonie avec le sportif. C'est l'une des clés de la réussite.
Sportivement, je ne suis pas inquiet. L'équipe sait faire preuve de beaucoup de rigueur et de discipline sur le plan tactique, comme contre le Cameroun au match aller à Accra, et me paraît armée pour rééditer ce type de performance. Le nouvel apport de Gakpé est un atout de poids et il convient donc de travailler sur cette nouvelle animation offensive.

Une bonne CAN sous-entend une bonne préparation. L'urgence aujourd'hui, c'est d'abord le recrutement d'un sélectionneur et l'élaboration d'un bon planning de préparation. Non ?
La nomination d'un sélectionneur rentre dans cette idée, bien sûr. Les tergiversations autour de ce poste depuis de longs mois nuisent évidemment à la bonne marche des Eperviers. Hubert Velud a assuré l'intérim, il connaît la sélection. Pourquoi ne pas travailler avec lui dans la continuité, car le fait de partir à la CAN avec un nouveau sélectionneur me semble être un pari risqué et une perte de temps. Il s'agit d'arriver en Angola en étant compétitif d'emblée. De plus, en entraîneur avisé qu'il est, je suis certain qu'Hubert Velud a d'ores et déjà élaboré un plan de route pour les Eperviers et qu'il se tient prêt si la FTF lui renouvelle sa confiance.

Comme tous les deux ans, le retour des joueurs africains dans leur sélection pour la CAN pose toujours un problème à leur club. Cela va être également le cas pour cette fois-ci ?
Tous les professionnels et amateurs de football en Europe connaissent l'importance de la plus-value apportée par les joueurs africains aux clubs européens. Aussi, leur départ pour la CAN est effectivement préjudiciable pour ces clubs qui se trouvent privés de certains cadres en plein championnat. Perdre un Adebayor, un Eto'o, un Drogba ou un Essien pendant un mois de compétition, ce n'est pas rien. Toutefois, chacun doit s'adapter et prendre ses dispositions pour pallier ces absences, puisque la question de déplacer la période de la CAN a déjà été évoquée par le passé sans que les dates soient pour autant modifiées. Les clubs européens recrutent les joueurs en connaissance de cause, donc il me paraît hypocrite de s'en plaindre.

Selon vous, quel pays va remporter cette CAN ?
La Côte d'Ivoire et le Cameroun se dégagent selon moi comme favoris de cette CAN 2010. La Côte d'Ivoire n'a pas tremblé dans son groupe éliminatoire et possède de grandes individualités dans toutes les lignes. Ils seront attendus sur le plan du collectif. Au Cameroun, le travail réalisé par Paul Le Guen avec les Lions Indomptables porte ses fruits. Ils restent sur une bonne dynamique, comme l'Algérie qui est parvenue à se qualifier pour la Coupe du Monde dans des conditions plus que difficiles et qui se pose en sérieux challenger.
Le cœur me fait dire que le Togo pourrait avoir un rôle à jouer, et je pronostique d'ailleurs un Togo-Algérie en quart de finale. Enfin, je profite de cette tribune pour saluer tous mes amis au Togo, en espérant retravailler prochainement ensemble, et apporter tous mes encouragements aux Eperviers pour cette compétition qui s'annonce passionnante.


Reportage
Politique sociale
Les travaux d’Hercule de Faure Gnassingbé dans le Sud-Est Maritime
Lors de son dernier passage dans le Vo, il y a quelques mois, le président Faure Gnassingbé a reçu plusieurs doléances des populations de la localité. Dès lors des chantiers de construction de pistes rurales, d’établissement scolaires, de marchés ont été engagés par le gouvernement. Dans cette lignée les ministres de l’énergie et des mines Dammipi Noupokou et celle du developpement à la base étaient dans le Vo et les Lacs pour viser les projets en cours d’exécution.
Trois pistes rurales en latérite d’une distance de 32 km (Akoumapé-Gnita 10,5km ; Dagbati-Tabligbo 13km ; Akoumapé-Vo ativé 7,7km) ont été tracées. Des dallots, des ponts et des radiers submersifs sont prévus de part et d’autre pour rendre praticable les pistes en période de pluie. Mais les difficultés qui surgissent surévaluent le coût des travaux. «Avec l’aide de l’entreprise et du chef de l’Etat nous allons résoudre tous les problèmes qui se présentent», a rassuré le ministre Dammipi Noupokou.
En effet, pendant les temps pluvieux ces localittés sont souvent enclavées. Ni homme, ni engin n’ose emprunter par exemple le tronçon Gnita-Akoumapé par peur de s’embourber. Les paysans sont empêchés d’avoir accès aux marchées de la région pour commercialiser les produits agricoles. Et dans le pire des cas les semences périssent. Ce sont donc des populations en liesse qui approuvent ce geste à sa juste valeur même s’il ne constitue qu’un point de leur longue liste de demande.
Pour eux ces pistes vont changer leur vécu quotidien. Outre les pistes rurales, la construction des bâtiments scolaires sont en phase d’achèvement. Akoumapé et Hahotoé bénéficient de deux lycées composés chacun de six salles de classe et d’un bâtiment administratif. Ces deux joyaux scolaires reviennent à 78 millions de Fcfa en termes d’équipements et de construction.
L’extension du réseau d’électricité est aussi effective à Akoumapé, Hahotoé et est en cours d’exécution pour Badougbé. Aussi note t-on la réhabilitation des marchés de Vogan, d’Anfoin et d’Aného.
Pour un coût prévisionnel de 220 millions, le marché de Vogan (50km au sud- est de Lomé) est doté de 24 petits hangars de 28 places et d’un grand hangar de 98 places sans oublier les structures d’assainissement. Un budget de 60 millions est alloué à la construction du marché d’Anfoin (7km de Vogan). L’architecture du marché d’Aného (115 millions) sera un tout petit peu conservée et les techniciens auront pour tâche principale de rassembler trois petits hangars pour en faire un grand hangar. Cette tournée a eu pour point de chute la Société de Distribution de Gaz (SODIGAZ) dans la zone portuaire.
Les deux ministres sont venus constater l’état d’avancement des travaux l’installation de ce centre qui doit démarrer ses activités en janvier 2010. La pénurie du gaz à usage domestique a poussé les autorités togolaises a accorder en avril 2008 une autorisation d’installation à un autre opérateur. «Nous serons en mesure de produire entre 180 et 200 bouteilles par heure soit en régime plein une cadence de 1000 bouteilles par jour», a déclaré le directeur général de sodigaz, Daou Jonas. La demande oscille aujourd’hui entre 3500 et 4000 tonnes et peu de Togolais ont accès au gaz butane. Le but de cette société est de capter le marché qui souvent s’approvisionne dans les pays limitrophes comme le Ghana et le Bénin et la réduction du reboisement. Le marché de commercialisation du gaz étant réglementé par le ministère du commerce, le prix de la bouteille de Sodigaz sera conforme au prix en vigueur. Ces fournisseurs sont le gazoduc de l’Afrique de l’Ouest, le Bénin et le Nigéria.
La firme pétrolière française Total détient le monopôle de commercialisation de gaz à usage domestique au Togo

© L’Union du 1er décembre 2009

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