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La baisse du prix de l'ognion ne fera pleurer personne

C’est une bonne nouvelle pour les consommateurs. En mai, le niveau général des prix à la consommation a baissé de 1,8% contre une hausse de 0,6% le mois précédent. C’est L’Union qui donne le chiffre vendredi en indiquant cependant que, calculé hors produits alimentaires, les prix n’ont baissé que de 0,4%. C’est déjà un début.
Voici une sélection d’articles publiés par l’Union
Verbatim
L’opinion attend
Sous la présidence du Chef de l’Etat, Faure Essozimna GNASSINGBE, le nouveau gouvernement Houngbo II a tenu son premier conseil des ministres ce mercredi 09 juin. Ils étaient tous là aux côtés du Premier ministre Gilbert Houngbo : les ministres de la Société civile, du Rpt et de l’Ufc. L’image était belle et les mots n’avaient pas manqué pour exprimer la joie d’une aventure, une expérience de cohabitation. Des discours de confiance ont meublé ces premières retrouvailles entre des membres des deux importants partis politiques du pays autrefois antagonistes.
Le communiqué ayant sanctionné le Conseil a relevé, entre autres, les propos du Chef de l’Etat qui, après les félicitations, a réitéré sa volonté de voir les Togolais se mettre ensemble pour le développement du pays. " L’entrée de l’Union des Forces de Changement (UFC) au gouvernement s’inscrit dans ma conviction que si les Togolais arrivent à se réconcilier, ils travailleront ensemble pour le développement du pays", a-t-il souligné. En réponse, le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Elliot Ohin, a, pour sa part, déclaré au nom des ministres Ufc que "l’entrée de l’Union des Forces de Changement au gouvernement est une décision courageuse du président du parti. Elle est ferme et définitive". On n’en voudrait pas mieux.
Toutes ces déclarations d’intentions, de bonnes d’ailleurs, ne pourront se traduire dans les faits qu’à travers une réelle volonté de tourner les sombres pages de notre histoire commune et de se résoudre vers le développement du pays, l’objectif commun. Tel mis en exergue par le Chef de l’Etat : " nous avons, certes, des différences, mais l’essentiel c’est la volonté de travailler pour l’intérêt du peuple togolais". Cela passe par le travail bien fait suivant la mission confié à chaque membre du gouvernement. C’est ainsi que Faure Gnassingbé a exhorté "les ministres à se mettre au travail dans la cohésion et la solidarité". Pour ce faire, "les ministres doivent remettre leur département respectif au travail", a-t-il insisté.
Cet appel a reçu un écho favorable. D’autant plus que le nouveau patron de la diplomatie togolaise a assuré que "les ministres (issus de l’Ufc, ndlr) travailleront de manière efficiente et solidaire avec l’ensemble du gouvernement". Devons-nous alors penser que l’ère des ruptures antérieures observées entre le Rpt et son opposition ne seront plus à l’ordre du jour. Ou est-ce une farce pour tromper la vigilance de l’opinion ? L’opinion veut qu’on la désillusionne sur son pessimisme afin que les paroles dites au matin aient au soir le même destin. Elle attend.

Pour entretenir un climat de paix dans les zones d’exploitation
Les entreprises minières désormais soumises au développement local
L’éternel conflit du Delta du Niger mené par le MEND au Nigeria est la preuve vivante de l’effet que produit l’injustice subie par les populations dont les terres procurent d’énormes richesses aux pays. En son temps, l’Office togolais des phosphates (OTP) avait revendiqué des réalisations d’ordre social telles que la construction de cases de santé, d’écoles et d’autres ouvrages…, et le payement de la location des terres exploitées pour l’extraction au profit des populations des sites de Kpomé ou de Hahotoé. L’œuvre s’est poursuivie avec la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) depuis sa création en février 2010.
Un projet de loi relatif à la contribution des entreprises minières au développement local et régional, adopté mercredi en Conseil des ministres, devra bientôt légiférer sur la pratique après son adoption par les élus du peuple. Il fait obligation à tout exploitant de ressources minières, titulaire de permis d’exploitation à grande ou à petite échelle ou titulaire d’une autorisation d’exploitation artisanale, «dès démarrage de l’exploitation, de participer à la réalisation d’œuvres socio-économiques en vue de contribuer au développement local et régional». Le projet de texte prévoit en outre une participation financière annuelle, «versée à l’avance», dont le montant sera compris entre 150 millions et 400 millions de francs Cfa «compte tenu de la taille et du chiffre d’affaires de l’entreprise». Et indépendamment des autres taxes que l’exploitant est tenu de payer.
Dans les règles, et pour la compréhension, le montant de contribution, pour les exploitants à grande échelle, «sera fixé soit dans la convention d’investissement de l’exploitant, soit par arrêté conjoint du ministre chargé des Mines et du ministre chargé des Finances». Pour les petites exploitations ou de taille artisanale, la contribution est déterminée «au cas par cas, sur la base de l’activité de production de l’exploitant» conjointement avec les mêmes autorités. Un comité local, dont la composition et le fonctionnement seront définis par arrêté, aura la charge de la gestion de la contribution mise en place. Mais il est déjà acquis qu’il devra comprendre «pour moitié au moins » des représentants des populations locales de la zone d’exploitation.
Il reviendra ensuite au comité local de gestion d’identifier et de retenir les projets à réaliser dans la région concernée. Et de veiller à leur bonne exécution. Pour les descendances, les autorités estiment judicieux que, chaque année, une réserve de 15% des fonds recueillis soit constituée sur un compte séquestre. Un rapport est tenu et publié tous les ans sur l’utilisation faite de la contribution financière versée par les exploitants.
Voilà enfin une législation qui pourrait calmer «des frustrations des populations dans les zones minières du pays notamment dans les préfectures de Yoto, de Vo et du Zio», affirme le ministre Dammipi Noupokou des Mines et de l’Energie qui a présenté cet avant-projet de loi en 10 articles. La loi permettra de prendre en compte les besoins d’infrastructures socio-économiques des populations dans la gestion de l’exploitation des ressources minières, a-t-il précisé.
D’entrée, les deux cimenteries, CIMTOGO à Lomé et WACEM à Tabligbo, seront soumises à cette nouvelle loi pour avoir décroché, la première un second permis d’exploitation de clinker, et la deuxième l’extension de son permis d’exploitation. Pour les entreprises ayant démarré leurs activités avant la présente loi, elles «disposent d’une période transitoire d’un an pour se conformer aux présentes dispositions», indique le texte adopté par le Conseil des ministres. On pense déjà à la SNPT pour les phosphates, à WACEM pour le clinker à Tabligbo, et bien entendu à la société indienne MM Mining qui a décroché l’exploitation du fer dans la région de Bassar.
Il faut que le projet de loi vienne en application de l’article 63 du Code minier en vigueur qui dispose que l’exploitation des ressources minières dans une localité devra contribuer au développement local et régional.
En encadré
Ce qui se dit dans les zones minières
Tout se raconte dans les différentes zones d’exploitation minière, en termes de ce que bénéficient en retour les populations expropriées. Ici, il se dit que les sociétés (souvent étrangères) reversent des droits aux représentants des populations…qui les détournent. Là-bas, ce sont des exploitants qui s’appuient sur des hauts perchés pour ne pas honorer ce qui est pourtant prévu dans les contrats. Ailleurs, comme le cas de l’ex-OTP, les populations continuent de croire que la société remettra à plat les montagnes artificielles nées de l’extraction du minerai, alors même qu’on manque du minimum des infrastructures.
Du moins, jusqu’en 2008 où le gouvernement actuel comble le vide en intéressant la préfecture de Vo. Il reste à faire.
Aujourd’hui, le pouvoir veut faire jouer à chacun son rôle. Et le premier conseil des ministres du gouvernement Houngbo II s’y met avec l’avant-projet de loi relatif à la contribution des entreprises minières au développement local et régional. De quoi assurer la répartition équitable des richesses nationales et lutter contre les grincements de dents, voire les contestations larvées.

Deux ans après l’octroi du permis d’exploitation
Le fer brut de Bassar exporté avant décembre 2010
Le gouvernement togolais rêve de démarrer, avant la fin de l’année en cours, l’exportation de la production disponible de 50.000 tonnes de fer brut. Ceci à partir de l’exploitation confiée à la société indienne MM Mining. Avec la précision que ladite exploitation, elle-même, ne sera réelle qu’à partir de 2011. L’échéance de 2010 reste donc une phase pilote, avant le régime de croisière qui devra donner une production annuelle d’un million de tonnes net.
Par décret adopté début février 2008 en conseil des ministres, après de longues tractations, l’Etat accordait au groupe indien MM Mining le permis d’exploitation à grande échelle d’un gisement de fer et des métaux connexes situés dans les chaînes de l’Atakora. Suivant le contrat, l’obligation est faite à l’exploitant d’assurer un investissement de 20 milliards de francs Cfa sur une période de 20 ans, de garantir 2.500 emplois aux nationaux, de développer des infrastructures ferroviaires – plus de 100 km de voie de Blitta au site de Bandjeli –, routières et énergétiques, ainsi que des structures sociales (écoles, dispensaires, forages d’eau, projets générateurs de revenus) au profit des populations locales. Et d’honorer des redevances pour le pays propriétaire des minerais. En clair, le Togo devra tirer entre 1 et 3% de la valeur marchande des exploitations et jusqu’à 37% sur les bénéfices des ventes. MM Mining «réalisera les travaux d’exploitation des gisements conformément au code minier, au code de l’environnement et à la convention d’investissement», précisait au départ le décret du conseil des ministres.
Le gisement de fer de Bassar, à environ 400 km au nord de Lomé, est estimé à 600 millions de tonnes par la Direction des mines. Il est contenu dans les structures de la chaîne de montagnes de l’Atakora et de Boem, qui traverse le territoire togolais. C’est la première fois que ce gisement sera mis en exploitation à l’échelle industrielle, en dehors de l’utilisation artisanale qui en est faite par les populations locales.
Plus tard, par la même convention, l’exploitation devra également s’attaquer aux minerais de manganèse de Naega (dans la préfecture de Tone), estimés à 13 millions de tonnes, de bauxite du Mont Agou (près d’un million de tonnes) et du chromite de Farendè, dans la Kozah, et du Mont Ayito dans le Haho.
En réalité, tout a commencé le 7 août 2006 où le Togo et la société MM Investment Holding Limited (ancêtre de MM Mining) signaient une convention d’investissement de 20 milliards de francs Cfa. Ces fonds devraient servir à la mise en œuvre d’une société d’exploitation, de transformation et de commercialisation du minerai de fer, de manganèse, de bauxite, de chromite et de leurs métaux connexes. Quatre mois plus tard, le 11 décembre 2006, MM Investment a dû procéder à plusieurs étapes de modifications de ses statuts. Ainsi, les principaux actionnaires de la boîte ont cédé entièrement leurs parts, la transformant au finish en une société unipersonnelle anonyme (MM Mining S.A.) dont le siège est à Lomé. L’exploration du gisement de fer a démarré en janvier 2007.

Promesse de démocratie participative
Le challenge des élections locales passe de 2010 à 2011
« Le gouvernement s’engage à organiser les élections locales au plus tard en 2011 », promet le Premier ministre Gilbert Houngbo dans sa déclaration de politique générale, le 4 juin 2010. Auparavant, le Président candidat mettait la limite sur la fin 2010. « …il y a une question qui me tient à cœur, nous avons le développement à la base, nous devons aussi promouvoir la démocratie à la base. Ici dans votre région des plateaux, dans votre préfecture et dans votre ville, vous devez avoir vos élus locaux qui prendront le relais de l’Etat pour ce développement à la base. C’est pour cela que je suis déterminé à organiser, avant la fin de l’année, des élections locales pour que chaque citoyenne et chaque citoyen puisse participer à la démocratie et au développement », disait Faure Gnassingbé à Atakpamé le 18 février 2010.
Au constat, l’Exécutif réajuste son désir en quatre mois d’intervalle. A coup sûr, la réalité du terrain doit guider cette prorogation dans la date finale de l’effectivité des élections locales pour remplacer les fameuses délégations spéciales qui ne répondent en rien à une légitimité qui rassure les partenaires et les populations. Pour la direction de la décentralisation, c’est pour bientôt et des préparatifs se font en douce. Récemment, on a brandi une étude de délimitation des 35 chefs-lieux de préfecture. En début d’année, des responsables de l’administration publique étaient inquiets de pratiquer la démocratie participative, au point d’en appeler aux décideurs de ne pas prendre toute la vie pour des études ; il faut fixer un deadline et arrêter de dire «probablement en 2010». Peut-être qu’ils ont la réponse par la nouvelle limite de 2011. Soit au plus tard un an avant les prochaines locales de 2012.
Selon une première projection renforcée le 31 décembre 2007 par une ligne budgétaire de trois milliards de francs Cfa au budget 2008, l’effectivité de la décentralisation devait intervenir dans le premier semestre 2008. La longue parenthèse des élections locales ayant été ouverte depuis 1987.
Seulement, il faut nécessairement des préalables qui vont au-delà du cadre des législatives et des présidentielles. Déjà, des pas sont faits : adoption le 9 juin 2004 de la lettre de politique sectorielle en vue de consolider la décentralisation, de la loi relative aux modes de gestion des services publics locaux, de la loi portant statut des agents des collectivités territoriales, etc. En tout quatre textes de loi.
Et, précise-t-on, les élections locales ne se ramènent pas seulement aux élections municipales ou communales, mais elles s’étendent jusqu’aux élections régionales qui détermineront la mise en place du Sénat, une institution qui complètera, selon la Constitution, le Parlement togolais. Or, le code électoral modifié en février 2007 est totalement muet sur les conditions d’éligibilité des conseils régionaux. Il n’évoque curieusement que les conditions d’éligibilité, d’inéligibilité et d’incompatibilité, la déclaration de candidatures, la formation de l’organe exécutif et le règlement du contentieux électoral liés aux conseils municipaux et préfectoraux. Alors même que la loi portant décentralisation date de 1998 et précise que l’administration décentralisée est assurée dans le cadre des collectivités locales que sont la région, la préfecture et la commune.
Début février 2008, le ministre Pascal Bodjona ne pensait pas trop dire : «nous ne voulons pas organiser des élections qui amènent des problèmes ; il nous faut un consensus».
Plus est, il faut par exemple médiatiser les prérogatives du préfet vis-à-vis d’un conseil municipal. Entre-temps, le PNUD a sorti une stratégie de communication sur la décentralisation, une campagne de sensibilisation et de vulgarisation dans toutes les langues.
Au-delà des arguments, il se dit qu’on ne sera jamais totalement prêt. Autant se décider et partir du minimum. «Nous ne nous développerons que lorsque nous nous prendrons en charge». Il y a des financements qui échappent au Togo par l’absence de décentralisation, c‘est-à-dire d’un pouvoir qui est directement géré par les populations bénéficiaires elles-mêmes.
Qu’à cela ne tienne, la volonté politique reste intacte. Rappelons que la gouvernance locale autorise une meilleure prise en compte des besoins des populations locales dans les politiques publiques, et notamment dans la fourniture de biens et services collectifs durables et accessibles.

Sous la menace de l’érosion
La berge de l’embouchure du Lac Togo à réfectionner
Sous la menace constante de la mer, la berge ouest de l’embouchure du Lac Togo dans la ville d’Aného (45 km à l’est de Lomé) est en train de céder, victime de l’érosion côtière. L’appel d’offre international vient d’être lancé par l’Agence d’exécution des travaux urbains (Agetur), en qualité de maître d’ouvrage délégué, et les soumissions sont ouvertes depuis lundi pour sauver cet ouvrage au profit des populations riveraines par un revêtement au moyen d’un enrochement de protection. Le financement est assuré par l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa), dans le cadre de son Programme régional de lutte contre l’érosion côtière.
Qualité des travaux exige, les soumissionnaires, originaires de l’espace Uemoa, se doivent, sur le plan technique, de justifier de la capacité de mise à disposition du chantier des équipements et du personnel essentiels pour l’exécution des travaux et avoir l’expérience dans la réalisation des travaux similaires ou de génie civil. Sur le plan financier, obligation leur faite de justifier des chiffres d’affaires annuels au cours des 5 dernières années, tel que un au moins de ces chiffres d’affaires annuels toutes taxes comprises soit supérieur ou égal au montant de son offre toutes taxes comprises. Il y a lieu également de justifier de liquidités et/ou des facilités de crédit égales à 70 millions de francs Cfa. Et de prévoir une garantie de 20 millions de francs. L’Agetur appelle ça «critères minima».
On affirme au ministère de l’Environnement et des ressources forestières que ce projet avait été déjà lancé une fois, mais des critères n’ont pu être respectés. La compétition est ouverte jusqu’au 20 juillet 2010, date d’ouverture des soumissions.
D’une manière générale, l’ensemble du littoral togolais est soumis aux effets de l’érosion côtière, principalement du côté est du Port autonome de Lomé. C’est aussi le cas des pays de la région ouest africaine depuis la Mauritanie. Dans l’attente d’un plan global de lutte contre ce fléau naturel, «chacun essaie des aménagements pour protéger ses côtes», affirme une source du ministère de l’Environnement. Plusieurs épis et des brise rames ont été réalisés depuis Aného jusqu’à Kpémé afin de stopper l’avancée de la mer sur le territoire. Ils ont fait leurs effets, notamment à Kpémé où la mer a reculé par endroits sur près de 50 mètres, affirment les riverains.
La population à contre-courant
Le coût élevé de ces réalisations amène le pays à négocier avec des bailleurs de fonds, notamment l’Uemoa. Outre la berge de l’embouchure du Lac, de nouveaux épis sont prévus à Aného, Porto Seguro, Tropicana, à Agbavi... «Nous avons déposé des dossiers au Fonds japonais et au Fonds allemand pour réaliser entre 15 et 30 épis. Si cela est fait, on aura sauvé provisoirement les côtes togolaises», rassure la même source.
Pendant que le gouvernement s’y met, les populations s’acharnent sur le sable de mer qu’elles commercialisent ou utilisent pour la construction, regrette-t-on au ministère de l’Environnement. Cette pratique a fini par fragiliser les épis au niveau d’Aného., ainsi qu’à Ramatou Beach ou à Kpogan où le sable de mer s’en va. La réflexion est ainsi menée au sein de l’Exécutif afin de décréter, dans les prochains mois, l’exploitation et la commercialisation du sable marin.

Commission Vérité, Justice et Réconciliation
Le rapport final attendu en mai 2011, si…
Guidé par le souci de la cohésion nationale, le gouvernement place de « grands espoirs » sur le travail de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR). La détermination du chef de l’Etat y est. Mais elle pourra être secouée par les difficultés financières de la CVJR. Surtout que le processus est conçu pour être financé par l’extérieur (Union Européenne, Nations Unies). C’est le mal des défis africains. Le budget prévisionnel établi par l’équipe de Mgr Nicodème Barrigah-Bénissan s’établit à 4.676.761 dollars US, soit 2.338.380.640 de francs Cfa. Contre, sous d’autres cieux, entre 5 et 12 millions de dollars US. Et, en un an, le gouvernement a juste déboursé 450 millions de francs Cfa et a promis un rajout de 250 millions de francs Cfa. La CVJR ne dispose que de 24% de son budget. Addition faite, les promesses de financement n’atteignent que 40%. Il faut donc courir derrière les 60% et en même temps se concentrer sur le travail à accomplir. Parallèlement, il faut gérer les contraintes politiques.
Mais il ne faut point désespérer. Changeons de mentalité. « N’attendons pas une situation idéale avant de nous engager à la réconciliation », lance à juste titre le prélat.
Suivant le chronogramme projeté, les dépositions prendront quatre mois, soit de juillet à octobre 2010. La phase des auditions (en séances publiques ou à huis clos) s’étale d’octobre à décembre. Elle chevauchera avec les investigations prévues de septembre à mars 2011. Et la Commission devra déposer son rapport final et ses recommandations entre avril et mai 2011. Si et seulement si les moyens financiers suivent le même rythme.
Les dépositions sont enregistrées dans des antennes régionales de la CVJR implantées à Lomé, Tsévie, Aného, Kpalimé, Atakpamé, Sokodé, Kara et Dapaong. Les investigations, elles, permettent de vérifier ce qui est dit dans les dépositions.
En attendant, un site Web (www.cvjr-togo.org) et une ligne verte (800 12 12) sont lancés pour mieux se faire connaître des Togolais de l’intérieur et de la diaspora, faciliter le contact avec les personnes cibles spécifiques de son mandat et permettre la remontée d'informations relatives au processus Vérité Justice Réconciliation.

Exécution des travaux publics
Autant décréter une pause des entreprises nationales
« Le seul fait de publier les marchés publics n’est pas gage de l’efficacité, de la transparence et du sérieux », nous confiait en décembre 2009 un représentant résident d’une institution financière internationale. Un avis qui semble rejoindre ce que vivent et constatent les populations, premiers bénéficiaires des ouvrages réalisés. Et pour preuve, la toute nouvelle rue qui fait la jonction entre la route de Kliklamé (à la hauteur de Lomégan) et celle de Djidjolé a commencé par subir ses premières retouches avant même de connaître sa pleine utilisation. Par endroits, les pavés sont démontés pour être repositionnés. Certainement que les premières pluies ont dû laisser des traces.
Pis est, un tour sur la petite portion du bas-fond entre la Colombe de la Paix et le carrefour Deckon montre les limites des travaux effectués. Déjà des nids de poule sont visibles par l’effet des récentes pluies, et ils vont s’élargir au même rythme rapide que les pluies incessantes. Et pourtant, la voie a été bloquée pendant des semaines pour tranquilliser le travail à faire.
Un peu plus loin, aux feux tricolores du carrefour Deckon, c’est l’eau qui a aussi soulevé les pavés utilisés pour renforcer le goudron défaillant. Le boulevard de la Kara, qui traverse les quartiers Wuiti et Adéwui, a connu le même spectacle. Là, on a parlé d’un mauvais entassement du sol avant la pose des pavés.
Les exemples peuvent être facilement trouvés. Les populations avaient-elles raison de prédire l’échec des travaux, motif pris du seul fait que « on se connaît au Togo ». Après tout, il faut relancer un appel pour faire exécuter les mêmes travaux en l’intervalle de moins de trois mois. Même les pistes des villages résistent mieux, ironisent certains concitoyens. Avant d’envisager une pause officielle des entreprises nationales, du moins celles dont la défaillance est constatée ; le temps de se ressourcer et de se doter de moyens modernes de réalisation des travaux publics. Le hic, c’est que l’argent du contribuable est au centre de toute la chaîne. Le plus compromettant, c’est quand il s’agit d’un prêt que l’Etat doit tôt ou tard supporter. Et dire que ce sont des entreprises nationales qui soumissionnent, gagnent et exécutent ces marchés. Entre-temps, le ministère de la Coopération a parlé d’un manque de citoyenneté dans l’exécution des travaux.
Début mai, nous relayions le cas défaillant du boulevard de l’Oti. Même si, semble-t-il, cela continue de déranger. En rappel, on a parlé de «dégradations à des endroits» de la route, faute au moulage des pavés. Les pavés ne s’incrustent pas finalement bien l’un dans l’autre. Bizarre ! Et cela risque de retarder des financements. Le pouvoir doit se réveiller et appliquer les sanctions prévues dans les textes. Ou les faire adopter si elles n’existent pas.

Panier de la ménagère au Togo
Les prix à la consommation en baisse de 1,8% en mai
En Mai 2010, le niveau général des prix à la consommation a enregistré une baisse de 1,8% contre une hausse de 0,6% le mois qui a précédé. La baisse du niveau général des prix au mois de mai 2010 est due principalement à la diminution de prix des fonctions de consommation « Produits alimentaires et boissons non alcoolisées» et « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles » qui, avec une forte contribution à la variation de l’indice, ont enregistré respectivement une baisse de 4,7% et 1,9%.
Au niveau des produits alimentaires et boissons non alcoolisées, les postes « céréales non transformées » et « légumes frais en feuilles », avec une forte contribution à la variation de l’indice, ont enregistré respectivement une baisse de 2,0% et 19,5%. Le poste « sucre » a moins contribué à la baisse de l’indice et a enregistré une diminution de 8,8% d’après la Direction générale de la Statistique et de la comptabilité nationale. En ce qui concerne la fonction de consommation « Logement, eau, gaz, électricité et autres combustibles », la baisse observée est à attribuer au poste « combustibles solides et autres », qui a enregistré une diminution de 14,0%.
Les produits qui ont eu une forte contribution à la baisse de l’indice sont : maïs en grains crus (-3,5%), doevi (anchois) fumé (-21,2%), akpala (chinchard) fumé (-13,1%), noix de palme (-64,4%), oignon frais (-43,7%), gombo frais (-29,6%), ademè (-33,0%), gari (-25,6%), sucre raffiné en poudre (-17,6%) et le charbon de bois (-14,0%). Les produits qui ont enregistré une hausse sont : riz importé brisé vendu en vrac (4,4%), piment rouge frais (9,3%) et igname (17,2%).
Calculé hors produits alimentaires, le niveau général des prix a connu une baisse de 0,4%. L’inflation sous – jacente (variation mensuelle de l’indice hors énergie, hors "produits frais") a connu une baisse de 1,2%. «L’analyse suivant la nomenclature des secteurs révèle que la baisse du niveau général des prix est à attribuer principalement à la diminution de 8,4% de prix des produits du secteur primaire», affirme la direction de la Statistique.
En évolution trimestrielle, le niveau des prix du mois de mai 2010, comparé à celui de février 2010, est en baisse de 0,8%, et par rapport à mai 2009 (glissement annuel), il a enregistré une hausse de 0,2%. Le taux d’inflation calculé sur la base des indices moyens des douze derniers mois s’est établi à 2,4% en mai 2010 contre 2,7% le mois précédent.

Transports aériens
Brussels Airlines dessert Lomé à partir du 9 juillet
La compagnie aérienne nationale belge Brussels Airlines a annoncé le lancement de quatre nouvelles routes entre Bruxelles et l’Afrique à partir du mois de juillet, à destination d’Accra, Cotonou, Lomé et Ouagadougou. Brussels Airlines profite en effet de l’arrivée de son cinquième Airbus A330-300 pour ouvrir quatre nouvelles liaisons directes avec les capitales du Ghana, du Bénin, du Burkina Faso et du Togo, en plus de renforcer sa desserte existante vers Abidjan.
La capitale du Bénin, Cotonou, sera desservie à partir du 6 juillet deux fois par semaine, le mardi et le samedi. Ouagadougou, au Burkina Faso, sera également reliée à Bruxelles deux fois par semaine, le jeudi et le dimanche, à partir du 5 juillet. Même fréquence pour les vols vers Lomé, au Togo, les avions de la compagnie belge reliant les deux capitales le lundi et le vendredi à partir du 9 juillet.
Enfin Accra au Ghana sera reliée à Bruxelles à partir du 5 juillet, avec six vols se posant par semaine (pas le mardi) à l’aéroport international Kotoka. Ces nouvelles routes porteront à 18 le nombre de villes du continent africain desservies par la compagnie de Star Alliance, vers lesquelles elle a transporté quelques 500.000 passagers l’année dernière.
Au vu de l’augmentation du trafic, le gouvernement a annoncé des travaux d’extension et de modernisation prochains de l’aéroport international Gnassingbé Eyadéma de Lomé. Un comité piloté par le directeur de l’Agence nationale de l’aviation civile est mis en place et devrait soumettre bientôt des propositions concrètes au gouvernement, a indiqué le Premier ministre Gilbert Fossoun Houngbo.

Protection de l’environnement
Inades-formation initie un débat sur la biodiversité
La biodiversité, chose sacrée parce que créée avec l’univers est menacée du fait des actes que posent l’Homme. Le 05 juin dernier le monde célébrait la journée mondiale de l’environnement sous le signe de l’importance que revêt la richesse des espèces et des écosystèmes de la Terre pour l’humanité. Dans ce sillage, Inades-formation, organisation oeuvrant pour la promotion du monde paysan, a convié pour une journée de réflexion le 09 juin à son siège les acteurs impliqués dans la gestion de la biodiversité. «L’environnement et ses ressources constituent une richesse. Il faut sensibiliser les populations pour leur utilisation rationnelle dans l’avantage des générations futures», a déclaré le directeur de Inades-formation Togo, M. Amona N’key Kwami. Représentants du ministère de l’environnement et des ressources forestières, représentants des paysans, partenaires financiers et techniques ainsi que des universitaires ont discuté sur l’état de la biodiversité au Togo et les stratégies efficaces de gestion à adopter.
L’état de la biodiversité au Togo est décevant. Selon un rapport de la FAO daté de 2006, le taux de régression des forêts togolaises pour la période 2000-2005 est estimé à 4,5 %. Dès 1999, le plan national d’action pour l’environnement soulignait que le peuplement de nombreuses espèces était en forte régression. Les causes vont du déchiffrement et de la mise en culture des massifs forestiers jusqu’à l’envahissement des aires protégées par les populations riveraines en passant par le braconnage intensif. Quatre ans plus tôt, le plan d’action forestier national relevait que la forêt dense décidue ou semi décidue évaluée en 1970 à 444.900 ha était réduite à 287.000 ha en 1980, soit une destruction 35,50% en 10 ans. En 1990, elle était estimée à seulement 144.000 ha, soit une réduction de près de 50% en 10 ans. En 20 ans le taux de dégradation de la forêt est alors de 68%, ce correspond à 15.000 ha de forêt massacrée chaque année. La savane arbustive elle autre, diminue à un rythme annuel de 22.000 ha. Toujours, explique le même document certaines espèces animales comme les mammifères, les oiseaux , le petit gibier, la panthère, l’éland de derby, le chimpanzé se sont éteintes ou sont en voie d’extinction ou ont simplement migré.
Le Togo subit depuis quelques années les conséquences de ces données susmentionnées. Ce sont l’irrégularité des pluies ou les inondations qui conduisent à des risques de famine. Pour M. Amona, il faut commencer par éduquer les populations à la base, amener les exploitants agricoles à reconstituer la biodiversité dans recherche perpétuelle de satisfaction des besoins alimentaires par exemple.
Des actions à mener pour le compte du 17 juin, journée internationale de la lutte contre la désertification, ont été définies. Des actions qui susceptibles de montrer aux populations tout ce qu’il gagne en prenant soin de l’environnement.
Les participants se sont séparés sur une liste de démarches qu’ils souhaitent entreprendre d’ici la fin de cette année. Il s’agit de l’identification des termitomyces (famille des champignons), de la sensibilisation des tradithérapeutes sur l’utilisation rationnelle des espèces d’une part, et d’autre part, de l’élaboration d’un plaidoyer pour la vulgarisation et l’application des textes environnementaux. Un intérêt particulier doit être accordé à la sensibilisation des populations riveraines sur l’utilité des aires protégées et au plaidoyer pour la réglementation de l’exportation du bois au Togo.

© L’Union du 11 juin 2010

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