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Le RPT n'est pas un adepte de la gérontocratie

« Yawovi Agboyibo a surpris les militants du Comité d'action pour le renouveau (CAR), d'abord, et les états-majors des autres partis politiques togolais, ensuite, en se retirant de la tête du parti à l'issue de son second congrès statutaire. Ainsi, après le RPT en 2005, le CAR montre la voie de la jeunesse », écrit cette semaine l'hebdomadaire L'Union.

Pour le journal, « le RPT pouvait garder la gérontocratie » à sa tête, mais il en a décidé autrement en nommant des jeunes aux postes importants. Conclusion de l'Union, le CAR n'est pas le premier parti politique au Togo à miser sur la jeune garde. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Tout doit passer devant le parlement

P

assé les résultats des élections législatives de 2007, les politiques togolais –y compris les aigris de cette compétition électorale– ne cessent de réclamer a cor et a cri l'effectivité des «réformes constitutionnelles et institutionnelles». Au point où certains d'entre eux peinent devant la presse à décliner le vrai contenu nominatif d'un concept prévu à l'Accord politique global (APG). Même si le deal du 20 août 2006 y met les questions liées au régime politique, à la nomination et aux prérogatives du Premier Ministre, aux conditions d'éligibilité du Président de la République, à la durée et à la limitation du mandat présidentiel, à l'institution d'un Sénat, à la réforme de la Cour Constitutionnelle.

Le point 3.1 cite des sujets d'intérêt national suivants : le fonctionnement régulier des institutions républicaines, le respect des droits humains, la sécurité et la paix publique, le caractère républicain de l'Armée et des Forces de Sécurité, l'équité et la transparence des élections à savoir les conditions d'éligibilité, le mode de scrutin, le découpage électoral, le contentieux électoral, etc., le renforcement des moyens d'action de la Haute Autorité de l'Audio-visuel et de la Communication (HAAC).

La polémique renaît depuis que le gouvernement a décidé d'abroger le décret du 14 mai 2007 par celui du 15 octobre 2008 instituant, en lieu et place du Conseil national de concertation et de dialogue politique, le Cadre permanent de dialogue et de concertation. Et ces propos d'un dinosaure du Comité d'action pour le renouveau (CAR), à l'occasion du second congrès statutaire du parti : «…c'est donc une autre structure qui doit se saisir désormais de la question des réformes constitutionnelles et institutionnelles…». A écouter toutes les logiques et argumentations, tout semble dire que le cadre de l'APG sera le lieu du consensus et du compromis politique entre les partis dits représentatifs. Surtout que le décret du 14 mai 2007, brandi par les affidés de Madji Agboyibo, limitait sa composition à ceux qui sont présents au parlement après les législatives. Ce qui peut s'interpréter comme un sanctuaire qui contourne l'assemblée nationale pour plancher sur d'autres questions d'intérêt national dont doit être dépossédée celle-ci. Selon une certaine opinion, on y voit une manière politique de court-circuiter la majorité mécanique du RPT.

Dans une émission spéciale à la TVT, le 16 octobre, le ministre de l'Administration territoriale, des collectivités locales et porte-parole du gouvernement, Pascal Bodjona, précisait ce qui devra se faire. Lorsqu'une mesure consensuelle sera prise dans un cadre, quelle que soit sa dénomination, elle doit forcément passer devant l'assemblée nationale pour avoir force de loi ; on ne peut appliquer une décision politique, aussi unanime soit-elle, si elle n'est pas transformée en loi. Encore que les réformes en ligne de mire entraînent aujourd'hui des conflits avec certaines dispositions actuelles de la loi fondamentale et des règlements. Chose que comprend a priori le Franco-togolais Kofi Yamgnane, à l'issue de son entretien avec le président Faure Gnassingbé : «ce que j'avais pensé une fois que l'accord (ndlr : l'APG) a été conclu, c'est que les choses iraient plus vite. Il est vrai que les élections législatives ont eu lieu et maintenant il aurait fallu constituer très vite une commission pluraliste qui travaille à cet accord et dans la mesure où il y a une assemblée nationale qui est pluraliste, une fois que cette commission a donné des orientations, les députés les votent, les amendent, etc. C'est ça qu'il faut faire. Il faut que ce cadre vienne rapidement dire des propositions pour l'avancement de l'application de l'accord et soumettre ses propositions à l'assemblée nationale qui doit décider avec le gouvernement». Un gouvernement aujourd'hui condamné par ses opposants.

Il est donc clair que tout doit faire l'objet de concertation entre les partis présents au parlement et les personnalités du gouvernement. A défaut, c'est le plus grand nombre qui l'emporte puisque, en cas de blocage, le vote est le mécanisme prévu dans les textes de fonctionnement du parlement. Garder ses marques ou jouer à la défensive et à l'attaque à tous les coups ne peut point arranger la situation…avant 2010. Si l'on s'en tient.

Alternance et jeunesse

Le CAR à la suite du RPT

Les analystes ne targuent pas d'éloge à l'endroit de l'avocat de Kouvé pour son geste de grandeur. Madji Yawovi Agboyibo a surpris les militants du Comité d'action pour le renouveau (CAR), d'abord, et les états-majors des autres partis politiques togolais, ensuite, en se retirant de la tête du parti à l'issue de son second congrès statutaire. Ainsi, après le RPT en 2005, le CAR montre la voie de la jeunesse.

Avec la différence que le premier ne l'a pas volontairement fait. Peut-être. N'eut été la disparition tragique de Gnassingbé Eyadéma, on n'était sûr de rien. Même s'il était acquis que l'artisan de l'appel historique du 30 août n'avait plus le temps avec lui et qu'il fallait rajeunir la direction du parti, on ne voulait pas en rêver. Passons.

Depuis 2005, le Rassemblement du peuple togolais a propulsé un jeune à sa tête. Conséquence : avec des idées plus rafraîchies, le parti au pouvoir fait rejaillir le changement de mentalité dans les sphères décisionnelles du pays, même si certains caciques entretiennent des poches de résistance. L'idée nouvelle fait sa route et s'impose à ceux-ci. Le RPT pouvait garder la gérontocratie à sa tête à la mort du fondateur, lors du 9è congrès statutaire. Avec les avancées du présent, le reproche maintient que si le vieux parti s'y était pris plus tôt, il aurait gagné davantage. N'empêche ! Des jeunes ont fait leur entrée au sein des instances décisionnelles du parti de Faure Gnassingbé.

Aujourd'hui, le CAR a le mérite d'être le premier parti à y procéder du vivant de son puissant fondateur, depuis sa création en avril 1991. Le message est fort de sens. La vraie démocratie commence par la base ; il faut souvent y habituer les militants en dehors des élections au plan national. «Parce que ce que les gens nous reprochent souvent, c'est qu'on a créé des partis et c'est les mêmes qui les dirigent. Et pourquoi nous réclamons aux autres de faire de la démocratie. Nous avons voulu montrer la voie», dixit le nouveau patron du CAR, Me Apévon Dodji.

Au CAR, les barons sont envoyés dans un fameux Conseil sénatorial qui n'avait pas existé jusque-là. Et c'est ici qu'il faut s'arrêter. L'alternance à la tête des partis, qui se salue unanimement, ne doit pas être un mirage voire un simulacre de passage de témoin. Elle doit aboutir à une vraie retraite des éternels propriétaires des partis politiques. Au moment des joutes électorales, les populations doivent être servies à des discours nouveaux, c'est-à-dire des projets de société et de développement dans lesquels se reconnaissent les candidats eux-mêmes, par leur âge. Ainsi, on pourra arriver à la fin des querelles de personnes qui minent le combat politique depuis des années. Que vaut une alternance tant chantée lorsqu'on positionne finalement les mêmes dans un starting-block prêts à rebondir au moment voulu par eux ?

Pour certains, la leçon sera entière si, en avril 2009, le «monument» Agboyibo (expression de louange du nouveau patron du CAR) ne rebondit de son siège de président d'honneur et de président du Conseil sénatorial. En tout cas, les admirateurs de Elomatsimatsi ne veulent pas y croire. Comme pour reconnaître avec Gilchrist Olympio que «Hohowo néyi, yéyéawo néva» (basta les vieilles habitudes, vive le renouveau) et «Ablodé Gbadja» (liberté totale) veulent dire la même chose. Simple repli stratégique pour reconquérir la place perdue depuis 1994.

Pour l'heure, c'est un signal fort pour l'UFC, la CDPA, le PDR, la CPP et autres, tous ces partis personnalisés dont les décisions au congrès sont pris d'avance par un groupuscule toujours fidèle au maître de cérémonie et, des fois, à l'insu des dirigeants fédéraux. Suivant l'argumentaire des CARistes, les statuts des partis doivent prévoir des mandats limités, à respecter.

Renforcer la démocratie par l'interne

La démocratie, au sein des partis, passe par la conviction du militant, une meilleure gestion plus transparente et moins paternaliste du parti. Même s'il y a dans le parti des niveaux de responsabilité, les responsables doivent faire l'effort de mettre tous les militants au même niveau d'information, mettre en place une politique pour faire du parti un espace de communication et d'apprentissage à la démocratie. Les débats internes instaurés dans les partis pourraient véritablement contribuer à la démocratie au sein du parti, parce que ce ne sera plus l'idée du leader qui passe mais celle de la majorité qu'on pourrait considérer comme consensuelle. La prise des décisions, sans être collégiale, devrait au moins être soumise à discussions pour avoir les points de vue de la majorité.

La démocratie au sein des partis permet d'éviter les crises dans les formations politiques et favorisera la fidélisation des militants autour de l'idéal commun. Il est à rappeler que toutes les crises connues par les partis politiques ont eu pour causes le manque de communication, de démocratie interne et de gestion paternaliste. L'expression plurielle au sein des partis peut favoriser une réelle démocratie interne à la condition que les rapports entre les différentes instances soient bien définis.

Du tic au tac

Au-delà des murmures moqueurs qui ont accompagné l'appel du représentant du RPT au congrès du CAR, Bamnante Komikpime, aux militants de ce parti minoritaire de l'opposition à «soutenir l'action du gouvernement», c'est le jeu de mots des responsables du CAR et de l'UFC qui a retenu l'attention des congressistes. Sur le podium, Gilchrist Olympio a voulu se racheter de ses gaffes. En voulant faire croire que le slogan cher à Agboyibo «Hohowo néyi, yéyéawo néva» (basta les vieilles habitudes, vive le renouveau) et «Ablodé Gbadja» (liberté totale), propre à l'UFC, veulent, après tout, dire la même chose. Autrement, c'est ensemble que les deux partis doivent «écrire les nouvelles pages de l'histoire de notre pays». Sur le site de Togo 2000, on a compris que 2010 est dans la ligne de mire. Gilchrist veut amener Madji à sa candidature déjà bouclée et n'a pas voulu répondre au boycott du congrès de l'UFC par le CAR, à partir d'une fausse blague de présence aux Evala.

Et le rusé politique du CAR ne s'est pas fait prier. «Le CAR aurait pu par tactique électoraliste refuser le moment venu d'entrer dans le gouvernement convenu. Il se serait mis lui aussi dans une position confortable pour indexer ses collègues de l'opposition d'avoir trahi la cause de la démocratie en participant au gouvernement». Depuis 2007, les CARistes ne veulent pas oublier ce qu'ils appellent «campagne de dénigrement» des amis de l'opposition. Et ce n'est pas le nouveau président Apévon Dodji qui veut ignorer la cause de l'échec du parti en octobre 2007. La fermeté de la résolution relative à l'élection présidentielle 2010 en dit long : «considérant qu'il est impérieux que le CAR ait un candidat pour l'élection présidentielle de 2010 (…) recommande au comité directeur d'organiser dans un délai maximal de six mois un conseil national en vue de procéder à l'investiture du candidat du parti». La réconciliation a de beaux jours à égrener.

Devant les réalités

Faure et Yamgnane unis par la réconciliation

«J'espère que les violences et autres sont vraiment du passé. J'ai eu l'occasion de le dire très clairement, le chef de l'Etat togolais le dit lui aussi. Ma première ambition, c'est que les Togolais cessent de se regarder en chiens de faïence, qu'ils cessent d'avoir peur les uns des autres, qu'ils cessent de vivre l'espionnite permanent. Cela veut dire qu'il faut absolument réaliser ce fameux triptyque «Vérité, Justice et Réconciliation». Sans ça, jamais on ne libérera les énergies pour construire ce pays. C'est un passage obligé. Il faut que les Togolais se réconcilient entre eux». C'est le message qui sera resté du séjour de Kofi Yamgnane au Togo. Celui qui s'est fait remarquer depuis 2005 par ses prises de position depuis sa seconde patrie, la France, a ainsi trouvé la clé du nouveau départ pour le Togo : la réconciliation.

D'aucuns diront que les Togolais vivent déjà ce concept avec les multiples initiatives de Faure Gnassingbé. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'après avoir côtoyé les revendeurs de «boudè» (essence frelaté) et marché dans les champs de culture de la périphérie de Lomé, Kofi Yamgnane s'est retrouvé dans le champ de bataille du chef de l'Etat. C'est à se rappeler le «plus jamais ça» de Faure à Atakpamé, la mise en chantier de la commission Vérité, Justice et Réconciliation à travers les consultations nationales pilotées par les Nations unies. Et les occasions que ne manque le pouvoir actuel pour prôner l'apaisement et la cohabitation ; de quoi renforcer le sentiment d'appartenir à une même nation. Vivement que le Franco-togolais, en attendant de se décider pour la compétition de 2010, puisse apporter son savoir et ses réseaux pour propulser la «réconciliation des routes». En ingénieur des ponts et chaussées qu'il est.

Partenariat germano-africain

Faure invité par Köhler à Abuja

Dans le cadre de l'initiative « Partenariat avec l'Afrique » du Président de la République fédérale d'Allemagne, Horst Köhler, Faure Gnassingbé, à l'instar d'autres dirigeants du continent, est invité à participer au 4ème Forum sur l'Afrique, prévu du 7 au 9 novembre 2008 dans la capitale nigériane, Abuja. Les hôtes de la manifestation sont le président fédéral allemand Horst Köhler et le président de la République fédéral du Nigeria, Umaru Musa Yar'Adua.

Une cinquantaine d'éminentes personnalités du monde politique, économique et de la société civile étudieront ensemble la question des obstacles rencontrés par les Allemands et les Africains sur la voie d'un vrai partenariat, indique un bulletin de presse des autorités allemandes. Les débats, étalés sur deux jours et demi, étudieront les voies et moyens de surmonter ces obstacles dans la politique, l'économie et la société.

Du côté du Palais, on hésite encore à confirmer la présence effective du président togolais à cette rencontre. En revanche, il est déjà annoncé la participation à ce Forum des chefs d'Etat du Ghana, John Kufuor, du Burkina Faso, Blaise Compaoré, du Libéria, Mme Ellen Johnson-Sirleaf et du Rwanda, Paul Kagame, ainsi que du Premier ministre éthiopien Meles Zenawi.

L'initiative « Partenariat avec l'Afrique » a été lancée conjointement par le Président fédéral et la Fondation ZEIT en 2005. Son objectif est d'établir un dialogue franc et ouvert entre l'Afrique et l'Allemagne, en organisant des rencontres entre des chefs d'État africains, le président de l'Allemagne fédérale et des représentants africains et allemands des secteurs de la politique, de l'économie, de la culture et de la société civile, pour s'entretenir ensemble autour d'une même table dans une atmosphère de confiance.

Trois Forums sur l'Afrique ont déjà eu lieu. Le premier, qui s'est déroulé au Petersberg près de Bonn fin 2005, s'est efforcé d'élaborer une définition commune de la notion de partenariat. Le deuxième, qui a eu lieu en janvier 2007 à Accra la capitale du Ghana, a étendu le cercle des participants en conviant des représentants de la jeunesse africaine et allemande. En marge de cela, il y avait également eu une entrevue entre le président allemand Horst Köhler et Faure Gnassingbé, qui n'y avait pas participé. Le troisième forum, qui s'est tenu dans le monastère d'Eberbach en Allemagne, a été consacré à l'identification de points communs et de divergences dans les manières respectives de relever les défis de la mondialisation.

Lutte contre le SIDA

L'UE remet un lot d'antirétroviraux au Togo

Le 15 octobre, les Personnes vivant avec le virus du VIH/Sida (PVVIH), confrontées à l'insuffisance de médicaments antirétroviraux (ARV), lançaient à Lomé un cri d'alarme. Elles évoquaient le cas de 6.000 malades en attente de traitement, en dépit de l'accord des comités d'éligibilité pour avoir accès aux ARV. A en croire Augustin Dokla, le président de RAS Plus, l'association regroupant les PVVIH, ce n'est guère les moyens financiers qui manquent. Mais les produits. Eh bien, c'est comme si leur cri a été entendu.

Dans le cadre des actions menées en matière de santé publique par la Commission européenne en faveur des populations, il sera remis ce jour au Programme national de lutte contre le Sida (PNLS) un important lot de médicaments antirétroviraux pour un montant total de 209,7 millions de francs Cfa. Un acte singulier posé par l'Union européenne pour la prise en charge des malades du Sida.

On se rappelle qu'en mai, une table ronde à l'hôtel Mercure Sarakawa à Lomé avec les partenaires au développement avait permis de mobiliser plus de 1,2 million de dollars américains, près de 500 millions de francs Cfa, pour l'achat d'antiretroviraux.

Les généreux donateurs étaient la France et le Fonds mondial. Le fonds devait permettre d'assurer la prise en charge des personnes des malades sous traitement jusqu'en mars 2009. Comment explique-t-on les insuffisances d'ARV ?

Economie

Manutention de conteneurs

MANUPORT démarre ses activités

Deux grues géantes d'une valeur de 2 millions d'euros chacune, c'est avec ce fleuron que la société MANUPORT compte lancer ses activités de manutention de conteneurs suite au contrat de concession début août dernier.

Depuis 2004, la société MANUPORT, filiale togolaise à 100% de GETMA International, est présente dans les activités au port autonome de Lomé (PAL). La société revendique le traitement de 500.000 tonnes annuelles de marchandises conventionnelles, non conteneurisées. Ce qui représente 70% du trafic. Début novembre prochain, la société va à présent s'installer en plein dans la manutention de conteneurs, fort de la rétrocession début août dernier du contrat retiré à ECOMARINE International.

La compétition s'annonce certainement rude avec la SE2M du groupe Progosa qui peut se targuer d'avoir, le premier, acquis deux grues géantes pour le traitement à quai et rapide des conteneurs. Depuis une semaine, MANUPORT s'est, elle aussi, équipée pour les mêmes besoins. Deux grues de 150 tonnes et d'une capacité de 30 conteneurs par heure chacune ont été ainsi acquises auprès de l'entreprise GOTTWALD pour le démarrage effectif de l'activité de manutention.

D'ici janvier, c'est en tout 8 millions d'euros (environ 5,3 milliards de francs Cfa) que la société prévoit d'investir dans l'équipement nécessaire à l'activité conteneurs, aussi bien le matériel terrestre que le matériel de quai que sont les deux grues qui ont englouti, à elles seules, 4 millions d'euros. «Le but, c'est d'augmenter et d'accroître la productivité du port. Plus les équipements seront modernes, plus le port pourra travailler rapidement et efficacement les navires», a expliqué à la presse David El Bez, direction régional de GETMA Afrique.

Objectif 100.000 conteneurs

«C'est une satisfaction pour moi. Cela va permettre d'augmenter les capacités du port pour le traitement des conteneurs. Les deux grues de Progosa ne suffisaient pas et avec ces deux nouvelles grues, franchement je crois que le port de Lomé est bien installé dans la compétitivité», s'est réjoui le directeur commercial du port de Lomé, Kwamé Willi Néné. Il pensait aux voisins de Cotonou, au Bénin et de Tema, au Ghana, déjà équipés de quatre grues.

Concernant l'activité des conteneurs, MANUPORT GETMA compte démarrer sur un rythme de 50.000 conteneurs par an. L'objectif à atteindre est de 150.000 tonnes par an dont 100.000 conteneurs en transbordement dans un délai d'un an. Le pic de 400.000 tonnes par an de marchandises conteneurisées est visé avec la construction et l'exploitation du futur terminal à conteneurs dans un délai de 3 ans. Il est dit que ce futur joyau au port de Lomé – dont l'acte officiel sera consacré début novembre avec les autorités – est prévu pour être doté d'une capacité de 1,5 millions de tonnes par an. Il fait partie du contrat de cession de manutention.

Le Port de Lomé en croissance

Prévision de 7 millions de tonnes de marchandises en 2008

De 5 millions de tonnes de marchandises en 2005, le Port de Lomé compte atteindre les 7 millions de tonnes cette année. Cette performance est le résultat de la reprise des activités. Mais au-delà, Lomé a de farouches visées sur les pays du Sahel très convoités par les voisins.

Face à la rude concurrence des ports voisins pour arracher les marchés de l'Hinterland, le Port autonome de Lomé (PAL) se réjouit de la récente acquisition de deux grues géantes par la société MANUPORT GETMA. Ajoutées à celles déjà opérationnelles du groupe Progosa, «cela va permettre d'augmenter les capacités du port pour le traitement des conteneurs», s'est exclamé Kwamé Willi Néné, directeur commercial du PAL. Précisant que «cela va permettre une certaine concurrence» avec les ports d'Abidjan, en Côte d'Ivoire et de Tema, au Ghana, très en avance.

Aux capacités et au rythme actuels, les performances du port de Lomé ne sont déjà pas moins encourageantes. En 2004-2005, la capacité de marchandises manipulées a dépassé les 5 millions de tonnes. Elle est passée à 6,3 millions de tonnes en 2006. «Cette année, nous tablons à faire 7 millions de tonnes de marchandises ; mais c'est sûr qu'avec les deux autres grues on peut franchement commencer à lorgner vers les 10 millions de tonnes d'ici dans deux ans», a laissé entendre M. Néné interrogé par L'UNION.

Ce résultat devra intégrer de futurs marchés à conquérir dans l'Hinterland (Burkina, Niger et Mali) auprès duquel d'autres concurrents de la côte atlantique ne cessent de multiplier des opérations de charme. Sans vraiment effrayer le port de Lomé. «Notre objectif, c'est de rendre la place portuaire très compétitive par rapport aux autres ports. Nous savons que les ports de Tema et d'Abidjan, et bientôt le port de Dakar, ont des portiques, ce que nous n'avons pas encore. Mais déjà avec les quatre grues, nous allons nous positionner sur le marché de l'Hinterland et d'y prendre une bonne part», fait Willi Néné, rassurant.

Davantage d'investissements

Le Niger apparaît déjà dans les viseurs du Togo, le pays ayant actuellement beaucoup de projets. A cet effet, le directeur commercial du port de Lomé cite, entre autres, le deuxième gros projet d'Aréva pour l'uranium, la construction d'un deuxième grand pont sur le fleuve Niger, et celle d'un barrage hydroélectrique… Et bien entendu le démarrage imminent d'une campagne d'extraction du pétrole pour laquelle le transbordement de près de 63.000 tonnes de matériel pétrolier est entamé depuis la semaine dernière par le port de Lomé, et acheminés par camions sur le Niger.

Mais l'appétit grandissant du Port autonome de Lomé, estime son directeur commercial, ne peut être assouvi par les quatre grues de Manuport et de Progosa seules. Ce qui explique la prévision de lourds investissements, «notamment pour revoir les infrastructures et renforcer» un port construit depuis 1968, révèle-t-on à L'UNION. Avec la construction d'un nouveau terminal à conteneurs et, inévitablement, l'augmentation des fréquences, l'accent sera mis sur la navigation afin d'aider efficacement les gros navires à accéder et quitter le port. Un projet est ainsi en préparation pour l'acquisition d'un remorqueur. On évoque entre 2,5 et 4 milliards de francs Cfa.

«Aujourd'hui, le principal pour nous est de se désengager petit à petit de la manutention, mais nous voulons quand même garder ce rôle régalien du port pour essayer de jouer à l'arbitre», précise M. Néné à L'UNION.

© L'Union du 24 octobre 2008

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