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Le machin a du plomb dans l’aile

« Le machin politique créé par l’ancien ministre de l’Intérieur en exil François Akila Esso Boko pour sauver la face à l’opposition togolaise toujours divisée, a du plomb dans l’aile », écrit mardi L’Union pour évoquer la situation du Frac, une coalition qui rassemble plusieurs opposants.
Visiblement, estime le journal, le «président élu Jean-Pierre Fabre doit se mordre la langue depuis la cérémonie d’investiture d’hier. (…) Il y a quelques jours, Fabre embrouillait encore les marcheurs de samedi en estimant que sa prise de pouvoir n’est qu’une question de semaines, c’est-à-dire qu’elle est imminente ».

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Echecs frontaux pour le Frac
Le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (Frac), le machin politique créé par l’ancien ministre de l’Intérieur en exil François Akila Esso Boko pour sauver la face à l’opposition togolaise toujours divisée, a du plomb dans l’aile. Au lendemain du scrutin présidentiel du 4 mars dernier, ce regroupement de partis politiques et d’associations pour l’essentiel insignifiants sauf l’union des Forces de Changement (Ufc) structurée et populaire, a engagé une série de manifestations pour protester contre les résultats des urnes proclamés par la Céni et confirmés par la Cour Constitutionnelle.
Sans jamais présenter les preuves des résultats dont ils disposent, les responsables de ce regroupement, non reconnu jusque-là par le Président National de l’Ufc Gilchrist Olympio, racontent à qui veut les écouter qu’ils sont dans une logique de prise de pouvoir, non pas par la force mais par la rue. Pour eux, le "vrai" vainqueur des élections est le candidat de l’Ufc Jean-Pierre Fabre. C’est ainsi qu’ils organisent hebdomadairement des marches de protestation sur les artères de la capitale Lomé suivies de meeting à la plage. Aussi, organisent-ils des veillées de prière pour célébrer les "funérailles" du régime Rpt. C’est une trouvaille togolaise !
Au cours de leurs meetings, le chef de file prend des décisions de mobilisation qu’il lance aux partisans et sympathisants. Le samedi 24 mars, il a été décidé une opération "Togo mort" dont l’objectif est de perturber les activités économiques et de faire plier les autorités sur les revendications du front. Elle devrait avoir lieu le lundi 26. Malheureusement ou heureusement, tout le monde a vaqué librement à ses occupations. En tout cas, rien n’a transparaît de cet appel.
Samedi 1er mai, malgré la célébration de la journée mondiale du travail, le Frac était encore à la manette. Marche suivie de meeting dans la capitale Lomé. Sans rendre compte à ses militants du "décret présidentiel" Togo mort, le "Président" a lancé une "journée Lomé-ville jaune." Il a demandé aux militants et sympathisants de se mettre en tenue jaune toute la journée du lundi 3 mai pour dire non à l’investiture de Faure Gnassingbé. Diantre ! On n’a perçu aucune trace d’habit jaune ou de maillot de la révolution "jaune". Apparemment, même les dirigeants ont oublié de se mettre en jaune. Et Faure a prêté serment devant ses pairs de la sous-région.
Ces deux importants échecs faisant suite à celui du présidentiel doivent interpeler les dirigeants de la contestation à trouver une nouvelle stratégie de la lutte démocratique. Gilchrist Olympio proposait peut-être mieux en disant sur une radio locale hier matin qu’il faut prendre du temps pour réorganiser l’opposition afin d’obtenir des résultats probants qu’attend le peuple. Car, pour lui, les formes classiques utilisées par l’opposition depuis plus de vingt ans semblent dépassées.

Par le sacrément du serment constitutionnel
Le train de Faure reprend la route pour cinq ans
Un mandat à temps plein s’achève. Un autre commence son décompte. Faure Gnassingbé n’a pas voulu perdre un seul jour du premier quinquennat. Réélu le 4 mars 2010 avec 60,88% des suffrages, il a respecté le sacrément du serment constitutionnel ce 3 mai et a encore juré de respecter et de défendre la Constitution que le peuple togolais s'est librement donné, de remplir loyalement les hautes fonctions que la Nation lui a confiées, de ne se laisser guider que par l'intérêt général et le respect des droits de la personne humaine, de consacrer toutes ses forces à la promotion du développement, du bien commun, de la paix et de l'unité nationale, de préserver l'intégrité du territoire national et de se conduire en tout, en fidèle et loyal serviteur du Peuple.
Au-delà, il s’agit de poursuivre ce qui est fait de bon, de corriger ce qui ne l’a pas été, de redresser ce qui a piétiné, d’entamer ce qui avait été promis. Et de réaliser ce qui est promis. Le nouveau mandat est tant attendu en ce qu’il doit convaincre les indécis, les sceptiques et les récalcitrants. Les réformes économiques sont vitales, puisqu’il faut prioritairement emprunter la voie du développement qui nécessite les gros moyens, dépasser les querelles politiciennes qui polluent toute la vie publique, et prendre des décisions douloureuses. Il faut revisiter la loi fondamentale et rendre plus fonctionnelles les Institutions de la République. La nouvelle gouvernance exige la santé, la justice équitable, l’accès à l’eau, l’agriculture renforcée, les infrastructures, la gestion des mines…tant dans les zones rurales qu’urbaines. L’heure n’est pas au discours, à l’improvisation face aux défis à surmonter. Le peuple attend.
Le cas Fabre
Visiblement, c’est le «président élu» de l’UFC-FRAC qui doit se mordre la langue depuis la cérémonie solennelle d’hier. Et mettre en berne sa vision. Il y a quelques jours, Fabre embrouillait encore les marcheurs de samedi en estimant que sa prise de pouvoir n’est qu’une question de semaines, c’est-à-dire qu’elle est imminente. Depuis son auto proclamation, Fabre a promis un gouvernement qui ne vient toujours pas. Jusque-là, il conviait plutôt à solidifier les muscles pour la conquête du pouvoir par la rue. Histoire de faire partir Faure Gnassingbé après les résultats clairs du scrutin présidentiel. Dans les coulisses de l’UFC, on maintient mordicus que le président réélu n’a pas envie de prêter serment et pense à remettre sa victoire au fougueux lieutenant de Gilchrist Olympio. Juste pour le plaisir.
Il n’en est rien. Et le patron des députés UFC a dû voir venir la fin d’un leurre. Le 1er mai, il conviait le pays à une opération «Togo Jaune» (couleurs de son parti). Au constat, même ses admirateurs des alentours du siège de son parti n’ont pas daigné arborer le maillot jaune. Une semaine auparavant, le ridicule avait consisté à décréter un «Togo mort». Autrement, demander aux travailleurs de rester à la maison. Mais, personne n’avait voulu se payer des ennuis par des gens qui ne sont pas employeurs. Ni employés. Il leur faut réinventer la roue du bon combat. Et l’adapter au cas où le serment est dûment consommé.
Le train de Faure reprend la route, avec le quitus de ses voisins immédiats, plus conscients et plus concernés par les réalités du Togo. Ils étaient au grand complet à Lomé hier pour en témoigner : John Atta-Mills du Ghana, Blaise Compaoré du Burkina Faso, Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire et Boni Yayi du Bénin.

Entre dialogue tripartite et revendications répétées
L’Intersyndicale s’impose un nouveau moratoire de deux mois
«Nous savons que le Togo a derrière lui les institutions de Brettons Wood. C’est pour ça que nous attendons juin pour voir si nous avons, en face de nous, un gouvernement soucieux d’améliorer les conditions de vie de ses employés». Cette approche d’un responsable de l’Intersyndicale des travailleurs du Togo (ISTT), à la veille de la célébration du 1er mai, se réfère à l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE qui devra permettre au pays de bénéficier d’un effacement substantiel de sa lourde dette extérieure et d’apports financiers importants. De quoi disposer de ressources supplémentaires suffisantes pour honorer bien d’engagements sociaux. Le gouvernement veut obtenir ce point d’achèvement pour juin 2010 au plus tard, à la suite des efforts salués par la communauté financière internationale.
Au bilan des revendications sociales, rien à signaler pour soulager les travailleurs. Sur la vingtaine de doléances introduites depuis quatre ans, seules deux sont réalisées. 45% des engagements du dialogue social tripartite de 2006 sont entamés, sans toutefois changer le train de vie du salarié. Déjà, en 2009, Mathias Hlomador disait : «…lorsqu’ il y a des efforts, le travailleur doit le sentir dans sa poche. Tant que nous n’aurons pas d’amélioration de nos conditions de vie, nous pensons que beaucoup de choses restent à faire».
Le samedi dernier, l’ISTT n’a plus voulu chanter les mêmes revendications, avec la crainte de répéter le refrain dans un an. Surtout que, dans leur base respective, les leaders syndicaux sont accusés de laxisme et de manque de fermeté.
Le gouvernement, lui, reconnaît qu’il reste assez à faire malgré les 14.450 agents recrutés fin 2009, et l’allégement de l’Impôt sur les Revenus des Personnes Physiques (IRPP) de 10% en 2009 et 8% en 2010. Et il annonce la révision de la grille salariale pour bientôt. C’est l’un des traditionnels souhaits des travailleurs, en lieu et place de l’augmentation de 8% sur les salaires opérée par le gouvernement en 2007-2008. Si le public s’est mis sur le nouveau SMIG, des patrons du privé continuent de payer moins de 10.000 francs Cfa par mois.

Le cahier des doléances de 2009
1- La révision immédiate de la grille indiciaire.
2- Le relèvement du SMIG et du SMAG à partir de l’étude effective du panier de la ménagère.
3- Le payement de leurs allocations familiales aux agents permanents.
4- Le payement des arriérés de salaires des travailleurs de l’ICAT, de l’ITRA et des enseignants auxiliaires concernés.
5- L’arrêt immédiats des licenciements qui engendrent dans les familles des drames sans nom et condamnent des dizaines de milliers de citoyens togolais à la pire des précarités et à la déchéance ; le redéploiement des travailleurs déjà victimes de licenciements.
6- La résolution diligente des problèmes liés à la fermeture des sociétés d’Etat en cessation d’activités et le payement de leurs droits aux travailleurs, conformément à l’engagement n°118 du protocole d’accord du dialogue social : OPAT, Hôtel de la Paix, Hôtel 2 Février, Togopharma, Togotex, SNI, etc.
7- Le payement des arriérés d’allocations de départ à la retraite aux ayants droit et la reprise générale du payement desdites allocations, conformément aux dispositions des états généraux de l’administration publique (EGAP).
8- L’application effective aux travailleurs du secteur parapublic et aux travailleurs de l’enseignement privé confessionnel catholique des augmentations de salaires de 5 et 3% appliquées aux salaires dans le secteur public, respectivement en janvier 2007 et janvier 2008, et ce en attendant les négociations collectives dans ces secteurs.
9- L’accélération du processus de décision relative à la prise en charge systématique des accouchements par césarienne pratiqués dans les hôpitaux publics.
10- L’accélération du processus de règlement des problèmes de la caisse de retraites complémentaires des cadres (CRCC).
11- Le relèvement des pensions de retraites de la caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).
12- Le renforcement du contrôle effectif des prix et la baisse significative du prix des produits de 1ère nécessité comme mesures participant d’une politique de lutte contre la vie chère.
13- Le démarrage effectif des travaux de la commission mixte de réflexion sur la vie chère présidée par son Excellence Monsieur le Premier ministre, dont un document émanant de la primature et daté du 22 mai 2008 affirme qu’elle a été mise « en place le 5 mai 2008 ».
14- Le rétablissement en la forme du système de couverture santé des agents de l’Etat et l’annulation de la note d’information du directeur du CHU-Tokoin en date du 23 octobre 2008 exigeant le payement immédiat de 50% du montant des frais hospitaliers.
15- La révision à la baisse du taux de dédouanement des véhicules privés.
16- L’élargissement aux locaux des centrales des travailleurs des lieux de tenue de l’évaluation formative des apprentis, en vue de la délivrance d’un quitus.
17- La résolution définitive du problème récurrent des délestages dans la fourniture de l’énergie électrique, alors que les factures de nombreux ménages sont en constance augmentation.
18- L’extension du réseau d’adduction d’eau, en vue de faire face à la poussée démographique et à l’insuffisance de la fourniture d’eau dans les quartiers de Lomé et de ses environs.
19- La prise de mesures appropriées pour faire cesser la concurrence déloyale pratiquée couramment par des commerçants libanais, indopakistanais et autres, pratique qui expose les commerçants nationaux à la ruine et à la dépression de l’économie nationale.

Exécution de la dépense publique
La toute puissance du ministre des Finances : la règle
Depuis deux parutions, nous relayons les traces officielles de l’applicabilité du budget de l’Etat. Avec des termes non familiers au langage commun. Et lorsque nous croyons à la réussite des réformes entreprises dans les finances publiques depuis 2006, il urge de préciser le rôle de chaque acteur de la complexe chaîne d’exécution du budget. Souvent, on croit dénoncer une toute puissance du ministre des Finances qui dérange. C’est vrai, il l’est. Légalement. Celui-ci est le chef d’orchestre de la politique financière. Même si chaque ministre est l’ordonnateur principal de son cabinet, les contrôleurs financiers du ministère sont des représentants du ministre des Finances et conseillers du ministre dépensier. C’est un principe universel. Dans la pratique, il arrive des divergences sérieuses entre Adji Ayassor et ses collègues, lorsque celui-ci demande des détails sur la dépense à supporter. Au point qu’on invente des raccourcis financiers. Pour l’heure, il s’agit d’un passage obligé, après des années d’errements avec les fonds publics.
Découvrons le circuit normal de la dépense publique. On peut comprendre que la route fasse des mécontents, ceux qui veulent aller plus vite.
La procédure d’exécution de la dépense publique vise à assurer la conformité avec les autorisations budgétaires. Rigoureuse, elle a poussé à adopter dans certains cas d’urgence ou en raison de la modicité de la dépense des procédures simplifiées. Elle a deux phases : administrative avec la mise en œuvre des compétences des ordonnateurs, et comptable.
Exécution administrative
Les ordonnateurs prescrivent l’exécution des recettes et des dépenses. A cet effet, ils constatent les droits des organismes publics, liquident des recettes, engagent, liquident et ordonnancent les dépenses. Avant tout paiement, sauf exception.
L’engagement est l’acte par lequel un organisme public crée ou constate à son encontre une obligation de laquelle résultera une charge. Il est le fait générateur de la dépense, l’acte qui va rendre l’Etat débiteur. Comme une décision de passer une commande, un contrat ou de faire effectuer des travaux, de recruter des agents.
La décision, prise normalement par l’ordonnateur, correspond au moment où il apprécie l’opportunité de la dépense. L’ordonnateur a le pouvoir de rendre débitrice la personne publique, mais il doit rester dans les limites des autorisations budgétaires et respecter celles-ci, les visas ou avis prévus par les lois propres à chaque catégorie d’organisme public et à chaque catégorie de dépense. S’agissant des dépenses de l’Etat, le visa est apposé par le contrôleur financier placé auprès de chaque ministre.
Celui-ci n’appose son visa que s’il considère l’engagement comme régulier, c’est-à-dire que les crédits sont disponibles, qu’ils ont été imputés aux chapitres qu’il faut. Ce n’est que ce visa qui rend l’engagement définitif. Dans chaque ministère, le contrôleur financier tient une comptabilité des dépenses engagées.
Parfois, l’engagement peut résulter d’un acte involontaire (exemple d’un accident provoqué par un véhicule administratif). Dans ce cas, on passe directement à la 2ème phase de l’exécution qu’est la liquidation.
Par la liquidation, on vérifie la réalité de la dette et arrête le montant de la dépense, c’est-à-dire on évalue avec exactitude les droits des créanciers après examen de toutes les pièces justificatives. Elle est faite au vu des titres établissant des droits acquis aux créanciers. Pour limiter les risques d’erreur, le dossier de liquidation doit comprendre la preuve que la personne publique s’est régulièrement engagée, la preuve que le créancier a bien rempli ses obligations (règle du service fait), et les factures détaillées des créanciers. Muni de tous ces documents, l’ordonnateur peut calculer avec exactitude le montant de la dépense.
Pour sa part, l’ordonnancement est l’acte administratif qui donne, conformément au résultat de la liquidation, l’ordre de payer la dette de l’organisme public. L’ordonnateur autorise le comptable à payer. L’autorisation de payer prend la forme d’un bon à payer qui permettra au comptable de se dessaisir des fonds et de les remettre aux créanciers. L’ordonnancement doit comporter toutes les pièces indispensables pour permettre au comptable public de vérifier, avant le paiement, la régularité de la dépense ; indiquer l’exercice, le chapitre et éventuellement l’article auxquels doit être imputée la dépense ; être soumis, avant d’être adressé au comptable, au visa du contrôleur financier qui en vérifie la régularité budgétaire. Comme pour les engagements, le contrôleur financier tient au niveau de chaque ministère une comptabilité des ordonnancements.
Néanmoins, le ministre des Finances peut dresser une liste de dépenses qui peuvent être payées sans ordonnancement ou qui peuvent faire l’objet d’un ordonnancement de régularisation après paiement.
Exécution comptable ou le paiement
Le paiement est l’acte par lequel l’organisme public se libère de sa dette. Le paiement consiste en la remise des fonds aux créanciers et ne peut être effectué que par le comptable public ; il relève d’une administration différente de celle de l’ordonnateur. Le comptable reçoit l’ordonnancement accompagné des pièces justificatives. Il vérifie, avant de payer, la régularité de la dépense depuis la phase de l’engagement. Il doit, avant tout paiement, contrôler la qualité de l’ordonnateur ou de son délégué, la disponibilité des crédits, l’exacte imputation des dépenses au chapitre qu’elles concernent selon leur nature ou objet, la validité de la créance et le caractère libératoire du règlement. Il exécute le paiement si tout lui parait régulier.
Si l’ordonnancement est irrégulier, il refuse le paiement et en informe l’ordonnateur en lui demandant de procéder aux régularisations nécessaires. L’ordonnateur peut refuser d’y procéder et contraindre le comptable à payer en lui adressant une réquisition. L’ordonnateur assume la responsabilité du comptable pour cette dépense. Le comptable qui reçoit une réquisition doit s’incliner et en informer le ministre des Finances. Toutefois, il doit maintenir son refus de payer lorsque celui-ci est motivé par une insuffisance de crédits, par l’absence de justification de service fait, par l’absence du visa du contrôleur financier ou par le caractère non libératoire du règlement.

Malgré les deux usines de production
Le ciment togolais poursuit sa tourmente

Lancée le 4 janvier 2010 pour supporter le budget de participation de l’équipe nationale de football (Les Eperviers) à la Coupe d’Afrique des Nations Angola 2010, l’opération de collecte de fonds s’est achevée vendredi dernier. Elle consistait à prélever 100 francs sur chaque paquet de ciment vendu. Le prix a, du coup, été augmenté depuis les usines. Une situation qui a renforcé la pénurie du ciment togolais au niveau des commerçants. Les populations ne savent finalement à quel motif s’en tenir. Et elles craignent un long temps de sevrage, depuis que le Bénin a officiellement porté le prix de la tonne à 90.000 francs, contre 80.000 francs il y a trois semaines. Et surtout que le pays voisin prévoit d’importer 18.000 tonnes de ciment par mois à partir du Togo pour compenser le déficit de production locale freinée par la pénurie d’électricité.
Pis est, par endroits, le ciment ne se vend pas au prix officiel (Fortia CPJ 35 3.850 Fcfa, Fortia CPA 45 4.400 Fcfa, Cimtogo CPJ 35 4.050 Fcfa, CimTogo CPA 45 4.600 Fcfa) au motif de compenser la perte entre les commandes et les livraisons. Puisqu’il faut supporter la location, les impôts et taxes et, éventuellement, la rémunération de celui qu’on emploie.
C’est à se demander à quoi ont servi les mesures prises par le gouvernement pour combattre la pénurie. Officiellement, les usines n’ont point baissé la quantité produite qui satisfaisait la demande locale. On peut comprendre la raison démographique. Alors, il faut penser à la déduction logique si la production est prioritairement, et légalement, destinée au marché extérieur.
Courant 2008, l’Exécutif a cru bien mûrir la question. «…désormais, la vente du ciment est subordonnée à une autorisation délivrée par le ministre du Commerce…à partir du 1er août 2008. Chaque distributeur agréé du ciment devra fournir à la direction du Commerce intérieur et de la concurrence la liste de tous ses revendeurs», disait-on le 25 juillet 2008.
L’«Opération Togo d’abord» est aussi passée par-là pour juguler la crise de ciment. A l’époque, il se disait que 23.000 tonnes de ciment étaient livrés en une semaine pour la consommation locale dont près de 4.000 tonnes vers la région septentrionale. Et que le pays a une capacité de production totale mensuelle d’environ 100.000 tonnes, à raison de 60.000 tonnes pour Cimtogo et 40.000 tonnes pour Fortia.
Aujourd’hui, des grossistes évoquent des difficultés au niveau de la société Wacem, qui a hérité des installations de CIMAO (Ciment de l’Afrique de l’ouest) en 1997. Le Togo dispose de clinker utilisé dans la production du ciment.

Après la Caisse de retraites du Togo
La CNSS projette un contrôle physique de ses bénéficiaires
L’information est portée dans une note du directeur général de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), Koffi Walla. «Un contrôle physique des bénéficiaires aura lieu au cours du second semestre de l’année 2010», précise-t-il. Et d’annoncer que les opérations de distribution des imprimés de certificats de vie et certificats de non remariage et la collecte desdits certificats s’étalent du 10 mai au 4 juin 2010. Ces opérations, qui ne concernent que ceux qui n’avaient pas pu produire lesdits certificats au cours des mois de novembre et décembre 2009, devront soutenir le paiement des pensions et rentes du deuxième semestre de l’année en cours.
Le contrôle physique vise à savoir plus ou moins si les bénéficiaires des pensions et rentes sont encore en vie. Autrement, si elles ne sont pas plutôt frauduleusement empochées. Depuis le 19 avril, et ce jusqu’à ce 4 mai, ce sont les retraités, veufs, veuves, tuteurs d’orphelins et titulaires de rentes d’invalidité, émargeant à la Caisse de retraites du Togo (CRT) qui se soumettent au recensement. Ici aussi, le pensionné ou le rentier de la CNSS devra attester sa vie physique.
C’est l’autre phase de la reconstruction de la Caisse après l’audit financier et organisationnel de la CNSS ouvert fin décembre 2009. Le travail a consisté, en huit semaines, en un examen critique des états financiers de la CNSS sur les trois exercices 2006, 2007 et 2008. Avec un avis sur la qualité du système de comptabilité analytique (conformité et pertinence des statistiques financières et comptables par branche d’activité), le niveau des diverses réserves constituées au titre des différentes branches, les dettes de l’Etat envers la CNSS. Le tout pour une meilleure performance financière de la CNSS.
Par une étude actuarielle, il est question d’évaluer la législation du régime géré par la CNSS, d’apprécier par une analyse la situation financière et l’équilibre des différentes branches du régime sur les cinq dernières années, de montrer les limites objectives du régime, définir les conditions d’équilibre financier durable du régime par des projections à moyen et long termes et définir de manière précise les conditions d’adaptation des prestations au coût de la vie et prendre en compte le fait que les prestations sont inadéquates face à l’évolution du coût de la vie.
En rappel, la CNSS connaît des difficultés de trésorerie au point que le gouvernement ne prolonge, depuis le 25 mars 2008, l'âge de départ à la retraite dans la Fonction publique, surtout qu’il faut un minimum de cinq cotisants actifs pour supporter un retraité.

Pour juguler la crise au sein de l’UMOA
Le Togo vient d’injecter 1.000 millions Cfa sur le marché

Les établissements de crédit de la place togolaise ont participé, valeur 3 mai 2010, à l’injection de 1.000 millions de francs Cfa sur un total 110.000 millions, dans le cadre des adjudications régionales hebdomadaires de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest (BCEAO). Cette opération arrive à échéance le 9 mai 2010. Outre le Togo, l'appel d'offres a enregistré des soumissions d’établissements de crédit provenant de six autres places de l'Union Monétaire Ouest Africaine (UMOA), notamment le Bénin (65.000 millions), le Burkina Faso (27.000 millions), le Niger (4.264 millions) et le Sénégal pour 13.236 millions de francs Cfa.
Le taux marginal et le taux moyen pondéré issus de l'adjudication se sont situés respectivement à 3,2700% et 3,2918%.
L'Institut d'émission a également procédé, valeur 3 mai 2010, à une injection de liquidités à 28 jours d'un montant de 83.022 millions, au taux fixe de 3,6500%. L'échéance de cette opération est fixée au 30 mai 2010.
Tenant compte de l'évolution prévisible de la liquidité bancaire, la Banque centrale décide de lancer une nouvelle opération d'injection de liquidités sur le guichet des appels d'offres à une semaine à taux variables, d'un montant maximum inchangé de 110.000 millions, avec comme date de valeur le 10 mai 2010. Elle est assortie d'un taux minimum de soumission de 3,2500%. Par ailleurs, la prochaine opération d'injection de liquidités, de maturité de 28 jours, avec comme date de valeur le 31 mai 2010, sera effectuée à taux variables, en lieu et place de celle à taux fixe en cours depuis avril 2009.

Nécrologie
Ephrem Seth Dorkenoo est mort

L'ancien ministre Ephrem Seth Dorkenoo est décédé des suites d’un accident de la circulation, le 27 avril 2010, alors que le Togo fêtait les 50 ans de son accession à la souveraineté nationale. Ancien ministre de la démocratie et des droits de l’homme, Ephrem Seth Dorkenoo est surtout connu comme écrivain-poète et éditeur. Son amour pour la poésie l’a conduit ces dernières années à créer la Rencontre internationale des créateurs en poésie (RICEP) dont la dernière édition eut lieu dans le dernier trimestre 2009. Il essaya par ce festival de requinquer la poésie togolaise. Fondateur de la maison d’édition La Rose Bleue, M. Dorkenoo a édité plusieurs poètes togolais et étrangers. Il est surtout connu comme l’auteur de Sang et escargot et de Sitou, un recueil de poèmes aux accents de militantisme politique.
L’auteur de Sitou et de sang d’escargot est né dans la capitale togolaise Lomé en 1948. Après un baccalauréat série C obtenu au Lycée classique de Cocody, il s’inscrit au Centre d’Informatique Supérieure de Dahomey (actuel Bénin) pour le DUES mathématiques et physiques qu’il termine en 1971. Il continuera ses études à l’Université des sciences de Toulouse en France, filière scientifique. Il obtiendra n 1977 son doctorat de 3e cycle, spécialité langages et traducteurs.
De retour au Togo, il a été Chef des Etudes Informatiques au Centre National des Etudes Informatiques, Chef de Division informatique de la BOAD, chef des ventes à Togo et Shell, chargé de cours à l’Université du Bénin, ingénieur en chef, directeur général de la SSI-CREA Informatique. De 1995 à 1998, il sera ministre des Droits de l’Homme et de la Réhabilitation, puis Garde Sceaux, ministre de la justice et des droits de l’homme.
Jusqu’à sa mort, Ephrem Seth Dorkenoo est consultant en ingénierie de l’informatique et de la communication, directeur des Editions de la Rose Bleue qu’il a fondées en 2000 et du RICEP.

Musique
La fièvre Jimi Hope

La Rock star togolaise Jimi Hope a mis la fièvre pendant deux jours au théâtre de la verdure du Centre culturel français, les 30 avril et 1er mai derniers. Fidèle à sa tradition de bête de scène, Jimi Hope rappelle à la mémoire du public les grandes stars du rock américain, avec son travail axé sur la voix rauque et l’expression corporelle, dont il a seul le secret.
Le concert est fait à l’occasion de la sortie de son nouvel album.
Seul regret pour ce concert, on n’a pas vu un Jimi Hope nouveau. C’est toujours le même depuis des années et ça devient lassant, même si le nouvel album est très dansant.

Les jeux de hasard
Entre rêve et déception
Un homme sans emploi ou à faibles revenus et peu intégré sur le plan socioculturel, c’est le profil type d’un accro des jeux de hasard. Le gain facile et immédiat est le principal attrait du jeu. Souvent, les moins fortunés, à force de l'entendre et de la vivre, se laissent tenter par la promesse d'une vie meilleure, sous le coup de la chance.
Les togolais sont de plus en plus joueurs. Ils sont des milliers d’accros aux jeux de hasard à tenter leur chance tous les jours. Ils ne peuvent s’empêcher de jouer et de rejouer en espérant rencontrer la bonne étoile. Beaucoup d’accros aux jeux de hasard avouent être animés par l’appât du gain juteux et facile. «Un simple ouvrier ou une personne à la recherche d’un emploi qui rentre du jour au lendemain avec un pactole d’un million de Fcfa au terme d’une heure passée dans une agence de la Lonato, cela fait rêver. C’est après avoir vu de pareils cas que je me suis dis pourquoi pas moi. Pourquoi ne pas tenter ma chance et changer une fois pour toutes le cours de ma vie», explique Kodjo, un passionné du Pari Mutuel Urbain (PMU).
Le PMU attire une catégorie de joueurs des plus singulières. On les retrouve dans les cafés, les bars ou d’autres points de vente. Ils ne ratent pas les courses de chevaux, qu’ils suivent en direct de Paris Vincennes ou Longchamp, les deux champs de course les plus célèbres en France où se déroulent régulièrement les courses. A côté du pmu il y a aussi d’autres jeux développés par la Loterie Nationale Togolaise (Lonato). Ce sont par exemple lotto diamant ou encore lotto benz.
Ces jeux de hasard rythment la vie de Prosper, un retraité accro. «Je mise sur les chevaux chaque jour, je gratte les tickets de lotto les lundis et les mercredis», affirme-t-il. «C’est vrai que j’y laisse tous les mois une bonne partie de ma pension, mais cela ne me décourage pas pour autant. Je suis confiant de remporter un jour le gros lot», ajoute-t-il. Si Prosper est aussi enthousiaste, d’autres, aux revenus plus limités et qui croulent sous les dettes, se culpabilisent mais ne parviennent pas à racrocher. Les personnes les plus vulnérables au jeu sont des mineurs, des personnes âgées et les personnes souffrant de la pauvreté ou issues de la classe moyenne.
A côté de ces fidèles, il y a ceux qui jouent occasionnellement, laissant au passage de petites sommes d’argent. Ces derniers misent généralement après qu’un gros lot ait été emporté, sans doute encouragés par la publicité et les nombreux commentaires qui s’ensuivent. «D’ailleurs, après des gains importants, les mises quotidiennes dépassent souvent la moyenne », reconnaît un buraliste.
Pour certains parieurs, ces jeux constituent, au départ une activité récréative. «Je participe occasionnellement à des parties de pocker dans un casino. Cela me permet de me détendre après une longue semaine de travail”, précise François, directeur marketing dans une entreprise privée.
Le jeu est avant tout une question de chance et d’argent. Dont une partie sert à rémunérer les joueurs grâce aux multiples cagnottes qui leur sont distribuées. Une autre partie, et non des moindres, reviendra à l’Etat via la Lonato.
© L’Union du 4 mai 2010

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