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Les coiffeurs se coupent en quatre pour leurs clients

S’il y a une profession qui se frotte les mains en cette période de fêtes, c’est bien celle des coiffeurs.
« L’affluence est telle qu’il faut se présenter sur rendez-vous pour ne pas être refusé. Des filles aux grandes dames, personne ne se néglige, toutes veulent paraître très belles à l’occasion du Nouvel An », écrit l’Union.

Voici une sélection d’articles publiés par l’Union



Verbatim
La grande relance
La loi de finances 2011du Togo vient d’être adoptée par l’Assemblée nationale sous la présidence de El Hadj Abass Bonfoh, son Président. Pour la première fois de l’histoire du Togo, l’opposition togolaise incarnée depuis les années 90 par l’Union des forces du changement (Ufc) a participé activement et voté massivement ce budget exercice 2011. Le Président du groupe parlementaire Ufc, M. Aholou l’a clamé solennellement tout en portant des réserves sur des points sensés utiles à son égard. C'est-à-dire que son parti n’approuve pas entièrement les lignes budgétaires telles que définies dans le document final. Toutefois, globalement, « il s’agit d’un budget équilibré et raisonnable » a-t-il avancé devant ses collègues députés, la majorité des directeurs des régies financières de l’Etat, des ministres impliqués et la horde de journalistes présents à la cérémonie.
Cette attitude a retenu l’attention de certains parlementaires Rpt qui n’ont pas hésité à parler d’un « pas de géant » dans la nouvelle donne politique togolaise.
Evalué en recettes à 536,8 milliards de francs Cfa et en dépenses à 548,7 milliards de francs Cfa, le budget 2011 montre un besoin de financement additionnel de 11,9 milliards de francs Cfa. Selon les propos du ministre en charge de l’Economie et des Finances, c’est un budget qui vise prioritairement la croissance de l’économie togolaise et la lutte contre la pauvreté dans notre pays. Pour ce faire, cinq secteurs vitaux ont été mis en priorité : il s’agit de l’agriculture, de la santé, des infrastructures, de l’éducation et de l’eau et assainissement. Pour une bonne utilisation des ressources projetées, une lutte accrue sera dirigée contre la corruption afin d’assainir les finances publiques et rationaliser les dépenses de l’Etat.
Le budget 2011 a beaucoup de chance d’être exécuté sans grande difficulté. Car, les autorités compétentes ont fait le plus gros boulot en serrant la ceinture pendant des mois afin d’aboutir au point d’achèvement Ppte. Ce qui permet aujourd’hui au Togo, devenu crédible, de pouvoir s’endetter auprès de ses principaux bailleurs de fonds et pourquoi pas de nouveaux. A ce titre, les grands travaux lancés récemment pourront trouver des financements ; l’école en grande difficulté devra se refonder grâce à des fonds spéciaux au-delà du budget ; la santé primaire aura de quoi se remettre en route pour diminuer la souffrance des populations en manque de produits pharmaceutiques … Bref, 2011 sera l’année de la grande relance pour l’économie nationale.

Malgré la légère augmentation du budget en 5 ans
Les autorités universitaires craignent une rupture d’approvisionnement des fournisseurs
Ce n’est pas un secret : de l’Université du Bénin à l’Université de Lomé, les difficultés financières ont résisté au temps. Il faut peut-être décréter un état d’urgence pour l’enseignement supérieur public togolais. La hausse vertigineuse des effectifs, ensemble avec les exigences de la réforme LMD qui se font attendre, ne rime pas avec les allocations financières consacrées.
Le tableau n’est pas spécifique à l’Université de Lomé, la plus ancienne et la plus peuplée. Et le conseil des ministres en a officiellement débattu le 15 décembre dernier. A travers le temps, les budgets ont connu une stagnation. On apprendra que, de 2005 à 2010, les budgets ont augmenté de 45% alors que, dans le même temps, les effectifs ont connu une hausse de 293% (14.453 en 2005 et 41.300 en 2010). Ce qui devrait engendrer une allocation financière de plus de 12 milliards de francs Cfa, au lieu des 5 milliards. C’est la source des difficultés, même pour dérouler des dépenses de fonctionnement et d’investissement incompressibles. Depuis quelques années, on annonce une accumulation d’impayés vis-à-vis de la CEET, de Togo Télécom, de la TdE, de la CNSS, d’un montant de près de 2 milliards de francs Cfa. Au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, il se dit que l’Université de Lomé vit actuellement sous la menace de rupture d’approvisionnement de ses différents fournisseurs…si la situation n’est pas prise en urgence.
Au même moment, la jeune Université de Kara dispose aussi d’un budget en deçà des besoins réels. Là-bas, le casse-tête est le payement des enseignants, surtout les très nombreux missionnaires qui viennent de Lomé, du Bénin, du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire. Depuis 2003, ses dettes envers la CEET, la CRT, la CNSS, la TdE, Togo Télécom, etc. se chiffrent à 211,5 millions de francs Cfa.
A cela s’ajoutent les soucis de personnel. L’Université de Lomé compte aujourd’hui 520 enseignants permanents pour encadrer les 52.000 étudiants annoncés pour l’actuelle année académique. Alors même que, selon les normes de l’UNESCO, il faut 1 enseignant pour 30 étudiants, soit 1.750 enseignants pour l’effectif actuel. Tout calcul fait, le manque à combler est de 1.230 enseignants. D’où l’appel régulier à des missionnaires venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, de la France. Seulement, leur prise en charge élevée fait naître des problèmes budgétaires. On signale que c’est aussi ça la cause des retards considérables dans les corrections et la proclamation des résultats. En plus des répercussions sur les inscriptions. Il est souvent entendu dire que des étudiants ont achevé l’année académique sans avoir leurs résultats.
A Kara, on compte actuellement 31 enseignants permanents et 29 attachés temporaires d’enseignement et de recherche pour s’occuper de 12.000 étudiants de l’année 2010-2011. Donc un manque à combler de 369 enseignants ; ce qui crée la tension constante chez les apprenants. Plus est, on déplore un manque de professeurs de grade, professeurs titulaires et maîtres de conférence pour encadrer les doctorants. Dans cette Université, il n’y a qu’un seul professeur titulaire et deux maîtres de conférences. L’établissement supérieur doit ainsi emprunter de Lomé 80% de ses missionnaires.
A la base de tout ceci, le bas niveau des salaires des enseignants comparés à ceux appliqués dans les pays voisins (Bénin, Burkina Faso, Sénégal, Niger). Au Togo, le métier n’est pas attrayant. Ce qui ne favorise pas le retour des enseignants togolais de la diaspora. A en croire l’Autorité, il faut rapidement revaloriser les conditions de travail pour relancer le recrutement d’enseignants de qualité.
Enfin, ce qui bloque reste les infrastructures et les équipements. Lomé ayant dépassé la limite du sureffectif : un effectif réel de 52.000 apprenants pour une capacité d’accueil d’environ 15.000 étudiants. A Kara où on a hérité des restes de l’Ecole normale d’instituteurs (ENI), les locaux d’enseignement, les amphithéâtres et salles de TD et d’examen prévus pour 5.500 places ne peuvent pas accueillir les 12.000 étudiants du moment. Sans oublier la dispute autour des locaux du collège Chaminade. On a besoin de 50 millions de francs Cfa pour compléter l’équipement. En somme, il faut des amphithéâtres [ndlr : au budget 2011, une dotation pour la construction d’un amphithéâtre de 1.500 places à Lomé et de 1.000 places à Kara], blocs pédagogiques, salles de TD, de TP et d’examens, laboratoires, blocs administratifs, matériels informatiques, bibliothèque à jour, nouveaux bus de transport, restaurant universitaire, hébergement (à Lomé, il y a 2.000 places pour 52.000 étudiants). Quid des bourses qui ont totalement disparu au profit des aides de 80.000 francs par an pour les étudiants togolais inscrits dans les Universités publiques nationales.
En attendant, le Gouvernement planifie les investissements en infrastructures et équipements des Universités de Lomé et Kara en actions prioritaires sur la période 2011-2014, pour un montant total de 12,4 milliards de francs Cfa : 5,608 milliards de francs Cfa (2011) ; 3,1 milliards de francs Cfa (2012) ; 0,6 milliard de francs Cfa (2013) ; 3,1 milliards de francs Cfa (2014). De quoi permettre aux structures d’évoluer dans un cadre plus serein et plus rationnel. Encore que le ministère des Finances confirme tout ceci.

Pour la saisie et le traitement des notes et des résultats
L’Office du baccalauréat obligé de "quémander" du matériel informatique
Le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche, François Galley, passait le 15 décembre, en conseil des ministres, une communication relative au baccalauréat 2ème partie, session de juin 2010. « Il donne le tableau des résultats du BAC II session de juin 2010 qui fait apparaître une baisse du taux de réussite de 10,93 % comparativement à l’année 2009 », disait juste le communiqué final. Mais L’UNION a appris davantage. Ainsi, la transmission tardive des dossiers de candidatures à l’Office du baccalauréat par certains chefs d’établissement du secondaire demeure l’un des problèmes récurrents dans l’organisation du baccalauréat togolais. Un retard qui entrave l’établissement définitif des listes des candidats à temps.
Au plan matériel, l’Office ne dispose pas d’un parc automobile pour convoyer de façon sécurisée les épreuves et les copies vers les centres d’examen et les services de centralisation. Souvent, c’est le garage central qui est sollicité ; mais il ne peut servir au-delà de ses moyens. Il aura beau être magnanime. Plus est, on apprend qu’il n’existe pas de salles équipées de matériels informatiques pour la saisie et le traitement des notes et des résultats. Ce qui oblige tous les ans à recourir à l’université de Lomé via les salles informatiques de l’IUT de gestion et de l’Ecole supérieure de secrétariat de direction. « Il y a des fois des chevauchements dans l’occupation des salles, sources de perturbations dans le traitement des données du baccalauréat. Ce déficit en ressources matérielles entrave assurément l’autonomie d’action de l’Office », confie-t-on. Avec la précision qu’on arrive toujours à rester professionnel. Il se souvient que, lors de la dernière session du BAC, des forces de sécurité ont été mis à contribution dans l’acheminement des épreuves et le rapatriement des copies pour surmonter l’effet des manifestations des conducteurs de taxi. Un atelier est annoncé pour cerner les difficultés d’organisation du BAC. En attendant de doter l’Office d’un budget conséquent pour régler les problèmes de logistique et l’intéressement des surveillants, des correcteurs et du personnel d’appui.
Dans les Plateaux, on a moins appris les leçons
Pour le reste, il est plus question de chiffres. Au BAC 2010, 44.037 candidats ont été inscrits, 43.508 ont composé dont 12.942 filles. 17,18% des candidats pour les séries scientifiques. A en croire les résultats finaux, 16.663 (38,30%) ont été admis dont 5.131 filles. Il y a donc une baisse de 10,93% par rapport à 2009, même si le taux de 2010 se situe toujours dans l’intervalle de 25% à 49% observé depuis plus de 10 ans. Dans l’enseignement général, seule la série C a eu un taux de réussite dépassant les 50%, soit 65,80%, alors que les autres séries sont en deçà des 40% (32,48% pour la A et 32,96% pour la D). A l’opposé, les 9 séries de l’enseignement technique ont un taux de réussite de 64,25%. Les séries industrielles F2 et F4 sont en dessous de 50% avec respectivement 39,02% et 23,36%. Par région, les résultats désagrégés placent en tête le Golfe (47,38%) et à la queue les Plateaux (27,71%). Le tout intercalé par les Savanes (32,30%), la Kara (35,19%), la Centrale (33,47%) et la Maritime (39,61%). Avec la précision que, depuis un certain temps, les épreuves orales rimeraient à une mise en scène. L’ensemble des candidats autorisés à les subir étant tous reçus. « A l’avenir, il faudrait veiller à ce que l’oral reprenne sa vraie valeur avec des notes réellement méritées comme par le passé », dit-on aujourd’hui au cabinet ministériel.

En attendant les données de décembre 2010
Les recouvrements de l’Etat satisfaits à 107,7%
Pour cette année budgétaire finissante, le pays aura dépassé les prévisions en recettes. Les régies financières ont donc remonté la pente, après les inquiétudes de baisse des entrées financières au cours du premier semestre de l’année. Heureusement, il s’agissait d’une course d’endurance sur douze mois. Passé les dix mois (de janvier à octobre), nous faisions le constat qu’il restait en deux mois à recouvrer 9,1 milliards de francs pour satisfaire la prévision budgétaire qui fixait la barre à 251,5 milliards de francs. Avec les 28,5 milliards de francs Cfa collectés en novembre, le total des recouvrements est monté à 270,9 milliards de francs Cfa, soit un taux d’exécution de 107,7% par rapport à la prévision du début d’année.
Suivant le cumul de janvier à novembre établi par la Direction de l’Economie, les 270,9 milliards de francs proviennent des 104,4 milliards de francs des Impôts, 121,7 milliards de francs des Douanes et 44,7 milliards de francs du Trésor public. Pour des prévisions respectives de 99,7 milliards, 125,1 milliards et 26,8 milliards.
Durant les onze mois, la somme des paiements inscrits au budget général de l’Etat se chiffre à 259,77 milliards de francs, à raison de 136,49 milliards de paiement du Trésor, de 108,66 milliards de paiement des dépenses ordonnancées et de 14,61 milliards de titre non exécutoire. Les engagements cumulés, eux, s’établissaient à 281,46 milliards de francs. Dans cette masse, les « Traitement et salaires » se pointent en tête pour 73,22 milliards de francs Cfa, subdivisés en 19,02 milliards (Education), 4,14 milliards (Santé), 0,38 milliard (Agriculture) et 49,67 milliards (Autres secteurs). Ils sont totalement payés. S’en suivent, dans l’ordre décroissant, les paiements en « Amortissement de la dette intérieure et extérieure » pour 58,75 milliards de francs, en « Subventions et transferts » avec 54,41 milliards de francs, en « Biens et services » pour 40,81 milliards de francs, en « Dépenses d’investissement » avec 18,73 milliards de francs et en « Intérêts sur la dette extérieure et intérieure » pour 13,85 milliards de francs. Et les restes à payer sont respectivement de -0,81 milliard de francs, 6,99 milliards de francs, -9,41 milliards de francs, 10,20 milliards de francs et 0,00 milliard de francs.
Précisons que les restes à payer des subventions comprennent des dépenses ordonnancées, consignées mais non encore payées, alors que les restes à payer négatifs s’expliquent par la prise en compte des dépenses prévues au budget, payées et en cours de régularisation. De façon générale, les restes à payer correspondent à des mandats en instance de paiement et non à des arriérés.

Avec l’avènement de la société de patrimoine à la place du FODESEPA
L’évidence d’une nouvelle révision du tarif de l’eau refait jour
L’Association togolaise des consommateurs (ATC) révélait que, après le carburant, l’augmentation du prix de l’électricité, de l’eau, etc. était déjà dans les parapheurs de l’Autorité. Ce sera acquis pour le courant électrique dès janvier 2011. « Aujourd’hui, il est plus que nécessaire de procéder à une nouvelle révision du tarif de l’eau avec l’avènement de la société de patrimoine tout en tenant compte des difficultés économiques que vit la population », apprend-on à l’issue du débat général au moment d’adopter en commission le projet de loi portant dissolution du Fonds de développement du secteur de l’eau potable et de l’assainissement en milieu urbain au Togo (FODESEPA). Avec cette précision apportée par la partie gouvernementale : « toutefois, l’inquiétude d’une éventuelle hausse des prix avec la nouvelle société sera levée du fait que cette société réalisera des investissements nécessaires à une forte augmentation de la production de l’eau, ce qui entraînera une économie d’échelle ». Un langage diplomatique, dira-t-on. La dernière révision tarifaire remonte à 2001 et fixait le m3 d’eau à 190 francs Cfa. « Il faut donc reconnaître que ces tarifs ne sont plus adaptés à la situation économique actuelle à cause de l’inflation », avance-t-on au niveau de l’Exécutif. L’inquiétude des députés était de savoir si la prochaine création de la société de patrimoine entraînera une hausse du prix du m3 d’eau.
Pour le reste à retenir de cette séance parlementaire du 21 décembre, le Fonds est reparti comme il était arrivé. Seulement 7 ans de vie amorphe. Le sous-secteur de l’eau potable en milieu urbain au Togo a vu naître en mai 2003 un contrat d’exploitation liant, pour une période de dix 10 ans, l’Etat à la Togolaise des Eaux (TdE). Ce contrat précise que la fonction d’exploitation est confiée à la TdE et la fonction de gestion du patrimoine et d’investissement est dévolue à l’Etat. Pour rendre formel le nouveau cadre institutionnel, le Gouvernement a initié et obtenu par la loi du 10 novembre 2003 la création du Fonds de développement du secteur de l’eau potable et de l’assainissement en milieu urbain au Togo (FODESEPA) afin d’assurer, à terme, l’équilibre financier et un meilleur développement du sous-secteur. Ce Fonds devrait financer les investissements du développement et de l’assainissement en lieu et place de la TdE. Les remboursements devraient être faits par lui. Sa comptabilité est assurée par la TdE. Très vite, le schéma s’est révélé inopérant à cause de son instabilité financière permanente rendant difficile le reversement des redevances TdE-FODESEPA et la tenue d’une comptabilité FODESEPA indépendante. Le Fonds n’offrait pas de garantie quant à la transparence des rôles et responsabilités, à la complémentarité des fonctions de responsabilité et d’action, notamment en matière de programmation des investissements, de maîtrise d’ouvrage et de gestion physique et financière des infrastructures. Depuis sa création, il n’a jamais bénéficié de prêts car les bailleurs de fonds ont jugé que le FODESEPA n’est pas une société qui jouit d’une autonomie financière. Ainsi, seule la contribution de la TdE finançait les activités du FODESEPA, ce qui limitait la marge de manœuvre de ce dernier.
En réalité, le problème du FODESEPA a été décelé en 2005 avec cet audit fait par la TdE. Une autre étude a été élaborée pour les investissements par l’Agence Française de Développement qui s’engage à financer la nouvelle structure en création à hauteur de 5 milliards de francs Cfa. Il ressort de cette étude que la capacité actuelle de la TdE équivaut à la demande de la population des années 90 à 95. En plus, les coupures d’électricité agissent énormément sur le fonctionnement et la production de la TdE qui dispose des groupes électrogènes d’appoint, donc insuffisants pour couvrir l’ensemble de la demande. Ajouté à la non-adaptation depuis 15 ans de la production et de la distribution de l’eau par le manque d’investissements adéquats.
Pour clarifier les rôles et les responsabilités des différents acteurs intervenant dans ce sous-secteur, il fallait dissoudre le FODESEPA et créer, par décret, une société de patrimoine afin de rendre plus performant le sous-secteur de l’eau.

Obligations et engagements en matière de droits de l’homme
Le Togo passe son examen en octobre 2011
A tour de rôle, et ce depuis 2008, le rapport du Togo sera débattu en octobre 2011 lors de la 12ème session du mécanisme d’Examen périodique universel (EPU) adopté en mars 2006 par l’Assemblée générale des Nations Unies en matière de respect par le pays de ses obligations et engagements en matière de droits de l’homme. La nouvelle procédure vient remplacer, formellement, la Commission des droits de l’homme jugée peu efficace en raison, notamment, de la politisation et de la sélectivité qui l’avaient caractérisée. A cet effet, le rapport du Togo devrait être soumis au Conseil des droits de l’homme avant le 4 juillet 2011. Ainsi communiquait Léonardina Wilson-de Souza, ministre des Droits de l’homme, de la consolidation de la démocratie et de la formation civique, au conseil des ministres du 15 décembre dernier.
En juin 2010, après deux ans de mise en œuvre, ce sont au total 128 Etats sur 192 qui auront été examinés au cours des huit sessions du groupe de travail de l’EPU. Ce nouveau mécanisme rappelle à tous les Etats leur responsabilité de respecter les droits de l’homme et les libertés fondamentales, le but étant d’œuvrer pour une meilleure situation des droits de l’homme dans tous les pays en identifiant les violations où elles surviennent et en soutenant les Etats à les corriger.
La préparation du Togo, et dans le respect du délai de soumission, devra impliquer les plus hautes autorités du pays ; et procéder à des consultations inclusives de grande envergure au niveau national avec toutes les parties prenantes afin d’encourager une large participation dans le processus conformément aux directives générales contenues dans une décision du 27 septembre 2007 du Conseil des droits de l’homme relatives à l’élaboration des rapports nationaux EPU. Sont concernés par cet exercice, la présidence de la République, la Primature, l’Assemblée nationale, les différents départements ministériels à travers la commission interministérielle de rédaction des rapports initiaux et périodiques, la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac), la Cour des comptes, le Barreau, la Patronat, les syndicats, la société civile et la agences du système des Nations Unies.
Le mécanisme de l’EPU offre une marge importante de flexibilité en permettant à l’Etat, s’il le souhaite, de faire une présentation écrite ou orale. La version écrite comporte 20 pages maxi, soit 10 700 mots. Elle met en exergue la situation, les actions et les efforts d’amélioration de chaque pays en protection des droits des personnes. Un test grandeur nature, pour permettre au Togo de mieux s’approprier le mécanisme en vue de la préparation de son rapport national EPU, a été la Conférence régionale pour l’Afrique de l’ouest et du centre du 6 au 8 juillet 2010 à Dakar, au Sénégal, à laquelle le pays à participé. Rencontre au cours de laquelle les expériences du Sénégal, du Burkina Faso, du Gabon, de la Gambie, du Ghana, du Mali ou encore de la Suisse ont été d’intérêt pour le Togo. «Pendant trois jours de travaux, les participants ont eu des échanges enrichissants sur les différentes étapes du processus de mise en œuvre de l’EPU qui concernent la préparation, l’examen et le suivi», a déclaré la ministre des Droits de l’homme Mme Wilson-de Souza.
L’EPU est un processus mené par les Etats, il permet d’examiner tous les quatre ans comment chaque Etat de l’Organisation des Nations Unies s’acquitte de ses obligations et engagements en matière de droits de l’homme. Sa valeur ajoutée relève de l’universalité de son action et du principe d’égalité de traitement de tous les Etats quelles que soient leur taille, leur importance géopolitique ou leur puissance économique, précise la ministre des Droits de l’homme. Tous les Etats membres de l’Onu sont, à cet effet, soumis sur un pied d’égalité à cet examen, qu’ils aient ratifié ou non tous les instruments internationaux en matière de droits de l’homme. Les méthodes de travail sont basées sur le dialogue et la coopération constructive pour favoriser la promotion et la défense de l’ensemble des droits humains de tous les pays sans distinction aucune.
Ce mécanisme coopératif, non sélectif et inclusif impliquant de manière étroite l’Etat examiné, a tenu sa première session en avril 2008 et achèvera le premier cycle en 2011. L’examen se fait par des dialogues interactifs entre le pays à examiner et un groupe de travail composé de 47 membres du Conseil, assisté par un groupe de trois Etats appelé «Troïka ». Chaque séance de l’EPU dure trois heures. Après l’examen, un rapport est établi, qui se compose des recommandations acceptées et des recommandations rejetées par l’Etat examiné. Le document final comprend un résumé des procédures, des conclusions et des recommandations, de même que des engagements volontaires pris par les Etats en examen.

De 2010 à 2020, sous l’égide de l’Union africaine
Le Togo s’apprête à célébrer et promouvoir la Femme
En vue d’accélérer l’exécution des engagements pris en faveur de la promotion des femmes, le Togo, tout comme tout Etat de l’Union africaine, s’apprête à répondre à la décision de l’organisation continentale en matière de promotion de la Femme de 2010 à 2020. A Maseru, au Lesotho, en décembre 2008, la Conférence des chefs d’Etat de l’Union proclamait, par décision, la période 2010-2020 Décennie de la Femme Africaine, placée sous le thème «Egalité des sexes et responsabilités des femmes : une approche consultative ascendante de bas en haut de la hiérarchie». Les objectifs étant, d’une part, de préserver et de renforcer le poids des femmes africaines au sein du mouvement mondial et, d’autre part, d’exercer une influence sur la volonté politique mondiale et régionale en faveur de l’avancement des femmes africaines.
D’après la ministre Olivia Amédjogbé-Kouévi de la Promotion de la femme, «l’accent est mis sur l’approche participative de la population à la base pour dégager les problèmes fondamentaux et formuler en conséquence des projets qui seront financés annuellement par l’Union africaine, au titre du Fonds pour les Femmes Africaines». Dix domaines sont retenus pour être traités, l’agriculture et la sécurité alimentaire, la santé, le VIH/sida et la mortalité maternelle, l’environnement et le développement durable… Ou encore les femmes aux postes du processus décisionnel, la dynamisation du mouvement des femmes africaines et de l’encadrement du mouvement des jeunes femmes… Et la décennie sera exécutée en deux temps : 2010-2015 visera à intensifier le lobbying, à mobiliser les ressources pour la mise en œuvre des activités de la décennie ; et 2015-2020 consistera à améliorer la poursuite de la mise en œuvre par un processus de suivi et évaluation.
Il est recommandé que le programme démarre, sur le plan communautaire, entre mars et mai, plus précisément à la Journée de l’Afrique le 25 mai, et au niveau national de mai à juillet, plus exactement le 31 juillet, Journée panafricaine des femmes. Le lancement continental est prévu pour se dérouler en octobre dans un pays qui se proposera à cet effet. Il est fortement attendu, pendant les 10 ans, le rôle mobilisateur des Etats membres dans les processus communautaires et nationaux. Des comités, aux niveaux national, sous régional et régional, doivent être mis en place et dotés de budget de fonctionnement.
La Décennie de la Femme Africaine devra impliquer les organisations de la société civile, les organisations internationales, les praticiens et technocrates, les opérateurs privés et les médias, à sélectionner selon l’expertise en genre ou dans les dix domaines identifiés tantôt. Ou encore sur la base de capacités de mobilisation, d’organisation des collectivités… Avis aux REFAMP, WILDAF/FeDDAF, GF2D… et aux opérateurs privés.

Société
Les fêtes de fin d’année
Les professionnelles de la coiffure se frottent les mains
Les salons de coiffure sont devenus en ces périodes de fêtes des véritables points d’attraction pour les femmes togolaises. L’affluence est telle qu’il faut se présenter sur rendez-vous pour ne pas être refusé. Des filles aux grandes dames, personne ne se néglige, toutes veulent paraître très belles à l’occasion.
La fête est une occasion grandiose qui nécessite une certaine préparation pour mieux la vivre. Tout le monde doit être beau pour ce jour. Il est vrai que la beauté doit être entretenue constamment mais pendant cette période. «on cherche
Toujours à mieux paraître qu’avant, surtout les femmes ; c’est une manière pour nous d’attirer non seulement le regard de nos conjoints mais aussi d’être admirer par les autres. D’ailleurs une femme doit être toujours belle et présentable. Il faut qu’elle sache attirer l’attention des hommes. Vous savez ? La femme se résume tout court à la beauté », a laissé entendre Rosine Améwounou, une cliente.
Pour Nadia, aller au salon pour se rendre belle à l’occasion des fêtes est une obligation pour toutes les femmes. Si on n’arrive pas à le faire régulièrement, au moins pendant les périodes de fêtes, il faut se donner les moyens et le temps nécessaire pour s’occuper de soi-même. La femme est une divinité qui doit toujours faire la différence partout où elle se présente, elle doit être rayonnante aux yeux de tous. Moi particulièrement, je dépense plus pour l’entretien de ma peau, de mes cheveux et de mes tenues que pour autre chose. J’invite toutes les filles à faire comme moi.
Madame Essi Agbeh ne s’écartera pas trop des idées des autres intervenantes. Pour elle, d’abord se rendre belle est une manière d’exprimer qu’on est fière de soi-même. Il faut un amour de sa propre personne pour pouvoir se faire aimer par les autres. Aller au salon contribue à soigner son apparence et paraître plus belle que jamais. Le jour de la fête, tout le monde doit sortir de l’ordinaire et se faire remarquer d’une manière ou d’une autre par son mari, ses amis et son entourage.
Le jour de la fête est un évènement très important qui apporte de la joie pour tout un chacun. C’est en fait l’occasion de se rendre belle pour soi-même mais aussi pour les autres. Il suffit simplement de se rendre dans un salon de coiffure pour cela, il y a une multitude de modèles de coiffures africaines qui permet de faire un choix convenant au profil de chacune. Comme la dit Rosine, cette jeune fille du nom de Myriam trouve également qu’une femme, c’est être belle d’abord, ensuite s’ajoutent les autres qualités.
Pour, Merveille propriétaire d’un salon de coiffure, Les choses se passent bien maintenant par rapport à la période des fêtes musulmanes. La raison, elle est simple. La plupart des femmes qui se rendent au salon demandent des tresses avec des mèches, c’est à dire plus modernes et plus coûteuses. Pendant la Tabaski la majorité des femmes avaient tendance à faire des tresses simples sans mèches pour se conformer à la religion musulmane. «Avec le nombre croissant des clientes à l’approche de la Noël, nous faisons plus de recettes qu’avant, on peut même parler du double. Les tresses vont de 2000 à 5000 selon le modèle choisi et souvent plus que ça si le nombre de paquets de mèches à utiliser est supérieur», a t-elle précisé. Les différentes coiffures qui sont les plus prisées en cette période sont les petites têtes qui sont réalisées avec le greffage dit ‘noble’ et il y a aussi les tresses et chignons. Sans oublier les tissages simples avec brushing.
Les temps sont durs, la galère est là, méchante comme pas possible, entend-on souvent dire. Mais à la veille des fêtes, on a raclé les fonds de tiroirs, on a fait des pieds et des mains pour oublier ne serait-ce qu’un soir afin de rappeler que la femme doit toujours être la prunelle des yeux pour les autres mais surtout pour son homme.

Journée Mondiale de la Paix
Plus de liberté religieuse, plus de paix
«La liberté religieuse, chemin de paix », c’est le thème de la 44ème journée mondiale de la Paix qui sera célébrée le 1er janvier 2011. Lequel est d’une grande actualité non seulement du fait de la persécution de nombreux chrétiens dans certaines régions du monde où ils sont une minorité, notamment le Moyen Orient, en Asie et dans l’Europe actuelle.
Dans son message le Pape Benoît XVI a souligné qu’il peut arriver dans un village français « qu’une crèche de Noël soit interdite au nom de la laïcité » ; qu’un juge est été suspendu en Espagne pour avoir exprimé ses convictions chrétiennes ; qu’à Oxford un conférencier «a été malmené après s’être converti au christianisme».
Et de commenter qu’il n’est pas nécessaire d’aller en Chine ou au Pakistan pour constater que les chrétiens ont de plus en plus mal à s’exprimer dans leur espace public. Même si personne n’en parle les profanations et les actes de vandalisme sont de plus en plus fréquents en Europe la construction d’une église peut susciter des protestations. Le concept de christianophobie avait été admis il y un peu plus d’un an par l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE).
Le 10 décembre dernier continue le Pape, «l’Observatoire de l’intolérance et de discrimination contre les chrétiens en Europe » a publié un rapport de 40 pages regroupant les atteintes ces 5 dernières années sur le Vieux Continent.
Pour cet Observatoire c’est la liberté religieuse en tant que telle qui est menacée, en particulier dans sa dimension publique et institutionnelle. «A côté de l'intolérance sociale, de la dérision, le rapport attire l'attention sur diverses discriminations légales qui engendrent des problèmes nouveaux et pénalisent les chrétiens dans l'exercice de leurs droits. Les experts relèvent ainsi une tendance à exclure des emplois publics les personnes qui expriment et défendent les valeurs chrétiennes ».
Sur la sellette figurent en bonne place, précise Benoît XVI, «les médias, pointés du doigt car ils propagent des préjugés antichrétiens, de manière explicite ou sournoise ».
Radio Vatican signale que «des non-croyants commencent à s'interroger et à s'inquiéter » et que cet Observatoire «espère favoriser une prise de conscience, car le problème est sérieux ».
Benoît XVI a plusieurs fois fait observer que ce manque de liberté de conscience et de religion constitue une menace pour la paix. Il a fait observer que la sécularisation accélérée des sociétés occidentales qui vise à exclure Dieu risque de «détruire la liberté religieuse en se proposant comme une vraie « dictature » ».

Culture
Dossier
Que retenir de la décennie sur le plan culturel ?
Le 31 décembre prochain, nous allons clore la décennie 2000-2010, l’heure est venue de faire le bilan de dix ans de vie culturelle. Par habitude, nous avons tendance de voir tout en noir au Togo et aujourd’hui encore l’envie est irrépressible de peindre tout en noir tant l’évidence de la misère culturelle dans notre pays saute aux yeux. Mais dans cette misère crasse, on peut noter quelque lueur d’espoir dont l’entretien pourra dans les années à venir changer la donne.
Tout d’abord, on ne peut parler de culture dans un pays sous-développé, même ayant atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE, sans parler de la politique culturelle mise en place par le gouvernement. Et en la matière, il n’y a pas une grande évolution dans le domaine. Certes, le Togo vient de très loin, après une période assez trouble et monolithique, les décennies Eyadema, fortement marquée par la politique du parti unique, parti Etat, et donc de la pensée univoque. Ce qui a fortement sclérosé tout développement allant dans le sens de l’épanouissement culturel. Cette période a pris fin heureusement avec le 05 octobre 1990, la fameuse conférence nationale, les soubresauts politiques en tous genres, ceci ayant entraîné la fin de l’emprise de l’Etat sur la pensée et donc sur les activités culturelles.
Si 1990-2000 pourrait être considérée comme la décennie d’une nouvelle expérimentation, force est de constater que pas grand-chose n’a changé fondamentalement sur le plan de la conduite des affaires culturelles par le ministère de tutelle. Il est encore difficile de faire sortir de la tête des ministres de la culture togolais que leur ministère n’est pas voué à valoriser des cultures mortes telles que les fêtes traditionnelles et folkloriques mais à assurer l’éclosion de la pensée et le développement des réflexions dont la richesse devra nécessairement conduire au progrès social et économique du pays. Car si physiquement la culture n’a jamais nourri personne, sur le plan spirituel, elle est la clé de voûte de tout développement de masse d’un pays, si on entend par culture cette assertion qui le définit comme transformation sociale qu’elle génère dans l’histoire d’un pays.
La décennie 2000-2010 n’a pas aussi apporté un changement fondamental sur le plan de la gouvernance de la chose culturelle. Comme par le passé, le ministre de la culture est nommé sur des critères purement politiques. La dernière nomination en date, celle de Me Yacoubou Ahmadou, un avocat connu plutôt sur le terrain des droits de l’homme, constitue la preuve scandaleuse que le ministère de la culture demeure toujours le lieu confortable pour politicien à l’avenir politique sans lendemain. Cela montre que la classe politique et les chefs de gouvernement doivent faire beaucoup plus d’efforts pour élire au ministère de la culture un acteur d’importance, doué d’une grande personnalité et ayant la maîtrise du domaine pour pouvoir imposer ses vues. La déception est d’autant plus grande que le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, avait été perçu comme plus ou moins intéressé par les lettres et les arts, mais il est semble qu’il est tout aussi déconnecté des réalités du landerneau culturel comme le sont tout autant les acteurs culturels et les intellectuels des arcanes politiques.
Néanmoins, la nomination de l’écrivain Kangni Alem par Faure Gnassingbé comme son conseiller culturel et son sherpa près la Francophonie, peut être examiné sous l’angle d’un effort quoique timide d’arrondir les angles du problème épineux de la gouvernance culturelle. Car si l’on ne peut mettre en cause le talent, la qualité et la compétence de Kangni Alem, il est à noter qu’un conseiller culturel n’est pas un ministre de la culture et qu’il ne peut à lui seul convaincre à la fois le chef de l’Etat, le premier ministre et le ministre des finances de la nécessité d’accorder une place assez substantielle à la culture dans le budget de l’Etat, part difficilement estimable dans la loi de finances 2011, comme par le passé. La création d’un fonds culturel est aussi un des signes encourageants d’un changement possible de la gouvernance culturelle dans les prochaines années, à condition toutefois que les acteurs culturels eux-mêmes, ignorants de toute culture démocratique, donc des pratiques pouvant influer sur les décisions politiques, puissent s’organiser pour mieux faire entendre leur voix. La dernière décision en conseil des ministres en décembre, illustre aussi la volonté de l’Etat et du chef de l’Etat d’impulser un cadre nouveau à la culture nationale.
Théâtre
N’empêche, la première décennie du deuxième millénaire aura été riche en événements culturels dans tous les domaines. Sur le plan du théâtre, carrefour des arts de la scène, on pourra constater l’éclosion de plusieurs festivals ainsi que leur mort programmée. On note l’apogée du Festival de théâtre de la fraternité (FESTHEF) pendant l’été 2000, ses difficultés organisationnelles les années suivantes avant sa résurrection en décembre 2009. Le FESTHEF reste emblématique dans le paysage théâtral car étant à la base de la résurgence du théâtre national. Citons au passage, la naissance du Festival international des lucioles bleues (FILBLEU) qui a connu trois éditions avant de plonger aussi dans les problèmes organisationnels et financiers.
Si le FESTHEF s’illustre dans la rencontre éprouvante et compétitive des troupes théâtrales, ce qui est quand même l’objectif de la plupart des festivals de théâtre, FILBLEU est plutôt ancré dans une démarche pédagogique pour intéresser les enfants et les jeunes à la pratique du théâtre et amener les adultes aussi vers les lieux institutionnels. Cette démarche avait pour ambition peut-être utopique mais combien colossale d’éradiquer les maux qui minent la culture au Togo par la préparation d’une nouvelle génération. Filbleu s’inspire des pratiques culturelles en France dans les années 1950.
La première décennie de ce deuxième millénaire a connu également la naissance du RETHES à Sokodé, un festival qui se maintient malgré la conjoncture ; les difficultés de gestion acrobatique du FITAP, un festival dirigé par une dame plutôt adepte du rodéo théâtral qui a pour sale habitude de tout planquer et de laisser les festivaliers sur le carreau pendant l’événement.
Ces festivals ont plus ou moins réussi à promouvoir et valoriser certains acteurs de théâtre, à l’instar Roger Atikpo, qui connaissent une carrière internationale. Ils ont entraîné un gonflement du nombre des acteurs, la plupart venant du milieu estudiantin.
Sur le plan de l’écriture dramatique, on notera que Kossi Efoui fait toujours des émules et marquera durablement le paysage théâtral. Dans son sillage on trouve Gustave Akakpo dont les pièces expriment la quête identitaire et le déchirement des sociétés africaines. 2000-2010, c’est aussi la confirmation de Rodrigue Norman, révélation du Festhef vers la fin de la décennie précédente, fondateur d’une école de théâtre qui n’a pas long feu, handicapé par l’absence de soutiens public et privé. (Suite dans le prochain numéro).
© L’Union N° 355 du 28 décembre 2010

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