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Les langues se délient sans dérapages

L’Union paru vendredi se félicite du calme observé pendant la campagne électorale. « Les caravanes se sont croisées sans s’accrocher ,les langues se sont déliées sans dérapages », constate le journal qui propose un dossier très complet sur les candidats et sur la préparation du scrutin à travers tout le Togo.
Voici une sélection d'articles publiés par L'Union
La campagne pour le scrutin président se poursuit
Dans la quiétude et la sérénité, sans violence

A quatre jours de la fin de la campagne électorale et les paris semblent gagnés. Les langues se sont déliées sans dérapages. Des caravanes se sont croisées sans s’accrocher. La FOSEP est partout présente, mais discrète et efficace. Elles la voulaient transparente et surtout paisible, la présidentielle de 2010, les autorités peuvent estimer avoir franchi une étape.

Dans la Kara

Une journée d’activités avec le RPT dans le Doufelgou
Ayassor : « Nous sommes des gens de parole, vous allez nous juger au mot »
Après le regroupement de l’électorat du grand Doufelgou (Niamtougou, Siou, Koka, Massédéna, Pouda, Kpaha, Défalé, Kadjalla, Alloum, Léon, Agbandé-Yaka, Baga, Ténéga) autour du candidat sortant Faure Gnassingbé, le 20 février dernier, la section préfectorale du RPT a repris son quotidien. Avec la posologie de trois localités par jour. Lundi 22 février. L’équipe pilotée par Yao Kanékatoua, membre du bureau politique, et le ministre Adji Ayassor, messager du candidat, est allée à Baga, Agbandé-Yaka et Koka.
A tous les débuts, le résultat final est fixé d’avance : le RPT Doufelgou doit rester le premier pourvoyeur de voix au RPT, à défaut de dépasser le plafond des 100%. La préfecture en étant le bastion, selon M. Ayassor. Le mot d’ordre, lui, est de rappeler un vote sans violence. Même s’il ne concerne pas trop Niamtougou et ses environs. La stabilité y étant toujours, malgré la campagne des vendeurs d’illusions. Dans cette partie de la Kara , on sait séparer le vrai du faux. Voter le RPT, c’est le vote de la sagesse, du bon sens, à en croire le député Kadjaka, dans une reprise en français de ce qui est dit en local par le membre du bureau politique.
La preuve par les actes. « Sachez simplement que le président Faure tient à sa parole ». Le refrain a servi d’intercalaire à toutes les démonstrations du messager de Faure. En plus des intermèdes des groupes folkloriques. Lorsque Faure arrivait, en 2005, tout le monde avait fui le Togo, en tête les bailleurs de fonds ; les caisses de l’Etat étaient vides ; le chômage battait son plein ; des enseignants travaillaient sans être payés (on parlait de PAJED et d’agents temporaires.) Aujourd’hui, ils sont tous revenus ou presque. Des conventions pour alléger les dettes sont quotidiennes. L’Etat a pu payer tous les arriérés à ses fils, recruter plus de 20.000 autres. Ouf, les prestations des entrepreneurs et fournisseurs sont immédiatement payées. Et Faure veut que l’Etat devienne plus fort pour faire face à ses obligations.
Dans l’agriculture, il a promis relancer les cultures vivrières et d’exploitation, soutenir la politique de disponibilité d’engrais à coûts réduits. Les efforts sont vérifiables. « Le nouveau stock d’engrais est déjà arrivé alors que nous n’avons pas encore eu les premières pluies ». En 2005, la Sotoco vous devait 23 milliards de francs Cfa et près de 100 milliards aux banques : tout est remboursé. Il veut redonner à la filière coton toute sa capacité. « Ne vous découragez pas, le gouvernement est déterminé à porter tout haut cette filière. Donc, il faut y aller, il y a l’argent dans le coton », lance Ayassor.
Pour les écoles, les frais sont supprimés. « Du jamais vu au Togo, c’est à saluer ». Il a aussi tenu pour les bâtiments scolaires devant contenir les enfants ; un concours vient d’être lancé pour recruter encore près de 2.000 enseignants.
Un vaste programme d’adduction d’eau est en cours par des forages dans presque tous les cantons. « Ceux qui n’ont pas encore eu ces forages les auront, les spécialistes dans ce domaine ont déjà identifié les endroits où on doit creuser, il ne reste qu’à creuser et ça va être fait ».
Réhabilitation des routes. Mis à part les grands contournements de Lomé, Alédjo et Défalé, ici, c’est la route qui part de Bangéli pour Kara, Kétao et Djougou. On ne reviendra pas en arrière. Le président a fait des pistes rurales pour les cultures. « En 2010, vous verrez encore d’autres rues dans notre Doufelgou ». On a commencé l’électrification au centre ville de Niamtougou. Les voies sont déjà identifiées pour renforcer le circuit électrique à Baga. « On n’a pas eu le temps, sinon les travaux allaient déjà commencer. Cela va se faire après les élections. Nous sommes des gens de parole, vous allez nous juger au mot».
Il a commencé par moderniser les grands marchés : Vogan, Atakpame, Kpalimé, Amoutivé, Kara, Kétao. Ensuite, les marchés dans les cantons et villages.
Conséquence : tout le monde est en train de se rallier au RPT. « Allez dans les zones précédemment fermées au RPT, c’est la course aux tricots du parti. Les ralliements sont massifs, preuve que les gens savent que le président Faure est en train de changer ce pays. Et si nous lui donnons le temps, il le fera ».
Hier jeudi, c’était le tour de Massédéna, Pouda et Siou. Et, ce vendredi, Ténéga, Défalé et Kpaha pour boucler les 13 cantons de Doufelgou. Le tout ponctué par des scènes de « vote utile » pour éviter les bulletins nuls, en défaveur du parti. On remet aussi, par canton visité, un jet de trois ballons aux équipes de foot. Parallèlement, des campagnes de proximité se tiennent jusqu'à mardi. La principale doléance reste la multiplication des forages pour l’eau potable à portée de main. Agbandé-Yaka, lui, veut devenir deux cantons distincts.
C’est la routine pour toute la campagne. Tout se lève par une réunion matinale au QG, on revoit la veille, on discute du jour et on se repasse les rôles. C’est le départ pour un non-stop. On se sépare avec la tombée de la nuit.

Tous, ils ont mangé dans les mains du RPT

C’est la réplique du ministre Adji Ayassor aux « attaques » du CAR, de l’UFC et autres. Ils sont en train d’orchestrer des campagnes de mensonge, selon ses mots. « Agboyibo viendra ici, demandez-lui ce qu’il a fait pour vous quand il était Premier ministre. Olympio a fait un tour de Lomé à Dapaong, seuls des groupuscules de personnes sont sortis ; il est reparti. Et 2 jours avant le dépôt des candidatures, il dit qu’il est malade. 2 jours après, on nous dit qu’il est à Accra. Aujourd’hui il est à Paris. Il a tâté le terrain », dixit-il. Et de poursuivre : « Quant à Yamgnane, ce sont nos frères qui sont les pilotes, ils le prenaient à Lomé et l’amenaient ici à Niamtougou afin d’aller voir Eyadéma à Pya. De Pya, ce sont les mêmes qui le prenaient dans l’hélicoptère pour l’amener à Bangeli, avec sa famille. Il insulte les Gnassingbé, Faure, son papa. Si quelqu’un te donne à manger, si tu ne veux pas reconnaître, il faut le respecter ».
Avant d’ironiser sur son double certificat de naissance. Le messager de Faure dit ne plus rien comprendre avec ses frères adversaires. Même s’il ne veut pas en parler : « J’ai décidé de parler ainsi parce que, depuis que nous avons commencé notre campagne, nous ne faisons allusion à personne. A peine ils arrivent timidement, ils commencent par nous attaquer. Nous n’allons pas nous taire et nous n’allons pas attaquer de la manière dont ils attaquent, mais nous allons leur dire la vérité : tous, ils ont mangé dans les mains du RPT. Nous avons décidé de rétablir la vérité. Chaque fois qu’ils parlent de nous, nous allons parler d’eux ». Mais, rappelle-t-il, dans la non-violence et la simple adversité. Surtout qu’il faut sortir écouter tous ceux qui viennent … Seulement, « nous ne voulons pas que notre victoire soit salie par autre chose que le maïs ». C’est-à-dire un score fleuve. On ferme les yeux et on pose son empreinte dans la dernière case.

Enfin le CAR a bougé dans la Kozah

Agboyibo dévoile son programme à Kara : « dites au RPT : prenez un peu de congé ! »
Petit apatam couvrant trois chaises. Quelques chaises en plastique. Un bref entraînement avec la petite foule au son de « A bas les vieilles méthodes, vive le renouveau ». En ville, les rares premières affiches ; des zémidjans réquisitionnés et habillés en tricots rouges du parti. C’est le décor qui accueillait le premier (et dernier !) mouvement de campagne du Comité d’action pour le renouveau (CAR) dans la Kozah. En présence du candidat Yawovi Agboyibo qui a voulu marquer son pas en s’offrant à pieds quelques mètres de bain de foule jusqu’au podium de circonstance. Très tôt, le président fédéral, Padabisse Essolakina, encense son candidat en lui attribuant des paternités. Même si le candidat dira plus tard que ce n’est pas l’important. A l’actif d’Agboyibo : la liberté de religion, le renforcement de la démocratie, l’interdiction des détentions arbitraires, le rétablissement du multipartisme, l’organisation sans morts ni blessés des élections législatives de 2007, la liberté de presse et d’association, l’institution du bulletin unique, d’une commission électorale indépendante chargée d’organiser et de superviser les élections, la carte d’électeur avec photo numérisée. Peut-être que Agboyibo a compris qu’il n’en avait pas l’exclusivité. Et le premier message est le bilan du RPT : c’est un Togo sans route, sans eau, sans électricité, sans gare routière, etc. Exercice pas facile pour le Commissaire à la communication du parti, venu en convoi de la région Centrale par la route.
En termes de campagne, le candidat du CAR y est plutôt allé par ce que l’adversaire a fait. Lui, il ne promet rien. Ou presque : « Moi je ne vous trahirai pas. Demain, si je viens au pouvoir, c’est de démontrer que nous devons commencer par les régions les plus pauvres du Togo. C’est une question de mois. Les premiers milliards qui vont tomber seront affectés aux régions les plus pauvres et Kara est sur la liste ». Tout ce qu’il demande, c’est la confiance par un contrat imaginaire à clause unique : il faut aider le RPT à accepter l’alternance en 2010. « Cette année, dites au RPT : prenez un peu de congé. Et puisque vous ne voulez pas prendre de congé volontairement, on va vous donner un congé forcé », lançait-il à son auditoire dont des adultes, enfants et jeunes. Et ensemble avec le président sortant : « Peut-être, vous ne l’avez pas su. Moi, j’ai observé un peu le président Faure, j’ai le sentiment qu’il a compris que s’il ne se retire pas, le Togo continuera à souffrir. Malheureusement, il y a le RPT. Le RPT, c’est le club des vautours. Le président Faure dit : RPT, je n’en veux plus. On l’a forcé à être candidat, il n’est pas allé à la cérémonie. Voilà le problème du président. Alors, comment on va faire ? C’est à vous de l’aider à se retirer un peu ».
Pour la finalité, il n’est pas superflu de charmer. Madji Agboyibo s’est voulu attachant à la Kozah. Il ne voulait pas rester comme les autres. « En matière de démocratie, vous êtes la ville la plus courtisée du Togo, c’est-à-dire si Kara se porte bien, la démocratie se porte bien. Parce que des gens ont des préjugés et croient que la démocratie est à menu : bon pour certains, non pour d’autres. Mon message est national : je viens d’une préfecture, le Yoto. Quand, à chaque élection, je vois le résultat et 20.000 ou 50.000 personnes votent pour moi, je dis merci mais je ne suis pas content. Mais, quand 5.000 personnes dans la Kozah votent pour moi, je dis dix fois merci parce que mon message est compris ». Et de lancer son appel historique du 23 février : Kara est la ville Berlin du Togo, car c’est de vous que part la lumière. Le jour où Kara dira assez, qui dira le contraire !
Le jour où vous décidez qu’il y ait alternance au Togo, c’est tout le peuple qui vous suivra.
Si le Togo reste toujours isolé, c’est simplement à cause de la démocratie, à en croire l’ancien Premier ministre. Alors même que la clé réside dans un secret. Il y a une classification de la pauvreté et Kara est parmi les plus pauvres du Togo. « On croit que parce que le président est de Kara, tous les Kabyè sont parmi les plus heureux du pays. C’est faux ! Et dire que nos milliards de francs dorment à l’étranger ou passent par-dessus nos têtes pour le Burkina, le Bénin ou le Ghana. Voici le simple secret pour rendre un pays heureux : l’alternance ».
Madji ne rata pas ses amis de l’UFC. Sans les nommer. « En 1998 et 2003, on a voté pour des gens, ils ont été incapables de prendre. En 2005, nous tous on s’est ajouté à eux, ils ont été incapables de prendre. Votez pour Agboyibo le 4 mars et vous allez voir s’il ne va pas prendre : il va forcer Faure à partir ». Seulement, il n’est pas dit pourquoi le parti ne pouvait pas s’allier aux gens pour prendre. Puisqu’il s’était ajouté à eux en 2005.

Madji a donc une date de naissance définie
C’est ce qu’a laissé croire le Commissaire à la communication du parti à la population de la Kozah. Peut-être emporté par sa propre superstition. On savait que le parti allait récupérer la fine pluie du début de cet après-midi du 23 février, par superstition. Et les affidés de Madji Agboyibo en ont vu le message de Dieu qui choisit les chefs. Il continue dans ses révélations : « Lorsqu’il a fallu faire le tirage au sort pour voir le positionnement des candidats, c’est nos amis du RPT qui ont tiré et c’est Me Agboyibo qui est en tête. Et comme Dieu même sait faire son classement, il a dit que 40 ans, c’est trop et a classé le candidat du RPT en dernière position. Ils (le RPT, ndlr) ne voulaient pas repousser les élections, on les a poussés à le faire et ils l’ont mises sur un jour qui est encore le nôtre : le 4 mars. C’est le jour de naissance de notre candidat ». Donc, Madji Agboyibo a une date bien définie alors même que toutes ses pièces d’identité sont frappées de la mention «né en 1943 à Kouvé». Et que l’administration et la Cour constitutionnelle n’ont pas découvert.
Qui dit la vérité ? Qui fait de l’intox ? On peut comprendre que c’est l’heure légale de la démagogie, qu’il faut forcément plaire à celui qui a tout financé. On peut aussi comprendre que le 4 mars coïncide avec un jeudi qui est, par le calendrier traditionnel, le jour de naissance des Yawovi. Mais le contraire n’est pas permis. Heureusement que l’avocat de Kouvé n’est pas l’ingénieur de Bandjéli, Kofi Yamgnane !

Faure en apothéose mardi à Kara
De sources proches de la Coordination préfectorale de la campagne du Rassemblement du peuple togolais (RPT), le candidat sortant Faure Gnassingbé boucle son opération de charme par Kara dans l’après-midi du 2 mars 2010, soit le dernier jour de la campagne pour le scrutin présidentiel du 4 mars. Il est annoncé le matin du même jour dans la capitale togolaise. Des réunions se multiplient toujours pour assurer un « assaut final » réussi pour le candidat de la réconciliation, la force tranquille, selon des grandes affiches qui se bousculent et battent de loin tous les concurrents de l’actuel chef de l’Etat. Visiblement, c’est l’esplanade du palais des congrès de la ville qui doit accueillir l’événement. « On pouvait le faire sur le terrain, mais il est en réfection. Surtout il fallait prévoir un lieu plus aéré compte tenu de l’affluence qu’il y aura. Il faut éviter aussi des accidents », nous confie le Coordonnateur de la Kozah , Koffi Walla.
Durant le début de la campagne, Faure Gnassingbé a déjà atterri dans la région, notamment dans le Bassar, Dankpen, Doufelgou. On s’imagine que le candidat va centrer son speech sur l’utilité de la non-violence et, après, le vote utile, libre et sincère. Ce qui aura marqué une confiance entre lui et son peuple. « Rien, rien ne doit justifier la moindre violence le 4 mars 2010 (…) Ceux qui n'ont pas l'intention de voter ou de voter pour moi, respectez le choix des autres, mais ne posez surtout pas d'actes de violence. Ceux qui veulent me faire l'amitié, qui veulent porter leur choix sur ma personne, si ça doit se faire dans la violence, je ne veux pas de ces voix-là. C'est peut-être un petit groupe qui va poser ces actes de violence, mais malheureusement c'est nous tous qui en subissons ou en subirons les conséquences. C'est le pays tout entier qui va souffrir des conséquences d'une élection entachée de violences », lançait-il en début de semaine dans l’Amou. Ou encore : «Je ne veux pas qu'on me soutienne en causant des actes de violence lors d'une élection. Cela ne m'intéresse pas parce qu'une fois élu, le programme que je présente au peuple ne pourra pas être exécuté dans les cinq ans que j'ai programmé. Il faudra à nouveau repartir à zéro en engageant des dialogues, chercher de nouveau à réconcilier le peuple et tourner en rond. Pendant ce temps, les projets entrepris, au lieu de les poursuivre, sont laissés dans un état de délabrement qui mette en péril l'amélioration des conditions de vie de nos populations ».
A juste titre, M. Walla rappelle que la consigne a été largement assimilée par les militants et sympathisants. La promesse d’un important score est déjà prête à être réitérée au candidat lui-même.

Pour sa venue à Kara
L’UFC met Kpatcha en campagne dans la Kozah
En débarquant à la gare routière Kara sud avec 2h40mn de retard sur l’heure annoncée, l’équipe du candidat Jean-Pierre Fabre de l’Union des forces de changement (UFC) ou du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) – c’est selon –, a plus voulu jouer sur la fibre de la provenance pour gagner les voix de la « majorité silencieuse » (expression utilisée). Tour à tour, le responsable fédéral du parti, Kofi Yamgnane, Abi Tchessa, Dahuku Péré ont présenté le député Kpatcha en victime du RPT. Chacun avec sa méthodologie propre. Et c’est Djovi Gally qui a voulu enfoncer le clou, simplement comme avocat de la défense sans honoraires : « Votre député Kpatcha Gnassingbé est arbitrairement détenu, le dossier est vide. Il s’agit de l’éliminer et comme ils ont échoué, ils l’ont mis au secret. Je veux que vous soyez convaincu que le dossier est nul. Peut-être qu’on viendra vous annoncer le 2 mars (meeting de Faure à Kara, ndlr) que Kpatcha est libéré. Ce sera tant mieux, et un juste retour des choses.
Le 4 mars, quel que soit ce que vous irez dire dans l’urne, pensez à Kpatcha ». Au même moment, le clivage nord-sud est présenté en faux.
Pour un réel programme échelonné sur cinq ans (à consulter) et synthétisé à une foule qui n’a pas souvent accès à l’information, c’en est un. Le reste est un réquisitoire de condamnation contre les années de pouvoir RPT. Traditionnelle litanie. Au point d’oublier que la mosquée de la gare devait appeler ses fidèles après 18h. Les Mahométans n’ont pas voulu marchander leur Dieu.

Dans la Maritime

L’effet Faure dans le Zio
Aného et Vogan, chefs lieux respectivement des préfectures des Lacs et Vo, étaient hier très portés sur les dernières touches aux préparations de l’accueil à réserver aujourd’hui au président-candidat Faure Gnassingbé. C’est le Lycée de Zébévi qui prête son cadre à l’opération de charme du candidat du RPT dans les Lacs. Avant une rencontre avec la population de Vo devant le grand marché flambant neuf construit à Vogan au frais du chef de l’Etat.
Mais le grand test, c’est à coup sûr demain samedi, apprend L’Union. Il consiste en un déplacement osé dans le Zio, l’antre réputé de l’Union des forces de changement (UFC), mais qui donne ces temps derniers des signes de fléchissement, témoignent des habitants. A première vue, les T-shirts et autres casquettes à l’effigie de Faure ont changé de corps et de crânes. Et sont plus nombreux.
De son vivant, feu Gnassingbé Eyadèma réussissait difficilement à amasser foule lors de ses déplacements dans ce milieu très hostile au régime. Si ce n’est des militants de rebours qu’on convoyait pour sauver la face. Mais, cette fois, Tsévié se prépare pour Faure. Le stade Dr Kaolo s’apprête. La population aussi. Depuis le début de la campagne, les caravanes RPT ont réussi à drainer des fils du milieu, et vider par le grand marché, contrairement au passé. Tandis que l’inverse s’observe chez l’UFC.
Le reste à Faure de porter le coup de massue demain. Un basculement de Zio est plus qu’impérieux pour le candidat RPT dans le sud. On raconte que la jeune génération y a abondamment contribué.

La Celi-Vo exclut toute éventualité de violences
Le sujet préoccupe tous les acteurs sociopolitiques togolais et les partenaires : éviter tous risques de violences liées au scrutin présidentiel du 4 mars 2010. En avril 2005, une enquête des Nations Unies indiquait entre 400 et 500 victimes liées à l’élection de Faure Gnassingbé. D’où des mesures particulières prises cette fois par l’autorité centrale, ses démembrements et la société civile. Principalement par la sensibilisation et l’information.
La préfecture de Vo en est l’exemple typique à en croire ses premiers responsables. «Il n’y a pas de signes précurseurs de violences électorales. Nous nous attendons à un scrutin paisible, et nous avons fait un travail de fond pour cela avant la campagne en discutant avec les partis en lice», explique François Folly, président de la Commission électorale locale indépendante Vo (Celi-Vo). En plus, ajoute M. Folly, «la Celi observe beaucoup les meetings des partis, et surtout les agissements et propos des militants», à la détection du moindre écart. La mesure est prise principalement d’éviter le télescopage des manifestations. «Pour le moment, tout va bien», rassure François Folly, confirmé dans ses propos par ses collègues, également membres d’autres formations politiques.
Hier, les membres des Commissions locales de la Maritime étaient prévus pour se retrouver à Tsévié, dans le Zio, pour une formation par des instructeurs de la Ceni.
A charge pour eux, au retour, de former 1.212 membre de bureaux de vote dans le Vo. Des membres de bureaux de vote dont l’Union des forces de changement (UFC) répond toujours absente sur la liste. Aux dernières nouvelles, la liste UFC est attendue ce vendredi ou demain samedi.


Le porte-à-porte du CAR pour renverser la tendance
«Quand on a une défaite, il faut l’analyser». C’est du moins la leçon que retient le parti du Bélier noir de Kouvé des élections législatives d’octobre 2007. La méditation a été sans doute profonde au Comité d’action pour le renouveau (CAR), pour en arriver à opter pour le porte-à-porte. Plutôt qu’un meeting public.
«Nous allons percer, c’est pourquoi nous avons changé de méthode», soutient fortement un membre du parti à Vogan. «Le porte-à-porte permet de changer les choses. Quand on crie, on crie, on crie à un meeting, on se fait mal comprendre», explique-t-il. Alors plutôt que de se rassembler par milliers en un seul endroit pour l’hystérie collective, on se fractionne en petits groupes à l’assaut des foyers, «plus proches des gens pour expliquer la procédure de vote». On estime dans le parti qu’il y a eu un nombre élevé de bulletins nuls, par ignorance des électeurs, lors des dernières élections.
Cela a sûrement fait chuter le Bélier noir.
Dans le Vo, il se réclame la seconde popularité, derrière l’UFC. L’objectif est à présent de renverser la tendance et de prendre la tête. Du moins sur le plan local. Mais peut-être bien aussi sur un plan national. D’où le périple du Bélier en chef : le porte-à-porte ou rien. Un périple qui doit être tinté dimanche par une caravane à partir de Hahotoé, Akoumapé… pour s’achever à Vogan.

Dans la Centrale

Lydia Adanlete et le secteur informel apportent leur soutien au candidat Faure Gnassingbé

La Directrice générale chargée à l’organisation du Secteur Informel, madame Lydia Adanlete a annoncé officiellement lundi, à Sokodé, le soutien de son institution au président candidat Faure Gnassingbé à l’élection du 4 mars prochain.

« Faure Gnassingbé est celui-là qui eu l’audace pour changer les choses dans le secteur informel. Avant lui aucun gouvernement n’a pris sur lui d’organiser ce secteur qui existe pourtant depuis. Les femmes et les hommes qui travaillent dans ce secteur se sentaient marginalisés. Mais quand il est arrivé au pouvoir, il a pris un décret pour mettre en lumière un secteur. C’est fort de ce qu’il a entrepris dans ce domaine que les acteurs ont jugé de lui apporter le soutien pour sa réélection», a déclaré Lydia Adanlete devant une foule d’acteurs de ce secteur à Sokodé sur la place sur marché.
La directrice générale sait tout de même que le soutien de son institution à un candidat à l’élection présidentielle va faire des vagues, mais elle en a que cure des réactions. « Je sais que les gens vont parler, critiquer mais les réactions ne durent que 72 heures », a-t-elle reconnu, avant de demander aux femmes et aux hommes venus l’écouter de faire en sorte que Faure Gnassingbé soit élu pour continuer l’œuvre qu’il a entamée dans ce secteur.
Citant entre autres réalisations dans le secteur, elle a parlé des marchés qui ont été construits, qui ont été rénovés, les formations en comptabilité et gestion. « Le secteur est mis en lumière. Il y a d’autres réformes qui viendront compléter le tableau pour assurer le développement et l’épanouissement d’un secteur qui emploie plus de gens que l’Administration», a-t-elle assuré.
"Un mouvement est en marche"
«Soyez les artisans d’un nouveau Togo où tous les partis politiques, toutes les populations travailleront main dans la main pour le développement. L’informel dit qu’il soutient les réformes engagées. Nous allons réussir», a-t-elle insisté.
Pour la directrice générale chargée à l’organisation du Secteur Informel, l’élection présidentielle du 4 mars prochain va permettre de refermer les pages sanglantes de l’histoire du Togo et annonce une nouvelle ère, celle du développement, de l’entente retrouvée et de la paix civile.
«Un mouvement est en marche. Que tous ceux qui aiment le Togo entrent dans le train. Il vaut mieux être dans le train que sur le quai», a-t-elle souligné.
Quant à Madame Rosalie Kpianame, présidente de l’association des opérateurs du secteur informel de Tchaoudjo, le soutien du secteur à Faure Gnassingbé est nécessaire afin de lui permettre de poursuivre les réformes engagées. « Faure est un artisan infatigable du développement», a-t-elle renchéri.
Les opérateurs du secteur informel de Tchaoudjo en ont profité de l’occasion pour formuler des doléances à l’endroit du président candidat, notamment la formation des acteurs, le financement des activités génératrices de revenus et l’organisation dans les tout prochains mois d’un forum national des opérateurs du secteur informel à Sokodé.
Notons que le meeting a été précédé par une caravane partie des jardins de l’’hôtel Central à la place du marché en passant les différentes artères de la ville de Sokodé.

Jean Pierre Fabre : « garantir de manière permanente les élections transparentes au Togo »

Jean Pierre Fabre, le candidat du Front républicain pour l’alternance et le changement (FRAC) a indiqué mardi à Sokodé que la mise en place d’un cadre électoral permanent pour des élections transparentes sera l’une des priorités de son gouvernement s’il venait à être élu le 4 mars président de la République du Togo.

Arrivé à Sokodé avec à ses côtés toutes les têtes de pont du Front, le candidat de l’Union des forces de changement (UFC) s’est adressé à l’immense foule venue l’écouter en promettant des lendemains meilleurs à tous les citoyens togolais et les investisseurs étrangers.
Et l’une des priorités de son mandat sera la mise en place d’un cadre électoral permanent afin de créer des conditions nécessaires à la transparence des scrutins à venir. « Quand nous viendrons au pouvoir le 4 mars, nous allons refaire toutes les réformes politiques nécessaires à des élections transparentes, de sorte que dans notre pays, on ne soit plus réduit à l’approche de chaque élection à regarder le code électoral, la constitution, les lois pour voir si elles garantissent des élections transparentes. Nous referons le cadre électoral qui garantira de manière permanente des élections transparentes», a déclaré le candidat unique du Front.
Au démarrage de la campagne électorale le 16 février, l’UFC s’était retirée de la Commission électorale nationale indépendante(CENI) pour dénoncer les conditions dans lesquelles se prépare l’élection. Mais la décision a été finalement prise d’aller à la conquête des voix des électeurs, malgré que toutes les toutes les conditions de transparence du scrutin ne soient pas réunies.
« Aujourd’hui, nous allons à l’élection présidentielle dans des conditions pas très satisfaisantes pour nous. Mais étant donné notre force, étant donné votre volonté de changement, nous relevons le défi, nous allons aux élections et nous allons les battre», a-t-il martelé.
Accroître la mobilisation des ressources
Pour le Front, l’échéance du 4 mars est importante car elle permettra l’instauration de l’Etat de droit. «L’état de droit n’est pas une vue de l’esprit. S’il n’y a pas d’Etat de droit, c’est le désordre, et je vais vous surprendre, c’est l’absence de travail. Dans un pays où règne l’Etat de droit, ceux qui veulent investir sont sûrs que quand il y aura un problème la loi va intervenir, disait-il. Aujourd’hui, les garanties juridiques n’existent pas et partant de là, il n’y aura pas de travail. Et les jeunes diplômés sont à la maison parce que personne ne vient créer de l’emploi. La création d’un cadre attractif pour le travail, c’est le changement qui doit faire cela ».
Selon Jean Pierre Fabre, le Togo est riche mais les Togolais sont pauvres et tristes parce qu’il n’y a pas de perspectives pour les parents et leurs enfants. La faute à une mauvaise gestion des finances publiques. « Il y a de l’argent dans notre pays mais on ne le trouve pas. La mobilisation des ressources est faible et le peu qu’on mobilise on l’affecte à des dépenses fantaisistes, à l’achat des consciences, à la corruption», a-t-il fait observer.
La seule option pour le candidat du Front qui permettra de mettre fin aux maux que connaît le Togo, c’est l’option du changement. « Avec nous tout le monde sera heureux, il faut que ça change, il faut une nouvelle manière de faire de la politique dans notre pays», a insisté le candidat du Front avant d’ajouter : «Depuis près de vingt ans, nous menons la bataille pour le changement et je puis vous dire que nous sommes près du but. Encore un peu d’effort et le changement qui est à portée de main sera dans notre main».

Candidature unique de l’opposition : un leurre selon Kagbara, encore possible selon Agbeyome

La candidature unique de l’opposition est-elle encore possible ? Cette question, beaucoup de Togolais se la posent. Si au niveau de l’Union des forces de changement et les autres partis membres du Front républicain pour l’alternance et le changement ((FRAC) on assure que ce Front n’est pas un club fermé et qu’il est au contraire ouvert à toutes les bonnes volontés, à toutes les forces politiques qui comme nous, souhaitent que le changement ait lieu, on constate aujourd’hui qu’au niveau des autres partis politiques, les positions n’ont pas presque bougé.
Pour Bassabi Kagbara, la candidature unique c’est un leurre pour le moment. « Il y a déjà chez nous un candidat unique dégagé par le Conseil de l’opposition démocratique extraparlementaire (CODEP) depuis plus de deux ans. Nous avons été l’initiateur du regroupement des sept candidats de l’opposition pour trouver un candidat unique. Nous avons rencontré tous les partis de l’opposition traditionnels et les autres candidats pour qu’on se mette ensemble. C’est pour cela d’ailleurs que nous avons différé notre candidature, croyant mettre l’intérêt du peuple avant les intérêts partisans. Nous n’avons pas réussi. Aujourd’hui, nous avançons, nous ne reculerons plus. Donc, vous comprenez qu’il y aura deux candidats unique, celui de Lomé, que nous incarnons et celui de Paris», précisait-il.
En clair, Bassabi Kagbara n’entend plus s’associer à aucune initiative si elle n’a pas pour but de le confirmer sa candidature comme l’unique de l’opposition. Cette position s’apparente un peu à celle du Comité d’action pour le renouveau (CAR).
Le parti de Yaovi Agboyibo continue toujours par réclamer de l’opposition traditionnelle le retour de l’ascenseur, allusion faite à la mise en place de la coalition qui a présenté en 2005 Bob Akitani de l’Union des forces de changement comme candidat unique de l’opposition. A l’UFC, l’opposition majoritaire à l’Assemblée nationale, on ne l’entend pas de cette oreille.
« Les Togolais ont eux-mêmes la solution au problème réel de la candidature unique de l’opposition. Lorsque vous qu’on vous dit que quatre ou cinq personnes doivent se rassembler quelque part pour aller décider de quelque chose et qu’elles n’arrivent pas à cause des dribbleries, il revient à la population de regarder parmi ceux qui sont en discussion celui qui est le meilleur pour faire en sorte que toutes les voix se portent sur cette personne là», nous explique Me Dodji Apevon, président national du Comité d’action pour le renouveau. Somme toute, pour lui, les responsables des partis politiques ont échoué dans leur mission d’unir les forces.
Et quand nous lui faisions remarquer qu’il ne s’agit pas ici de primaire, il rétorque : «Nous avons toujours voté dans ce pays sans savoir pourquoi nous le faisions. Il est temps que ça change. Cette responsabilité qu’on renvoie souvent sur les dirigeants des partis politique est trop simpliste». Apparemment, au-delà de la question du retour de l’ascenseur, c’est aussi la question des compétences et de la qualité des projets de société qui est en jeu. Même si le président du CAR ne le dit pas expressément, on le devine aisément.
Ce même souci transparaît dans un récent communiqué de Kodjo Agbeyomé, à la suite des discussions de Paris les 9 et 10 février. Le président du parti OBUTS, candidat plus tard qui en a fait un élément essentiel de sa participation au Front. «Comme nous n’avons cessé de le répéter, le Togo doit faire face à une crise triple : éthique, identitaire et managériale. Sa résolution exige une démarche cohérente et saine en vue de la refondation morale, politique et socio-économique de notre pays. Dans cette optique, OBUTS ne peut s’associer à quelque initiative n’intégrant pas ce tryptique », avait indiqué dans ce communiqué. Mais l’ancien Premier ministre du Togo faisait également observer son insatisfaction aux propositions qui lui faites. « Les propositions qui ont été faites à OBUTS, sont loin de prendre suffisamment en compte toutes les préoccupations de notre peuple. En l’état, lesdites propositions ne sont pas de nature à permettre à OBUTS d’influer de façon efficace et efficiente pour la part qui lui revient, sur la nouvelle politique dont notre pays a besoin ». Voilà qui est dit.
Mais est-ce la fin de la question de la candidature unique ? «Je ne sais pas si je peux encore dire que je crois, au moment où nous sommes, à la candidature unique, mais je crois qu’en un moment donné, toutes ces candidatures vont se fondre lorsque le terrain nous l’imposera. Tout le monde est sur le terrain maintenant mais à deux ou trois jours du scrutin, les choses seront plus claires et que ceux qui, demain, ne veulent pas être considérés comme responsables de l’échec de l’alternance vont se rallier à celui qui est devant», nous a affirmé Kodjo Agbeyomé.

Au-delà de cette mise en garde, l’héritier du président Eyadema comme il se le réclame, avance une théorie qui ne fera pas l’unanimité dans le cercle de l’opposition, notamment la théorie de celui qui est "plus proche du but RPT".
« A un moment, les leaders classiques, ceux qui sont aux devants de la scène politique depuis les années 90 ont déserté le terrain. Moi, je l’ai occupé tout en leur disant : si vous revenez, si je vois que sur le terrain vous êtes mieux placés que moi pour marquer le but, je vous passe la balle ; mais inversement aussi, si eux aussi ils reviennent et pensent que je suis celui qui est plus proche du but RPT qu’ils n’hésitent pas de me passer le ballon afin que je puisse marquer le but de la proche victoire», disait-il.
Qu’on ne s’y méprend pas. Dans cette bataille, beaucoup de partis politiques et de dirigeants politiques risquent d’y perdre leurs soyeux duvets, d’autres, leur âme. Et c’est qui les rebute le plus.

Dans les Savanes

Interview de De Pouk’n, président de Nouvelle Jeunesse pour le Soutien au Président Faure Gnassingbé (NJSPF)
« Faure n’a pas de rival dans la Savane »

La NJSPF est partie de nombreuses associations formées spontanément pour témoigner de l’action du Président Faure Gnassingbé et montrer l’adhésion populaire et massive et à sa candidature. Association de jeunes dans la Savane, la NJSPF se montre particulièrement active pendant la campagne électorale de Faure dans cette région du Togo. Nous vous proposons une interview de son président, Noël De Pouk’n.

L’UNION : Comment se déroule la campagne au niveau de la NJSPF ?
Noël De Pouk’n : La campagne se déroule à merveille. Il y a plusieurs Etats-majors qui sont mis en place et chaque préfecture s’organise. La NJSPF est une association qui couvre toute la région de la Savane. Nous sommes présents à toutes les rencontres qui se font avec les populations ; nous sommes quasiment présents à tous les endroits où les aînés tiennent leurs meetings. Nous nous tenons chaque fois à leurs côtés et disons notre message aux populations. Après, nous relayons les meetings par des concerts gratuits toutes les soirées pour égayer les jeunes, pour les mettre dans l’ambiance, et en profiter donc pour faire passer les messages de notre candidat Faure Gnassingbé.

Qu’est-ce que vous dites réellement aux populations ?
Nous avons un message positif. On fait le bilan du premier mandat du président qui est largement positif et des actes qu’il a eu déjà à poser. Par exemple, en ce qui nous concerne, la laborieuse population de la Savane est attachée à sa culture du coton. Or vous savez que le président de la République a dénoué cette crise, ce qui a énormément apporté soulagement à cette population. C’est d’ailleurs pourquoi à notre niveau, nous avons fait une affiche spéciale pour mettre en exergue la culture cotonnière. D’ailleurs, il semble que la NJSPF a la meilleure affiche de la campagne électorale. C’est dire non seulement les efforts du Président en ce domaine mais aussi ses interventions sur le plan agricole dans la région. C’est d’ailleurs pourquoi, les meetings l’ont prouvé d’ailleurs, les populations ne ménageront aucun effort pour apporter leur soutien au Président Faure Gnassingbé le 4 mars prochain.

La Savane est la plus pauvre des régions du Togo. Quelles sont les doléances de la NJSPF faite au candidat Faure Gnassingbé ?
Ce que nous attendons, le Président Faure le sait déjà puisqu’il est très proche des populations de la Savane. Il est en contact avec nous et connaît mieux les préoccupations des populations que l’humble serviteur ici présent devant vous. Faure sait que dans la Savane, nous avons besoin des routes et il a déjà lancé la réfection de la Nationale 1. Avec cette réparation et d’ailleurs un chantier d’une grande autoroute nationale est en projet, la capitale Lomé est joignable à moins de 6 ou 7 heures de temps. Quant à la jeunesse, inutile de vous dire que ce sont des préoccupations d’ordre national, la jeunesse de la Savane n’étant pas différente de celle des autres régions.
L’emploi, l’auto-emploi, l’initiative privée l’éducation, la lutte contre la délinquance, sont les préoccupations du chef de l’Etat. Mais à la NJSPF, nous faisons plus. Nous demandons aux jeunes de la Savane de mieux s’organiser pour appréhender les difficultés de la région et faire des propositions concrètes au Président afin qu’il nous apporte l’aide nécessaire.

On va faire un jeu. Je vous donne les adversaires du Président à cette présidentielle et vous me dites ce que vous en pensez et quelles sont leurs chances dans la Savane. Bassabi Kagbara ?

(Rires) Avec tout le respect que j’ai pour lui, je ne vais pas dire qu’il part en aventure mais c’est tout comme. Bon, je sais qu’il se présente non pour gagner mais poser des jalons pour le futur. Tant mieux pour lui mais l’homme en réalité ne peut pas tenir un meeting dans un petit quartier de la préfecture de Tône, pour la simple raison que personne ne le connaît. Il pourra mobiliser personne, Kagbara prépare le terrain.

Agbeyomé Kodjo ?
Vous êtes sûr que vous n’avez personne d’autre à me proposer ?

Nicolas Lawson ?
Ecoutez, arrêtons ce jeu maintenant ! Il ne faut pas se voiler la face et faire semblant. Il n’y a pas de rival au candidat Faure dans la Savane. Qu’à cela ne tienne, nous jouons le jeu démocratique, les autres candidats peuvent venir jouer le folklore et épater la galerie. Les populations sont assez intelligentes pour les désillusionner le 4 mars prochain.

Faure Gnassingbé à la conquête du lectorat dans les plateaux
Le candidat du Rassemblement du Peuple Togolais (RPT) a marqué son passage dans les Plateaux les 23 et 24 février par des discours riches de bilans et de promesses électorales. A Amlamé c’est la place de l’indépendance qui a été choisie pour la circonstance. Les populations de la préfecture de Badou à majorité agriculteurs, ont abandonné houes et coupes-coupes pour venir écouter Faure Gnassingbé. «C’est une joie de vous savoir très nombreux à répondre à mon rendez-vous, celui de la réconciliation », dixit le porte-flambeau du RPT. L’essentiel du message passé dans cette localité se résume en trois points : choisir Faure, voter dans la paix et la sérénité et accepter sa défaite.
Le porte parole de la population M Komlan Mally a remercié le Chef de l’Etat pour son impressionnant parcours à a tête du pays ces cinq dernières années tout en mettant l’accent sur les réformes entrepris notamment la rénovation du RPT et le rajeunissement de l’administration publique.
En guise d’avertissement, Faure Gnassingbé a précisé qu’il ne va pas courir le risque de rupture de la coopération à cause d’une minorité ou par faute des comportements irresponsables.
Toujours à la conquête du lectorat de la région la plus vaste et la prospère en terres cultivables Faure Gnassingbé était face aux populations du Canton de Kouma Konda le 24 février. Situé sur les Monts Kloto, le canton de Kouma Konda (le plus grand des 12 cantons que compte la préfecture du Kloto) a abrité le meeting du Président dans le Grand Kloto. Afin de prendre le bain de foule, Faure marche depuis le rond point de la localité et arrive sur le lieu du meeting où il est ovationné par des populations massées sur la cour de l’école primaire. Pour le représentant de cette localité, Deh Komi Banzi, préfet de Zio, «le choix de ses consanguins est Faure. Car il a s’impose par ses qualités de rassembleur, de travailleur et son engagement pour le développement du Togo ». et conclut-il, tout le Kloto «votera Faure»..
Après les éloges des doléances ont été soumises au Président National du RPT, en particulier l’électrification totale du Canton et la construction du Lycée de Kouma Konda (dont la première pierre a été posée il y a douze ans). Comme à Badou, le Président a invité les populations à accepter les résultats quelque soit celui qui sera élu et à éviter systématiquement la violence. Faure a enfin la rénovation des sites touristiques plus précisément le Château Vial. Ce canton est souvent visité par les touristes à cause de son paysage verdoyant et de la présence des nids de papillons de toutes races.

Le point d’achèvement de la sortie de Faure Gnassingbé dans les Plateaux était la préfecture d’Agou. Là c’était un dialogue entre mère et fils. Sa maman étant de cette localité. C’est le terrain de football d’Agou qui a été choisi pour accueillir les membres du RPT. Faure Gnassingbé peut compter sur L’électorat d’Agou car entre eux c’est une histoire de mère et fils. L’engouement était tel qu’on aurait cru à la célébration de la victoire du candidat. Pour une ultime fois il a appelé ces sympathisants à des élections sans violences et invité les jeunes à mettre leur énergie au service du développement de la nation. Les populations d’Agou par le biais de leur porte parole, Guy Madzé Lorenzo ont exprimé leur choix : Faure Gnassingbé.

Le CAR en tournée d’explication
Les délégués du parti de Me Yaovi Agboyibo, candidat au scrutin du 4 mars prochain mènent sur le terrain une sensibilisation de porte à porte. L’objectif de cette stratégie : expliquer à la population surtout rurale pour la plupart non instruite les raisons du non aboutissement de la réunion du 06 février à Paris liée à la candidature unique de l’opposition.
Ce 25 février c’était la banlieue de Kpodzi au Nord de la ville de Kpalimé qui a reçu des explications du bureau préfectoral de ce parti. Les militants étaient préoccupés par une seule question : la crise de confiance au sein de l’opposition togolaise. Les messagers du bélier noir ont bien que mal essayé de défendre la position de leur président à la suite de la rencontre en question qu’il qualifie d’un guet-apens. Pour eux, «c’était une réunion pour imposer un candidat unique à l’opposition». Ce qu’ils ne pouvaient accepter en aucun cas car dans les années passées le Comité d’Action pour le Renouveau était toujours aux côtés du candidat de l’Union des Forces pour le Changement (UFC) qui représentait l’opposition. Et, si aujourd’hui Gilchrist Olympio pour des raisons de santé devient inéligible, c’est au tour du CAR de représenter dans l’ordre des choses l’opposition.
Après l’étape des explications, l’essentiel du message de la campagne a été transmis. Entre autres promesses on pouvait noter la répartition des ressources publiques et la création de deux commissions conformément à l’Accord Politique Global ; l’une chargée de faire la lumière sur les actes de violences à caractère politique du passé, l’autre pour indemniser les victimes. Cette dernière prendra sans délai les dispositions nécessaires en vue de réparer sur l’ensemble du territoire national tous les dégâts matériels et humains qui ont été causés.
Pour l’instant la population du Grand Kloto est toujours confuse compte tenu de l’attitude de l’opposition et elle attend avec impatience des réponses de la part de Jean Pierre Fabre et de Me Yaovi Agboyibor attendus à Kpalimé respectivement le 27 février et le 1er mars.

Promesse ferme pour Vo-Koutimé
L’eau, l’électricité, une case de santé, la construction d’un marché, la réhabilitation de l’unique pont enjambant une rivière voisine… Voilà autant de doléances exposées mercredi par la petite bourgade de Koutimé, un des 10 cantons de la préfecture de Vo, à 8 kilomètres au nord de Vogan, chef-lieu. En messagers du chef de l’Etat, Noupokou Damipi, justement ministre de l’Energie et des mines et Mme Victoire Sidémého Tomégah-Dogbé, la ministre chargée du Développement à la base et également directrice de cabinet de Faure Gnassingbé.
La populace de Vo-Koutimé, rassemblée depuis plus de deux heures déjà sous un hangar en ruine du marché, ne pouvait pas avoir d’oreilles plus attentives que celles-là cette fin de matinée. L’électrification ne devrait être qu’une question de temps, à brancher notamment sur le réseau de Vogan à moins de 10 km. Reste à relancer et à finaliser, d’après le ministre Damipi, un contrat déjà initié avec l’Inde. C’était pour l’essentiel.
Pour le reste, l’équipe à Faure voudra reconduire le processus initié et exécuté pour plusieurs autres localités : financement de micro-projets générateurs de revenus, forage de puits d’eau, construction du marché, etc. Parole de Mme la ministre du Développement à la base, très à l’aise dans son domaine. «Ce sont des doléances légitimes», avoue-t-elle, «qui permettent d’avoir le minimum commun dont tout le monde a besoin aujourd’hui». Mais, prévient Victoire Tomégah-Dogbé, avec la contribution de tous. La préfecture de Vo, rappelle-t-elle, a déjà bénéficié d’un certain nombre d’actions : construction du grand marché, aides aux groupements. A l’exemple d’autres bénéficiaires, les cadres de Vo-Koutimé sont appelés à initier des projets de développement de leur canton.
Une sorte de deal, version donnant-donnant, dont l’équipe au candidat Faure trouverait son compte dans un «vote utile». «Nous avons l’impression que le message a passé. Les gens se mobilisent et osent croire que quelque chose va se passer», affirme la ministre devant la presse. Rendez-vous est pris jeudi dans les isoloirs, en espérant que les esprits aussi vont opérer un changement.

PROFIL

Agbéyomé Kodjo, un populiste tenté par la présidence
De tous les barons du RPT passés à l’opposition, Messan Gabriel Agbéyomé Kodjo est sans doute le plus virulent mais aussi le plus controversé, au point que bien de gens ne savent pas s’il faut le considérer comme un opposant radical, un modéré ou tout simplement, ce qui est cocasse, un espion à la solde du pouvoir.
En réalité l’homme n’est rien de tout cela. L’enfant chéri du régime Eyadema, qui est passé célèbre pour avoir démissionné de manière fracassante du poste de Premier ministre, n’est juste qu’un assoiffé de pouvoir doublé d’un démagogue.
Agbéyomé Kodjo a en effet eu une carrière brillante sinon fulgurante. Me Yawovi Agboyibo avoue l’avoir mis dans la main du général Eyadema quand le jeune Agbéyomé était revenu de France. Il a des qualités indéniables pour un homme politique. Il est mignon, d’une certaine élégance et sait parfaitement tenir les foules en haleine. Rapidement, il fut nommé directeur général de la Société nationale de commerce (Sonacom), qu’il coula rapidement pour se retrouver aussitôt ministre de la Jeunesse, des sports et de la culture. On pourrait reprocher à Eyadema de ne l’avoir pas sanctionné très tôt après la faillite de la Sonacom mais il est difficile d’interrompre la carrière politique d’un jeune cadre d’avenir. Georges Pompidou, par exemple, n’a pas renvoyé Jacques Chirac du gouvernement quand ce dernier s’était acheté par des moyens peu orthodoxes un château du 16ème siècle.
Eyadema ne s’était d’ailleurs pas trompé. Durant la tourmente de la Conférence nationale, alors que le régime était en difficulté, Agbéyomé Kodjo était l’un de ses rares défenseurs quand beaucoup avaient abandonné le navire. On remarquera ce jour où ce grand garnement versa de chaudes larmes pour être accusé faussement d’un complot. S’il est un dur à cuire, il a aussi l’âme et les larmes très sensible
Ministre de l’Intérieur pendant les années de grève, M. Kodjo fut nommé directeur général du Port autonome de Lomé. Les gens conservent de son passage à la tête du PAL une bonne image. Laquelle image n’efface pourtant guère cette sordide rumeur d’un obscur enrichissement personnel. Il aurait célébré une fortune de dix ou treize milliards Cfa.
Elu député en 1999 dans le Yoto, en l’absence du CAR, il prit le perchoir de l’Assemblée nationale. S’il ne s’est pas distingué par le vote d’une loi d’envergure, on ne peut oublier le vote d’une motion de défiance qui poussa à la démission le Premier ministre Eugène Adoboli. Eyadema le nomma à la place de ce dernier.
C’est devenu Premier ministre, poste le plus élevé pour un haut fonctionnaire de l’Etat mais aussi antichambre de la magistrature suprême, que le jeune Gabriel commença à avoir des appétits. Légitimes dans une République. Le moment se prête d’ailleurs à de telles ambitions. Eyadema arrivait à la fin de son deuxième mandat, il pourrait légitimement quitter le pouvoir et pourquoi pas le laisser à son « fils » Agbéyomé. Mais c’est sans compter avec la volonté du général de continuer à diriger le Togo. C’est donc las de devoir attendre l’ascenseur, et dépité de la tournure des événements, qu’il démissionna avec fracas, mais sans plus.
La mort du général l’a beaucoup transformé. Hors du pouvoir, un tel homme de pouvoir devait revenir en politique. Sans appareil, il lui fallait d’abord un strapontin qu’il devrait plus tard transformer en tremplin. Il visa la présidence de la Fédération togolaise de football en 2007, sans qu’on sache réellement son amour pour le football. Choix incompréhensible peut-être mais ce démagogue a compris l’hystérie collective des Togolais pour le football, notamment s’il s’agit de l’équipe nationale. Il tomba de Charybde à Scylla.
C’est alors que l’ancien baron se mua en opposant radical, tenant des discours pour exciter les gueux contre Faure Gnassingbé. Il fonda son appareil politique l’OBUTS, dont le symbole se trouve être justement le ballon de foot, affirmant ainsi le caractère populiste et totalement démagogique de son parti.
L’opportunité d’une candidature unique de l’opposition à la présidentielle 2010 a montré ses capacités de manipulateur et sa soif de pouvoir. S’il adhéra au FRAC constitué en France, c’est dans le seul but d’affaiblir Jean-Pierre Fabre qui n’avait pas encore reçu l’onction de Gilchrist Olympio. A Paris, il a dit qu’il signera l’acte constitutif du Front à Lomé. A Lomé il ne signa jamais. Duplicité et double langage. Lorsque le CAR, la CDPA et l’UFC se mettaient provisoirement hors du processus électoral, Agbéyomé Kodjo, opportuniste, se jetait corps et âme dans l’arène croyant ainsi être l’unique candidat, par défaut. Depuis le retour du Front et des autres candidats, l’homme est devenu très amer, vitupérant les uns et les autres d’être des incapables.
A bientôt 56 ans, Agbéyomé Kodjo a–t-il une minuscule chance de réussite à la présidentielle ? Evidemment, non. S’il dépasse 1 à 2%, il serait content. Mais lui y croit de toute son âme. Devenu mystique ces derniers temps, l’ancien Premier ministre, entouré de pasteurs des églises charismatiques, voue une foi inébranlable en Dieu et croît dur comme fer qu’il sera élu le 4 mars prochain.

Prix des produits essentiels à Lomé
Le haricot rouge et le mil en hausse depuis 3 mois
Pendant que le maïs en grains crus connaissait une baisse de 1,1% en janvier 2010 par rapport en décembre (170 contre 172 francs le kg), le haricot rouge est en constante hausse depuis octobre 2009. Vendu au départ à 364 francs le kg, son prix est passé à 371 francs en novembre, puis à 390 et à 422 francs en janvier 2010, constate la Direction générale de la statistique et de la comptabilité nationale. La tendance est similaire pour le mil : de 288 francs le kilo en octobre, il est parti à 306, à 377 puis à 387 francs le kilo.
Quant à l’haricot blanc, il a amorcé une baisse, passant de 414 francs à 373 en novembre, avant de se stabiliser à 347 francs le kilogramme. Idem pour l’huile rouge de palme (« zomi ») dont le prix s’est stabilisé à 842 francs le litre en décembre et janvier, après une chute à partir de 863 francs en novembre.
En revanche, la tomate fraîche locale (« aklikonvi ») observe une baisse de plusieurs points à partir de novembre 2009. Il y était à 398 francs le kilo ; il est passé à 387 francs, puis à 376 francs.
Par ailleurs, le prix au kilo du charbon de bois évolue en dents de scie entre 92 francs, 102 et 100 francs depuis octobre dernier. Tout comme le chinchard congelé entre 1 037 francs, et 1 027.
Observons que la viande de bœuf avec os restante constante à 1 844 francs le kilo depuis octobre.

Banque
Le marché togolais a prêté 27,45 milliards Cfa à la mi-février
Du 10 au 16 février 2010, le volume des opérations interbancaires sur le marché de l'Union économique et monétaire ouest africain (UEMOA) a atteint 157,76 milliards de francs Cfa, avec des montants respectifs identiques de 78,88 milliards pour les prêts et emprunts, pour un taux moyen pondéré de 3,72% et un maximum de 7,50%. Le Togo a engrangé 27,45 milliards de francs de prêt, sans emprunt. Il est suivi par le Burkina Faso avec 26,4 milliards de francs des prêts, avec seulement 1,1 milliard de francs d’emprunt.
Viennent ensuite le Sénégal (7 milliards de francs de prêts, 10 milliards d’emprunt), le Mali (6 milliards et 1,5 milliard) et la Côte d’Ivoire (2,03 milliards et 45,53 milliards).
Le Bénin arrive en 6è position (1 milliard et 15,9 milliards). Et la Guinée-Bissau ferme la marche avec 0 franc de prêt réalisé contre 2,25 milliards d’emprunts, précédée légèrement par le Niger (0 franc et 2,6 milliards).

Sport
AFRIQUE DU SUD
Obilalé lance un appel à l’aide pour son rapatriement
Grièvement blessé lors de l'attaque de son bus en Angola avant la CAN, le gardien du Togo Kodjovi Obilalé est toujours en Afrique du Sud, où il a été soigné en urgence. Il doit en théorie rejoindre le centre de rééducation de Kerpape, dans le Morbihan. En théorie, car pour l'instant personne ne veut payer pour son rapatriement. Le transport médicalisé du joueur de Pontivy coûte 65 000 euros, soit un plus de 42 millions de francs CFA. Une somme que l'Angola rechigne à payer, tout comme le Togo, où le plus grand flou règne à propos des assurances prises par la fédération.
Pour rentrer en France, Kodjovi Obilalé a demandé de l'aide, jeudi sur RTL, à la FFF et au Gouvernement français : «J'en ai marre, ils ont tiré sur moi, aujourd'hui ils n'arrivent pas à me rapatrier... Le gouvernement angolais est venu ici avec des fleurs et des parfums, je ne sais pas ce que je vais faire avec ça... Je n'ai pas besoin de ça, je veux juste rentrer, c'est tout ce que je demande.»
Le gardien du GSI Pontivy n’a pas manqué de parler de son quotidien qui n’est pas aussi reluisant. «J'ai pas le moral, ça fait un mois et demi que je suis dans un lit. Mon quotidien se limite à des rondes de gauche à droite. J'en pleure et j'ai peur de rechuter. Ce que je vis toutes les nuits, c'est difficile. Moi je ne suis pas un soldat, je n'allais pas en guerre, je voulais juste jouer au football à la Can et il y 'a eu ce drame. Depuis je ne reçois plus de nouvelles. Pour qu'on me rapatrie, les angolais qui ont en charge les frais exigent le rapport du médecin», a-t-il déclaré sur RTL, avant de lancer un appel à l’aide : «Je lance un appel pour qu'on m'aide à quitter mon lit d'hôpital».
Un problème d’assurance
Kodjovi Obilale est l'une des victimes du mitraillage du bus de la sélection le vendredi 8 janvier à Cabinda par les rebelles du FLEC. Blessé, il fut évacué en toute urgence en Afrique en du Sud au petit matin du 9 janvier, à la Clinique de Milspark de Johannesburg. Après plusieurs interventions chirurgicales, après celle subie à Cabinda, et actuellement hors de tout danger, la Clinique a décidé de le libérer.
Et c'est là où tout se complique. Au Togo, une source qui a requis l’anonymat, selon Togofootball, ce sont les assurances souscrites par la Fédération Togolaise de Football (FTF) qui devraient couvrir les frais de rapatriement. Mais faute d'avoir souscrit à la police d'assurance adéquate, la FTF n'est pas en mesure de payer les frais de rapatriement. Le Comité Intérimaire dirigé par le Général Mèmène vient d’hériter d'un dossier pourri de plus.
Le gardien souhaite retrouver ses proches et notamment ses enfants qui vivent à Lorient et son club de Pontivy. La compagne et la sœur d'Obilalé sont présentes aux côtés du joueur en Afrique du Sud grâce au joueur de Manchester City Emmanuel Adebayor, international togolais, qui a financé leur voyage.
Avec Gilles Vevey

© L’Union du 26 février 2010

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