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Lomé-poubelle : la croisade continue

L'hebdomadaire L'Union paru vendredi poursuit sa croisade en faveur d'une capitale propre. Lomé-poubelle, ça suffit ! déclare le journal. Il faut mettre fin à l'existence des dépotoirs sauvages, installer des conteneurs en ville et surtout créer des décharges dignes de ce nom gérées par des entreprises professionnelles. « A l'heure actuelle, il est impossible de déterminer réellement la masse d'ordures produite par la ville de Lomé.

On avance le chiffre de 0,6 kg par jour et par foyer », indique L'Union. La capitale du Togo, jadis proprette et fleurie n'est plus que l'ombre d'elle-même avec des tonnes d'ordures déversées par la population qui a aussi sa part de responsabilité en l'absence de tout civisme. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union cette semaine

Gestion des ordures : Lomé cherche ses dépotoirs finaux

Le constat de l'insalubrité de Lomé ne souffre plus de contestation. Ici et là, des dépotoirs sauvages se créent, même au cŒur des quartiers voire des maisons non clôturées. Du côté de la mairie, on accepte la création des dépotoirs intermédiaires qui doivent servir de tremplin aux dépotoirs finaux.

Seulement, dans la pratique, ils deviennent un casse-tête. Les difficultés apparaissent de la non maîtrise de toutes les structures privées qui s'occupent du ramassage. Au niveau des sociétés identifiées et liées à la municipalité par un contrat, les employés sont très mal payés par rapport à ce qui est perçu dans les foyers. Du coup, on ne peut demander aux agents d'être plus respectueux de la salubrité. Et de plus en plus, des associations –et même des individus à titre personnel– s'y mettent dans un désordre immonde. La mairie visiblement dépassée estime que ces décharges se créent plutôt nuitamment. L'autre difficulté est que toutes ces structures de ramassage ne participent nullement aux frais de gestion municipale des ordures. Tout en réalisant des bénéfices.

Selon M. Aouissi Lodé, vice-président de la délégation spéciale de la ville de Lomé, l'idéal est d'arriver à supprimer les dépotoirs intermédiaires. A défaut, les doter dans un bref délai de géants conteneurs afin de faciliter les enlèvements vers la décharge finale. Jusqu'à une époque récente, tout se négociait par les services techniques du ministère de la Ville.

Aujourd'hui, on ne peut nier que la décharge finale d'Agoè pose un réel problème environnemental pour les habitations riveraines. Même s'il faut croire qu'elle a précédé l'érection des maisons dans les environs immédiats.

L'autre difficulté réside dans le contentieux du fonds servant à la décharge. C'est le cas du site actuel de l'entreprise «Beaux Camions» et l'endroit communément appelé «Doganto» en face de la pharmacie de l'Union à Bè-Kpota. Les propriétaires qui avaient abandonné les lieux, après y avoir prélevé la terre pour fabriquer des parpaings en terre battue à vendre, ressurgissent dès que le trou est comblé par les ordures pour leur mise en vente. La mairie est ainsi obligée de vider les lieux, surtout qu'elle n'a jamais acquis la propriété foncière.

Selon les responsables municipaux, l'heure est désormais à la recherche et à l'achat systématique de nouveaux sites devant abriter les dépotoirs finaux. Spécialement dans des zones plus reculées et inhabitées. On parle d'une zone tampon pour facilement y rassembler les ordures de Lomé, Atakpamé et environs et Aného, dans l'optique d'un projet de leur traitement par une société étrangère. La seule quantité de la capitale s'avérant largement insuffisante pour un appel d'offre.

A l'heure actuelle, il est impossible de déterminer réellement la masse d'ordures produite par la ville de Lomé. Vaguement, on avance 0,6 kg par jour par foyer à Lomé.

Déjà, selon une confidence de M. Aouissi Lodé, le dépotoir final d'Agoè va être doté, cette fois-ci, d'appareils de pesage des ordures à la décharge pour contraindre les entreprises de ramassage à un paiement selon le poids déversé.

Contre la vie chère au Togo : Le Gouvernement subventionne le maïs

Concomitamment avec la flambée des prix du pétrole et de la farine de blé sur le marché mondial –depuis dix-huit mois–, les prix d'achat des produits de première nécessité importés ont accru sur le marché togolais. Une augmentation qui s'est accentuée avec le coût du maïs à la consommation, denrée pourtant produite sur place. D'aucuns en ont vu un contraste, mieux un crime de lèse-majesté contre le consommateur. Le Président Faure et son gouvernement prennent alors leurs responsabilités en subventionnant le surcoût.

Pas de panique !

Comparativement à l'année dernière à la même période où le prix du bol de maïs se situait entre 250 et 300F, il coûte aujourd'hui 450F. Mis à part la parenthèse de 2005 où le maïs a flambé entre 1000 et 1200F.  Pour l'Observatoire de la sécurité alimentaire du Togo (OSAT), il n'y a pas de hausse en réalité, puisqu'il faut plus examiner le sort moins enviable du paysan qui a toujours supporté un mode de vie précaire. Depuis la crise de 2005, il a roulé à perte et n'a pas pu écouler à temps ses derniers stocks. Avec la précision des difficultés de conservation. A cela s'ajoutent les cas d'inondation dans les régions des Savanes, des Plateaux et des Lacs en 2007. Ce qui ne dénie pas l'inquiétant phénomène d'augmentation des prix que vit quotidiennement le consommateur à l'achat. «Il y a flambée si on tient compte du pouvoir d'achat», reconnaît à juste titre le Colonel Ouro-Koura Agadazi, le directeur de l'OSAT, qui encourage plutôt l'agriculteur qui vend son maïs sans y inclure le coût de l'emballage, du transport et de la manutention. En clair, pas de bénéfice. «…en prenant le cas d'une organisation de producteurs qui utilise les techniques agricoles quasi modernes, le coût d'exploitation du maïs par hectare est estimé à 465.000 FCFA.

La récolte moyenne étant de 2,5 tonnes par hectare, le prix de revient du sac est de 18.000F. Pour que ce maïs soit vendu sur le marché, il y a des charges connexes. Le principe aurait voulu que le sac soit vendu à plus de 18.000F si on veut bien que le paysan trouve son compte», a expliqué à la presse officielle le directeur de l'OSAT. Et de rassurer que le prix du maïs ne franchira pas le seuil de 500FCFA.

Vraisemblablement, c'est la théorie de la compensation qui est appliquée par le paysan qui doit retourner à la ferme avec les produits importés de la ville. Il se plaint du prix des intrants agricoles. Sur les points de vente, c'est la pratique de la doctrine libérale du marché : plus la demande augmente, plus le prix accroît. «C'est depuis le magasin que les prix d'achat ont flambé et donc nous aussi nous augmentons à la revente», confie un vendeur.

Aujourd'hui, l'huile de cuisson de 25 litres passe de 8.000 à 13.000F, le riz de 50kg se vend à 17.000F contre 14.000, le pain de savon passe de 100F passe à 125 voire 150F alors que la pâte alimentaire de 250F oscille désormais entre 400 et 450F. Le bol de sel de cuisine est passé à 1.200F, la baguette de pain coûtant 40 F entre 1988 et 1990 est vendu à 100 F en décembre 2007 et 125 F depuis janvier 2008 avec un poids considérablement réduit, la tomate en boîte, le lait n'échappent pas à cette hausse vertigineuse des prix. Dans le transport public, les distances n'ont guère été modifiées mais la valeur monétaire a changé.

L'Etat supporte la moins-value

Depuis le vendredi 1er février 2008, l'OSAT a éjecté son stock de sécurité sur toute l'étendue du territoire national. Le prix du sac de 100 kg se vend à 16.000F au lieu de 18.023F, prix normal dans les magasins de l'institution, et celui de 50 kg à 8.000F. Pas de vente en détails, précise-t-on. La différence de 2.000F par sac est supportée par le gouvernement qui veut encore subventionner le maïs après la campagne de vente.

Selon le Colonel Ouro-Koura Agadazi, la pratique trouve son fondement dans trois réalités : permettre au paysan de continuer par écouler son stock, tenir compte du pouvoir d'achat du Togolais et ne pas négliger le secteur informel. Bref, donner un choix au consommateur togolais. Ce qui a pour mérite de produire déjà des effets sur la bourse du consommateur ; le commerçant ayant fléchi dans la recherche effrénée du bénéfice devant l'opération de l'OSAT. De sources officielles, le sac de maïs vendu à 20.000F à Lomé est rabaissé à 16.000 ou 17.000F ; dans la région des Plateaux, le bol varie entre 300 et 325F et le sac entre 10.000 et 13.000F ; dans la Kara, le même bol oscille entre 375 et 400F et le prix du sac tourne autour de 16.000F en lieu et place de 20.000F.

Le seul bémol vient de Sokodé et environs où l'ardeur des paysans a été touchée par la crise de mévente de 2005 ; du coup, on note un abandon de culture ou une réduction de la surface cultivée. Conséquence : le bol se vend entre 400 et 425F, et le sac entre 16.000 et 17.000F contre 20.000F avant l'action de l'OSAT.

En rappel, l'OSAT est créé depuis 1997 avec pour réguler à deux niveaux les prix. Une régulation au niveau des paysans, exécutée souvent pendant les récoltes pour contrôler la disponibilité importante des produits. Ainsi, l'Etat accorde des subventions pour racheter les récoltes à la source afin que les paysans rentrent dans leurs fonds pour la relance de la nouvelle production. La seconde régulation, elle, se situe en aval au niveau des consommateurs ; les stocks engrangés pendant l'abondance sont reversés en période de soudure généralement sur le marché à des prix acceptables. L'autorité de régulation dispose aujourd'hui de milliers de tonnes dans ses différents magasins.

Aides conséquentes aux paysans

Depuis la liquidation de la Caisse nationale de crédit agricole (CNCA), il n'existe plus de structures pour appuyer financièrement et techniquement le monde paysan. Dans la recherche d'une bonne maîtrise de la sécurité alimentaire et pour combler le vide, l'OSAT soutient la production en accordant régulièrement des crédits agricoles, des crédits en intrants et des prêts scolaires, sur initiative du gouvernement. Un type d'achat indirect : les paysans remboursent par les fruits de la récolte. Sur la base d'une équité. Alors que les unités d'épargne/crédit, par les prêts usuriers, pratiquent une tricherie à peine voilée, au regard du déséquilibre avec ce qui est remboursé. Exemple : 25.000F pour 2 sacs de 100kg de riz.

N'empêche ! Le problème des engrais, égreneuses et autres intrants persiste. Les surfaces disponibles sont à moitié exploitées. La culture reste embryonnaire. Il urge d'accroître la production locale et de varier les cultures. Encore que les paysans se forment en groupements pour se responsabiliser. De sources concordantes, des malintentionnés circulent pour encourager le non remboursement, car l'argent de l'OSAT appartient au Togo et donc à tous. Oubliant que la puissance publique dispose davantage des moyens de coercition pour se faire payer.

Déjà, on annonce que, par une sensibilisation des services d'appui du ministère de l'Agriculture, les paysans ont pris conscience de mieux gérer leurs stocks et d'en constituer des réserves impressionnantes. C'est aussi l'autre hic : avant, après la récolte, le paysan déversait tout son champ sur le marché à des prix trop dérisoires. Vivement qu'un contrôle efficace empêche la vente illégale du maïs de l'OSAT dans les pays voisins.

Minerais : Le groupe indien MM Mining autorisé à exploiter le fer de Bandjeli

20 milliards de francs d'investissement, 2.500 emplois, développement d'infrastructures et redevances consistantes pour le Togo, tel sera le fruit du permis attribué la semaine dernière au groupe MM Mining pour l'exploitation du fer de la région de Bassar.

Après de longues tractations, le gouvernement togolais vient d'accorder à un groupe indien – MM Mining S.A. – le permis d'exploitation à grande échelle d'un gisement de fer et des métaux connexes situés dans les chaînes de l'Atakora, au centre du pays. C'est ce qu'indique un projet de décret adopté la semaine dernière par le conseil des ministres à Lomé. Le gisement de fer de Bassar, à environ 400 km au nord de Lomé, est estimé à 600 millions de tonnes par la Direction des mines. Il est contenu dans les structures de la chaîne de montagnes de l'Atakora et de Boem, qui traverse le territoire togolais.

C'est la première fois que ce gisement est mis en exploitation à l'échelle industrielle, en dehors de l'utilisation artisanale qui en est faite par les populations locales.

Des retombées substantielles

Aux termes d'une convention d'investissement de 20 milliards de francs Cfa, sur une période de 20 ans, signée entre le gouvernement togolais et MM Investment Holding Limited, il est attendu que la réalisation de ce projet crée 2.500 emplois et développe des infrastructures ferroviaires – plus de 100 km de voie de Blitta au site de Bandjeli –, routières et énergétiques, ainsi que des structures sociales (écoles, dispensaires, projets générateurs de revenus) au profit des populations locales. D'autres part, l'Etat togolais devra tirer entre 1 et 3% de la valeur marchande des exploitations et jusqu'à 37% sur les bénéfices des ventes.

Outre les minerais de fer de Bassar, la convention concerne également ceux de manganèse de Naega, dans le Tone, estimés à 13 millions de tonnes, de bauxite du Mont Agou (1 million de tonnes) et du chromite de Fanende, dans la Kozah.

MM Mining S.A. est issue de la transformation récente de MM Investment Holding Limited.

De longues tractations

L'attribution du récent permis d'exploitation du fer de l'Atakora est le fruit de longues tractations. Le 7 août 2006, le Togo et la société MM Investment Holding Limited signaient une convention d'investissement de 20 milliards de francs Cfa. Ces fonds devraient servir à la mise en Œuvre d'une société d'exploitation, de transformation et de commercialisation du minerai de fer, de manganèse, de bauxite, de chromite et de leurs métaux connexes. Quatre mois plus tard, le 11 décembre 2006, MM Investment a dû procéder à plusieurs étapes de modifications de ses statuts. Ainsi, les principaux actionnaires de la boîte – les Rupani père et fils – ont cédé entièrement leurs parts, la transformant au finish en une société impersonnelle anonyme (MM Mining S.A.) dont le siège est à Lomé (c/f L'Union n°52 du 29 décembre 2006).

MM Mining, titulaire du permis, «réalisera les travaux d'exploitation des gisements conformément au code minier, au code de l'environnement et à la convention d'investissement», a précisé le décret du conseil des ministres.

Revue de presse : LA VERITE SELON YAWOVI AGBOYIBO

On peut dire que le patron du Comité d'action pour le renouveau (CAR) rompt le silence. Depuis les dernières campagnes électorales, ce sont ses lieutenants qui se livrent et pondent des communiqués de presse. L'ancien Premier ministre ouvre son cŒur au confrère en ligne Togoforum.com, une interview largement reprise par les plumitifs locaux. Avec des titrailles différentes.

«Au nom de sa conception biologique de la lutte, le leader de l'UFC s'emploie à éliminer les autres leaders».

Par cette citation, le journal Forum de la Semaine donnait le ton dans sa livraison de lundi. On lira que, avant qu'il ne soit trop tard, seule cette vérité permet d'appréhender que si notre processus démocratique est aujourd'hui en difficulté c'est à cause du viol psychologique des masses par l'UFC et de la contre-offensive du RPT. «Un paradoxe lié à un phénomène d'essence psycho politique». Mieux, c'est l'amalgame entre la lutte en cours pour le changement démocratique et le combat naguère mené par nos vaillantes populations pour l'indépendance du pays (ablodé). Un syndrome qui revient à chaque consultation électorale avec le réveil en force des symboles, des chants et gestes du passé au point d'entretenir dans l'esprit et dans le cŒur de nos populations le sentiment que l'indépendance précédemment acquise continuera à être à l'ordre du jour de la compétition politique jusqu'à ce que l'héritier (ndlr : Gilchrist) de celui qui en a été le père réunisse les conditions pour la proclamer à nouveau et régler le contentieux historique.

Pour Yawovi Agboyibo, c'est trop vite aller en besogne que de penser qu'avec 4 élus au dernier scrutin législatif, le CAR a cessé d'exister. Il est regrettable que M. Gilchrist Olympio qui s'est plaint du fait que les 867 000 suffrages recueillis par son parti ne se soient traduits que par 27 sièges ironise sur le sort du CAR au profit de qui près de 200 000 électeurs ont voté. En terme de proportion, le fossé n'a rien d'humiliant. Le CAR comme l'UFC a souffert du découpage électoral.

Ce qui fait dire à l'hebdomadaire L'Indépendant express que «Me Agboyibo impute sa défaite politique à l'UFC et au RPT». Car, selon l'avocat de Kouvé, quand les agitateurs de l'UFC hurlèrent des slogans des plus injurieux du genre "voter CAR, voter CDPA, c'est voter RPT", les activistes du RPT se frottaient les mains et n'hésitèrent pas à les exploiter à leur guise en renchérissant : "Au lieu de voter CAR, au lieu de voter CDPA, vaut mieux voter RPT !".

A en croire La Croix du Sud, Me Agboyibo recentre le débat et responsabilise Gilchrist Olympio. Par d'autres mots, il s'agit plus d'une «politique d'amalgame de Gilchrist controversée», selon les propres termes du journal Le Républicain.

Simplement, pour Le Regard, Me Agboyibo parle de ses rapports avec Gilchrist et des suites du scrutin du 14 octobre 2007. Pendant que l'UFC se positionne dans la dynamique de fédérer toute l'opposition.

© L'Union du 8 février 2008

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