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Polygamie : trop cher en temps de crise !

De nombreuses femmes togolaises estiment que la polygamie, source de conflits et de souffranc,e ne devrait plus exister. Face aux difficultés économiques, les hommes ne sont pas loin de penser comme elles, écrit L’Union dans son édition de mardi.
Le taux de chômage, très élevé incite les jeunes hommes à se montrer prudents dans leurs dépenses. Sans garantie de travail, ils ne veulent pas avoir à payer un toit, de la nourriture, ou encore des vêtements à plusieurs épouses, souligne L’Union.
Quelque part, la crise a du bon.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Le paradoxe de la revendication
Il nous a été dit deux semaines auparavant que le candidat de substitution de l'Union des Forces du Changement (Ufc), le chouchou du Front Républicain pour l'Alternance et le Changement (Frac), son Altesse le Roi des contestations, M. Jean-Pierre Fabre, était en tournée dans les grandes capitales africaines. Il a débuté son périple par Ouagadougou pour y rencontrer le facilitateur de la crise togolaise Blaise Compaoré.
Selon des sources proches du Front, il avait pour mission de démontrer aux Chefs d'Etat, ses collègues, chut !!! qu'il est le vrai vainqueur du scrutin présidentiel du 04 mars au Togo. Et voir avec eux la stratégie de prise de pouvoir.
Depuis son retour au pays, rien n'a filtré des discussions importantes annoncées. Aussi étions-nous impatients de connaître les autres pays visités et surtout d'avoir une petite idée sur les temps forts de la "tournée présidentielle". Surtout qu'il n'y a pas eu, au cours des marches de protestation, de compte rendu fidèle du genre : la Cedeao va prendre bientôt des sanctions contre le Togo ou que les pays africains soutiennent le "Président élu dont la victoire a été volée" ou que la communauté internationale est prête à s'occuper du cas togolais ou encore que personne ne peut reconnaître ce scrutin truqué, etc. En tout cas, ce mutisme doit avoir un nom.
Certains malheureux, s'ingérant dans les affaires du Front, s'étaient posé la question de savoir l'opportunité d'une visite au facilitateur traité de tous les noms d'oiseau par les responsables du conglomérat Frac au lendemain de la proclamation des résultats provisoires par la Ceni. Effectivement, Blaise a reçu sa dose d'injures et de calomnies. On est allé jusqu'à dire de lui qu'il a enterré le dialogue inter-togolais. Et que certainement, il flouait au pied les intérêts de l'opposition depuis pour permettre à Faure de pérenniser son pouvoir. Certains l'ont même traité de corrompu. Et que sais-je encore ?
Malgré cette visite, les responsables du Frac ne démordent pas. C'est le Premier vice-président de l'Ufc Patrick Lawson qui est revenu à la charge vendredi dernier pour emballer encore la communauté internationale dans cette histoire de scrutin. Pour lui, aucune mission d'observation extérieure n'est capable de dire la vérité au peuple togolais en confirmant la victoire de Jean-Pierre Fabre. Car, à l'instar de leur pays, elles se refugieraient derrière la diplomatie.
" Les missions d'observations qu'elle soit européenne ou américaine le savent très bien si elles étaient en mesure de dire la vérité, rien que la vérité, elles auraient déjà affirmé la victoire de Mr Jean-Pierre Fabre", a-t-il répondu à l'Agence Savoirs news à la question de savoir si leurs marches ont encore un sens quand la communauté internationale dont certaines grandes puissances ont déjà adressé des messages de "félicitation" à Faure Gnassingbé.
Cette réponse est un vrai paradoxe, a dit un observateur. D'autant plus qu'à chaque marche, l'on raconte aux militants que la communauté internationale est indispensable pour la prise de pouvoir. Et que Kofi Yamgnane a le soutien de la France… et donc de Sarkozy. "Vous verrez, nous allons retirer le pouvoir avec l'appui de nos nombreux soutiens extérieurs", clame-t-on souvent. Cependant, la même communauté internationale est mal vue.

Rentrée parlementaire ce mardi
43 projets de loi en priorité, pas de proposition de loi en vue
En application de l’article 55 de la Constitution appelant à une session de plein droit le premier mardi du mois d’avril, les 81 députés togolais devront faire leur rentrée ce mardi après-midi, après trois mois de vacances. Déjà, le gouvernement a fixé la priorité des projets de loi à étudier en plénière. Au total, 43 textes dont le statut de l’opposition précédemment inscrit à l’ordre du jour de la dernière session, le code de l’eau, la commercialisation des produits d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, l’organisation des services publics de l’eau potable et de l’assainissement collectif des eaux usées domestiques, la création du juge de mise en état au sein des cours d’appel et des tribunaux, la production, la commercialisation et la consommation des cigarettes et autres produits du tabac, la réglementation bancaire, la décentralisation du système financier.
En plus du projet de loi habilitant le gouvernement à prendre par ordonnance les mesures nécessaires au désengagement de l’Etat et d’autres personnes morales de droit public des entreprises publiques et l’abrogation de la loi sur la responsabilité des comptables publics. Beaucoup de textes étaient sur la ligne de départ en octobre 2009.
Par tradition au parlement togolais, aucune proposition de loi n’est en vue. Autrement, les élus du peuple se plairont essentiellement durant quatre mois à entériner des initiatives de l’Exécutif. A moins d’un revirement spectaculaire qui restera un repère. La palme revient du coup aux ratifications et adhésions, soit 30 textes sur 43.
En rappel, suivant le texte adopté par l’Exécutif, le futur statut de l’opposition octroie une place de choix au chef de l’opposition parlementaire, celui-là dont le parti a obtenu le plus grand nombre d’élus au sein de la minorité parlementaire (UFC, aujourd’hui). Il est invité à toutes les cérémonies officielles de la République. En cas de force majeure, il peut se faire représenter par un responsable de son parti de rang élevé. Le chef du parti le plus représentatif qui n’assiste pas aux cérémonies officielles auxquelles il est invité et qui n’y envoie pas de représentant en informe, par lettre motivée, le conseil de conciliation qui y donne la suite qu’il estime utile. A terme, ne peuvent bénéficier du statut de l’opposition politique que les partis politiques qui possèdent un siège et qui mènent leurs activités statutaires sans interruption. Pour leur part, les partis (opposition et majorité) ont le devoir d’éviter «des propos ou écrits injurieux, calomnieux ou diffamatoires». Plus est, il est institué au moins une fois par an une rencontre nationale entre le Président de la République et les partis de la majorité gouvernementale et de l’opposition.
En termes d’assainissement et des services publics de l’eau potable, les autorités publiques adoptent un projet de loi qui ouvre le sous-secteur Eau potable à «une pluralité d’acteurs tant publics que privés» et l’adoption de «standards internationaux en matière de délégation de gestion» destinée à susciter la confiance des investisseurs. Il sera instauré un service public de l’eau potable en milieu urbain fondé sur la contractualisation des relations entre les acteurs (Etat, délégataires de gestion, usagers…), la professionnalisation de l’exploitation en vue d’assurer la durabilité et la viabilité financière à long terme du service. L’accent sera également mis sur la mise à niveau de l’assainissement collectif des eaux usées dans le cadre d’une organisation du service public aussi développé que celle de l’eau.
Pour la qualité du service, les parties auront recours à des indicateurs de performance et à des mécanismes de suivi et de contrôle des obligations. La durée du contrat de délégation de gestion du service public de l’eau potable et de l’assainissement collectif tiendra compte de la nature et du montant de l’investissement. Dans tous les cas, elle ne pourra dépasser un maximum de 30 ans. Les rôles des différents acteurs seront clairement identifiés, de manière à éviter les risques de conflit d’intérêt, pour lesquels il est prévu une procédure d’arbitrage.
Visiblement, le travail parlementaire peine à décoller. Motif pris de la capacité limitée des députés à être dans leur rôle et de l’environnement général critiquable de l’Assemblée nationale. Le projet d’appui soutenu par le PNUD doit, au finish, être productif. Encore que les concernés s’y mettent à fond. «Au cours de cette session ordinaire, nous avons tenu 10 séances plénières, examiné et adopté 8 lois et bénéficié de plusieurs ateliers de formation», indiquait Abass Bonfoh, président de l’Assemblée nationale, en clôture de la deuxième session ordinaire de l’année 2009, le 30 décembre.
Curieux ! Aux dernières nouvelles, les 27 députés issus de l’Union des forces de changement (UFC) convoquent la presse ce matin au siège de leur parti. Depuis leur élection en octobre 2007, ils n’ont jamais daigné échanger avec les journalistes.
Quid de leur électorat respectif ? Que la trouvaille soit sauvegardée. Car, en toute évidence, ils ne trouveront pas appui sur la défaite à la présidentielle de leur «président élu» pour bouder les débats. Que le débat recommence !

Prestation de serment du président réélu
La confusion des articles 59 et 63 de la Constitution, version 2002
Réélu le 4 mars dernier, le président Faure Gnassingbé a conscience du flou contenu dans la Constitution togolaise en termes de prestation de serment. Ce qui a justifié la sollicitation de la Cour constitutionnelle. «L’entrée en fonction du président de la République est régie par les dispositions combinées des articles 59, 63 et 64 de la constitution du 14 octobre 1992. Saisie par lettre du président de la République en date du 22 mars 2010 aux fins de détermination de la période de prestation de serment, la Cour constitutionnelle a donné un avis notifié ce 30 mars 2010 dans lequel elle précise que le président de la République élu à l’occasion du scrutin du 4 mars 2010 peut prêter serment : soit dans les 15 jours qui suivent la proclamation des résultats définitifs ; soit, dans tous les cas, avant le terme du mandat en cours jusqu’au 3 mai 2010. Les dispositions seront prises pour la prestation de serment du président de la République dans ce délai», précisait le communiqué du dernier conseil des ministres.
Visiblement, la présidence de la République a préféré la seconde interprétation, déjà qualifiée par des critiques de hors délai depuis que le délai du week-end dernier s’est écoulé. Motif pris des quinze jours réglementaires. La Cour constitutionnelle n’a donné qu’un avis qui, juridiquement, n’est nullement imposable. Il s’agit d’un simple conseil à suivre ou à ignorer.
En réalité, les dispositions de l’article 63 alinéa 2 sont en elles-mêmes impératives. Le Président de la République entre en fonction dans les quinze (15) jours qui suivent la proclamation officielle des résultats de l'élection présidentielle. Mais c’est l’article 59 qui semble porter la contradiction, voire la source de la polémique : «Le Président de la République reste en fonction jusqu'à la prise de fonction effective de son successeur élu».
Ici, d’aucuns découvrent que le but est de boucler exactement les cinq ans de mandature. Ni plus, ni moins. Or, dans l’entendement du juge constitutionnel, la prescription de l’article vise plutôt à régler une situation : un ancien président de la République n’est pas obligé de démissionner juste après la proclamation des résultats définitifs d’un scrutin, alors même que le délai des quinze jours ne s’est pas écoulé. Ce qui serait en conformité avec l’esprit du législateur togolais de 2002 ; la disposition objet de la confusion ayant été introduite par la modification de décembre 2002, initiée par le RPT. «En fait, tout est né à partir du moment où l’ancien et le nouveau Président sont la même personne», atténue une source proche de la plus haute juridiction de l'Etat en matière constitutionnelle.
Tout en ajoutant que la Constitution devra être respectée dans tous les cas. Pour finir qu’il ne doit pas y avoir de confusion ou de contradiction. Faure Gnassingbé en a jusqu’au 3 mai. Au-delà et sans prestation de serment, tout devient anormal.
Qu’à cela ne tienne, il revenait à la Cour constitutionnelle de jouer au dilatoire pour ne rendre les résultats définitifs qu’un mois après le dépôt des recours en invalidation de l’élection. Un jeu que le juge n’a pas voulu faire puisque la loi électorale lui donnait également la possibilité de statuer en procédure d’urgence. Surtout que les griefs des candidats ne cachaient pas un travail sérieux et fouillé effectué en amont du vote proprement dit.
En attendant, les ingrédients se mettent en ligne pendant que la clameur jongle sur la veille de la fête de l’indépendance. Une géante affiche du candidat vainqueur est actuellement en dessin ; elle se fera admirer sur toute la façade Est de l’hôtel 2 Février toujours en réfection.
En rappel, c’est le second avis donné par la Cour après saisine de Faure Gnassingbé. Courant mai 2008, le chef de l’Etat demandait à connaître «la plus exacte interprétation de l’article 3 de la Constitution relatif aux armoiries ainsi que la description claire des armoiries qui correspondent à cette disposition». Car l’utilisation concomitante et indifférente de deux types d’armoiries crée un sérieux doute sur l’authenticité des documents officiels qui les portent. Pourtant, l’avis n°AV-001 du 20 juin 2008 de la Cour constitutionnelle ne s’est pas imposé.
La forme erronée des armoiries du Togo continue d’être portée sur les documents, même les plus officiels venant des plus hautes institutions de l’Etat.

Mise en œuvre des mesures structurelles et atteinte des objectifs budgétaires
Ballet des partenaires techniques et financiers à Lomé
Après la longue crise sociopolitique – qui a fortement dégradé son économie – le Togo a renoué ses relations avec ses partenaires au développement. Les efforts fournis dans l’atteinte des objectifs budgétaires clés et les progrès réalisés dans la mise en œuvre des mesures structurelles du programme du gouvernement ont fait naître une confiance des partenaires techniques et financiers qui entament depuis mercredi plusieurs missions dans le pays, apprend-on de source des services du ministère des Finances et de l’économie.
Ainsi, afin d’accompagner le Togo dans ses efforts, les principaux partenaires financiers du pays, la Banque mondiale, le Fonds monétaire international et la Banque africaine de développement sont en mission conjointe dans le pays, après celle d’octobre-novembre 2009. La Banque mondiale y a initié deux missions : la première, du 29 mars au 10 avril, doit permettre à ses cadres d’analyser les grands axes de faisabilité d’une opération destinée à appuyer le développement du secteur privé ; la seconde de quatre jours, bouclée le vendredi, est relative au prochain appui budgétaire que la Banque s’apprête à octroyer au Togo
Quant au Fonds monétaire international, FMI, sa mission planche depuis mercredi, pour deux semaines, avec le gouvernement sur la quatrième revue de la Facilité Elargie pour la Croissance. «Cette mission sera une occasion pour notre pays de montrer les efforts faits dans la mise en œuvre de son programme économique en vue de l’atteinte du point d’achèvement de l’Initiative PPTE», affirme le Secrétariat permanent pour le suivi des politiques de réformes et des programmes financiers. Rappelons que la 3è revue de ce programme a eu lieu il y a cinq mois, en novembre 2009.
Enfin, la Banque africaine de développement, BAD, a bouclé vendredi une mission autre mission de 6 jours à Lomé qui a servi au lancement technique du projet de réhabilitation et de modernisation du tronçon Rond point du Port – Avépozo.

Dans l’attente de la 4è Revue de la Facilité Elargie pour la Croissance
Des progrès louables dans l’exécution du programme du Togo
A la Troisième Revue de la Facilité Elargie pour la Croissance, en novembre 2009, les services du Fonds monétaire international, FMI, avaient conclu à «des progrès louables accomplis par les autorités togolaises dans l’exécution de leur programme». Dans un contexte international marqué par la récession mondiale et la sortie de la crise interne, l’on ne pouvait pas espérer mieux pour le pays. «Cette discipline a contribué à la stabilité macroéconomique et à la solidité des finances publiques. Le lent redressement de la croissance reste la préoccupation principale», estimaient-ils.
Les mesures budgétaires anticycliques qui ont été prises en 2009 sont appropriées et bien ciblées pour faire face aux répercussions de la récession mondiale et de la crise intérieure. «L’utilisation des recettes et des financements exceptionnels pour accroître l’investissement et régler en liquide les arriérés intérieurs constitue une démarche prudente pour soutenir l’activité et s’attaquer aux obstacles à la croissance», pouvait-on encore lire. Les améliorations apportées aux capacités d’investissement sont encourageantes, même si des efforts supplémentaires demeurent nécessaires. Les dépenses consacrées aux secteurs sociaux prioritaires et à l’investissement ont augmenté de manière impressionnante, conformément aux objectifs de réduction de la pauvreté établis dans le DSRP ; l’ampleur de la détente budgétaire jusqu’à présent est restée raisonnable d’un point de vue financier, affirmaient ces services d’autre part.
Il était, par ailleurs, évident qu’une reprise soutenue de la croissance économique dépend de l’achèvement ou même de l’accélération des réformes structurelles. Les réformes dans des secteurs clés tels que le secteur bancaire, les phosphates et l’électricité ne feront sentir pleinement leurs effets bénéfiques qu’après leur achèvement. «Bien que les risques pesant sur le programme demeurent considérables, les autorités ont démontré qu’elles étaient déterminées à exécuter le programme et à opérer l’ajustement nécessaire. Une vigilance permanente et une volonté tenace de s’attaquer aux contraintes de capacité, avec l’aide de la communauté internationale, peuvent réduire ces risques au minimum», notait le Fonds monétaire il y a tout juste cinq mois. C’était fort de ces résultats obtenus par le Togo et de la solidité du programme que les services du FMI avaient recommandé l’achèvement de la troisième revue.
Le Togo joue sa carte pour l’atteinte du Point d’achèvement de l’initiative PPTE, occasion pour le pays de bénéficier de l’effacement de la quasi-totalité de son ardoise envers les créanciers bi et multilatéraux. Sur ce chapitre, il était prévu de régler en liquide tous les arriérés vérifiés envers le secteur privé dès la fin du premier trimestre de 2010, soit 4% du Produit intérieur brut (PIB). Ce faisant, les autorités visent à améliorer la liquidité par rapport au projet antérieur de titrisation des arriérés. L’effet net sur les finances publiques sera positif, puisque le crédit de la BCEAO est assorti de conditions plus avantageuses.
En matière de gestion des finances publiques, il paraissait prioritaire de continuer de renforcer les opérations du Trésor. Pour viser à atteindre l’objectif d’un compte unique du Trésor, les autorités devaient examiner tous les comptes du Trésor et réduire leur nombre de 30% d’ici juin 2010. Un suivi plus étroit et une plus grande transparence dans la comptabilité des comptes à payer contribueraient à renforcer la gestion des finances publiques.
Pour l’heure, il est acquis, au regard de la 3è Revue de la Facilité Elargie pour la Croissance, que les principales réformes structurelles prévues dans le programme ont avancé, bien que les contraintes de capacités avaient entraîné quelques retards au second semestre 2009. Toutefois, seul le recouvrement des créances improductives devrait être sensiblement retardé. Selon les services du FMI, ces retards s’expliquaient principalement par des capacités déficientes et non par une moindre volonté d’exécuter les réformes.
Les autorités avaient établi pour 2010 de nouveaux repères qui témoignent du maintien de leur attachement aux priorités suivantes : renforcer la gouvernance budgétaire, restructurer le secteur financier et favoriser un redressement économique durable.

Réhabilitation de la Nationale n°2
La BAD lance la construction du tronçon Rond point Port – Avépozo
En vue de compléter le chaînon manquant de la portion togolaise du corridor Abidjan-Lagos, la Banque africaine de développement (BAD) a procédé, jeudi à Lomé, au lancement technique du projet de réhabilitation et de modernisation du tronçon Rond point du Port – Avépozo. Le projet a été financé à hauteur de 36,2 millions de dollars, soit environ 15,8 milliards de francs Cfa (représentant 98,31% du coût), par un accord conclu le 11 février dernier à Tunis, au siège de la BAD qui «insiste sur la nécessité d'accélérer le processus de sa mise en œuvre». «Ce projet fait partie intégrante de la transafricaine Abidjan-Lagos, considérée prioritaire aussi bien par la CEDEAO que par l'initiative du NEPAD», avait indiqué à l’occasion le directeur du département des infrastructures de la BAD, Gilbert Mbesherubusa. Tout an ajoutant que la route est classée parmi les axes routiers stratégiques dans la zone et elle draine une part importante du trafic routier entre les villes côtières de la sous-région (Abidjan, Accra, Lomé, Cotonou).
D’une durée d’exécution de 12 mois, les travaux de modernisation de ce tronçon, d’une dizaine de kilomètres, «permettront de faciliter la mobilité des populations riveraines et environnantes, ainsi qu’il servira à l’intégration et au transport sous régional», a déclaré le ministre des Travaux publics et des transports Comlan Kadjé, au lancement des travaux à Lomé. Ils viennent ainsi compléter les travaux déjà en cours entre la frontière de Kodjoviakopé (avec le Ghana à l’ouest) et le Rond point du Port autonome de Lomé (9,2 km), et ceux annoncés par la Banque mondiale entre la ville d’Aného et la frontière de Hillacondji (avec le Bénin à l’est) qui fait environ 5 km.
Sur un plan purement technique, le projet de modernisation du tronçon Rond point Port-Avépozo consiste à transformer la route existante de 7m de large en une chaussée dédoublée dans chaque sens de 9 m, avec deux bandes cyclables et deux trottoirs. La voie d’accès au marché de Baguida, longue de d’un demi kilomètre, sera aménagée, ainsi que le marché du quartier qui sera doté de deux blocs hangars à trois compartiments chacun, de quatre blocs boutiques et d’un bloc toilette. En outre, l’école primaire publique à Avépozo sera réhabilitée par la construction de deux bâtiments.
Confronté à un problème de dégradation de ses infrastructures routières, l’occasion sera saisie par le Togo pour mériter davantage la confiance des partenaires dans ce secteur. «Nous prenons l'engagement de tout mettre en œuvre pour jouer pleinement le rôle dévolu à l'Administration afin que le projet puisse s'achever dans les délais contractuels pour que notre pays soit classé parmi les bons élèves de la BAD», a promis le Ministre Kadjé.

Programme d’éducation à la citoyenneté
Vers l’obtention systématique du permis de conduire les deux roues
«Par rapport à l’hémorragie sur nos routes, il est normal qu’on impose le permis. Tous les usagers de sont censés connaître le langage de la route, c’est-à-dire le code». Ainsi s’exclamait hier Komlan Agbo, coordinateur régional des syndicats de transporteurs moto, interrogé par L’Union. Le péril a sans doute assez duré. Au-delà des conducteurs attitrés de taxis motos, qui conçoivent l’obtention du permis de conduire – et même le port de casque – pour un calvaire, le gouvernement semble vouloir prendre le mal par la racine.
Le Secrétariat d’Etat auprès du Premier ministre chargé de la Jeune et de l’emploi des jeunes vient de lancer un projet dénommé «Urgence sécurité routière» pour lequel les jeunes motocyclistes âgés d’au moins 16 ans sont conviés aux fins de se doter, au finish, d’un permis de conduire. Dans sa phase pilote, 500 jeunes seront parrainés pour Lomé et ses environs, explique la ministre Nathalie Bitho dans un récent communiqué. A condition que le postulant ait plus de 16 ans, et soit détenteur ou propriétaire d’une moto munie d’un casque. Les phases suivantes prendront en compte les jeunes de l’intérieur du pays. Reste à sensibiliser autour du projet, une rubrique qui a souvent manqué dans nos démarches, et fait foirer les meilleurs projets.
Ici, il s’agit d’inculquer, dès le bas âge, le devoir et l’obligation au citoyen de se soumettre aux règles qui régissent la cité. Quitte à les transmettre à ceux qui semblent alors immunisés contre les lois. En conduite moto, l’acquisition d’un permis de conduire est obligatoire à partir de 16 ans. Mais, même imposée aux conducteurs d’engins deux roues affectés au transport de passagers deux ans plus tard, à partir de 18 ans, rien n’y fit.
Vivement que le projet s’élargisse et implique à moyen terme les transporteurs d’engins deux roues que sont les « zémidjans ». Le secteur s’agrandit à une vitesse qui échappe au contrôle de l’autorité. Faute d’un emploi décent, en ville comme en province, des jeunes s’embarquent pour le métier.
Au mépris des règles de la conduite moto. Résultats : les accidents de moto sont devenus un sport quotidien sur nos routes.
Un arrêté interministériel avait tenté, déjà en 1996, de réglementer la conduite d’engins à deux roues affectés au transport de passagers. Mais, au demeurant, ce texte de 22 articles n’a jamais pu être appliqué réellement. Malgré ses dispositions, la conduite sans casque, le transport de passager devant le conducteur ou de femme portant un enfant au dos se pratique en ville, et en plein jour, sans inquiétude.

Renforcement de fonds propres
Banque Atlantique passe le seuil de 1,5 milliard de dollars de total bilan
Pendant que sa filiale togolaise décidait d’une augmentation de son capital social de 1,236 milliard de francs Cfa, le Groupe Banque Atlantique vient de dépasser le seuil de 1,5 milliard de dollars de total bilan et poursuit sa croissance. Ainsi, sur délibération de l’Assemblée générale mixte du 7 octobre 2009 et du Conseil d’administration du 1er février 2010, le nouveau capital de Banque Atlantique Togo passe à 6,2367 milliards de francs. Il est divisé en 623.672 actions de numéraire de 10.000 francs chacune «entièrement souscrites et intégralement libérées», annonce l’étude de Me Tèté Wilson-Bahun à Lomé.
Cette opération des actionnaires du Togo, de même que celles des autres filiales, vise à consolider la croissance du groupe. Les actionnaires viennent ainsi de renforcer les fonds propres des filiales bancaires pour un montant de 34 milliards de francs Cfa. «Cette action vise à conforter significativement la situation financière de l'ensemble des banques et à assurer le soutien de la croissance de ses opérations dans chacun des pays où le Groupe est présent, à savoir la Côte d'Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Togo, le Niger, le Mali, le Sénégal, le Cameroun et la France», explique le directeur général du Groupe Banque Atlantique, Charles KIE. «Le Groupe Banque Atlantique se donne ainsi les moyens de consolider ses acquis, d'améliorer ses performances et se préparer à faire face aux enjeux nouveaux de l'industrie bancaire en Afrique», ajoute-il.
Le Groupe poursuit par ailleurs sa politique d'ancrage régional fort pour mieux servir sa clientèle à travers l'un des réseaux d'agences les plus importants dans chacun des pays. Il a ainsi développé un savoir-faire, des produits innovants, une technologie, une synergie des métiers et une approche qui font aujourd'hui l'originalité de ses filiales bancaires et financières.

«La polygamie, c'est pas facile !»

Bon nombre de femmes togolaises estime que la polygamie, source de conflits et de souffrance ne devrait plus exister. Face aux difficultés économiques, les hommes ne sont pas loin de penser comme elles.
Reine S. a la cinquantaine fatiguée. Le matin, elle surveille des enfants dans une garderie de Lomé. L'après-midi, elle fait ses courses, s'occupe de sa maison et cuisine du riz, qu'elle ira vendre le soir. Reine n'a que deux enfants, mais ses deux salaires lui suffisent à peine pour nourrir les onze bouches du foyer. Quand elle parle de sa vie conjugale, elle a les larmes aux yeux. "Ma co-épouse a huit enfants. Elle ne travaille pas... Je fais vivre tout le monde. La polygamie, ce n'est vraiment pas facile", déplore t-elle.
Même constat d'Awo A., une institutrice, qui réclame le divorce après une quinzaine d'années de mariage à un homme polygame. "Je savais qu'il était marié quand je l'ai épousé à la mort de mon premier mari. Je croyais qu'il s'occuperait de mes enfants... Finalement, il nous délaisse au profit de ses autres épouses. Il ne vient ici que pour manger ". Comme Reine et Awo, de plus en plus de femmes remettent en question le modèle polygame, souvent présenté comme un tremplin social pour les femmes, dans un pays où les femmes célibataires sont mal vues.
Ces femmes qui rejettent la polygamie sont étudiantes, femmes d'affaires ou généralement instruites. Elles refusent une situation qu'elles jugent dégradante. "Même si l'homme est équitable, ce qui est loin d'être toujours le cas, la polygamie est difficile à supporter sur le plan émotionnel", explique Richala, une jeune assistante sociale "Imaginez que vous êtes chez vous et que vous entendez les ébats amoureux de votre mari avec une autre. Aucune femme digne de ce nom ne peut supporter une telle épreuve", ajoute-t-elle. "Je n'arrive pas à comprendre comment un homme peut prétendre aimer deux femmes à la fois. L'homme n'a qu'un seul cœur", s'insurge Charlotte, une lycéenne.

"Dans certaines familles, c'est l'enfer"
Pour ces femmes, la polygamie engendre la jalousie et crée un climat de compétition où chaque femme essaye de prouver au mari qu'elle est la meilleure, comme l'explique encore Richala. "La polygamie crée des mésententes entre les femmes parce que le mari a toujours une femme préférée" surenchérit Sylvie, qui vit chez un oncle ayant plusieurs épouses. Dans certains foyers, la tension est palpable. "Avec ma co-épouse, on ne se salue pas. On ne s'adresse pas la parole. On n'utilise pas les mêmes ustensiles de cuisine...", raconte une femme. "Il y a des femmes qui vont jusqu'à s'envoûter. Dans certaines familles, c'est l'enfer", ajoute Charlotte.
Ces querelles sont d'autant plus mal vécues qu'elles ont aussi des répercussions sur les enfants. "Si les co-épouses ne s'entendent pas, les enfants ne peuvent pas s'entendre. Mes enfants et ceux de ma co-épouse ne se parlent pas ", révèle Awo. "Dans certaines familles, on sait immédiatement qui sont les enfants de telle femme et qui sont les enfants de telle autre, alors que la différence ne devrait pas se faire sentir", explique, Okanté un lycéen issu d'un foyer polygame.
Enfin, ces femmes accusent la polygamie de contribuer à propager le sida et d'autres maladies sexuellement transmissibles. "La loi coranique autorise le mari à avoir jusqu'à quatre épouses. En plus de leurs épouses, certains hommes ont des maîtresses", explique Richala. Quant aux co-épouses, elles ont souvent elles aussi des aventures de leur côté. "Imaginez le nombre de partenaires que cela peut faire!".
"Avant, un homme non marié était sûr de mourir de faim. Il devait se marier à plusieurs femmes pour avoir des enfants et assurer la prospérité de la famille et la grandeur du nom. Aujourd'hui, avec la faillite des sols et l'intensification agricole, les gens cultivent sur des petites terres et ont besoin de moins de bras. La polygamie n'a donc plus cette raison d'être " explique un responsable religieux, monogame.
La polygamie reste liée aux habitudes et à la difficulté d'échapper à la pression familiale. "Pour prouver qu'il est un homme, le mari a des maîtresses. Puis il prend une seconde épouse, et une troisième. C'est un engrenage. Souvent, c'est sa famille qui l'incite à le faire", explique l'assistante sociale. Une deuxième épouse, c'est pour l'homme dont le premier mariage a été arrangé, la possibilité de réaliser un mariage d'amour. Enfin, beaucoup d'hommes s'abritent derrière les religions musulmane ou animiste. Avoir des aventures extra-conjugales est considéré comme un pêché par le christianisme.
Trop chère par temps de crise
Dans leur lutte, les femmes modernes se sont découvert une alliée inattendue : la crise économique. Le taux de chômage, très élevé incite les jeunes hommes à se montrer prudents dans leurs dépenses. Sans garantie de travail, ils ne veulent pas avoir à payer un toit, de la nourriture, ou encore des vêtements à plusieurs épouses, ainsi qu'à leurs enfants. "La polygamie coûte cher.
Si le mari n'a pas un bon boulot, il a tous les mille problèmes de la vie", explique Oumar. "Il faut traiter chaque femme sur un même pied. Je connais un homme qui a épousé sept femmes. Il a dû construire sept maisons. Comment payer autant de choses aujourd'hui ? ", s'interroge Christian. "Contrairement à nos parents, nous sommes instruits. Nous connaissons certains principes de la vie, ce qui nous fait dire que la polygamie n'est pas une bonne chose. Une femme équivaut à un tas de problèmes, en avoir beaucoup, c'est vouloir anticiper sa mort", a-t-il conclu.

Lomé : La mairie désencombre les trottoirs
Il est 9h ce lundi de Pâques, Raoul, vendeur de chaussures à quelques mètres de l’entrée principale de la morgue du CHU-Tokoin, a encore ses articles rangés dans un sac. Il ne pourra plus les exposer sur le trottoir sans risque de se les faire saisir par les agents de la municipalité.
En effet, depuis quelques jours à Lomé une vaste opération de destruction des baraquements et étalages installés sur les trottoirs. L’objectif de cette décision selon la mairie de Lomé est d’éviter aux usagers de la route des accidents causés par ces encombrements. Une mesure qui fait des mécontents, les propriétaires de baraques et autres commerces. «Ils veulent nous envoyer au chômage ou quoi ? », se demande Raoul. Comme lui, d’autres crient à la violation de leur droit en tant que citoyen togolais. «Nous ne comprenons pas comment on peut se lever et prendre une décision sans aucune mesure d’accompagnement», martèle Efoua, propriétaire d’une cabine téléphonique, démantelée. «Nous allons nous rassembler en association et réclamer le rétablissement de nos entreprises. Nous descendrons dans la rue si c’est nécessaire», a-t-elle renchéri, très furieuse.
Ces interventions de la mairie font suite à des sensibilisations entamées en décembre 2009. Pour la mairie il est évident qu’on ne peut pas faire d’omelettes sans casser les œufs, et elle continue de demander aux sujets concernés un respect sans condition de cette décision.
Les occupants anarchiques des lieux publics n’ont aucun droit à réclamer, car dans la réalité, ce sont plutôt eux qui enfreignent dangereusement la loi. Dans un pays normal, c’est la mairie qui octroie et réglemente les espaces commerçants en milieu urbain et il n’appartient pas au citoyen lambda sous prétexte de précarité de l’emploi ou de vie économique difficile de prétendre à un droit qui n’existe pas.
Il faut que les Togolais arrêtent de critiquer à tout bout de champ les mesures administratives même celles qui vont dans leurs propres intérêts. Dans les capitales voisines, les mairies cassent les baraquements anarchiques pour peu que ces derniers constituent un danger pour la sécurité publique.

© L’Union du 6 avril 2010

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