Médias

Quatre milliards pour la présidentielle

Organiser une élection présidentielle coûte cher et le Togo n'a pas d'autres choix que de mettre la main à la poche. L'Union, publié vendredi, indique que 4 milliards permettront de boucler les dépenses relatives au scrutin ; des dépenses d'ores et déjà prises en compte dans le budget 2009. Et si cela ne suffit pas, une rallonge pourra être trouvée dans le budget 2010.

A lire également dans cette édition, une lettre adressée par l'éditeur à Vianney Dupuydauby, le fils du patron déchu de Progosa. « Mon ami Vianney, personne ne t'en veut dans cette histoire. Tout le monde sait que tu es victime de la truanderie de ton père. Si l'on pouvait changer de père, je te le conseillerais vivement », écrit l'éditorialiste. Vianney Dupuydauby a quitté précipitemment le Togo comme la plupart des dirigeants du groupe Progosa. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Verbatim

Mon ami Vianney Dupuydauby

Depuis Lomé jusqu'aux pays de l'Hinterland, tous ceux qui connaissent Vianney Dupuydauby ont toujours eu de l'estime pour lui. Même après les déboires des sociétés qu'il dirigeait au Port Autonome de Lomé.

Il était Directeur Général Adjoint, un poste de responsabilité quand même. Seulement, que peut un jeune homme chaleureux, plein d'enthousiasme, ouvert, franc, très calme et qui, malheureusement, est martyrisé quotidiennement par son progéniteur de père Pdg desdites sociétés ?

Aujourd'hui, j'ai de la peine pour lui, car il croyait beaucoup à son papa qui lui faisait signer des documents sachant très bien qu'il est dans du faux. Je me rappelle de notre toute dernière discussion en date du 20 mai dernier ; à la question de comprendre le vrai problème entre son père et Vincent Bolloré, Vianney m'explique gentiment que ceux sont des partenaires et que cette guerre n'a aucun sens surtout que Bolloré est très puissant avec des organes de presse dont des chaînes de télévision, un groupe de services divers implanté partout dans le monde … à son actif. Pour lui, « il n'y a pas match.» « Ils peuvent s'entendre sur le minimum  et faire de bon business ensemble » a-t-il ajouté.  Non Vianney, ton père Jacques Dupuydauby n'a pas cette logique. Il a pensé pouvoir construire un empire en se servant des labeurs de plusieurs années du groupe Bolloré.

Jacques Dupuydauby, ton père, est un fin manipulateur. Tous les dossiers qui sortent sur lui ces derniers temps ne doivent pas t'affecter. D'autant plus que lui-même confirme les faits selon lesquels, il obtenait tout en achetant la conscience de ses anciens amis du régime, à coup de grosses sommes d'argent. Cette fois – ci,  il s'y prend mal en publiant des factures légalement adressées à sa société par des prestataires de service, en chargeant les autorités qui l'avaient soutenu parce qu'il leur avait présenté des documents falsifiés, en s'attaquant aux pauvres  gens comme moi pour la simple raison que mon journal a traité des décisions de justice.

Crois-moi Vianney, relationnellement, je suis très fidèle en amitié et professionnellement, je suis exigeant sur les preuves des sujets qui passent dans mon journal. Raison pour laquelle je ne peux pas publier les âneries de ton papa sur son blog moyennant des «miettes». Ma probité m'a proscrit depuis longtemps ces petits jeux de garçon de chambre. Comme je te l'ai toujours dit, je n'écris pas d'article pour me faire payer, mais je passe de la publicité pour renflouer ma caisse. Ton père ferait mieux d'éclairer l'opinion sur son blog s'il y a eu fraudes fiscales ou pas et d'en donner les raisons, que de continuer cette machination dangereuse.

Mon ami Vianney, personne ne t'en veut dans cette histoire. Tout le monde sait que tu es victime de la truanderie de ton père. Si l'on pouvait changer de père, je te le conseillerais vivement. Pour la simple raison que tu es jeune, tu as encore la vie devant toi. Avec cette attitude de ton père, tout le monde entier aura désormais peur de "tout ce qui" s'appellera Dupuydauby. Cette marque indélébile sur toi me fait mal.

Désolé mon ami, mais c'est la triste vérité que tu vis avec ton père. Je te promets que tu es toujours mon ami, n'en déplaise aux gougnafiers de la trempe de ton père.

Actualités

Election du Président de la République

4 milliards additionnels pour le scrutin de 2010

L'information est contenue dans la loi de finances rectificative gestion 2009 adoptée le 30 juin 2009 par le parlement. Le montant s'inscrit dans les dépenses pour faire face aux préparations des élections présidentielles de 2010. Lors de l'étude de la loi de finances initiale, 3 milliards étaient prévus pour la même cause. A en croire le commissaire du gouvernement, l'addition de 4 milliards permettra de boucler les dépenses relatives aux élections prises en compte dans le budget 2009 et dans le présent collectif budgétaire. Et le complément éventuel sera pris en charge sur le budget 2010, répond-il à la question de savoir si l'opération suffira pour boucler totalement lesdites élections.

Actuellement, le Togo est rentré de pleins pieds dans la préparation de cette échéance électorale que tous veulent transparente et équitable. En début de semaine, des modifications sont apportées au code électoral par l'Assemblée nationale pour installer une nouvelle Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

D'autres discussions sont en cours au sein du Cadre permanent de dialogue et de concertation (C PDC) pour aboutir aux conditions d'éligibilité du président de la République. L'élection devra théoriquement se tenir entre mi-février et mi-mars, selon le calcul fait par le juge constitutionnel.

Commerce des produits pétroliers

Les prix augmentent à nouveau au Togo

Depuis ce 2 juillet, le Togo a revu à la hausse les prix des produits pétroliers à la pompe. Ainsi, le Super se vend à 505 FCfa, le Mélange à 555 FCfa et le Gasoil à 500 FCfa, contre respectivement, jusqu'ici, 445 FCfa, 490 FCfa et 440 FCfa. Le pétrole lampant, jusque-là bloqué à 370 F passe à 390 F. Le prix de la bouteille de 12,5 kg du gaz domestique reste inchangé, soit 3.500 F. Les augmentations sont de l'ordre de 13% et 5%. Ces prix sont toujours soutenus par le gouvernement, avance le ministre Guy Lorenzo du Commerce. Car, en réalité, il devait y avoir une augmentation de l'ordre de 81% sur le Super et 22% sur les autres produits. Visiblement, tout est guidé par le prix du pétrole sur le marché international. Et le gouvernement veut vite croire que tout ceci n'entame pas les prix des transports et des denrées alimentaires. La dernière revalorisation au Togo remonte au 19 mars dernier.

Dans la tourmente de ses difficultés

Appel à un appui financier à la Limusco

C'est ce que recommande aujourd'hui le ministre des enseignements primaire, secondaire et de l'alphabétisation, Sambiani S. Lare, dans sa communication au conseil des ministres du 29 juin 2009, qui en appelle à des «décisions courageuses». Pour sauver de la ruine un outil d'appui au système éducatif, surtout dans les zones rurales et décharger la Librairie des mutuelles scolaires (Limusco) du lourd fardeau de ses dettes et recommencer à approvisionner ses dépôts. Un tour dans les magasins de celle-ci fait constater qu'ils sont fortement dégarnis, au point que le secteur de vente des fournitures scolaires est abandonné à l'informel avec les commerçants à la criée et aux librairies dites par terre. Ainsi, selon l'Exécutif, il faudra à court terme une dotation budgétaire chaque année pour compenser le prix social et la prise en charge de certains frais fixes, la mise en place d'une comptabilité appropriée, la définition d'une politique rationnelle de gestion des ressources humaines (renforcement des capacités des agents, redéploiement vers d'autres services et mise à disposition de cadres qualifiés, émargeant sur le budget général de l'Etat) et l'amélioration de la gestion et le renforcement du contrôle des dépôts.

Car l'autre épine a été aussi la gestion hasardeuse d'une entreprise de service public. A moyen terme, il faudra viser la révision des textes régissant la Limusco, la mise en place effective des organes d'administration et de gestion, notamment le conseil d'administration et le commissariat aux comptes, l'harmonisation des statuts sociaux de la Limusco aux exigences de l'OHADA et l'actualisation des manuels de procédure administrative et de contrôle interne.

Jusqu'ici, la Limusco a collecté d'énormes difficultés : l'augmentation de la charge salariale due au recrutement direct de nouveaux agents pour satisfaire les besoins inhérents à son exploitation suite au gel des recrutements à la fonction publique en 1983, la perte de bénéfice de la garantie financière accordée aux importateurs par la fin de la police d'assurance (d'où la modicité des commandes qui ne satisfont plus les clients, l'incapacité de s'approvisionner en manuels didactiques agréés par le gouvernement tels que le calcul quotidien, l'art de conjuguer, le dictionnaire universel), la diminution sensible du chiffre d'affaires annuel ne permettant plus de couvrir les charges fixes, passant de 133.974.845 F en 2007 à 115.000.000 aujourd'hui, contre plus d'un milliard entre 1992 et 1997. Plus est, un cumul de 18 mois de salaires impayés (de février 2005 à avril 2009) qui a poussé le personnel abandonné, le 23 février 2009, à crier son ras-le-bol. Avec son origine en 1999, l'actuelle dette de la Limusco est évaluée à 564.837.000 francs Cfa, à raison de 114.173.164 F dus aux fournisseurs étrangers, 122.769.706 F aux fournisseurs locaux, 102.025.930 F de salaires impayés et 225.868.200 F au titre des autres dettes (emprunt, CNSS, TCS, IRPP, CHU).

En plus de la concurrence imposante du secteur informel qui introduit au Togo les mêmes articles et les vend à prix inférieurs.

Créée le 28 mai 1974, la Limusco est un établissement public à vocation sociale doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière. Elle disposait de trois magasins centraux au niveau de la direction générale à partir desquels elle approvisionne 79 dépôts de vente répartis sur le territoire. Le nombre de dépôts qui était de 22 en 1975 est passé à 97 en 1997. D'où la politique de recrutement direct qui a porté à ce jour l'effectif du personnel à 181 agents dont 55 gardiens de nuit. Face au fléchissement, un audit a été commandité et réalisé en août 2008 par le cabinet in Trans Conseils & Services.

Face au déficit en eau potable de Lomé

Le projet Eau Sogakopé-Lomé est relancé

La capitale togolaise connaît de sérieuses difficultés – connues par tous – pour satisfaire les besoins en eau potable de sa population, qui tourne autour de 2 millions d'habitants avec une demande de plus en plus croissante. De source bien informée, les prévisions dans ce sens sont estimées à 24 millions de m3 en 2010, et à 48 millions de m3 en 2020 pour Lomé et ses environs. Ce qui laisse entrevoir un déficit respectivement de 2,2 millions et 22 millions de m3. Du fait de l'absence de grands fleuves, la ville est toujours alimentée par des forages depuis la colonisation. Même à ce niveau, le potentiel de ressources disponible actuellement ne permet pas de faire face à la demande et aux besoins de Lomé. D'où l'idée récente de dépoussiérer un vieux projet d'importation d'eau potable à partir de la ville ghanéenne de Sogakopé, attenante au fleuve Volta.

Tout compte fait, pour sauver Lomé, il faudrait se tourner finalement vers ce projet transfrontalier qui demeure la meilleure des opportunités. Il aura besoin de moins d'une centaine de km de canalisation, éventuellement de Sogakopé à la préfecture de l'Avé, indique-t-on à la société publique la Togolaise des Eaux (TdE). L'eau traitée à partir du fleuve Volta sera acheminée sur l'agglomération de Lomé.

Le projet Eau Sogakopé-Lomé est en fait un vieux projet nourri par le Ghana depuis les années 70-80, expliquait mercredi à L'Union Yawo Elihoho Evenya, directeur général de la TdE. Il devait, au départ, alimenter 26 petites agglomérations de la Volta Region jusqu'à Aflao, dans le Ghana. «Mais le projet ne serait pas viable si on n'alimentait que de petites villes. Ils ont donc pensé à Lomé, une grande agglomération et qui a des problèmes de déficit d'eau», a indiqué M. Evenya. Mais à quel coût ? A quel prix ? C'est là le hic, d'après la direction de la TdE. Une étude de faisabilité confiée en 2001 par la Ghana à la société américaine Lemna International fixait un prix pas assez intéressant pour le Togo. Du coût, personne n'a plus pensé à ce projet.

Mais, jusqu'à l'année dernière, les discussions n'étaient pas pour autant interrompues entre le cabinet d'étude et la TdE. Jusqu'à ce que la Banque africaine de développement (BAD) – qui priorise ces temps derniers les projets transfrontaliers – ne s'intéresse au dossier. «Il nous a été demandé de nous concerter pour explorer d'autres possibilités, c'est ce que nous sommes en train de faire», précise Yawo Evenya. Tout en rappelant que les discussions se poursuivent pour l'instant de manière informelle. La TdE évite encore d'engager le gouvernement sur un dossier dont elle-même ne maîtrise pas la viabilité, celle de trouver le financement optimal pour que l'eau à importer du Ghana soit la moins coûteuse possible pour les populations togolaises.

La TdE et la Ghana Water Company Ltd (GWCL) se sont donc rencontrées du 2 au 4 avril de cette année à Lomé et à Nangbéto, au Togo, pour relancer le projet Eau Sogakopé-Lomé. Elles se sont encore retrouvées les 18 et 19 juin à Sogakopé, dans le Ghana, avec l'accord des autorités de chaque pays. Les deux rencontres ont permis d'harmoniser les points de vue sur le projet, de définir les responsabilités de chaque partie… d'examiner et de signer un Mémorandum d'Entente (MOU) qui récapitule les points d'accord. Reste aux techniciens des deux sociétés de procéder au montage du projet, dans le but, bien entendu, d'offrir aux autorités des deux pays la possibilité d'opérer le meilleur choix.

Un consortium regroupant des investisseurs et des institutions internationales devrait financer l'opération en totalité. Et les premières livraisons d'eau au Togo devraient débuter en 2012, indique-t-on par ailleurs d'autres sources.

Pour des raisons sociales

Les députés approuvent l'augmentation des dépenses

Comme nous l'annoncions il y a deux semaines, les élus du peuple ont procédé, mardi, à l'examen et à l'adoption d'une rectification de la loi de finances de l'exercice ne cours. Dans la justification de sa demande de modification, le gouvernement a évoqué, entre autres, l'urgence de travaux d'infrastructures routières et la satisfaction de besoins sociaux. Aidé en cela par des évolutions favorables du recouvrement des recettes.

Ainsi, les prévisions du collectif budgétaire pour la gestion en cours d'exécution sont arrêtées en ressources à 386,91 milliards de francs Cfa et en dépenses à 420,09 milliards de francs, exigeant un besoin de financement de 33,17 milliards de francs Cfa à rechercher auprès des partenaires en développement et des économies sur les dépenses. Les prévisions étaient respectivement de 308,67 milliards de francs et 350,15 milliards de francs dans la loi de finances initiale, soit une déficit de 41,47 milliards de francs.

Les ressources internes se chiffrent désormais à 233,53 milliards de francs (+21,4%) Cette progression, explique le gouvernement, se justifie par le renouvellement des licences de téléphone mobile de Togo Télécom et de MOOV, et le versement de dividendes (5 milliards) et d'impôt (5 milliards) de la Nouvelle société des phosphates du Togo (SNPT). Les ressources extérieures sont évaluées à 103,38 milliards de francs, en hausse de 37,8%. Cet accroissement est essentiellement dû aux appuis budgétaires et aux dons des partenaires en développement, dit-on.

Au titre du collectif budgétaire, les dépenses primaires ont connu une hausse de 8,6%, passant à 214,56 milliards de francs.

L'augmentation s'explique entre autres par la volonté du gouvernement de prendre en compte les charges relatives aux réformes des secteurs porteurs de croissance, et de faire face aux préparations des élections présidentielles de 2010 (7 milliards Cfa). Les dépenses en capital s'élèvent à 145,89 milliards (+45,39%), en raison de la réalisation des projets contenus dans le Programme d'urgence.

L'amortissement de la dette de l'Etat s'élève à 47,26 milliards de francs, en hausse de 17,4%, due à l'effort des autorités d'éponger davantage leur dette intérieure.

Suite à la privatisation de la Caisse d'épargne du Togo

La Banque populaire en tête par clients

Dans l'Union monétaire ouest africaine (UMOA), le Togo, d'après les officiels, paraît le premier modèle de réussite de restructuration de sa Caisse d'épargne. Il a fallu une longue et difficile administration provisoire qui aura duré plus de 8 ans. Il n'y a que la Caisse d'épargne du Mali qui aussi citée pour une telle performance. Au 31 décembre 2007, la Banque populaire pour l'épargne et le crédit occupait le 6è rang par la taille du bilan sur les 11 banques que compte désormais la place du Togo. Et la 1ère place par le nombre de clients et l'importance de son réseau, d'après le ministère de l'Economie et des finances.

La Banque populaire, qui a effectivement démarré le 1er janvier 2008, est issue de la restructuration et de la privatisation de la Caisse d'épargne du Togo (CET) dont elle repris les éléments d'actif et de passif. Son actionnariat été partiellement constitué à l'issue d'une offre publique de vente d'actions initiée en 2006, sous le visa du Conseil régional de l'épargne publique et des marchés financiers de l'UEMOA en novembre 2005. Cette opération a permis de constituer par souscription en numéraire un capital de 1 milliard 789 millions 610 mille francs Cfa, soit 59,65% du capital social de la Banque populaire. Ces souscriptions en numéraire ont été complétées par l'apport en nature de l'Etat pour un montant de 1 milliard 210 millions 390 mille francs Cfa, soit 40,35%, pour fixer le capital social de la banque à 3 milliards de francs. En rémunération de cet apport, il a été attribué à l'Etat togolais 121 039 actions de 10.000 francs chacune.

A ce jour, l'Etat togolais détient 32% du capital. Le reste est partage entre les personnes physiques (35,90%), les personnes morales nationales (22,17%), les personnes morales étrangères (07,50%) et les autres privés (02, 08%). Mais l'Etat togolais réserve sur sa participation un montant de 60 millions de francs, soit 2% du capital social, au personnel de la banque, dans le but de l'associer à la gestion de la nouvelle entité.

«L'objectif visé par l'Etat est de mettre en place une institution bancaire, au service de l'intérêt général, avec pour mission d'accroître l'accès aux services financiers du plus grand nombre à des coûts modérés», d'après le ministre Adji Otèth Ayassor de l'Economie, mais aussi de combler le déficit du financement de l'habitat. Des dispositions sont annoncées à cet effet pour en faire une banque spécialisée dans le financement de l'habitat au Togo ; et pour y domicilier le Fonds spéciale pour le développement de l'habitat créé le 8 novembre dernier.

Après un cadre juridique complexe et confus, la Caisse d'épargne du Togo a été placée le 22 novembre 1999 sous administration provisoire, initialement pour une période de 10 ans, vu la situation dégradée de l'établissement et aux lenteurs enregistrées dans le processus de restructuration. Créée en juin 1960, elle a fonctionné entièrement sous la garantie de l'Etat qui l'a dotée d'un fonds de réserve et de garantie d'un montant de 120 millions de francs Cfa. Avec pour objet de recevoir et de faire fructifier les sommes qui lui sont confiées. A l'origine, cet établissement public était géré par l'Administration postale. Sans l'agrément formel des autorités monétaires, la CET s'est engagée – par une ordonnance de janvier 1980 – à effectuer des opérations par essence bancaire avec sa clientèle, après avis de la BCEAO.

Zone Franche togolaise

Wabco Cotia développe une importante production d'engrais

Société anonyme unipersonnelle avec pour actionnaire majoritaire Fresh Logistics, une unité basée en Angleterre, la société WABCO COTIA s'est implantée depuis mi-2007 dans la zone franche togolaise pour la fourniture des engrais et des phytosanitaires. Sur la base essentielle des appels d'offres nationaux et internationaux. Et, pour satisfaire les clients suivant leurs besoins, la direction brandit un véritable travail à la chaîne : de la production à la livraison, en passant par le mélange des produits tels l'urée, les sulfates, le chlorure de potassium, le NP ou le NK, le DAP ou le MAP, l'ensachage des produits finis, le transport par camions ou par affrètement des navires à partir du Port autonome de Lomé. «Ce sont des matériels propres installés au Port de Lomé qui sont ainsi mis à contribution, pour assurer le transport des composants de l'engrais du Port vers nos magasins et lancer le processus de composition», précise à L'Union le Directeur général, Abdoulaye Kone. Un mélange à l'usine dans des proportions bien déterminées selon les besoins du sol bénéficiaire.

Dans la pratique, les prestations de WABCO COTIA se fondent sur les exigences des appels d'offres. Comme pour dire que la société conclut prioritairement ses accords avec les sociétés d'Etat. Exemple de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT, ex-Sotoco), de la Centrale d'achat des intrants du Bénin, de Sofitex du Burkina Faso, du CMDT au Mali... Sans oublier le Sénégal, la Guinée et le Niger qui sont des marchés en attente d'être conquis. Les clients privés, eux, se résument aux commerçants distributeurs des engrais. «L'ambition est de prendre Lomé pour base et desservir les autres pays», confie M. Kone. Avant d'ajouter que «l'avantage de choisir Lomé est qu'on peut y partir pour rejoindre rapidement quatre autres pays, le Bénin, le Ghana, le Burkina et le Niger. Et surtout le Port en eau profonde de la capitale togolaise qui nous permet d'affréter de gros navires, sans difficultés».

La livraison, elle, dépend des moyens de transport utilisés. Et il peut être satisfait une commande de 10.000 tonnes d'engrais en deux semaines, reconnaît-on. Si d'aventure d'autres imprévus ne viennent s'ajouter : un chauffeur qui s'absente sans le signaler, un camion qui fait défaut à la dernière minute, etc. Les petits vols de sacs d'engrais sont gérés par la production pour ne pas pénaliser le client, garantit le Directeur général. En deux ans d'activités, entre 2007 et 2009, la société assure avoir produit autour de 100.000 tonnes. Soit un chiffre d'affaires de 20 milliards de francs Cfa.

Vers une embellie sociale

Maillon de la zone franche où il est souvent décrié les conditions de travail à la limite dégradantes, la société WABCO COTIA revendique un bien-être sur son site. Avec des exemples concrets : près de 300 ouvriers sont requis, y compris les permanents et les temporaires ; un autre lot de près du millier constitue le personnel d'appoint pour les différentes tâches ponctuelles et saisonnières du processus de production (déchargement, pointage, magasinier, etc). Une assurance risque couvre les accidents de travail. L'infirmerie implantée sur le site de la société permet d'assurer la prise en charge en cas de maladie, en termes de premiers soins avant une éventuelle évacuation dans une clinique identifiée.

Et, pour tout prévenir, un médecin du travail assure des séances de sensibilisation programmées à l'endroit d'un personnel obligé de côtoyer au quotidien des produits chimiques voire toxiques à la santé humaine. Des équipements de protection sont aussi distribués aux agents, même si certains n'aiment pas trop s'en munir. En toute ignorance. Plus est, une ration alimentaire d'un repas par jour est garantie, du sandwich souvent.

Enfin, la pomme de discorde : les salaires varient de 60.000 à 100.000 francs pour le personnel non administratif, soit une masse salariale annuelle de 240 millions à 250 millions de francs Cfa. Ce qui n'empêche pas de rencontrer à l'usine des employés qui veulent vite voir une amélioration des conditions de travail et des traitements salariaux. Mieux, ils interpellent l'administrateur général Philip Nakad, pour plus d'écoute.

La gestion des difficultés

M. Abdoulaye Kone ne veut entrevoir aucune difficulté majeure. Surtout que la Société d'administration de la zone franche togolaise (SAZOF) n'en cause pas, que les services des douanes togolaises se montrent coopératifs et que l'administration fiscale comprend aisément l'adaptation de WABCO COTIA aux modifications de la loi fiscale en assurant les acomptes. «Nous avons en plus un transitaire qui sait que, notre premier partenaire étant la douane, il faut se presser dans les formalités pour assurer un service qui n'occupe qu'une partie de l'année», ajoute M. Kone.

Au finish, le seul souci réside dans l'encadrement des jeunes qui constituent le personnel d'appoint, souvent en panne de qualification professionnelle. Il faut aussi gérer les cas d'absence non signalés et vite réagir en lançant d'autres avis.

En attendant, WABCO COTIA compte sur des banques de la place telles Ecobank, BSIC, Banque Atlantique, BTCI, Financial Bank pour satisfaire les commandes, développer ses capacités d'importation et de fabrication d'engrais ainsi que ses activités d'ensachage, de manutention portuaire et de stockage. Depuis 2007, elle a investi plus de 3 milliards de francs Cfa pour déployer tous les moyens techniques, humains et d'exigence qualités nécessaires à un partenariat profitable à tous. Les engrais vont du simple au composé : Urée 46%N, SMOP, SSP, MAP Kieserite, NPK céréales, NPK coton, NPK vivrier, engrais solubles et organiques, etc.

Elle dispose, en plus, d'une station fixe et quatre stations mobiles d'ensachage avec remplissage automatique de sacs de 50 kg, de trémies portuaires de 12 à 20 m3 équipées d'émotteurs performants et de sauterelles télescopiques de 18 mètres, de pelle mécanique télescopique. WABCO COTIA peut mobiliser jusqu'à 100.000 tonnes de capacité de stockage. Et fait l'assistance technique et la formation. Au Togo, c'est le ministère de l'Agriculture qui reste le partenaire de confiance.

© L'Union du 3 juillet 2009

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