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Transparence dans l'attribution des marchés publics

Dans son édition parue vendredi, l'hebdomadaire L'Union dénonce le « système perméable voire corruptible de passation des marchés publics » au Togo. Heureusement, souligne le journal, un nouvelle réglementation est attendue pour la fin de cette année. Autre problème en passe d'être résolu, les audits biaisés dans les entreprises publiques. Désormais, experts-comptables et commissaires aux comptes seront sélectionnés sur appel d'offres pour des missions ponctuelles. Enfin, explique l'hebdo, la passation des marchés publics ne se fera plus de gré à gré comme c'était le cas jusqu'à présent.

Par ailleurs, le journal indique que l'attribution du marché pour la réhabilitation du boulevard de l'Oti à Lomé se fera fin novembre. Voici une sélection d'articles publiés par L'Union

Réformes économiques et bonne gouvernance

Le système poreux des marchés publics

Mieux vaut tard que jamais. Etabli par les experts de la Banque mondiale (BM) et de la Banque africaine de développement (BAD) depuis octobre 2003, le rapport analytique sur la passation des marchés (CPAR) est finalement accepté par le gouvernement togolais en 2008. Ce qui ouvre la voie à l'assistance étrangère pour passer au crible le système perméable voire corruptible de passation des marchés publics, dans l'optique de réduire les innombrables faiblesses recensées et de court-circuiter les réseaux mafieux. Avec pour point de chute un nouveau code attendu pour fin décembre 2008. Le soir de son premier conseil des ministres, le Premier ministre Gilbert Houngbo en évoquait le souhait.

Regard critique sur le circuit actuel

Institué par l'ordonnance n°93-006 du 4 août 1993, le code des marchés publics pose en 210 articles les règles applicables en la matière. Il est complété par le décret 94-039/PR relatif aux seuils, le décret 97-003/PR définissant la dérogation sur les travaux du Fonds d'entretien routier (FER) et l'exemption des entreprises publiques. Et c'est ici la première incompréhension : il reste illogique que des entreprises publiques gèrent nécessairement des fonds publics tout en échappant à un contrôle lors des passations des marchés. Les abus et falsifications dénoncées ici et là y trouvent malheureusement leur source.

De façon pratique, les marchés publics mettent en jeu l'Autorité contractante, la Commission nationale des marchés et le Comité d'étude et de contrôle des projets de marchés. L'Autorité doit entre autres identifier les besoins, lancer les appels d'offres et gérer les marchés par le suivi de l'exécution et l'organisation de la réception. En principe, chaque ministère en tant qu'autorité contractante devrait disposer en son sein d'une Cellule de rédaction des projets de marchés (CRPM) pour assurer le contrôle a priori indispensable dans la chaîne des marchés publics. Ce qui n'est pas le cas, malgré l'effet combiné des articles 93 et 168 du code de 1993. «Les cahiers des clauses administratives et techniques particulières sont rédigées par une cellule de rédaction des projets de marchés à créer par arrêté dans chaque ministère» (art.93), «Les marchés sont soumis, en dehors des contrôles institués par les textes généraux en matière de dépenses de l'Etat, à des contrôles préalables, au niveau de chaque ministère par la cellule visée à l'article 93» (art.168). Conséquence : on ne sait toujours pas ceux qui rédigent les projets des ministères. Ajouté à un manque de dossier d'appel type, on peut comprendre que tout soit biaisé pour favoriser un ami soumissionnaire, si ce n'est soi-même par prête-nom.

La CRPM s'occupe des dossiers d'appel d'offres (instructions aux soumissionnaires, cahiers de charges, spécifications techniques, modèles de contrat), des rapports d'évaluation des offres soumises et des projets de marchés. Plus est, les projets de marchés et avenants préparés par l'Autorité devraient préalablement être examinés par la CRPM du ministère.

La Commission nationale des marchés (CNM) définie par les articles 3, 4, 5, 6 et 7 du code examine les rapports d'évaluation et les propositions d'attribution des marchés, les dossiers d'appel d'offres, formule des recommandations sur les modifications à la réglementation, etc. Elle statue sur les demandes d'exonération de pénalités. Elle est tenue de proposer toute sanction appropriée, lorsque l'examen d'un projet révèle une faute grave, précise l'article 5 alinéa 2. On peut y voir que l'ineffectivité de cette disposition doit rejaillir sur tout le processus. C'est là tout le problème des marchés publics au Togo : pourquoi des sociétés reconnues comme mauvais exécutants sont encore les premiers à gagner les prochains marchés ? Les peines prévues au code des marchés sont-elles trop lourdes à appliquer ? Pis est, le code est toujours muet sur le mécanisme de gestion des marchés, après la signature du contrat par le soumissionnaire gagnant.

Pour sa part, le Comité d'études et de contrôle des projets de marchés doit connaître des projets attribués par la Commission nationale des marchés et des projets d'avenants aux marchés.

Techniquement, la CNM assure un rôle a priori, du début du circuit jusqu'à la notification du marché au gagnant, et le Comité de contrôle intervient en ce moment pour examiner la conformité des clauses du contrat avec ce qui est défini au départ.

Il faut préciser que seule l'étape de l'évaluation dans les passations des marchés est confidentielle ; tout le reste est obligatoirement public. En clair, les soumissionnaires et le contribuable doivent avoir l'information, sous peine de recours par ceux qui sont rejetés après l'évaluation des offres. Le but est de revendiquer son droit et de se corriger.

Fini les audits biaisés dans les entreprises publiques

Deux arrêtés pris courant 2008 par le ministre de l'Economie et des Finances, Adji Ayassor, visent à mettre fin aux combines entre les auditeurs et les conseils d'administration dans les entreprises publiques. Jusque-là inconnue du grand public, cette réforme dans la gestion des deniers publics a été dévoilée le 31 octobre 2008 par le secrétaire du Comité permanent de suivi de la politique des réformes, Aharh Mongo, lors d'un atelier organisé par la Banque mondiale sur la passation des marchés. Depuis le 6 juin 2008, il n'y a plus d'experts comptables qui travailleront à vie dans les entreprises publiques ; ils sont désormais sélectionnés sur appel d'offres et agréés auprès dudit ministère, après annulation des anciens contrats. C'est l'Etat qui devra procéder à leur affectation. L'autre trouvaille sera de ne pas coller un cabinet d'expertise à une société sur une longue période. Par le passé, des experts comptables se sont spécialisés dans la production de faux rapports d'audits pour couvrir les directions défaillantes. Conséquence : des fonds de l'Etat sont détournés ou utilisés comme fonds propres en toute impunité.

L'article 6 de l'arrêté n°006/MEF/DE portant institution, attribution et fonctionnement d'une commission d'agrément des auditeurs et commissaires aux comptes, dispose : «La durée du mandat d'un commissaire aux comptes pour une même Entreprise publique, un Fonds ou un Organisme bénéficiant des subventions de l'Etat est de 3 ans renouvelable une fois et entre en vigueur 6 mois après la signature du présent arrêté».

Par arrêté n°007/MEF/DE du 28 janvier 2008, il est institué une commission d'audit des comptes des entreprises publiques, des fonds de l'Etat, des organismes autonomes bénéficiant des subventions de l'Etat et tous projets financés par les Organismes Internationaux dont la gestion incombe à l'Etat quelle que soit la structure d'exécution. Elle a pour mission de procéder à la nomination ou désignation des auditeurs ou commissaires aux comptes suite à une consultation à partir de la liste des experts comptables de nationalité togolaise, agrées par la Commission d'Agrément conformément à la procédure d'appel d'offre en vigueur en matière de passation des marchés publics, tenir à jour la liste des experts comptables agrées et leur plan de charges, examiner les rapports des auditeurs ou commissaires aux comptes des organismes ou entreprises, présenter un rapport de suivi des entreprises ou organismes concernés au ministre chargé des Finances.

Selon l'article 9, les états financiers arrêtés par les Directions Générales et examinés par les Conseils d'Administration des établissements et organismes ainsi que les rapports de gestion de ces organismes sont mis à la disposition des auditeurs désignés trois mois après la fin de l'exercice. Les auditeurs ou commissaires aux comptes s'assurent que les bilans et comptes de résultat ainsi que les documents qui leur sont annexés sont réguliers et sincères.

En cas d'observation de fautes graves ou de rapports de complaisance pour couvrir la mauvaise gestion des dirigeants, l'auditeur ou commissaire aux comptes court des sanctions allant de l'avertissement à la radiation de la liste des Experts Comptables agrées par le Ministre chargé des Finances. Tout part des exercices clos au 31 décembre 2008.

Recours excessif au gré à gré

C'est l'autre gangrène dans le monde des passations de marchés publics au Togo. Et l'une des actions attendues du gouvernement est de réduire le seuil d'application des méthodes non compétitives comme les marchés négociés et les consultations restreintes. Selon un tableau officiel, 35 contrats sont au programme de 2008, allant de fourniture de produits aux services de consultation en passant par les travaux de construction, de réhabilitation et de création d'ouvrages. Remarque : 12 gré à gré, tous déjà signés ; 15 consultations restreintes et 5 appels d'offres dont la quasi-totalité est en cours de signature.

Voilà qui indexe tout ce qui se trame souvent en coulisse. La concurrence étant mise à rude épreuve ou simplement supprimée. Même si les règles sont clairement définies. Un marché inférieur à quinze millions de francs CFA ouvre la possibilité d'un gré à gré et d'une consultation restreinte sommaire. Entre quinze et cinquante millions, l'on a recours à une consultation restreinte de cinq entreprises. Et pour plus de cinquante millions, l'appel d'offre doit être ouvert.

Mais, dans la pratique, l'on a souvent recours à des fractionnements du marché pour lequel l'appel doit être ouvert, ouvrant la voie à la fraude. Le cas du Togo n'est pas isolé. Les marchés de cent millions sont ainsi morcelés. Le hic, c'est qu'on néglige les étapes d'un vrai appel d'offres et le temps imparti pour solliciter un gré à gré.

Selon la loi, il existe trois méthodes pour passer les marchés publics, soit par adjudication, soit sur appel d'offres, soit sous forme de marchés négociés. Les marchés par adjudication comportent obligatoirement la publicité de l'ouverture des soumissions et de l'attribution provisoire du marché, l'attribution du marché, s'il a été reçu au moins une soumission répondant aux conditions de l'adjudication et l'attribution du marché au soumissionnaire le moins-disant dont l'offre financière n'est pas supérieure au coût estimatif. L'adjudication est «ouverte» lorsque tout candidat peut déposer une soumission.

La Commission nationale des marchés élimine, par décision prise avant l'ouverture des soumissions, les candidats qui n'ont pas qualité pour soumissionner ou dont les capacités paraissent insuffisantes. Elle est «restreinte» lorsque seuls admis à remettre des soumissions les candidats agréés par la personne responsable du marché avant la séance d'adjudication. L'adjudication restreinte est précédée d'un appel public de candidatures. Cette méthode n'est pas admise par la Banque mondiale, ni par l'UEMOA.

L'appel d'offre peut être ouvert ou restreint. Il a sa démarche : élaboration d'un dossier d'appel d'offres, publication d'un avis d'appel d'offres, réception et ouverture des offres par la CNM, évaluation des offres et proposition d'attribution au candidat ayant présenté l'offre la plus intéressante. Toutefois, selon l'article 75 du code, la personne responsable du marché peut décider que d'autres considérations entrent en ligne de compte ; dans ce cas, elles doivent avoir été spécifiées dans l'avis d'appel d'offres. «Sont prohibées les considérations qui ne seraient pas justifiées par l'objet du marché ou ses conditions d'exécution».

Un marché est dit négocié lorsque la personne responsable engage, sans formalité, les discussions qui lui paraissent utiles et attribue, ensuite, librement le marché au candidat qu'elle a retenu. Contrairement à la pratique, l'on est tenu de faire connaître son intention de passer un marché négocié par la publication d'un avis d'information, à l'exception des cas soumis aux besoins de la défense et du secret d'Etat, des cas d'urgence dus à un entrepreneur ou fournisseur défaillant et à des circonstances imprévisibles.

Réhabilitation du Boulevard de l'OTI

Le marché sera attribué fin novembre

Lancé le 26 juin dernier avec la Banque mondiale, le projet de réhabilitation du boulevard de l'OTI, à Bè-Kpota (Lomé) prend corps. Ce volet fait partie du Projet de réhabilitation et d'entretien des infrastructures de Lomé (PREIL). Aux dernières nouvelles, l'ouverture des offres introduites par des sociétés soumissionnaires devra avoir lieu ce week-end. Et le marché pourra être attribué fin novembre ou début décembre.

Pour l'heure, les préliminaires sont en train d'être exécutés. Il s'agit de récupérer un espace d'environ 11 mètres du côté nord du boulevard actuel afin de le transformer, à l'exécution du projet, en deux voies dans les deux sens. Espace à récupérer au détriment des boutiques et autres échoppes installées côté nord, ainsi que de la clôture de l'aéroport qui longe l'ancienne voie. Sur les lieux, il est constaté que la Société aéroportuaire de Lomé-Tokoin (SALT) s'est exécutée. Dans les règles. Et a érigé un nouveau mur intérieur, cédant ainsi sa part des 11 mètres d'envergure. Quant aux commerces, ils devront être indemnisés, à plus de 20 millions de francs Cfa, après avis des intéressés et du Comité de développement du quartier (CDQ).

la réhabilitation du Boulevard de l'Oti, pour faciliter la circulation aux populations Financée à hauteur de 1 million de dollars US (un peu plus de 400 millions de francs Cfa), la réhabilitation du Boulevard de l'OTI vise à faciliter la circulation aux populations vivant dans les quartiers Bè-Kpota, Akodessewa et Adakpamé. Il permet également un accès plus rapide au Port autonome de Lomé à partir des quartiers nord de la capitale.

La Maîtrise d'Ouvrage Délégué est confiée à l'Agence d'exécution des travaux urbains (AGETUR-Togo), à qui le gouvernement devra rétrocéder les fonds du projet. AGETUR est également responsable du suivi et de l'évaluation des résultats.

Le Document Intérimaire de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DISRP), adopté par le gouvernement togolais en mars 2008, a relevé l'état défectueux des routes au Togo et la nécessité de les réhabiliter. Le projet PREIL s'inscrit dans ce cadre.

Il faut rappeler que la levée de la suspension des décaissements de la Banque mondiale pour le Togo qui est intervenue le 30 mai 2008 a été accompagnée par l'approbation par le Conseil d'administration de l'institution d'une Note de Stratégie Intérimaire (NSI) qui a prévu un certain nombre de projets pour le Togo d'ici à juin 2010.

Trafic de drogue dure

Des Colombiens tâtent le  pouls aux autorités

De plus en plus coincés, et étroitement surveillés ailleurs, les narcotrafiquants sud-américains essayent de se rabattre sur la sous région. Y compris le Togo, jadis épargné par rapport au Ghana, ou la Guinée-Bissau. Il faut dire que expédier « la marchandise » sur les Etats-Unis et sur l'Europe n'est plus aisé, les réseaux traditionnels ayant été maîtrisés par les polices.

Mardi, la télévision publique a montré une horde de trafiquants de drogue, pour la plupart des Sud-américains, interpellés alors qu'ils tentaient de faire du Togo une base de redistribution de cocaïne à destination de l'Europe. Il s'agit de 6 Colombiens, un Costaricain, un Mexicain, un Sud-africain et un Ghanéen, avec la complicité de Togolais, adeptes du gain facile. L'information de leur interpellation était tombée depuis septembre dernier, mais le procureur de la République, Robert Bakaï, l'avait tenue secrète, interdit à l'officier en charge du dossier de ne rien révéler, voulant cerner toutes les implications de ce nouveau réseau à Lomé.

L'enquête, menée minutieusement, a permis à l'Office central de répression des trafics illicites de drogues de découvrir que le réseau avait pour objectif de faire du Togo leur base de distribution. Et attendait, dans la foulée, un débarquement à l'aéroport de Niamtougou, au nord, pour être acheminé sur l'Europe. Dans le même temps, on annonce l'interpellation d'un Togolais en possession de 274 kg de cocaïne.

Saisie record de cocaïne en 2004

Le Togo a souvent été cité ces dernières années dans des rapports comme plaque tournante du trafic de drogue, de plus en plus de cocaïne. Dans ses efforts d'enrayer le fléau, la surveillance des côtes et des frontières terrestres et aériennes s'est renforcée. Rien qu'en 2004, près de 500 kg de cocaïne ont été saisis, dont 412 kg retrouvés sur un navire battant pavillon togolais.

Le 6 juillet 2004, la marine française arraisonnait le Pitéa, un remorqueur battant pavillon togolais, au large des côtes sénégalaises avec plusieurs tonnes de cocaïne à bord. La cargaison ramenée trois jours plus tard au port de Lomé, et évaluée à plusieurs milliards de francs Cfa, provenait du Venezuela en destination de l'Espagne. Les autorités espagnoles avaient au départ indiqué une quantité de 2,8 tonnes de cocaïne. Ce qui avait fait dire au ministre de l'Intérieur d'alors, François Boko, qu'il est fort probable qu'une partie de la cargaison ait été jetée dans la mer au moment de l'arraisonnement du navire.

Aujourd'hui, le Plan d'action de Praia, pris la semaine dernière, recommande la coopération entre les nations. Cela avait marché en mars 2004 entre le Togo et le Ghana, qui avait permis de saisir, le 2 et le 14, 41,2 kg et 33,3 kg de cocaïne en provenance du Ghana voisin. Les cargaisons, emballées dans des sachets en plastic, valaient 1,4 milliard de francs  Cfa et 990 millions de francs.

La présence de Sud-américains au Togo doit plutôt inciter davantage les autorités policières à ne pas lâcher prise. Il y a trop de véhicules 4X4 sur nos routes ces temps derniers dont on ignore par quels moyens ils sont si facilement acquis.

Exécution du budget général 2008

Un solde de 29 milliards au premier semestre

A la fin du mois de juin 2008, la situation des finances publiques présentait un solde positif de 29,3 milliards de francs Cfa. Rappelons que ce résultat a été examiné avec la mission du Fonds monétaire international lors d'une mission à Lomé du 26 août au 9 septembre. Ce qui dénote d'une certaine rigueur dans la gestion des finances publiques tel que prônée par le Fonds.

D'après des sources du ministère des Finances, un montant total de recettes de 109,6 milliards de francs a été réalisé au premier semestre, pour 209,8 milliards de francs prévus par le FMI au titre du programme FRPC pour l'année 2008, soit un taux de réalisation de 52,4% par rapport aux prévisions budgétaires. Quant aux dépenses courantes et prêts nets, ils se sont élevés à 90,5 milliards de francs Cfa pour 269,3 milliards de francs prévus par le FMI au titre de l'année 2008, soit 34,0% par rapport aux prévisions budgétaire, On y sent une réduction du train vie de l'Etat.

Les recettes du budget général comprennent les recettes fiscales budgétaires et les recettes non fiscales budgétaires. Elles s'élèvent à 100,3 milliards de francs pour une prévision budgétaire annuelle de 197,8 milliards de francs, soit un taux de réalisation de 50,7% et comprennent les impôts directs et indirects liquidés par l'administration des impôts, ainsi que des contributions indirectes liquidées par l'administration des douanes. A fin juin 2008, les recouvrements fiscaux de la Direction Générale des Impôts ont atteint 42,2 milliards de francs, représentant 48,9% des prévisions annuelles du FMI.

Ces montants ne prennent pas en compte les recouvrements sur exercices antérieurs exclus du champ d'analyse.

Les contributions indirectes liquidées par l'Administration des Douanes à fin juin 2008 se chiffrent à 58,2 milliards de francs et représentent 51,6% des prévisions annuelles au titre du programme FRPC.

Les recettes non fiscales budgétaires se composent des produits des participations financières (dividendes et autres), des recettes des services, des revenus du domaine et des produits des cessions d'actifs. A fin juin 2008, les recettes non fiscales budgétaires ont atteint 7,9 milliards de francs, soit 74,2% des prévisions du budget 2008.

Les dépenses se composent des dépenses courantes et prêts nets ainsi que des dépenses d'investissement. Les dépenses courantes et prêts nets du premier semestre 2008 se chiffrent à 83,4 milliards de francs pour 205,9 milliards de francs de prévision annuelle du programme du FMI, soit un taux de réalisation de 40,5 % par rapport au programme FRPC. Elles sont constituées essentiellement des dépenses courantes budgétaires, des dépenses courantes non budgétaires et des prêts nets.

Au premier semestre 2008, les dépenses ordonnancées au titre des investissements se chiffrent à 7,1 milliards de francs contre 63.4 milliards de francs de prévision annuelle du programme FMI, soit un taux de réalisation de 11,2%. Elles comprennent 1,5 milliard de francs au titre du financement externe (0,05 milliard de francs pour les emprunts liés aux projets et 1,4 milliard de francs pour les dons liés aux projets) pour une prévision budgétaire de 39,7 milliards de francs, soit un taux de réalisation de 3,7% et 5,6 milliards de francs de contribution domestique au titre du Budget d'Investissement et d'Equipement (BIE) contre une prévision de 23,9 milliards de francs, soit une réalisation de 23,6%.

Réaction analytique de Charles Debbasch, conseiller spécial du Président Faure Gnassingbé sur l'élection américaine

Ces dernières années, les Etats-Unis paraissaient quelque peu essoufflés sur la scène internationale. Dans tous les Etats, la fin d'une présidence est marquée par un certain immobilisme. Ce phénomène était accusé aux Etats-Unis par l'érosion de l'autorité de George Bush .A son engagement désastreux en Irak sur la foi de rapports mensongers s'était ajouté l'effondrement du système financier américain. Le mythe du rêve américain s'était quelque peu effrité et le modèle américain ne récoltait plus les espoirs.

On en venait presque à oublier que les Etats-Unis ont un des systèmes démocratiques les plus perfectionnés de la planète. Une très large participation populaire au pouvoir, un système fédéral qui laisse une très grande autonomie à la base, un président élu au suffrage populaire quasi-direct, deux chambres législatives puissantes et bien outillées et un pouvoir judiciaire très indépendant assurant strictement la protection des droits et des libertés. Il ne fallait pas pour autant négliger les tares de la démocratie américaine : la trop grande puissance de l'argent, le confinement relatif de la minorité noire, la puissance des lobbys.

La compétition électorale qui vient de se terminer par la victoire de Barack Obama illustre l'excellente campagne populaire qui a précédé l'épreuve électorale .Avant de convaincre l'Amérique toute entière, chaque candidat a du s'imposer dans son propre parti. Déjà à ce stade le parti démocrate a démontré son dynamisme puisque les deux principales figures qui s'affrontaient étaient une femme, Hillary Clinton, et un américain de race noire, Barack Obama. Ce qui constituait deux premières. Après avoir convaincu son parti, Barack Obama a dû séduire l'Amérique.

Il a su faire de ses apparentes faiblesses une force. Il n'était ni le représentant des grands trusts ni celui du capital. Il a préféré devenir le représentant des petites gens se disant avec juste raison que les petits ruisseaux forment les grandes rivières. Les dons individuels ont été en effet particulièrement importants dans le camp démocrate. Barack Obama a décidé, à la surprise générale, de se passer du financement public prévu par le système électoral américain et de faire appel aux dons individuels. Ainsi, le candidat démocrate a conquis plus de donateurs que son adversaire dans toutes les catégories sociales, les petits donateurs (moins de 200 dollars) représentent 48% des dons reçus, contre 34% pour McCaïn. Grâce à une large participation populaire qui augurait déjà de son succès, Obama a ainsi bénéficié d'un budget record : 593 millions, contre 216 pour McCaïn. La publicité politique lui aura coûté 207 millions contre 119 millions pour son concurrent. Obama s'est ainsi offert 30 minutes de prime-time pour un montant estimé entre 3,5 et 5 millions de dollars.

Armé de son slogan « YES  WE CAN », il a su faire de ses racines étrangères et de sa race noire une force. La Constitution américaine est très libérale à cet égard : pour être candidat, il faut être américain de naissance -ce qui exclut les naturalisés- et avoir au moins quatorze ans de résidence aux Etats-Unis et trente-cinq ans d'âge. Agé de 47 ans, né aux Etats-Unis d'un père kenyan et d'une mère américaine,  Barack Obama remplissait ces conditions théoriques. Il lui restait à vaincre l'apparent handicap d'être le premier Noir à briguer la magistrature suprême. Il lui fallait parachever le combat qu'ont conduit depuis 45 ans les militants des droits civiques avec au premier rang Martin Luther King. Certes des progrès ont été accomplis. Près de 10 % des membres du Congrès et des centaines de maires sont des Noirs, et ces derniers sont de plus en plus nombreux à entrer dans la classe moyenne et certaines professions élevées. Mais il restait à franchir la première marche du podium. Barack Obama l'a fait avec détermination et talent.

Son élection inspirera de la fierté à tous les Noirs du monde entier qui ont eu à souffrir de la discrimination. Elle est aussi à porter au crédit de tous les Américains qui ont su vaincre leurs préjugés.

La tâche qui attend le nouveau Président est immense. Il doit redonner à son pays la rage de vaincre et la passion de la justice qui étaient quelque peu érodées. Sur le plan international, Barack Obama aura à cŒur de mieux entendre la voix des humbles et des déshérités de la croissance. Un nouvel espoir est né.

Qui est Charles Debbasch ?

Charles Debbasch est ministre, conseiller spécial du Président Faure Gnassingbé

Agrégé des Facultés de droit et des sciences économiques, il est l'auteur d'un nombre considérable d'ouvrages et de publications scientifiques traduits en plusieurs langues et de milliers d'éditoriaux publiés dans la presse française et étrangère .On lira son analyse du régime politique américain dans Droit Constitutionnel et Institutions politiques, 1 023 p. Paris Editions Economica .

Sport

Rallye/ La Boucle Africaine

Lomé accueille le départ et l'arrivée des concurrents

Les concurrents au départ de la Boucle africaine sont attendus à Lomé samedi pour les derniers réglages avant le démarrage de la course prévu pour lundi 10 novembre.  Christian Dervieux, le chef de l'expédition, l'a annoncé la semaine dernière, précisant par ailleurs  que, pour la première édition de ce rallye nouvelle formule, la majorité de la vingtaine de concurrents vient de l'Europe. Mais les Togolais, eux, peuvent compter sur Mathieu Aquereburu.

La Boucle Africaine, qui a vu le jour à la suite de l'annulation en février dernier du rallye Côte Côte reliant Lomé à Saint Tropez, à cause des menaces terroristes qui planent sur certains pays de l'Afrique du Nord,  se singularise par son tracé typiquement ouest africain.

"Le rallye, c'est une boucle qui part de Lomé et y revient. D'ailleurs quand vous regardez la carte du parcours, ça ressemble à une petite carte d'Afrique. C'est assez amusant mais cela correspond vraiment à ce que nous souhaitons. Le message que je désire véhiculer, c'est de dire au monde entier qu'en Afrique, il y a beaucoup de pays qu'on peut prendre plaisir à visiter avec des populations très accueillantes", avait déclaré Christian Dervieux pour justifier l'itinéraire choisi avant de s'appesantir sur les  contours du concept "La Boucle Africaine" :  "C'est un concept qui permet de rester plus longtemps dans les pays africains très accueillants. L'un des reproches qu'on nous a fait lors de la première édition du rallye Côte Côte, c'est de passer vite dans des pays comme le Togo par exemple et de ne pas y  rester longtemps. Le nouveau tracé nous permet d'avoir un rallye beaucoup plus dense, beaucoup plus concentré. Et nous croyons que les concurrents vont y trouver  certainement beaucoup plus de plaisir. L'autre aspect, c'est que ça permet aux concurrents résidant dans la région de pouvoir y participer à moindre coût. Je pense que  cette édition va rencontrer un grand succès".

Le Togo au centre du rallye

Président  du Comité d'organisation du rallye Côte Côte, reliant la capitale Lomé à Saint Tropez en France, Christian Dervieux a dû  annuler cette épreuve en janvier dernier à la suite de l'annulation du rallye Raid Paris Dakar : "Nous avons annulé notre épreuve sur conseils du Quai d'Orsay. La sécurité des concurrents  nous impose cette option", a-t-il justifié.

Et pour pallier l'absence de course sur le continent cette année, le Français a recouru à ses cartons d'où il en sort un vieux projet qui lui tient à cŒur avec pour point focal le Togo. "Le Togo, c'est un peu le choix du cŒur. L'histoire du rallye Côte Côte, c'est un rallye qui partait de la Côte d'Ivoire pour l'Europe et lorsque j'ai décidé de relancer l'épreuve à partir de la Côte d'Ivoire, ce n'était pas malheureusement possible à cause de la situation politique qui y régnait. Et quand je suis venu à Lomé, j'ai décidé d'en faire  un lieu de départ et depuis, entre le Togo et l'organisation, les liens qui se sont tissés sont très forts. C'est dans cette ligne droite que j'ai décidé d'organiser cette épreuve qui part du Togo pour y revenir. Pour les autres pays, c'est un choix naturel. On a cherché des pays calmes, très accueillants, dans lesquels il n'y a pas de problèmes. A partir de là, la boucle s'est faite d'elle-même. Nous resterons bien évidemment beaucoup plus longtemps au Togo, au Burkina, au Mali où nous longerons la frontière avec le Burkina, descendrons au Bénin du Nord au Sud, puis retournerons à Lomé. Le tracé vu  sur une carte représente l'Afrique en miniature", a-t-il expliqué.

Les retombées économiques

Le rallye qui démarre lundi  n'est pas seulement une course de plaisir pour les concurrents et un régal pour les yeux, mais il induit nécessairement des  retombées économiques qui sont d'ordre direct et indirect. " Directes, c'est la présence des concurrents et de toute l'organisation dans le pays. Cela veut dire des gens qui sont logés dans les hôtels, qui vont aux restaurants, utilisent des taxis, achètent de petits souvenirs… Bref, des gens qui dépensent dans les pays dans lesquels ils passent.

Au Togo, par exemple, entre l'aller et le retour, les concurrents feront au moins une semaine. Les retombées directes sont alors importantes en terme de chiffres par rapport aussi à l'entretien des voitures : essence, pièces détachées, etc. Il y a aussi des retombées indirectes en termes d'images, de visibilité pour montrer au monde entier que les pays traversés sont très accueillants, le Togo par exemple, qui méritent d'être visités parce que ce sont des pays sûrs où la sécurité règne, où les sites touristiques abondent", a insisté Christian Dervieux.

Dimanche, lors de la conférence de presse, l'organisation fera le point  de la préparation, des concurrents et de la logistique avant le départ de ce rallye qui est plus une course de régularité qu'une course de vitesse.

© L'Union du 7 novembre 2008

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