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Un putsch préparé de longue date

Le voyage, en fin de semaine dernière, d’une délégation de responsables de l’Union des forces de changement (UFC) sur Accra pour rencontrer le président du parti n’aura pas permis de calmer les ardeurs, assure L’Union dans son édition de mardi. Le journal a interrogé des membres du parti présents à la réunion et qui confirment que c’est bien un putsch qu’a mené Jean-Pierre Fabre pour se présenter à la présidentielle. Une opération préparée avec minutie depuis de longs mois.
Voici une sélection d’articles publiés par l’Union
Verbatim
Issa Hayatou ou la corruption à la CAF
« Là où il y a mort d’hommes, il doit y avoir de la compassion, de l’humanité. Mais en lieu et place, ce sont des sanctions que les Eperviers écopent. Pour Issa Hayatou, le retrait du Togo(les joueurs étaient encore sous le choc de ce qu’ils venaient de vivre), est une « interférence politique ». Le patron du football africain semble avoir oublié qu’il s’agit de l’équipe nationale du Togo, donc de couleurs nationales. Qu’il comprenne que le gouvernement togolais ne pouvait pas fermer les yeux sur un tel drame qui le touche de près. » Ainsi écrivait hier matin mon confrère ivoirien Zana Coulibaly dans le quotidien Le Patriote pour exprimer son indignation, en réalité l’indignation du continent africain face à la sanction de la Confédération Issa Hayatou, heu ! Confédération Africaine de Football (Caf) contre mon pays le Togo.
Une autre réaction allant dans le même sens de l’inhumanisme de la bande à Hayatou recadre la Coupe d’Afrique des Nations 2010 dans son contexte réel : « La CAN 2010, débutée dans le sang, et émaillée d’épisodes peu glorieux (un Algérie-Angola passivement arrangé, un Egypte-Algérie scandaleux pour ne citer que ces deux rencontres) ne restera pas dans les annales, sauf en ce qui concerne l’inconscience des dirigeants de la CAF, pour qui la vie humaine pèse décidément très peu au regard des enjeux économiques ! » peut-on lire sur Mad-Marcus.blog. Et une autre de mon confrère du magazine burkinabé Fasozine de renchérir : « Apparemment, ce drame n’a nullement ému la CAF, qui préfère protéger ses règlements plutôt que de compatir à la douleur d’un peuple meurtri. C’est à croire que la vie de ces Togolais, qui ont été fauché par des rebelles dans l’enclave de Cabinda, alors qu’ils allaient du Congo en Angola pour disputer justement la phase finale de la CAN 2010, ne compte pas. »
Visiblement, Issa Hayatou n’a pas de respect pour la vie humaine. L’intérêt personnel, le culte de la personnalité, l’égocentrisme et l’ingratitude enveloppe le cerveau de ce digne fils camerounais, l’un de ceux qui donnent une mauvaise image de nation corrompue à ce grand pays de football. Je croyais peut-être mal dire ici même que Issa Hayatou n’a plus besoin du Togo pour le soutenir au prochain congrès électif de la Caf. Il est finissant, d’ailleurs, il ne pourra plus briguer un autre mandat. Il a déjà tout eu, la gloire et l’argent…de l’Angola surtout.
Le monde sportif est aujourd’hui indigné de la façon dont les béni-oui-oui de la Caf ont suivi Hayatou dans sa « bêtise » comme l’a si bien déclaré son compatriote, heureusement un camerounais épris de justice, Joseph Antoine Bell. Le sélectionneur du Togo, le français Hubert Velud, est troublé : «C'est ahurissant, c'est n'importe quoi. Quelque part, ça efface le drame, c'est comme s'il n'avait pas eu lieu. On se sent trahis, humiliés et rabaissés. De toute façon, on nous a toujours rabaissés depuis le début. C'est le dernier coup de hache». Le capitaine des Eperviers pour sa part est consterné et furieux à la fois : « Nous avions perdu deux membres de notre délégation dans la fusillade de Cabinda, et nous étions obligés de rentrer, rappelle l’ancien Monégasque. Le pire, c’est qu’Issa Hayatou était venu nous rencontrer et nous avait promis de soutenir notre décision. C’est ce que je ne comprends pas. Aujourd’hui, je le dis haut et fort : c’est un irresponsable. »
L’irresponsabilité d’Hayatou se démontre aussi aisément dans ses propos que dans ses actes. Personne ne peut comprendre aujourd’hui la déclaration d’Hayatou selon laquelle la CAF n’avait pas la responsabilité d’assurer la sécurité de qui que ce soit. Alors même qu’au lendemain de ce drame, ses ouailles racontaient que le Togo n’a pas suivi les consignes sécuritaires de la Caf. Avançons !
Face à cette nouvelle catastrophe africaine perpétrée par Hayatou et compagnie, le gouvernement togolais dont le peuple reste solidaire a pris des mesures civilisées en faisant appel aux instances sportives mondiales pour débouter cette clique de papys essoufflés. Hubert Velud, le sélectionneur français des Eperviers et moi sommes sûrs que la raison prévaudra dans les instances internationales crédibles, fiables, non corrompues et cherchant réellement le développement du football mondial. «Je suis curieux de savoir si Platini et Blatter vont cautionner cette décision, a-t-il déclaré à L'Équipe.fr. S'ils laissent passer ça, c'est la porte ouverte à un dysfonctionnement complet du foot. Je lance officiellement un appel aux instances internationales pour qu'elles réagissent.» a souhaité Hubert Velud.

Présidentielle du 28 Février
L’observation électorale de l’UE déjà active sur le terrain
Ils étaient, depuis le 19 janvier à Lomé, 10 spécialistes européens du cadre électoral et légal, de l’environnement politique, des médias, de la coordination des observateurs et des opérations. Ils ont été rejoints, le 27 janvier, par 30 observateurs à long terme (OLT) et 3 chargés de liaisons régionaux. A l’instar des législatives anticipées d’octobre 2007, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (MOE UE) est plus que active sur le terrain pour le compte de la présidentielle du 28 février prochain. Ceci en réponse à l’invitation officielle du gouvernement le 16 septembre dernier.
A l’opposé de la pratique habituelle qui consiste à débarquer sur le site, à quelques heures du scrutin, le choix de l’Union européenne porte encore sur le long terme : avant, pendant et après le scrutin. Les observateurs et les chargés de liaison «opèrent à partir de 11 sites permanents et rayonnent dans toutes les préfectures du pays», précisait hier à la presse l’observateur en chef, l’Espagnol José Manuel Garcia-Margallo, arrivé jeudi à Lomé.
Pour ceux qui pourraient être tentés d’un quelconque soupçon, M. Garci-Margallo assure que sa mission «est impartiale». «Cette élection est d’une grande importance pour nous et nous savons ce qu’elle suscite. Nous avons une haute conscience de nos responsabilités et menons cette observation avec le plus grand professionnalisme et en toute indépendance». L’équipe devra faire une évaluation détaillée et informée de l’ensemble du processus électoral à partir de son observateur de terrain.
Tout y est : le cadre légal, l’administration électorale, la campagne, l’environnement politique, l’enregistrement des électeurs et le rôle des médias.
Plus particulièrement, le 28 février, la MOE UE «portera également toute son attention sur les opérations de vote, le déroulement du décompte des voix et l’agrégation des résultats», indique l’observateur en chef. Pour l’occasion, un renfort de 80 observateurs de court terme ainsi qu’une délégation de 7 parlementaires européens sera déployé. Non pas pour se «prononcer» sur le cours normal – ou anormal – des choses, mais pour être témoins de ce qu’ils auront vu et à inscrire dans une Déclaration préliminaire – une sorte de premières conclusions – à publier «peu après le scrutin du 28 février». Dans les 48 heures. Pas avant.
«Si les choses se passent bien, on va le dire et si elles ne se passent pas bien, on va le dire. Je vous invite à nous juger sur le rapport que nous allons produire», répond-il aux journalistes qui émettent déjà des doutes sur le travail à faire et qui pensent posséder d’avance la formule finale de la MOE UE. Au demeurant, tout sera prioritairement fait sur la base des violations des libertés fondamentales durant tout le processus.

Jour J-26 pour la présidentielle
Les dernières tâches avant le scrutin lui-même
Pendant que des responsables de l’Union des forces de changement (UFC) continuent d’abrutir les militants, au siège du parti, en distillant des informations de report de l’élection présidentielle, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) semble sereine, mieux préoccupée à assumer son rôle. Malgré le feu aux fesses. Le temps presse et, visiblement, des obligations du chronogramme se géreront jusqu’à la dernière minute. Avec des chevauchements de dates. Déjà, depuis hier, l’institution d’organisation et de supervision du scrutin attend la centralisation des résultats du rattrapage de la révision des listes électorales. Et la compilation de toutes les données des zones 1, 2 et 3 et leur agrégation avec la liste de 2007, puis le traitement de comparaison des empreintes digitales permettant de déceler les doublons parmi ceux qui ont obtenu des duplicata et les nouveaux électeurs. De quoi aboutir à une liste plus ou moins réaliste par rapport au fichier de 2007.
Selon les prévisions de la CENI, la publication des résultats de l’examen des dossiers de candidature par la Cour Constitutionnelle devra déboucher sur la confection, la commande et la réception des bulletins de vote. A moins de 25 jours du scrutin.
S’en suivront la supervision de la formation des Forces de l’ordre et de sécurité pour la campagne électorale et le scrutin, la nomination des membres des bureaux de vote et leur formation pour le scrutin. Encore que les différents partis concernés et les candidats ne jouent pas sur le temps pour retarder l’envoi des délégués. «Afin de pouvoir installer et former les membres des bureaux de vote, la CENI a adressé une correspondance aux partis politiques représentés en son sein, le 31 décembre 2009, suivie d'une lettre de rappel, le 18 janvier 2010. Elle saisit donc l'occasion pour lancer aux partis concernés un appel, afin qu'ils puissent faire parvenir les noms de leurs représentants au plus tard le 25 janvier 2010», révélait le président Taffa Tabiou lors de la rencontre avec les partis et candidats le 21 janvier dernier. Et, jusqu’à hier, seuls deux partis ont pu envoyer à la CENI les noms de leurs représentants dans les bureaux de vote : le Rassemblement du peuple togolais (RPT) et Initiatives et Développement (ID). A propos de ce dernier parti, concocté par l’UFC au rang des partis extraparlementaires, un clash l’a récemment opposé aux affidés de Gilchrist Olympio. Pendant les opérations de révision des listes, dans les Lacs, des délégués de ID ont été chassés des centres par des responsables de l’UFC, au motif d’être plutôt des appendices du parti au pouvoir. Bizarre !
Plus est, il faudra observer le décret portant ouverture et clôture de la campagne, le déploiement du matériel électoral vers les CELI et les bureaux de vote. La campagne électorale, elle, s’ouvre le 13 février et s’achève le 26 février. Et l’affichage des nouvelles listes pour le traitement des contentieux. Conséquence du traitement et de l’apurement des listes électorales. Le chronogramme non modifié y consacre 10 jours, pour appliquer l’article 68 et suivants de la loi électorale. «Tout citoyen radié d’office de la liste électorale ou dont l’inscription est refusée peut adresser une réclamation à la CELI. Tout citoyen qui estime qu’un électeur a été indûment inscrit, radié ou omis sur la liste électorale peut saisir la CELI. Le recours est introduit dans les 48 heures qui suivent l’affichage des listes électorales.
La CELI rend sa décision dans un délai de 48 heures». C’est ici que tous ceux qui des fraudes partout doivent agir en citoyens. Crier sur des médias, tout en disant avoir des preuves, n’est pas une voie de recours prévue par le code électoral. Qu’à cela ne tienne, il peut être concédé le bénéfice de l’ignorance des textes. Nous écrivions déjà dans notre dernière parution qu’il est dangereux de débarquer des personnes douteuses dans les bureaux de révision pour superviser une opération aussi importante que la confection du fichier électoral national. Il en est de même du scrutin lui-même. Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude lorsque ses représentants cautionnent l’enrôlement des mineurs ou des étrangers et les doubles inscriptions.
Les fichiers envoyés par les différents centres faisant toujours foi à la CENI. Celle-ci ne peut, légalement, que faire un travail technique en détectant les doublons. Elle ne peut non plus rien faire si les parents survivants ne produisent pas le certificat de décès d’un électeur pour sa radiation.

Les frondeurs ne veulent pas lâcher prise à l’UFC
Le voyage, en fin de semaine dernière, d’une délégation de responsables de l’Union des forces de changement (UFC) sur Accra pour rencontrer le président du parti n’aura pas permis de calmer les ardeurs. Composée entre autres de députés et des membres du bureau, celle-ci est rentrée à Lomé avec la même détermination. «Nous, nous disons que notre candidat est Gilchrist Olympio», réitère un des membres rencontré le week-end. Et il ne veut pas entendre raison lorsqu’on lui rétorque que le délai légal est déjà passé pour que le fils de l’indépendance reconstitue un dossier valide. Leur position reste dure. A défaut, ils ne sont pas encore prêts à rentrer dans les rangs pour s’aligner derrière le «candidat de recours», Jean-Pierre Fabre.
Plus loin, notre interlocuteur qui dit incarner la jeunesse dynamique du parti révèle qu’il s’agit plutôt d’un coup monté depuis octobre 2009 par la bande au secrétaire général du parti. Après l’investiture au mois de juillet de M. Olympio.
Finalement, le pot-aux-roses a été découvert : les putschistes avaient, depuis lors, apprêté le dossier de leur candidat avec des complicités dans la diaspora. Seulement, et c’est l’énigme, comment en étaient-ils sûrs au départ que le tout-puissant président du parti devait être empêché de se positionner au moment venu. Les croyants diront qu’ils priaient durement. Mais, visiblement, beaucoup étaient certains de l’état de santé presque grabataire du dinosaure.
Aujourd’hui, le malaise est profond et le parti traverse une zone de turbulence. En réalité, ce n’est que la sortie officielle des discordes et des antagonismes de personne qui ont secoué le dernier congrès du parti. Les mauvaises langues ont découvert que toutes les décisions finales étaient arrivées en valise avec le patron. Prompte guérison au parti et à son président !

Transparence dans les fonds publics
Des entreprises publiques jouent à la résistance
Il s’agit d’une preuve que des adeptes de l’immobilisme continuent de ramer à contre-courant. Malgré la détermination du pouvoir de Faure Gnassingbé de nettoyer les écuries. Selon un récent communiqué du Secrétariat permanent pour le suivi des politiques de réformes et des programmes financiers (SP-PRPF), certains conseils d’administration d’institutions utilisant les fonds publics tiennent à maintenir leurs anciens commissaires aux comptes en dépit des évaluations faites dans la transparence et des publications faites à cet effet sur le site du Secrétariat permanent. Faisant ainsi fi de la sélection des commissaires aux comptes qui a été faite pour assurer le commissariat aux comptes des structures de l’Etat, après les appels à candidatures du 26 janvier, du 14 août et de 10 décembre 2009 dans le cadre de l’amélioration de la gouvernance des entreprises publiques. Et alors même qu’aucun cabinet de commissariat aux comptes n’avait contesté les résultats issus des évaluations. «Le Secrétariat permanent invite en conséquence tous les responsables des cabinets concernés au respect strict des attributions faites. Des sanctions, allant de la suspension à la radiation aussi bien de la liste des cabinets agréés par le ministère de l’Economie et des Finances que du tableau de l’Ordre national des experts comptables et comptables agrées (ONECCA), seront prises à l’encontre des cabinets réfractaires à la bonne gouvernance», avertit l’institution. Et de conclure qu’aucun n’étant au dessus de la loi, la bonne gouvernance qui a été demandée par le chef de l’Etat devrait se poursuivre à tous les niveaux et l’administration qui en a charge ne faiblira pas.
Au début de cette nouvelle politique des autorités togolaises, nous écrivions début avril 2009 que la démarche vise à mettre fin aux combines entre les auditeurs ou commissaires aux comptes et les conseils d’administration dans les entreprises publiques. Ceci pour éviter d’avoir un expert comptable qui travaille à vie dans la même entreprise publique. Des experts comptables se sont spécialisés dans la production de faux rapports d’audits pour couvrir des directions défaillantes dans la gestion des fonds publics. Le ministère a donc annulé les anciens contrats et les commissaires sont désormais sélectionnés sur appel d’offres et agréés.
En rappel, presque une cinquantaine d’entreprises publiques ont des nouveaux commissaires aux comptes depuis le premier appel à candidatures de janvier 2009.

Le Gouvernement ouvre un nouveau challenge
Faire participer les populations aux réformes engagées depuis 2006
C’est le but final de l’atelier de validation du Document de la stratégie des réformes au Togo projeté par l’Exécutif. Pour enrichir davantage et vulgariser cet important document des réformes au Togo, le Ministère de l’Economie et des Finances se propose d’organiser un atelier de validation de ce document réunissant les différents acteurs (ministères et institutions, secteur privé, société civile et partenaires techniques et financiers). Cet atelier permettra une meilleure identification des mesures de réformes à mettre en œuvre. Il s’agira d’informer les différents acteurs concernés par les réformes sur leur rôle et responsabilité, de recueillir les différentes observations sur le document et de valider l’ensemble du Document de la Stratégie des Réformes (DSR).
Une fois le processus de validation achevé, ce document complet sur les réformes au Togo sera transmis aux plus hautes autorités togolaises et aux bailleurs de fonds.
L’atelier a lieu ce 3 février 2010 à Lomé et sera suivi d’un autre pour valider, en ce moment, la matrice unifiée des réformes retenues par les différents départements ministériels. Cette matrice unifiée constitue un outil de suivi de la mise en œuvre du Document de la Stratégie des Réformes (DSR).
Décentraliser les réformes dès le 1er trimestre 2010
Une série de séminaires de formation sur les questions de résistance aux réformes à l’attention des décideurs des Chefs de service de l’administration publique et des collectivités locales, des représentants du secteur privé et de la société civile est en cours de préparation avec l’appui du Projet Secteur Financier et Gouvernance de la Banque Mondiale. L’objectif étant de faciliter la mise en œuvre des réformes engagées par le Gouvernement depuis 2006. A cet effet, il est prévu durant le 1er trimestre 2010, des séminaires de formation de dix jours dans les chefs lieu des cinq régions économiques du Togo à l’attention de toutes les populations de ces régions. Ces séminaires de formation ont pour objectif principal de contribuer à créer, au sein de l’administration publique togolaise, le secteur privé et de la société civile un déclic positif capable d’accélérer l’émergence du Togo et de faire connaître au public togolais, l’importance que revêtent les réformes dans un pays et que les autorités togolaises s’emploient activement à mettre en œuvre.
Spécifiquement, les séminaires permettront de créer chez les participants une nouvelle forme de croyance au développement en les aidant à s’approprier les méthodes universelles d’innovation et de créativité, à contribuer à leur épanouissement individuel par un changement positif des participants afin qu’ils deviennent de véritables acteurs de développement, à créer un climat de sérénité et de confiance en soi et mutuelle dans l’économie togolaise.
A partir du mois d’avril 2010, la Haute Ecole Commerciale (HEC) de Paris démarrera des conférences, séminaires de formation des cades de l’Administration Togolaise et des mégas ateliers pour au moins 600 personnes.
Le Togo a connu une longue crise sociopolitique et n’a pas pu entreprendre des réformes durant une quinzaine d’années. Au sortir de cette période difficile, le Gouvernement a jeté les bases d’une relance économique en prenant une série de mesures pour le redressement économique du pays. Ces efforts ont permis au Togo de renouer les liens de coopération avec la communauté internationale.
C’est dans ce contexte que le Ministère de l’Economie et des Finances a, élaboré le Document de la Stratégie des Réformes (DSR) au Togo avec l’appui technique du PNUD qui a rencontré un Expert à cet effet. Cette stratégie, après avoir diagnostiqué les divers domaines, a retenu quatre (04) axes principaux des réformes prenant en compte les objectifs et les priorités du Gouvernement inscrits dans le Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP).

Gilbert Bawara rencontre la société civile
«Nous n’avons pas une capacité d’endettement aujourd’hui»
C’est un Gilbert Bawara globalisant qui s’est frotté ce 31 janvier 2010 à une série de questions avec une frange de la société civile togolaise : opérateurs économiques, mouvements associatifs, étudiants, etc. Le ministre de la Coopération, du développement et de l’aménagement du territoire a accepté de pénétrer des sujets relevant d’autres ministères. Ces sujets sont, en somme, la convergence des efforts produits depuis 2005 par le pouvoir de Faure Gnassingbé. Mais, «le mérite revient au président Eyadéma qui, malgré qu’il ait pu penser que le Togo était victime d’une injustice par rapport à d’autres pays dont la situation au plan du respect des droits de l’homme, de la démocratie et de la bonne gouvernance était pire, a accepté de souscrire aux 22 engagements», avance d’entrée de jeu M. Bawara. De quoi rendre à César ce qui est à César…
Surtout qu’il a commencé à exécuter les 22 engagements avant sa disparition en lançant, à titre d’exemples, le dialogue, réformant et libéralisant le code de la presse. Seulement, à l’époque, le contexte était difficile. Avec une opposition qui n’était pas ouverte au dialogue, un environnement international qui n’était pas à l’écoute des efforts déployés par les autorités togolaises, un contexte interne au Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir) et au gouvernement en place à l’époque, selon les mots du membre du gouvernement. Et d’ajouter : «je ne voudrais pas jeter exclusivement le tort sur l’un ou l’autre».
Le président Faure, lui, a réussi. Ce qui a fait son atout est de se dire que s’il y a des reproches qui nous étaient faites par la communauté internationale, notamment par l’Union européenne, il fallait examiner cela avec beaucoup de lucidité et ne pas considérer que c’était exclusivement de l’injustice qui était faite à notre pays. Plus est, il a estimé que l’amélioration des droits de l’homme, la consolidation de la démocratie, le respect des principes de la bonne gouvernance ne devait pas être perçu comme étant imposé par la communauté internationale, à en croire Gilbert Bawara. Pour l’actuel locataire du palais de la Marina, il faut dialoguer sincèrement et de bonne foi, c’est-à-dire ne pas considérer les négociations comme une fin en soi, il faut se dire que l’objectif est de rassembler davantage les Togolais pour la reconstruction, la réconciliation, et satisfaire aux attentes du citoyen. Autrement, il faut ouvrir les portes et les cœurs pour ratisser large dans les compétences et énergies nationales pour relever le défi commun.
Désormais, tous les sujets qui alimentent le contentieux politique sont abordés. «J’ai le sentiment que, avant, on dialoguait juste pour dialoguer parce que cela nous était imposé, alors que le président Faure a voulu dialoguer pour aboutir à un accord et faire en sorte que chacun des protagonistes participe à sa mise en œuvre», estime M. Bawara. D’où les innovations dans les sujets abordés comme la question de défense et de sécurité.
Quand est-ce que le Togolais moyen va ressentir la reprise de la coopération ? La question taraude le citoyen lambda depuis que les annonces sont faites. Mais, pour mieux comprendre, il faut réaliser deux approches. Ainsi, la rupture de la coopération avec l’UE prononcée en 1993 et renforcée en 1998 est d’abord politique pour des raisons de déficit démocratique (violation des libertés fondamentales et mauvaise gouvernance). Des partenaires bilatéraux se sont vite alignés sur les motifs de l’UE pour en faire autant. Ensuite, elle est financière avec les partenaires tels la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, la Banque européenne d’investissement, pour accumulation excessive de dettes (dette principale et intérêts) qui n’ont pas pu être honorées à temps. «Le bon père de famille est celui qui prend une partie des entrées pour payer ses dettes et garder le reste pour nourrir la famille ; celui qui consomme tout l’argent sans se soucier de son créancier ferait preuve d’insouciance et d’irresponsabilité», caricature
M. Bawara pour décrire la démarche actuelle de l’Exécutif. Au même, l’on se bat pour améliorer les recettes fiscales avec plus de 20% des recettes douanières, débloquer les effets financiers des avancements, augmenter les salaires de 8% au total, réduire l’impôt sur les revenus des personnes physiques, rendre disponible et accessible l’engrais avec une subvention publique de 52%, créer près de 21.000 emplois permanents, construire des pistes rurales et forages, etc. «Ce n’est rien, mais c’est un plus par rapport à la situation dans laquelle nous nous trouvons», lance-t-il à ses invités.
Aujourd’hui, tout est conditionné à une obligation du vaste programme de réformes : mobiliser les ressources internes pour faire face aux besoins de financement énormes et éviter de s’endetter parce que «nous n’avons pas une capacité d’endettement aujourd’hui». L’Initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) nous y oblige. «Nous ne pouvons pas emprunter tant que nous n’avons pas atteint le point d’achèvement. Le jour où n’allons atteindre l’initiative PPTE, que l’argent que nous consacrons aujourd’hui pour notre dette sera libéré pour être investi dans les secteurs sociaux, que nous allons retrouver notre capacité d’endettement et que le crédit sera beaucoup plus disponible dans les établissements bancaires, nous allons nous soulager», promet-il.
En matière de Santé, le Togo a fait des progrès. Selon la démonstration faite, les Togolais ne le voient pas. Rappelant que des malades de Sida ont dû manifester devant le palais des congrès parce que le pays est en rupture de stocks et n’a pas les moyens pour se procurer les antirétroviraux (ARV). «Le chef de l’Etat a pris son bâton de pèlerin pour rencontrer les bailleurs à New York. Parce que nous venons de rater deux subventions successives. Finalement nous avons accédé au 8è round du Fonds mondial et nous nous préparons pour le 9è round. En tout, en 2009, plus de 100 millions d’euros engrangés auprès des partenaires permettent de décréter la gratuité de l’accès aux ARV et ensuite la décentralisation de la dispensation des soins». Gilbert Bawara invite les populations à le noter.
Le monde des infrastructures est marqué par cette annonce vaine de doter le pays d’échangeurs. «L’ambition première avait été de construire deux échangeurs, mais à la réflexion et à l’analyse des ressources nécessaires, on s’est donné une mesure provisoire et temporaire : aménager le rond point du Port. Un échangeur se réalise avec au moins 8 milliards de francs Cfa. Les discussions sont en cours avec un partenaire», révèle le membre de l’Exécutif. Autrement, il faut plutôt, parmi les choix, aménager les infrastructures pour soulager l’accès au Port de Lomé au bénéfice des pays de l’hinterland. Et déjà, en projets, le grand contournement de Lomé, la déviation de Défalé, la route Tandjoaré-Cinkassé. La priorité a donc été détournée. Avant la fin d’année, il sera lancé le dédoublement le pont d’Aného, dit-on.
Au finish, la promotion du tourisme, la révolution dans l’agriculture togolaise ont été aussi débattu. Au lieu d’une autosatisfaction, le gouvernement s’est essayé. Et, en termes de déficit de communication de tout l’appareil gouvernemental, le pouvoir veut être aidé. C’est peut-être ce qui a commencé avec le débarquement continu sur des chaînes de télé de la place pour dire ce qui s’est fait. Il fallait se lever tôt et ne pas atteindre la fin de mandature du chef de l’Etat. La promesse de rendre compte est contenu dans les 20 Plus de Faure. Vivement que le scrutin du 28 février n’emporte pas cette verve !

Le Groupe de la BAD adopte son budget
Objectif 8,18 milliards de dollars de financement en 2010

Le Conseil d’administration du Groupe de la Banque africaine de développement, constitué de ses guichets de la BAD et du Fonda africain de développement (FAD), a adopté le 21 décembre dernier le Programme et le budget 2010-2012 qui met un accent à court terme sur l’année en court. En interne, la BAD considère 2010 comme une année de consolidation de sa capacité d’exécution, d’optimisation plus poussée de l’utilisation des ressources disponibles et d’exploitation des gains d’efficience avérés et des arbitrages. En conséquence, le programme de travail pour 2010 a été établi selon un scénario de croissance réelle zéro du budget.
Sur le plan opérationnel, la Banque concentrera son action sur l’infrastructure, la gouvernance, le développement du secteur privé, et l’enseignement supérieur, la science, la technologie, et la formation technique et professionnelle. C’est en tout 104 projets qui seront financés dans les pays membres pour un total de 5,588 milliards d’Unités de compte (UC) – environ 8,18 milliards de dollars – dont 4,145 milliards UC provenant du guichet de la BAD.
Le Togo s’attend à un don du Fonds africain de développement (FAD) d’un montant de 4,4 millions d’UC, soit environ 6,468 millions de dollars (près de 3 milliards de francs Cfa). Le montant servira, en 2010, à l’appui institutionnel pour la réforme économique et la gouvernance.
De manière plus schématique, les Infrastructures absorbent 48,2% du budget de financement, suivies du multisecteur (24,7%), des finances (18,5%), du social (6,4%), de l’agriculture (6,2%) et de l’environnement avec 0,4% des parts de financement.
L’objectif global de financement pour 2010-2012 est estimé à 16,968 milliards d’UC, dont 5,340 milliards en 2011 et 6,042 milliards en 2012.
Les trois projections annuelles de prêt sont nettement inférieures au niveau de prêts projeté pour 20099, qui devrait s’établir à près de 8 milliards d’UC. Ce niveau plus élevé de prêts en 2009 s’explique notamment par l’introduction de nouveaux instruments de financement destinés à répondre à la crise financière et économique.

© L’Union du 2 février 2010

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