Médias

Une affaire tirée par les cheveux

Les ouvriers de la société Amina, spécialisée dans les mèches artificielles, ont repris le travail mardi après avoir trouvé un accord avec la direction, annonce L’Union.
Un conflit opposait les employés à deux cadres chinois et coréens sur les rémunérations basées au nombre de pièces fabriquées ; les malfaçons n’étant pas payées.

Voici une sélection d’articles publiés par L’Union
Verbatim
Le come-back de Nicolas Lawson
Qu’on l’aime ou pas, M. Nicolas Lawson reste ce politicien aux vérités insoutenables pour des "petites gens". Ce n’est pas parce qu’il a été l’un des candidats malheureux au scrutin présidentiel du 04 mars dernier qu’il va perdre sa réputation de grande gueule! Encore moins à cause de ses déboires avec dame Lydia, la ghanéenne qui l’a trimbalé dans les geôles ghanéennes, qu’il va perdre ses analyses "piquantes" mais pertinentes, du moins. Sur la télévision privée La Chaîne du Futur (Lcf) le week-end dernier, j’avoue que l’Homme n’a pas changé d’un seul iota. Peut-être était-il un peu plus responsable et animé beaucoup plus d’un esprit patriotique avoué.
Fo Nico, comme l’appelle affectueusement la presse togolaise, a beaucoup parlé avec opiniâtreté et conviction à ses collègues politiciens. Il veut que les politiques parlent maintenant un langage sérieux et constructif à leurs compatriotes. Il ne veut pas qu’ils végètent comme aux premières heures de la lutte démocratique dans des comportements grossiers s’attaquant maladroitement à leurs adversaires politiques. Il conçoit que le jeu politique ne proscrit pas de petits "coups bas" pour ne pas dire des "mensonges politiciens".
Cependant, la nouvelle donne politique nationale interpelle tout un chacun sur l’approche participative de l’ensemble de la classe politique. Il est temps que les politiques unissent leurs énergies pour le développement du pays, semble-t-il conseiller à ses pairs. Il rejette toute forme de contestation faite dans la pagaille sans aucun respect de la loi républicaine. Qu’à cela ne tienne, il déplore la manière dont les choses se sont passées à l’Union des Forces de Changement (Ufc) avec les deux congrès séparés. Évidemment, il croit fermement que le camp Fabre a péché en refusant de participer au congrès de Gilchrist Olympio du moment où il a au moins la vingtaine de députés sur les 27 qui le soutient. Partant de là, il ne voit plus la nécessité pour cette frange de poursuivre les manifestations de rue alors que le pays traverse une crise économique sur laquelle tous doivent canaliser les forces à résoudre. D’où la nécessité pour toute l’opposition de prendre le train en marche.
Nicolas Lawson regrette amèrement le manque de civisme de ses compatriotes. Pour lui, les Togolais ignorent tout de leurs droits et devoirs et se comportent comme des gens d’un autre siècle. Les problèmes du football togolais reflètent avec acuité ce phénomène tragique pour le pays. "Ce fait divers", dixit Fo Nico, où des gens forment une équipe fantôme au nom d’un pays avec des couleurs nationales pour jouer des matches internationaux interpelle plus d’un sur le besoin insistant de remettre sur les rails la formation civique.
Et voilà! Fo Nico a encore mis le couteau dans la plaie des politiques. Un come-back qui fera certainement du bruit.

Arrêt de procédure judiciaire contre la presse
Faure Gnassingbé joue à l’apaisement
Selon des informations en provenance du Conseil National des Patrons de Presse du Togo (CONAPP), le procureur de la République, sur instructions du Chef de l’Etat, a arrêté les procédures judiciaires contre deux organes de presse. Tout en saluant la mesure d’apaisement, les journalistes souhaiteraient voir toutes les plaintes retirées. Les négociations se poursuivent.

Le poids des procès
Le mois d’Août a été très tendu entre la presse togolaise et les autorités compétentes. Pour cause, plusieurs plaintes ont été déposées près le parquet contre une dizaine de publications et radios, en occurrence des journalistes cités à comparaître directement. Il leur est reproché des articles de presse diffamatoires ou des propos mensongers à l’endroit de personnalités. "Diffamation", "injures", "outrage" et "atteinte à la l’honneur" sont les formules consacrées par les plaignants pour réclamer justice avec des dédommagements par de lourdes amandes comprises entre 5 et 100 millions de francs Cfa.
Un poids de plus pour une presse qui tire déjà le diable par la queue. Pour preuve, le seul procès ayant abouti a donné du tournis aux journalistes; le journal Tribune d’Afrique a été condamné à verser 60 millions de Fcfa au titre de dommages et intérêts à Mey Gnassingbé, le plaignant ; sa Directrice générale, le Directeur de la publication et le Correspondant au Togo ont écopé d’une amende de 1 million de Fcfa chacun et le journal est interdit de distribution au Togo.

Le bon choix du Conapp
Dans ce tumulte généralisé, trois organes sont dans le collimateur du Chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Cherchant à laver son honneur dans la supposée affaire de mœurs entre lui et Shéyi Adébayor en rapport avec la Miss Togo Edwige Badaku, il a saisi la justice contre le journal L’Indépendant Express. Dans une autre affaire de diffamation, il a porté plainte contre les journaux Liberté et La Lanterne. Ces trois affaires étant pendantes devant les tribunaux, le Conseil national des Patrons de Presse du Togo (CONAPP) s’est investit auprès de l’autorité pour la levée des procédures engagées. Pour le Président des Patrons de presse Jacques Djakouti, "il s’agit d’une tentative pour régler à l’amiable lesdites affaires. Et ce, en prélude au Forum de la presse privée qui se tiendra bientôt à Lomé."a-t-il confié à L’Union lundi soir.
Ainsi, le Conseil a envoyé un courrier au Chef de l’Etat lui demandant de surseoir à tous les procès engagés contre les organes cités plus haut afin de lui permettre de faire un travail de fonds avec les Patrons de la presse privée. Ayant pris en compte ses doléances, ce dernier a donné des instructions au Procureur de la République pour retirer les plaintes contre les journaux Liberté et La Lanterne. Ce qui fut fait. Toutefois, le Procureur a tenu à donner des conseils pertinents aux journalistes afin de ne plus rentrer dans des travers qui n’honorent pas le noble corps de la presse.
Comme on peut le constater, cette démarche du Conapp a porté ses fruits. Malheureusement, le journal L’Indépendant Express n’a pas bénéficié de cette mesure de clémence de Faure Gnassingbé.
L’apaisement
La réaction du Chef de l’Etat a été saluée partout. Surtout qu’il lui était reproché l’idée de vouloir bâillonner la presse privée en l’envoyant devant les tribunaux au lieu de saisir l’Observatoire Togolais des Médias (Otm) et autres organisations de la presse. En tout état de cause, il est à remarquer que, selon les citations, "ses droits citoyens ont été foulés au pied, son honneur écorné et sa dignité touchée" dans les articles incriminés. Cela suffisait donc pour réclamer justice. Cependant, il a voulu mettre de l’eau dans son vin dans la poursuite logique de sa politique d’apaisement et de réconciliation nationale. Il a donc franchi un pas énorme. Mais, comme l’a dit le Président du Conapp, "les tractations vont se poursuivre pour aboutir à la levée du l’ultime procès." Il prévoit une rencontre en tête-à-tête avec le Chef de l’Etat pour la cause. Avant cela, "nous avons également prévu rencontrer cette semaine, les responsables des journaux concernés par ces plaintes, pour des discussions en tête à tête", a ajouté M.Djakouti à notre confrère Savoirs News.
Le Chef de l’Etat, dans sa démarche citoyenne de suspendre les procédures en descendant la tension, n’est-il pas en train de mettre la balle dans le camp des journalistes pour qu’ils changent de comportement?

En dépit de la baisse des ressources propres
L’Etat doit dégager près de 53 milliards FCfa en interne, d’ici fin décembre
Exactement 52,8 milliards de francs Cfa sont incontournables pour supporter les dépenses de souveraineté de l’Etat, devant être financées par les prévisions internes arrêtées en début d’année à 251,6 milliards. A fin août, le cumul des entrées établi par la Direction de l’Economie met la barre à 198,8 milliards déjà engrangés, à raison de 77,5 milliards par les Impôts, 88,2 milliards par les Douanes et 33,1 milliards par les soins du Trésor. Pour des prévisions respectives de 99,7 milliards, 125,1 milliards et 26,8 milliards. Le moins qu’on puisse dire, si on arrêtait les comptes, c’est que le Trésor a déjà dépassé ce qu’on attendait de lui.
Mais, visiblement, les régies devront satisfaire l’attente de l’Autorité au vu des quatre mois restants de l’année. Même si le dernier tableau de bord du mois d’août faisait observer une baisse des recettes internes. En rappel, au 31 juillet, l’Etat recouvrait 176,4 milliards de francs Cfa. Fin mai, le total des ressources internes officialisées s’élevait à 125,2 milliards, contre 103,7 milliards à fin avril. La loi de finances gestion 2010, elle, inscrivait en ressources 429.704.841.000 francs Cfa, contre des dépenses chiffrées à 497.063.349.000 francs Cfa, soit un besoin de financement additionnel de 67.358.508.000 francs Cfa.
Après huit mois d’exercice budgétaire, le total des paiements s’élève à 188,43 milliards de francs et dégage un reste à payer de 3,83 milliards. Contre un cumul de 159,25 milliards à fin juillet. Calcul fait, l’ordonnancement se chiffre à 192,27 milliards avec un reste de -44,65 milliards. Et le paiement des dépenses ordonnancées à 67,16 milliards, pour un paiement du Trésor à 111,77 milliards. Soit un total en pourcentage de 32,9% d’engagement, 130,3% de mandatement et 98,0% de paiement.
Dans les détails des paiements cumulés, le poste «Traitement et salaires » avale à lui seul 62,43 milliards de francs, sans reste à payer. Contre un montant de 55,38 milliards à fin juillet. L’Education, la Santé et l’Agriculture (les trois secteurs prioritaires mis en exergue dans les calculs) ont englouti respectivement, en huit mois, 13,48 milliards, 3,14 milliards et 0,17 milliard. Alors que tous les autres secteurs de l’Administration publique ont pris 45,64 milliards.
Les « Biens et services » ont coûté en tout à l’Etat 31,27 milliards de francs et les « Subventions et transferts » 37,01 milliards. Ici, respectivement, les restes à payer sont de -10,46 milliards et 13,11 milliards de francs. Il y a un mois, les mêmes rubriques avaient valu 26,79 milliards et 27,20 milliards.
Rien n’est toujours supporté en « Restructuration ». Par contre, un cumul de 18,61 milliards de francs est injecté dans les « Dépenses d’investissement », en totalité dans la contrepartie domestique en énergie. Le reste à payer est de 1,18 milliard. Par comparaison aux sept premiers mois de l’année, on notait une somme de16,26 milliards. Pour sa part, le paiement des « Intérêts sur la dette » s’évalue à 8,13 milliards de francs totalement libérés dans la ligne « Autres Intérêts sur la dette Intérieure ». De janvier à juillet, les « Intérêts sur la dette » ont valu 6,82 milliards, à raison de 6,63 milliards sur la dette intérieure et 0,20 milliard sur la dette extérieure. Quant à l’« Amortissement de la dette », le total de l’ordonnancement a été libéré à 30,98 milliards, à raison de 22,62 milliards en dette intérieure et 8,36 milliards en dette extérieure.
En début d’année, 50,2% du budget total revenaient à 5 secteurs prioritaires identifiés : Education, Santé, Agriculture, Infrastructures, Eau et assainissement. Ils concentrent à eux seuls 175,5 milliards de francs Cfa, soit environ 86,5% des 203 milliards d’investissements. Dans les détails, 40,8% pour les Infrastructures, 21,7% pour l’Agriculture, 12,6% pour la Santé, 6,5% pour l’Eau et l’assainissement et 4,9% pour l’Education.
Rappelons que les restes à payer dans les subventions comprennent des dépenses ordonnancées, consignées mais non encore payées. Les restes à payer correspondent à des mandats en instance de paiement et non à des arriérés. Enfin, les restes à payer négatifs s’expliquent par la prise en compte des dépenses prévues au budget, payées et en cours de régularisation notamment les débits automatiques de la dette.
En plus, dans l’exécution administrative du budget, l’engagement est l’acte par lequel un organisme public crée ou constate à son encontre une obligation de laquelle résultera une charge. Il est le fait générateur de la dépense, l’acte qui va rendre l’Etat débiteur. Par la liquidation, on vérifie la réalité de la dette et arrête le montant de la dépense, c’est-à-dire on évalue avec exactitude les droits des créanciers après examen de toutes les pièces justificatives. Elle est faite au vu des titres établissant des droits acquis aux créanciers.
L’ordonnancement, lui, est l’acte administratif qui donne, conformément au résultat de la liquidation, l’ordre de payer la dette de l’organisme public. L’ordonnateur autorise le comptable à payer.

Effectivité du désengagement de l’Etat de la BTCI, UTB, BTD et BIA-TOGO
Une priorité réservée aux salariés pour acquérir une fraction du capital cédé
Le patron de la Commission des finances et des échanges du Parlement, Payadowa Boukpessi, devra se raviser et encaisser la procédure. Lui qui ne cesse d’inviter l’Exécutif «à marquer une pause» dans la conduite du programme de privatisation. Raison invoquée : les grands pays de tradition libérale reprennent des participations importantes dans les banques privées en vue de leur sauvetage face à la crise financière internationale. Il se dit en plus que les bailleurs de fonds multinationaux ne font plus de la privatisation de ces établissements une exigence de leur programme avec le Togo. Aussi faut-il éviter au maximum d’ouvrir les actions aux expatriés qui n’investissent pas toujours des fonds propres au départ.
N’empêche, hier lundi, la Commission a étudié et adopté le projet en interne le projet de loi portant désengagement de l’Etat et d’autres personnes morales de droit public des entreprises publiques. Une plénière est prévue pour ce jeudi pour entériner une volonté du gouvernement qui a déjà procédé en 1994 à une vague de privatisations en se fondant sur l’ordonnance n°94-002 du 10 juin 1994. En fait, ce texte est devenu caduc pour n’avoir pas été ratifié par l’Assemblée nationale.
Aujourd’hui, c’est un ensemble de 17 articles qui doit amener à se dessaisir des quatre banques publiques (BTCI, UTB, BTD et BIA-TOGO). Si le texte est voté en l’état, il accorde une proportion des titres réservés par priorité aux catégories de personnes suivantes : salariés désireux d’acquérir les titres des entreprises qui les emploient ; personnes physiques et morales de nationalité togolaise ; personnes physiques et morales ressortissant des Etats membres de l’Union monétaire ouest africaine (UMOA) ; personnes physiques et morales ressortissant de la CEDEAO et d’autres Etats. Et ce en cas de désengagement par cession partielle ou totale. Payadowa Boukpessi peut donc sourire. Le gouvernement, pour les opérations de désengagement, s’impose un délai de douze mois, à compter de la publication de la loi, pour fixer les conditions de la protection des intérêts nationaux, les conditions de développement d’un actionnariat populaire, de transformation des titres des entreprises et d’organisation d’un marché pour assurer la liquidité des titres cédés. En plus de l’hypothèse des salariés.
Et déjà, l’Autorité prévoit que l’avantage résultant de la différence entre la valeur officielle des titres offerts à la vente et le prix de cession desdits titres aux salariés est exclu de la base imposable à l’impôt sur le revenu. Plus est, les avantages douaniers restent acquis.
Pour leur part, les opérations de désengagement s’effectuent de la manière suivante : cession partielle ou totale d’actifs ; cession partielle ou totale de titres ; fusion / scission ; fusion / absorption ; augmentation de capital avec renonciation par l’Etat à son droit préférentiel de souscription ; concession / affermage ; mise en gérance ou contrat de gestion ; mise en location des actifs. Elles doivent être effectuées conformément aux principes directeurs de l’évaluation de l’entreprise devant faire l’objet du désengagement, et de l’appel à la concurrence. De façon exceptionnelle, elles peuvent être effectuées par attribution directe. Les opérations par cession partielle ou totale de titres se font selon la procédure d’offre publique de vente. Avec la porte entrouverte à la procédure d’appel d’offres. Dans tous les cas, les organes de gestion, de contrôle technique, économique et financier ainsi que les représentants des intérêts publics dans les entreprises desquelles l’Etat doit se désengager continuent d’exercer leurs fonctions jusqu’à la date de la signature des actes de cession. Au titre d’une gestion courante.
A toutes fins utiles, une Commission de privatisation est créée pour procéder à la détermination de la valeur des entreprises et à la fixation, le cas échéant, du prix d’offre minimum des titres ou des éléments d’actifs dont la cession est envisagée. Aucun de ses membres ne doit se vendre des titres ou actifs. Le désengagement, lui, désigne l’opération par laquelle l’Etat ou toute personne morale de droit public se retire, totalement ou partiellement, au profit de personnes physiques ou morales de droit privé, d’une entreprise dans laquelle il détient, directement ou indirectement, tout ou partie du capital. Ici, les personnes morales de droit public étrangères sont assimilées aux personnes de droit privé.
Rappelons qu’un processus de recrutement de conseillers en privatisation financé par la Banque mondiale a été lancé en février 2009. Il s’est achevé en novembre et a permis de retenir la Compagnie Financière CADMOS sise à Bruxelles (Belgique) pour la BTCI et la BTD, et Africa Capital à Cotonou (Bénin) pour la BIA-TOGO et l’UTB. Le projet est piloté par le ministère de l’Economie et des Finances. Les recettes de la privatisation serviront à rembourser les dettes contractées lors de la restructuration des banques. L’opération vise à réduire les risques d’une nouvelle instabilité macroéconomique liée aux déficits des grandes banques et promouvoir le développement du secteur financier et l’intermédiation financière. Après la phase de restructuration des quatre banques publiques en 2008 par la titrisation des créances compromises, celles-ci ont vu leur ratio de solvabilité relevé, respectant un repère structurel à fin mars 2009.

Parutions
Littérature togolaise en vogue
Le week-end dernier a enregistré coup sur coup deux dédicaces de romans publiés par des auteurs qui sont de nouveaux venus sur la scène. Il s’agit, à ne pas en douter, nonobstant la qualité, de l’accroissement sur le plan de la quantité de la communauté des écrivains togolais. C’est de bonne augure d’autant plus qu’en la matière, on constate que les nouveaux venus ne sont pas forcément destinés à s’exercer dans le noble art de l’écriture.
Il s’agit d’une part d’Hermann Amadoto, alias Kossi Sénam, docteur gynécologue obstétricien, auteur de l’Hôpital des morts (éditions Société des Ecrivains, 2010), dont le roman pose des questions relatives aux problèmes du développement en Afrique et à la corruption des élites. La dédicace de son roman a eu lieu à l’Hôtel Oda OBA samedi dernier, en présence de plusieurs personnalités du monde de la politique et des lettres. Elle a connu notamment la critique laudative de Daniel Lawson-Body, enseignant à l’Université de Lomé, critique littéraire et auteur lui-même d’un premier roman, Les Déméninges. Le problème avec Daniel Lawson-Body, c’est que ces critiques deviennent par laudatives qu’elles frisent quelque peu la légèreté ou le laxisme. Passons.
La seconde dédicace a eu lieu ce même 25 septembre à la grande salle de la paroisse franciscaine de Hanoukopé, Lomé.
Cela a donné lieu à la présentation du roman La faiblesse des hommes ou la pensée unique (Editions Haho 2010) d’Ayawovi Soékey SALLAH, fonctionnaire de son état au Ministère togolais des Finances et de l’Economie. Roman à portée politique, il interroge, dans le sillage de la célébration du cinquantenaire de l’indépendance du Togo, l’héritage du parti unique. Le roman fait le bilan du parti unique et plonge le lecteur au cœur d’une énigme qui conduit à l’assassinat du premier secrétaire du Parti unique, parti-Etat. Ca commence à rappliquer les assassinats des principaux personnages de l’Etat dans les romans togolais.
Né le 29 octobre 1964 à Lomé, diplômé des Lettres allemandes à l’Université du Bénin en 1988, il s’orienta au cycle 2 de l’Ecole Nationale d’Administration de Lomé où il obtint en 1991 un diplôme dans le domaine des finances et du trésor ; puis en 2003, il s’inscrivit à Paris en France à l’Ecole Nationale du Trésor d’où il sort nanti du titre d’Inspecteur de Trésor. Depuis 2008, il est Directeur Général de la Comptabilité Publique. Après les chiffres, dit un de ses collègues, les lettres.

Construction du grand contournement de Lomé
Trois mois pour dégager la piste
L’autorité publique ne cesse de le répéter : les personnes occupant «illégalement» le domaine public servant à l’emprise du grand contournement de Lomé sont invités par le ministre le l’Economie et des finances, Adji Otèth Ayasor, «à pendre leurs dispositions pour (le) libérer dans un délai de trois mois». Il s’agira de céder la voie allant du Golf Club de Lomé, à Agoènyivé, jusqu’à la société SOTOTOLES dans la zone portuaire. Passé un délai de trois mois, «des mesures seront prises pour démolir les constructions qui y auraient été érigées». C’est dit.
Des rencontres successives avec les riverains, il a été retenu que les occupants illégaux, affectés au dernier moment, par l’itinéraire définitif du grand contournement seront dédommagés selon les cas. Pour ceux qui ont construit naturellement de manière «illégale» sur l’emprise de la voie, l’autorité estime qu’ils l’ont fait leur risque et péril. Et donc ne nécessitent pour cela de dédommagement. C’est là les cas les plus graves. Il s’agira de partir de soi-même ou de se faire déguerpir par démolition de l’habitat à partir de fin décembre 2010.
Un clin d’œil est fait pour ceux des habitants affectés par le nouvel itinéraire de la voie. Par rapport à des casses programmées des édifices, certains occupants pourront s’en sortir avec une parcelle à moitié sauvée.
Il est prévu actuellement de dédommager les foyers au cas par cas. Et l’autorité y va de calcul très simple. Les habitations affectées par un déplacement volontaire de la voie de contournement – pour des raisons de difficultés – se doivent de toucher 10.000 francs Cfa par mètre carré (m²) de parcelle affectée ou démolie. En plus, le propriétaire reste en attente de bénéficier du même espace démoli dans les parages de Djagblé (nord de Kégué) où il serait prévu d’apprêter des parcelles viabilisées, avec des branchements d’eau et d’électricité. Le seul problème, c’est que toutes ces initiatives ne sont pas encore prêtes pour répondre aux promesses.
Au ministère de l’Economie et des finances, on ne voit pas vraiment bouger les volontés afin de pourvoir aux parcelles viabilisées à Djagblé. Les responsables du projet ne sont pas encore tout à fait prêts pour donner les détails qu’il faut. C’est là où l’on commence par douter de la bonne foi des autorités.
Début février, le président Faure Gnassingbé a donné le coup d’envoi des travaux de la route de contournement de Lomé. La nouvelle artère, censée désengorger le trafic en ville et faciliter le trafic des camions entre le Togo et les pays de l’Hinterland, aura une longueur de près de 14 km et comportera deux échangeurs. Coût total : 34 milliards de Fcfa en partie financés par la Chine. Les travaux – assurés par Société nationale chinoise des ponts et chaussées – devraient durer 34 mois. Dans le même temps, les travaux de contournement de la route d’Alédjo, Défalé et du bitumage de la voie Tandjouaré-Sinkassé avaient été lancés.
La ville de Lomé s’agrandit. L’inquiétude ces derniers temps est le trafic de plus en plus grand sur les artères de la capitale. Avec un pic dans la zone portuaire, à la jonction Cimtogo-Port de pêche qui impose jusqu’à deux d’attente dans les files aux heures de pointe. En janvier 2010 a débuté une enquête dans la zone du projet en vue de l’évaluation des biens situés dans l’emprise de la voie pour leur indemnisation.

Fin de la Grogne à Amina
Le Directeur Général met sa responsabilité en gage
Le consensus est trouvé hier en début de soirée. Après maintes négociations entre les délégués des employés et la Direction d’Amina Togo SARL, une société de la zone franche, tous les employés ont repris le travail ce matin. L’engagement personnel du Directeur Général selon lequel il exigera entre autres mesures des deux responsables de la section «pique et finition » de changer de comportement, a mis fin à ce mouvement de grève qui a commencé depuis vendredi. Aussi, sera affichée dans les prochains jours une note qui donne droit aux employés de protester à nouveau au cas où le Directeur serait démissionnaire vis-à-vis des engagements pris.
Ces employés réclament le départ de leurs responsables, une Chinoise et une Coréenne. Selon les grévistes, ces responsables qui s’occupaient du compartiment de brossage, il y a quelque temps ont été affectées au service de production où les rouages des tâches confiées à elles leur échappent complètement. Il est reproché à ces deux femmes de ne prendre en compte que les 20% de la production sous prétexte que les 80% sont marqués par des défauts. «Il faut qu’elles s’en aillent », lance un des employés, le torse nu avant d’exprimer son mécontentement à un policier pour avoir permis au camion transportant le déjeuner de rentrer dans la société.
En effet, les employés sont payés proportionnellement au nombre de pièces de mèche ou de tissage fabriqués. Pour le tissage dénommé «Amaka» par exemple il faut avoir fabriqué 100 pièces pour gagner 1000FCFA soit 10 FCFA par pièce. «Avec ses deux dames nous ne percevons qu’environ 10.000fcfa la fin du mois », se lamente Rodrigue, 25 ans employés à Amina depuis 5 ans.

Les OMD
Les progrès de l’Afrique
Une étude réalisée par l’ODI, l’institut britannique de Développement International intitulée « OMD: mesurer les Progrès à travers les pays », classe les pays en deux catégories: Ceux qui ont fait des progrès absolus vers l’atteinte de ces objectifs, et ceux qui ont plutôt réalisés des progrès relatifs. Dans le premier groupe des vingt pays en développement ayant fait des progrès absolus dans la réalisation des OMD, on retrouve plusieurs pays africains dont : Le Bénin, le Mali, l’Ethiopie, la Gambie, le Malawi, l’Ouganda, la Mauritanie, le Ghana, le Burkina Faso, le Rwanda et le Togo. Ce classement a été réalisé sur la base des 7 premiers Objectifs du Millénaire.

Une avancée contre la pauvreté
Le rapport note que des progrès significatifs ont été réalisés sur plusieurs fronts. Un exemple, la proportion moyenne des gens vivant dans la pauvreté a décliné de 52% en 1990 à 40% en 2008. Même dans des pays a forte population comme l’Egypte et l’Ethiopie ou même dans des pays émergents d’une guerre civile comme l’Angola, on a réussi à diminuer la pauvreté de moitié. Certains pays comme le Niger ont réussi à réduire le taux de mortalité infantile des enfants en dessous de cinq ans, de plus de 100 pour mille en moins de deux décennies. Les résultats de l’Afrique de l’ouest et de l’est ont été soutenus dans la période 1990 – 2007. L’Afrique du nord n’est pas en reste sur ce volet...
Le Bénin fait parti du groupe de pays ayant le plus amélioré son système d’éducation. Mais, tant en Afrique orientale qu’Occidentale, les progrès ont été impressionnants dans plusieurs pays. L’Ethiopie a également enregistré de bons résultats tout comme le Maroc en Afrique du Nord, mais en Afrique centrale les performances ont été décevantes.
Le Ghana de son côté ferait partie des cinq meilleures performances dans le monde dans les progrès réalisés en agriculture. Et l’on pense généralement que ce pays avant 2015 pourrait atteindre le premier objectif des OMD, la lutte contre l’extrême pauvreté et la faim. Par contre dans deux pays africains le Nigéria et le Zimbabwé en particulier, la proportion de personnes vivant avec moins $ 1,25 a augmenté. En Afrique centrale et en Afrique du nord de bons résultats ont été obtenus sur ce chapitre.
Les pays africains ont même réussi à faire des avancées au niveau de la parité genre, entre hommes et femmes. En 1991, l’Afrique de l’ouest avait l’une des plus grandes disparités genre. Pour les besoins de l’enquête le Cameroun que l’on a inclus dans cette région est le seul pays où on n’a enregistré aucun progrès sur cette question du genre.

Des progrès mais…
Le tableau n’est pas toujours aussi rose…Dans la lutte pour la réduction de la faim dans la monde, les progrès ont été lents dans certains pays. En Afrique sub-saharienne, les progrès ont été même décevants. La proportion de personnes malnutries est passée de seulement 31% en 1990 à 28% en 2004.
En RDC, un pays qui connait encore quelques troubles politiques à l’est de son territoire, le pourcentage de la population n’ayant pas un bon taux de nutrition a augmenté. Mais en général, la malnutrition frappe surtout les régions rurales. Dans un tiers des pays pris en compte par cette étude, les taux de malnutrition sont en général 70% supérieur à la campagne, comparés au centre urbain. En terme d’éducation on retrouve souvent les mêmes disparités entre villes et campagnes en Afrique au niveau des OMD.
Au niveau du taux de mortalité infantile, sur les 35 pays qui ont un taux supérieur à 100 pour mille, 34 sont africains. L’Angola, la Guinée et le Niger ont encore des taux pas très encourageants malgré les efforts consentis. Et on ne voit pas comment cet objectif pourrait être atteint. Là aussi, les régions rurales ont des taux de malnutrition infantile beaucoup plus importants.
Et même si des progrès ont été réalisés, ils n’ont pas toujours bénéficiés aux plus nécessiteux, les plus pauvres en général. De plus il y a aussi des disparités entre villes et campagnes. Sur la parité hommes-femmes, qui est l’un des objectifs du Millénaire pour le Développement certains pays africains n’ont réalisé aucun progrès: le Tchad, la Cote d’Ivoire, la Centrafrique, le Niger.


© L’Union du 28 septembre 2010

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