Médias

Une presse à 'guichets fermés'

Jean-Paul Agboh Ahouelete

Où en est la presse togolaise. Quel avenir pour les chaînes de télévision et les radios privées ? Internet va-t-il tuer les journaux.

Autant de questions qui ont été abordées mardi par les dirigeants du Conseil national des patrons de presse (CONAPP) à l’occasion de son Xe anniversaire.

Le CONAPP, présidée par Jean-Paul Agboh Ahouelete patron du journal Focus Infos, a présenté un rapport exhaustif sur les atouts et les contraintes de la presse. 

L’organisation professionnelle a d’abord tenu à rappeler que la presse togolaise a la caractéristique d’être très libérale, l’une des plus libérales de la région, en termes d’accès à la profession et à la création d’organes de presse, mais également quant à l’exercice de la liberté de la presse. Comme avancée majeure : elle consacre la dépénalisation  du  délit de presse, un baromètre par excellence de l’existence d’une volonté politique de promouvoir la liberté des médias.

Ceci étant dit, les journaux se débattent pour s’en sortir. D’abord, il y en a beaucoup trop ; ensuite les ressources publicitaires sont très réduites.

Les annonceurs sont souvent les mêmes et ne peuvent prendre en compte tous les organes, souligne le rapport.

‘En l’absence de publicité – et en raison de la faiblesse de l’aide de l’Etat à la presse – les responsables de journaux adoptent souvent la méthode coué pour faire vivre leurs organes et en vivre eux-mêmes. (…) Certains ont recours à des mécènes qui les soutiennent non dans une logique entrepreneuriale ni sur le long terme, mais uniquement de façon ponctuelle ou cyclique. Le recours à des réseaux politiques ou à des lobbies de différentes natures est également fréquent, donnant lieu malheureusement aux phénomènes dits de +bitos+ ou de +guichets fermés+ qui trivialement et prosaïquement, expriment les articles commandités et payés.’, indique la CONAPP.

Et les difficultés rencontrées par la presse ne s’arrêtent pas là. Trop de journaux, quasi-absence d’acheteurs et grande médiocrité des contenus éditoriaux.

Pour ce qui concerne les sites d’information, le rapport n’est guère plus tendre.

‘Le boom que connaît le secteur est caractérisé par la multiplicité des organes, souvent de mauvaise qualité. L’absence de réglementation spécifique,  la course effrénée au scoop expliquent les entorses fréquentes aux règles du professionnalisme’, peut-on lire.

La CONAPP déplore l’usage qui est fait des réseaux sociaux, ‘réceptacle de toutes les dérives’.

L’organisation suggère un certain nombre de pistes pour permettre au Togo de disposer d’une presse digne de ce nom. Parmi celles-ci, une meilleure formation et une véritable politique de financement.

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