Politique

Bawara : "Des témoignages historiques"

« Historique ». C’est ainsi que Gilbert Bawara qualifie le message adressé par la Commission européenne pour saluer la réélection de Faure Gnassingbé. Le ministre de la Coopération rappelle que depuis dix sept ans, l’UE avait toujours refusé d’apporter sa bénédiction aux différentes élections présidentielles organisées au Togo.
Rappelons que le président de la Commission de l’Union européenne, José Manuel Durão Barroso, a en même temps encouragé Faure « à poursuivre les efforts entrepris pendant votre premier mandat en terme de consolidation de la démocratie, de l’amélioration de l’état de droit et d’approfondissement du dialogue entre camp politique et de continuer votre politique d’ouverture ».
Rien de plus logique, estime Gilbert Bawara. « (...) lorsque vous évoluez dans un cadre de partenariat, il faut accepter les encouragements, les avis et les conseils », explique ce proche du chef de l’Etat.
Republicoftogo.com : Les messages de félicitations adressés par de nombreux chefs d’Etat étrangers sont-ils suffisants pour valider l’élection de Faure Gnassingbé ; une élection contestée par certains opposants ?
Gilbert Bawara : Absolument ! Non seulement ces réactions sont suffisantes pour crédibiliser le scrutin, mais surtout elles sont historiques, notamment de la part de l’Union européenne.
Je voudrais rappeler ici que depuis 1998, il n’y avait pas eu de scrutin présidentiel au Togo reconnu à ce niveau par les partenaires de l’Union européenne et surtout par la Commission européenne. De façon plus globale, n’oublions pas que depuis 1993, année de la rupture entre le Togo et l’UE, aucun scrutin présidentiel n’avait été jugé crédible par les institutions de Bruxelles.
Aujourd’hui, j’estime qu’au-delà de la légitimité que le peuple togolais a accordé à Faure Gnassingbé, les témoignages de reconnaissance de ces partenaires sont véritablement historiques.
Republicoftogo.com : Le président de la Commission de l’UE ainsi que Nicolas Sarkozy ont exprimé le souhait que le président élu poursuive les réformes, la lutte contre la pauvreté et le dialogue politique. Cela pourrait ressembler à une injonction ?
Gilbert Bawara : Je ne crois pas qu’il s’agit d’une injonction. Il est évident que lorsque vous évoluez dans un cadre de partenariat, il faut accepter les encouragements, les avis et les conseils.
J’y vois surtout la reconnaissance d’un travail important qui a été réalisé avec un bilan bien concret.
Les Togolais savent qu’il y a encore beaucoup de chemin à faire pour
satisfaire pleinement leurs attentes et en cela aussi, les partenaires s’engagent et manifestent la volonté de nous soutenir dans cette voie.
Le renforcement de la démocratie et de l’Etat de droit n’est pas un aboutissement, mais une dynamique, un mouvement qu’il faut constamment perfectionner.
Tous nos partenaires reconnaissent que le Togo est bien dans cette dynamique et ils nous demandent de maintenir le cap. Nous partageons la même approche.
Republicoftogo.com : Le président est-il engagé dans une politique de dialogue avec l’opposition ou va-t-il mettre le turbo sur la poursuite des réformes économiques ?
Gilbert Bawara : L’un n’exclut pas l’autre. Le président est un homme de dialogue. Il mène une politique d’ouverture et le prouve au quotidien. Il ne le fait pas par coquetterie, mais par conviction parce qu’il croit qu’il y a des voies et moyens qui permettent de mobiliser les togolaises et les togolaises, les compétences et les talents au service du développement du
Il va donc continuer.
Maintenant, il y a un temps pour les élections et un temps pour l’action.
Tout en conservant cet esprit de dialogue, il va se focaliser davantage sur la politique de développement réclamée par ses électeurs et, je crois, par l’ensemble des Togolais.
Republicoftogo.com : Vous êtes l’un des artisans de la reprise de la coopération entre le Togo et les bailleurs de fonds. Avez-vous le sentiment que la mission est accomplie ?
Gilbert Bawara : Dire cela est un peu prétentieux et ça ressemble à de l’autosatisfaction.
Il reste beaucoup de choses à accomplir et on peut encore faire mieux. L’objectif, par exemple, est de parvenir au point d’achèvement de l’initiative PPTE.
Republicoftogo.com : La remarque est récurrente. A quoi servent les milliards d’aide octroyés par les bailleurs de fonds et où va l’argent ? Beaucoup de Togolais se posent la question.
Gilbert Bawara : La population voit les résultats sur le terrain. Il y a beaucoup de chantiers dans tous les domaines.
Dans les secteurs sociaux (éducation, santé, accès à l’eau
potable) comme dans le domaine des infrastructures (routes, énergie), de l’agriculture etc. Les togolais voient aujourd’hui à quoi sert cet argent.
C’est aussi vrai que compte tenu du retard accumulé depuis 1993, l’on peut effectivement avoir l’impression que les choses ne vont pas assez vite.
Mais la réalité c’est que beaucoup de projets ont commencé à connaître un début d’exécution et nous allons simplement imposer maintenant un rythme plus soutenu, parce que nous sommes conscients que les souffrances des populations ne peuvent pas être mises en veilleuse.
Je comprends parfaitement les impatiences et les exaspérations des togolais et personne ne peut le nier, mais en même temps nous devons éviter de confondre vitesse et précipitation car la précipitation peut nous conduire dans le fossé.
Les critères de transparence et de bonne gouvernance que nous observons peuvent parfois être la cause de certains retards.
Republicoftogo.com : Allez-vous conserver votre poste dans le prochain gouvernement ?
Gilbert Bawara : C’est au chef de l’Etat de décider, certainement pas à moi.
J’ai fait mon devoir en tant que citoyen et collaborateur du président un
point c’est tout.
Faure est le président de tous les togolais, il veillera à ce que même ceux qui ne sont pas de son bord, s’ils en ont la capacité, puissent servir le pays, en venant travailler à ses côtés pour le bien du Togo.

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