Politique

Bodjona : « Aucun sujet n’est tabou ! »

Le collectif «Sauvons le Togo», qui regroupe à la fois des partis d’opposition, des ONG et des organisation de la société, a comme plateforme commune une forte hostilité à l’égard du pouvoir. Son catalogue de réclamations est varié :  abrogation des récentes lois électorales, pourtant élaborées à partir des recommandations de l’Union européenne, réintégration des députés exclus ou la mise en œuvre des recommandations de la CNDH.

Qu’en pense Pascal Bodjona, le ministre de l’Administration territoriale. Le dialogue est-il définitivement rompu. Que souhaite le gouvernement ? 

Les réponses dans l’entretien qui suit.

Republicoftogo.com: Quelle est votre lecture quant aux revendications affichées par ce collectif ?

Pascal Bodjona: Permettez-moi d'abord exprimer la compassion du gouvernement aux forces de l'ordre qui ont été agressées par les manifestants et à tous ceux qui ont été victimes de l'intolérance et des violences exercées. 

Nous constatons que les organisateurs de la manifestation ont été débordés par éléments surexcités qui n'étaient pas venus sur place pour exprimer pacifiquement des idées politiques, mais pour en découdre avec la police ; sans parler des casseurs.

Cela étant rappelé, le gouvernement a réaffirmé à maintes reprises sa disponibilité à dialoguer, sa disponibilité à discuter avec l'ensemble des acteurs politiques. 

La violence et le vandalisme ne sauraient constituer des moyens de pression.

Je voudrais aussi préciser que, jusqu'à preuve du contraire, le gouvernement n'a reçu aucune revendication précise de la part du collectif demandant quoi que ce soit. 

Toutes les demandes évoquées, publiées par la presse, ne sont pas des sujets tabous ; ils peuvent faire l'objet de discussions. 

Mais on ne peut pas discuter dans une atmosphère aussi délétère. Il faut que chacun fasse preuve de bonne volonté et de bonne foi pour permettre d’aplanir les différends.  

C'est bien de cela qu'il s'agit. 

S'agissant du code électoral, par exemple, j'ai toujours dit qu'il n'existe pas de texte parfait. On reproche à ce texte d'être bon à minima. Il faudrait dans ce cade que les gens apportent leurs contributions pour que nous puissions l'améliorer. 

Certains partis politiques ont même demandé le retour à la constitution de 1992. Même si cela devait être fait, il faudrait nécessairement passer par une révision constitutionnelle. Il ne suffit pas d’un simple décret. 

Bref j'invite les leaders politiques à être concrets, pratiques et pragmatiques dans leurs revendications.

Republicoftogo.com: On parle de dialogue, mais au final, les résultats sont peu probants

Pascal Bodjona: On a jamais assez de dialogue. Certains processus aboutissent, d’autres non. Ce que je veux dire aujourd’hui c’est que le gouvernement reste ouvert au dialogue et tout à fait disponible.

Republicoftogo.com: Après les manifestations de mardi et mercredi, comment faire baisser la tension ?

Pascal Bodjona : Effectivement il faut aller vers l’apaisement. Personne n’a intérêt à la surchauffe au Togo. Le chemin vers la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit passe inévitablement par le dialogue. Il n’y a pas d’autre voie.

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