Politique

Changer les mentalités et les schémas du passé

Le chef de l’Etat a reçu vendredi les vœux des institutions de la République (Conseil constitutionnel, Cour suprême, HAAC, CNDH, CVJR, Céni, CNDS, CPDC).
« En voyant l’ensemble des institutions constitutionnelles et ad’ hoc réunies ici ce jour, je mesure avec émotion le long chemin parcouru par notre pays en vue de se doter d’un cadre institutionnel qui favorise le développement, sans ignorer les éléments essentiels que sont les droits et la dignité humaine », a déclaré Faure Gnassingbé lors de son intervention.
Il a rendu hommage aux différentes institutions souhaitant que celles-ci «tirent leur mérite non pas de leur simple existence, mais de leur capacité effective à nous faire progresser constamment sur la voie de l’Etat de droit ».
Evoquant le travail accompli par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC), le président a déploré les dérives en matière de presse et recommandé la refonte des mécanismes pour rendre le cadre de régulation plus opérationnel.
M. Gnassingbé a invité les institutions à combattre l’immobilisme et « à engager une rupture profonde avec les mentalités, les routines, les comportements et les schémas du passé qui bloquent l’élan de notre société vers l’avenir ».
Enfin, le chef de l’Etat, « conscient que les réformes institutionnelles sont toujours des tentatives imparfaites, toujours inachevées, toujours recommencées » ; a invité les plus hautes instances de l’Etat à engager sans tarder celles qui s’imposent.

Voici l’intervention du président Faure Gnassingbé en réponse aux vœux des institutions.
Monsieur le Président de la Cour constitutionnelle,
Monsieur le Président de la Cour suprême,
Monsieur le Président de la Cour des comptes,
Monsieur le Président de la Commission nationale des droits de l’homme,
Monsieur le Président de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication,
Monsieur le Président de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation,
Monsieur le Président de la Commission électorale nationale indépendante,
Monsieur le Président du Cadre Permanent de Dialogue,
Monsieur le Président du Conseil national de dialogue social
Mesdames et Messieurs,
C’est un plaisir pour moi de vous retrouver tous ici, au seuil d’une nouvelle année. Je me réjouis en effet, de partager avec vous, ce moment de solennité que constitue le passage à une nouvelle année, car les institutions que vous représentez sont au cœur de la vie de la République.
Monsieur le Président de la Cour Constitutionnelle,
Les vœux que vous venez de m’adresser en votre nom propre et au nom de vos collègues, me touchent profondément. Je voudrais à mon tour vous souhaiter à vous-même ainsi qu’à vos collègues et à vos collaborateurs, mes vœux sincères de santé, de paix et de prospérité.
En voyant l’ensemble des institutions constitutionnelles et ad’ hoc réunies ici ce jour, je mesure avec émotion le long chemin parcouru par notre pays en vue de se doter d’un cadre institutionnel qui favorise, comme vous l’avez si bien souligné, Monsieur le Président de la Cour constitutionnelle, le développement, sans ignorer les éléments essentiels que sont les droits et la dignité humaine.
Comme vous le savez tous, notre pays est depuis deux décennies en quête d’une société nouvelle où règnent le droit, la justice, l’égalité. C’est une longue quête, une quête sans fin.
Mais grâce à votre travail, grâce à vos efforts, nous avons enregistré, au fil des ans, des résultats encourageants dans ce long cheminement qu’est la marche vers l’Etat de droit. D’ailleurs notre pays a fait en la matière œuvre de pionnier ; je vous sais gré, Monsieur le Président de la Cour constitutionnelle d’avoir rappelé à notre bon souvenir que la toute première Commission nationale des droits de l’homme sur le continent africain a vu le jour chez nous. Que d’avancées n’avons-nous enregistré en matière de protection et de promotion des droits humains grâce à la CNDH ?
Avec l’installation effective de la Cour des comptes qui est devenue opérationnelle en 2010, l’appareil institutionnel prévu la constitution sera au grand complet, dès que le Conseil économique et social sera mis en place. Nos efforts doivent tendre vers la mise en place totale des institutions prévues par notre loi fondamentale.
Mais vous le savez mieux que quiconque, les avancées vers l’Etat de droit sont toujours fragiles ; les acquis ne sont jamais tout à faits définitifs, à moins que par une vigilance de tous les instants, nous ne ménagions des garde-fous pour éviter les reculs.
Les institutions que vous représentées sont certes des points de repères importants pour notre société ; c’est par elles que chacun mesure ce qu’il peut raisonnablement attendre des autres en termes de droits et de devoirs, mais encore faut-il que ces institutions soient efficaces et que leur fonctionnement soit optimal, dans le respect des grands équilibres définis par la constitution.
Je voudrais à cet égard me féliciter des efforts déployés par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication pour favoriser un usage plus responsable de la liberté de presse dans notre pays. Malheureusement les nombreuses dérives en la matière nous imposent de repenser les mécanismes mis en place afin de rendre le cadre de régulation plus opérationnel.
C’est pourquoi je voudrais vous convier à poursuivre vos efforts afin que vos institutions respectives tirent leur mérite non pas de leur simple existence, mais de leur capacité effective à nous faire progresser constamment sur la voie de l’Etat de droit.
Nous devons pour cela combattre l’immobilisme, engager une rupture profonde avec les mentalités, les routines, les comportements et les schémas du passé qui bloquent l’élan de notre société vers l’avenir.
Je sais bien que les réformes institutionnelles sont toujours des tentatives imparfaites, toujours inachevées, toujours recommencées ; mais nous devons sans tarder engager celles qui s’imposent à nous, car c’est seulement de cette manière que nous ferons de nos institutions, des outils qui permettent à nos volontés et à nos énergies de s’additionner et de se compléter plutôt que de se disperser et de se contrarier.
Je forme le vœu ardent que l’année 2011 nous apporte l’inspiration nécessaire pour opérer les réajustements qui permettront aux institutions que vous représentez d’évoluer dans des cadres plus porteurs pour la démocratie et l’Etat de droit au Togo.
Je vous souhaite à tous, une bonne et heureuse 2011.

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