Politique

Enquête MICS : Le Togo a fait des progrès

La ministre de la Planification, Dédé Ahoéfa Ekoué (photo), qui avait à ses côtés Viviane Van Steirteghem, la représentante de l’UNICEF au Togo, a lancé jeudi le « rapport de l’enquête par grappe à indicateurs multiples  MICS  (Multiple Indicator Cluster Survey) édition 2010 ».

Kezaco ?

Réalisée par le ministère auprès du Président de la République, chargée de la Planification, du Développement et de l’Aménagement du Territoire à travers la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale (DGSCN) , et avec la contribution du PNUD et de l’UNICEF, l’enquête MICS est un programme international d’enquête auprès des ménages élaboré par l’UNICEF. 

Il fournit des données actualisées et désagrégées par sexe, par région et par quintile de bien-être des ménages, sur la situation des enfants, des femmes et des hommes, en identifiant les disparités dans le pays.

Pour le Togo, les données concernant notamment, la mortalité infantile et infanto-juvénile, la nutrition, les aspects relatifs à la santé de la mère et de l’enfant, l’accès à l’eau et l’assainissement, la scolarisation de l’enfant au primaire et au secondaire, l’alphabétisation, la protection de l’enfant etc.

L’enquête montre des progrès significatifs en matière de fréquentation au primaire. Le taux net passe de 79% en 2006 (MICS3) à 88% en 2010. Le Togo est également parvenu à réaliser la parité entre les sexes (même nombre de filles que de garçons) à l’école primaire.

Des avancées sont aussi à noter dans les domaines de la santé et de la protection de l’enfant. Le pourcentage des moins de 5 ans ayant dormi sous moustiquaire imprégnée a augmenté passant, en  quatre ans, de 38% à 57%. 

La baisse du taux de mariage précoce vient également encourager les partenaires intervenants dans le domaine de la protection de l’enfant, avec un taux de 11,5% contre 16% en 2006.

Cependant certains indicateurs stagnent comme le taux de mortalité des enfants  de moins de 5 ans qui au niveau national demeurent très élevés (respectivement 78% et 124%). 

D’autres régressent à l’instar du taux des ménages utilisant les sources d’eau améliorées : 60,6% en 2006 contre 57,3% aujourd’hui.

Par ailleurs, de fortes disparités d’ordre géographique apparaissent dans pratiquement tous les domaines, mettant ainsi en évidence les zones où les interventions doivent s’intensifier pour adopter une approche axée sur l’équité dans les programmes de développement mis en œuvre au Togo.

A titre illustratif, dans le domaine de la mortalité infanto-juvénile, sur 1000 enfants qui naissent dans la région de la Kara, 167 n’atteindront pas l’âge de cinq ans contre 102 enfants dans la région Maritime (sans Lomé).

Les disparités signalées par l’enquête MICS4 concernent également les aspects d’ordre socio-économiques, le niveau d’éducation et le sexe. 

Cela se traduit par des écarts significatifs selon qu’il s’agisse de ménages pauvres ou riches, de parents instruits ou non et de personnes de sexe masculin ou féminin.

Ainsi en matière de nutrition, 40% des enfants dans les ménages les plus défavorisés ont un retard de croissance (taille/âge)  alors que dans les ménages les plus riches, ce taux se limite à 13%.

Un enfant atteint de pneumonie a deux fois plus de chances d’être amené chez un personnel soignant si sa mère a un niveau d’instruction élevé (secondaire) que si celle-ci n’a jamais été à l’école. 

Seules 33% des femmes de 15 à 24 ans ont une connaissance approfondie sur la prévention du VIH-SIDA contre 42% des hommes pris dans la même tranche d’âge. De même, au secondaire le taux net de fréquentation des garçons (51%) surpasse largement celui des filles (40%).

Quatrième du genre au Togo, cette enquête nationale répond à des exigences d’ordre stratégique visant à mesurer de façon précise et fiable les progrès réalisés par le pays dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et à fournir des indicateurs pour l’élaboration du document stratégique de réduction de la pauvreté (DSRP).  

Les précédentes enquêtes remontent à 2006, 2000 et 1995.

Voici le discours de la ministre de la Planification, Dédé Ahoéfa Ekoué

C’est un agréable devoir pour moi de prendre la parole pour vous souhaiter une cordiale bienvenue à cet important atelier consacré à la présentation des résultats de l’Enquête par Grappe à Indicateurs Multiples (MICS 2010).

Votre présence à cette cérémonie atteste de l’importance que vous accordez à la situation des enfants et des femmes qui sont au centre des enquêtes MICS.

Comme vous le savez, entre septembre et novembre 2010, la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale (DGSCN) a procédé auprès des ménages sélectionnés sur toute l’étendue du territoire national, à la collecte des données dans le cadre de la réalisation au Togo de l’enquête MICS 2010. 

Suite à cette collecte de données, les travaux de traitement et d’analyse qui se sont poursuivis, ont permis à la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale, de produire des données statistiquement satisfaisantes notamment sur la situation réelle des indicateurs liés à la Survie et au Développement de l’Enfant, à l’Education de base et à l’Equité de Genre, et à la Connaissance du VIH/SIDA chez les jeunes pour ne citer que ces exemples.  

Cette opération, la Quatrième du Genre dans notre pays, après celles de 1996, 2000 et 2006, est intervenue à un moment où le Gouvernement et les décideurs ont plus que jamais besoin des données démographiques récentes, détaillées, désagrégées par sexe, par milieu de résidence pour une meilleure prise en compte des paramètres de la population et en particulier des groupes vulnérables que sont les enfants et les femmes dans les politiques de développement économique et social.

La réalisation de l’Enquête MICS-2010 a été une occasion pour nos partenaires au développement d’apporter une fois encore, leur appui à la politique du Gouvernement et du Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Faure Essozimna GNASSINGBE pour l’amélioration des conditions des groupes vulnérables que sont les femmes et les enfants dans notre pays.

En effet, la réalisation de l’enquête MICS-2010 a été possible grâce à la participation significative du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (Unicef). Je voudrais préciser au passage que l’Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples est un programme d’enquête sur les ménages conçu par l’Unicef pour aider les pays à combler les lacunes des données sur l’observation du développement humain en général et la situation des enfants et des femmes en particulier. 

C’est donc le lieu de renouveler à l’Unicef, les sincères remerciements du Gouvernement pour son inestimable contribution technique et financière qui nous a  permis de réaliser cette opération d’intérêt national.

C’est aussi le lieu d’exprimer notre gratitude au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) pour son appui financier à la réussite de l’opération.

Il est important de relever le rôle joué par les ménages sélectionnés dans le cadre de cette enquête. Ce sont eux qui  ont fourni aux agents de collecte, des informations recherchées. C’est le lieu de leur exprimer aussi notre reconnaissance pour leur coopération, le temps consacré à répondre aux questions 

Que tous les acteurs impliqués à savoir : départements ministériels, société civile, autorités traditionnelles, médias, etc. qui ont contribué de près ou de loin à la réussite de l’opération trouvent ici l’expression de notre profonde gratitude.

Je voudrais exprimer mes sincères remerciements à l’équipe technique de l’Enquête MICS-2010 et à l’ensemble du personnel de la Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité Nationale car ils se sont investis pour que nous arrivions  aux résultats qui vous sont présentés ce jour.   

Grace à tous ces acteurs, nous puissions disposer de données qui nous permettront d’accroitre la qualité des décisions et actions d’acteurs qui travaillent pour l’amélioration des conditions de vie des populations. 

Mesdames et Messieurs,

Sept mois après la présentation des résultats préliminaires, l’heure est venue de porter à votre connaissance, les résultats finaux de MICS-2010  afin que nous ayons une compréhension commune des conclusions de ce rapport et de ses implications pour le développement du Togo.

La présente rencontre est une occasion  idoine pour faire le  point sur les avancées  significatives et les  défis  majeurs que révèle l’enquête MICS-2010 et engranger le dialogue sur les implications en termes de décisions et d’actions pour  une meilleure efficacité de nos actions  en faveur du développement social. 

Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Je voudrais vous rappeler que, les résultats de MICS-2010 constituent une source précieuse de données actualisées sur les indicateurs de conditions de vie des enfants et des femmes.

Ces indicateurs de MICS-2010 vont contribuer à l’élaboration du deuxième Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP-Complet)  et des politiques sectorielles. Il va aussi nous aider dans le suivi des progrès réalisés par notre pays en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). 

Dans le domaine de la santé de l’enfant, les indicateurs de MICS-2010 nous révèlent que 68,3% des enfants âgés de 12 à 23 mois sont vaccinés contre la rougeole par rapport à un taux de 63,1% obtenu en 2006 ; 57,1% des enfants de moins de cinq ans dorment sous moustiquaire imprégnée contre 38,4 % en 2006. 

Par ailleurs, les résultats montrent que l’état nutritionnel des enfants s’est beaucoup amélioré passant de 26,0% en 2006 à 16,6% en 2010 contribuant ainsi  à renforcer nos progrès vers les cibles de l’OMD1  

Pour ce qui est de l’éducation, le taux net de scolarisation au primaire est passé de 79,3% en 2006 à 88, 7% en 2010. 

De plus, l’indice de parité entre les sexes à l’école primaire est passé de 9 en 2006 à 1 en 2010, ce qui montre l’effort réalisé sur la question de l’équité genre.

Ces quelques exemples que nous avons choisis, illustrent des avancées réalisées majeures  faites  par notre pays  dans des domaines très importants  pour notre population. 

Toutefois, ces avancées ne doivent pas occulter le fait que des défis majeurs  subsistent que nous devons ensemble confronter plus vigoureusement. Parmi ces défis figurent la mortalité infantile et l’accès à l’eau, les disparités genre et les disparités régionales.

Dans ces domaines, plusieurs actions sont déjà en cours dont je citerais quelques exemples. Le Gouvernement est en train de mettre en œuvre plusieurs mesures pour renforcer la lutte contre la mortalité infantile et maternelle. Il a mis l’accent sur l’accès à l’eau et à l’assainissement comme une priorité et a organisé une table ronde sur cette question. Les efforts du gouvernement sont encouragés par l’acceptation de la candidature du Togo à l’initiative européenne pour les OMD qui nous aidera à renforcer les services d’eau et d’assainissement. L’accès à une meilleure protection sociale se fait progressivement  grâce à la mise en place de l’assurance maladie, à la mise en œuvre de programmes majeurs tels que le programme de développement communautaire, les mesures d’action sociale en faveur des couches défavorisées.   Les femmes restent une priorité pour le gouvernement qui  a adopté une politique d’égalité genre et s’active à la mettre en œuvre.

 Mais au delà de ce qui se fait déjà, le Gouvernement s’inscrit dans une logique d’intensification des investissements pour la satisfaction des besoins sociaux surtout ceux de groupes les plus vulnérables les femmes et les enfants. 

Le Premier Ministre dans son discours d’ouverture du forum  national sur le DSRP II a relevé l’importante de promouvoir une croissance inclusive qui permet d’avoir des retombées sur les conditions de vie de la population et sur l’importance d’améliorer l’accès aux services de base.  Le prochain DSRP à travers les axes qui ont été retenus par le forum national notamment celui du renforcement du capital humain et de promotion d’un développement participatif et équilibré constituera un cadre stratégique idoine pour  faire des avancées majeures dans les domaines ou nous rencontrons des défis maintenant. 

C’est l’occasion pour nous de remercier tous les partenaires au développement qui  accompagnent le gouvernement dans ces efforts pour l’amélioration des conditions de vie de populations particulièrement les femmes et les enfants et les autres groupes vulnerables, en conformité avec les orientations données par Son Excellence Monsieur le Président de la République. 

Je suis convaincue qu’ensemble,  populations, gouvernement,  société civile, secteur prive, medias, partenaires au développement nous consoliderons les progrès majeurs qui sont dévoilés par cette enquête et relèverons les obstacles qui continuent de limiter le bien être des femmes et des enfants.

Sur ce, je déclare  officiellement lancer le rapport  des résultats de l’Enquête par Grappes à Indicateurs Multiples (MICS-2010).

Je vous remercie de votre aimable attention.

MICS

Enquête à indicateurs multiples (MICS)

Grâce à sa méthodologie d'enquête à indicateurs multiples (MICS), l'UNICEF aide les pays a rassembler et à analyser des données afin de combler l'absence de données relatives aux indicateurs permettant de suivre l'évolution de la situation des enfants et des femmes.

Depuis le milieu des années 90, la méthodologie MICS a permis à beaucoup de pays de produire des estimations statistiquement solides et comparables sur le plan international, pour une série d'indicateurs dans les domaines de la santé, de l'éducation, de la protection de l'enfant et du VIH/SIDA. Les conclusions de MICS ont été abondamment utilisées comme base de décision pour l'élaboration des politiques et des programmes d'intervention,  et dans le but de sensibiliser l'opinion publique à la situation des enfants et des femmes dans le monde.

L'UNICEF  prépare actuellement le 4ème tour d'enquêtes MICS et apportera son aide aux pays pour réaliser les enquêtes pendant 2009-11.

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