Politique

Fin des audiences à Sokodé

La Commission «Vérité, justice & réconciliation», a achevé mardi ses audiences publiques dans la ville de Sokodé après avoir examiné 64 dossiers et entendu témoins et victimes.

Dans le communiqué final, la CVJR « déplore toutes les violences exercées au nom de l’appartenance à tel ou tel parti politique, du processus  démocratique et des conflits  fonciers qui divisent des communautés liées par l’histoire du peuplement de notre pays".

Cette commission a été créée à la demande du président Faure Gnassingbé pour faire la lumière sur les évènements violents survenus au Togo de 1958 à 2005. Elle a bénéficé récemment de l’appui financier de la France et de l’Allemagne pour près de 200 millions de Fcfa.

L’objectif final est de parvenir à une réconciliation sincère entre Togolais.

Prochain rendez-vous à Atakpamé à partir du 13 octobre.

Voici le communiqué de la CVJR

Ce mardi 11 octobre 2011, la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) a terminé ses audiences dans la région centrale. La séance de ce jour a été spécialement consacrée :

- à l’écoute des derniers témoins et victimes des violences électorales de, des exactions sociopolitiques et autres événements ;

- à des  droits de réponse sur requête.

Six victimes et témoins ont été auditionnés pour divers sujets relatifs aux  violences sociopolitiques avec destructions de biens meubles et immeubles à Sokodé en 1991,  aux violences intercommunautaires avec déplacements de populations à Bodjé en 1991, aux violences liées à la présidentielle de 2005, à  la mort de Djobo Boukari en 1997,  ainsi qu’à divers abus d’autorité.

S’agissant du droit de réponse exercé par certaines personnes citées au cours des audiences publiques antérieures,  la Commission a écouté douze témoins  venus livrer leur version  des faits exposés dont des cas de  violences liées à la présidentielle de 2005 à Mango, à la mort de Djobo Boukari,  à l’imamat de Bafilo et  à des cas d’abus d’autorité à Kara.

En somme,  pour l’étape de Sokodé, la CVJR a examiné en audiences publiques, privées et à huis clos (in camera)   un total de 64 dossiers relatifs aux  événements liés aux troubles sociopolitiques orchestrés par des militants de partis politiques,  aux  violences intercommunautaires suivies de déplacements massifs de populations, aux abus d’autorité,  aux  exactions des éléments des Forces Armées Togolaises et des agressions physiques ayant entrainé des pertes en vies humaines , aux  décès du Dr Abdoukarim Boukari en 1969 et  de l’ex-ministre et fonctionnaire des Nations Unies Djobo Boukari en 1997,   à la détention et au décès  des militants de l’opposition à  Blitta  en août 1994, et aux violences liées à la  présidentielle du 24 avril 2005.

La Commission  a déploré toutes les violences exercées au nom de l’appartenance à tel ou tel parti politique, du processus  démocratique et des conflits  fonciers qui divisent des communautés liées par l’histoire du peuplement de notre pays. Elle rappelle que tous les témoignages recueillis dans les 20 011 dépositions seront pris en compte y compris  ceux des 2 739 dépositions de la région centrale  pour  des recommandations au gouvernement.  

 La CVJR exprime ses remerciements aux populations qui se sont déplacées pour témoigner ou assister aux audiences, aux autorités administratives, à tous les médias,  à toutes celles et à tous ceux qui nous ont accueillis à l’étape de Sokodé.

Après Sokodé, les membres de la CVJR sont attendus  à Atakpamé où les audiences démarreront le jeudi 13 octobre 2011. En effet,  dans la région des Plateaux, les audiences seront consacrées aux  violences politiques de 1958, aux législatives de 1961 et aux  arrestations qui s’en sont suivies, aux  déplacements des populations, aux incidents intercommunautaires entre  Akébou et Akposso  dans les années 1991/ 1992 et à d’autres cas de  violations des droits humains et violences à caractère politique survenues dans notre pays.

Une fois encore, la Commission tient à  rappeler que c’est à la lumière des différentes informations fournies par les différents intervenants au cours des audiences (publiques, in caméra et privées) ainsi que des rapports de ses investigations, qu’elle fera ses recommandations finales à l’attention du peuple togolais dans le sens de l’apaisement.

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