Politique

Joël Egah : « La fin des observateurs censeurs ! »

Les journalistes ne veulent plus se contenter de couvrir les élections au Togo ; il veulent être les acteurs du processus démocratique en devenant des observateurs au même titre que les représentants de l'Union africaine, de l'UE ou de la Cédéao.

Ils ont ainsi créé l'association « Journalistes pour l'observation électorale » (Jobe) qui compte bien être active sur le terrain lors des présidentielles de 2010. Pour Joël Egah, patron de l'hebdomdaire « Sud Info » et coordinateur de Jobe, les journalistes n'étaient jusqu'à présent que des « observateurs censeurs ». L'observation électorale permettra aux représentants des médias d'offrir une couverture objective, estime M. Egah. Republicoftogo.com : Un journaliste a-t-il pour vocation d'être observateur ?

Joël Egah :

Depuis près deux décennies, les pays africains ont amorcé leur processus démocratique et les élections sont toujours ponctuées par le déploiement d'observateurs qui dressent des rapports en fin de mission. Ces rapports sont souvent l'objet de critiques et d'appréciations en tout genre de la part de la presse.

Je prends l'exemple des élections législatives d'octobre 2007 au Togo qui ont consacré l'installation de l'Assemblée nationale actuelle. Beaucoup de commentaires ont publiés sur le scrutin. Du coup, les journalistes deviennent eux-mêmes des observateurs, mais des observateurs censeurs, dirai-je, sans pour autant avoir une vision objective.

Nous avons pensé qu'il était opportun de créer cette structure pour impliquer directement les journalistes dans l'observation électorale afin qu'ils mènent des critiquent en hommes avertis.

Republicoftogo.com : La qualité de journaliste ne suffit pas être un bon observateur.

Joël Egah :

Bien entendu ! C'est pourquoi notre première démarche sera d'Œuvrer pour la formation des journalistes à l'observation électorale. Par le passé, on a formé les journalistes pour la couverture des élections, il suffit de compléter avec les méthodes d'observation.

Cette démarche nous paraît d'autant plus importante que les journalistes qui ont le pouvoir de relayer les informations doivent vivre les faits dans les bureaux de vote.

Cela va certainement contribuer à assurer la transparence du processus.

En 2010, le Togo aura une élection test qui devra rendre compte de l'avancée ou non du pays sur la voie de la consolidation de la démocratie et du respect de la volonté populaire. Je crois que c'est l'occasion de mettre toutes les chances de notre côté pour réussir ce pari et en cela il me semble que les journalistes ont un rôle essentiel à jouer.

Republicoftogo.com : La présidentielle c'est dans environ huit mois, que comptez-vous faire dans l'immédiat pour mettre les journalistes à niveau ?

Joël Egah :

Notre première démarche, sera de soumettre des projets de formation des journalistes à des institutions partenaires qui devront nous aider à mettre les journalistes à niveau. Nos équipes s'y attèlent en ce moment. Nous constatons que notre projet suscite un réel intérêt du côté des consulats et institutions internationales.

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