‘Monsieur Faure Gnassingbé est venu provoquer les Togolais. Il ne propose pas la solution, mais il l’impose’, a déclaré jeudi Eric Dupuy, l’un des responsables de la coalition de l’opposition. Il réagissait à l’intervention du chef de l’Etat à l’occasion des vœux à la Nation. Pour lui, le message présidentiel est une ‘pure provocation’.
Ce qui semble gêner les opposants c’est l’annonce de la tenue d’un référendum sur les réformes constitutionnelles ; un processus portant légal, prévu par les textes. Les autorités l’ont répété à plusieurs reprises, un dialogue ne peut se substituer à une consultation référendaire.
Mais les vertus de la discussion doivent être cultivées.
Ce n’est pas l’avis d’Eric Dupuy qui fait peu de cas de la constitution de son pays : ‘S’il faut donner la voix au peuple, à quoi bon encore le dialogue. Si les questions pour lesquelles le dialogue est annoncé feront encore l’objet de référendum, le dialogue ne sert plus à rien. Donc, dans cette logique, Faure Gnassingbé, ce dialogue est déjà mort-né’.
Du côté de l’opposant Tikpi Atchadam, les propos du président togolais n’ont pas suscité l’euphorie. Mais il se déclare prêt à dialoguer à condition que les débats se déroulent en présence de médiateurs étrangers et que le pouvoir remplisse ses engagements concernant la libération des détenus.
En dépit de ces critiques - on imaginait mal les opposants applaudir Faure Gnassingbé - le dialogue devrait s'ouvrir bientôt même si aucune date n'a encore été annoncée.