Politique

Le Togo joue en défense

700 kg d’ivoire ont été saisis récemment dans une boutique de Lomé et son propriétaire, Emile N’Bouke (58 ans) arrêté, a annoncé jeudi la ministre de l’Environnement, Dédé Ahoéfa Ekoué (photo). 

Fin juillet, les douanes de Hong Kong avaient découvert plus d’une tonne d’ivoire cachée dans un conteneur de bois en provenance du Togo.

Le port de Lomé semble être devenu une plateforme de transit pour les trafiquants d’Afrique de l’Est et d’Afrique centrale. Les acheteurs sont asiatiques, chinois, notamment.

L’intensité de la lutte est largement inférieure à l’ampleur du trafic et à la sophistication des réseaux criminels, souligne Mme Ahoéfa Ekoué dans l’entretien qui suit.

Republicoftogo.com : Que fait le Togo en matière de lutte contre le trafic d’Ivoire ?

Dédé Ahoéfa Ekoué : Le Togo  compte environ une soixantaine d’éléphants que nous protégeons précieusement. Sur le plan international, notre pays lutte contre l’utilisation de son territoire comme plateforme de transit pour des trafics illicites d’ivoire provenant d’autres pays en prenant plusieurs mesures. 

Ces actions  comprennent, le renforcement de la coopération interministérielle (sécurité, environnement, services douaniers, transports et justice),  l’information et la formation des acteurs impliqués dans la chaine, la sensibilisation, le renforcement de la surveillance sur le territoire et particulièrement aux postes d’entrée et de sortie, l’intensification des  saisies et les enquêtes et poursuites judiciaires, la coopération avec les pays destinataires et la coopération internationale avec des pays amis comme les Etts-Unis et les organismes internationaux tel que l’ONG LAGA.

Un des effets concrets est l’augmentation des saisies et des arrestations. 

Citons celle d’un prévenu pour le cas de  24 tonnes d’ivoire saisies en Malaisie opérées en décembre 2012 ; cargaison qui aurait transité par le port de Lomé. Et la plus récente prise a été réalisée le 6 août à Lomé avec près de 700 kg saisis.

Republicoftogo.com : De récentes affaires à Hong Kong et à Lomé montrent que le trafic de grande ampleur se poursuit. Comment lutter efficacement contre ce fléau ?

Dédé Ahoéfa Ekoué : La situation au niveau mondial est alarmante  à tel point que cette question a été évoquée par le Conseil de sécurité de l’ONU. 

Il est urgent d’apporter une réponse internationale vigoureuse et concertée. Pour ce qui est des Etats qui servent de transit comme les pays d’Afrique de l’ouest, la priorité est de renforcer le contrôle des points d’entrée et de sortie, les sanctions et de développer la formation et la sensibilisation. 

Le Togo poursuivra les actions déjà engagées et continuera de demander le soutien de la communauté internationale pour renforcer la lutte.

Republicoftogo.com : Sait-on exactement d’où vient l’Ivoire qui transite par le Togo et à qui est-il destiné ?

Dédé Ahoéfa Ekoué : Pour le moment nous ne disposons pas d’informations détaillées, mais il est estimé que chaque année, plus de 12.000 éléphants, la plupart en Afrique centrale, sont tués pour leur ivoire. 

Les pays d’origine sont situés en général en Afrique centrale,  alors que les pays de demande sont les pays développés et émergents mais la demande est la plus forte et croit rapidement en Asie et dans une certaine mesure au Moyen Orient. 

Les pays de transit  sont en souvent dans des zones ayant un accès à la mer en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest. Dans le cas des saisies opérées, il s’agirait en majorité de stocks à destination de l’Asie. 

L’intensité de la lutte est largement inferieure à l’ampleur du trafic et à la sophistication des réseaux criminels

Le Togo continuera, pour sa part, sa stratégie rigoureuse, intensive, concertée et coordonnée en synergie les acteurs régionaux et internationaux pour décourager l’usage de son territoire comme lieu de transit afin protéger les derniers éléphants de la planète et sauvegarder ainsi le patrimoine naturel mondial.

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