Politique

Port, aéroport(s) : Gnofam s’explique

L'Assemblée nationale a adopté en début de semaine, une loi rectificative sur les conditions de financement, de construction, d'exploitation et de gestion du terminal à conteneurs au port autonome de Lomé (PAL). Il s’agit d’un projet développé par Mediterranean Shipping Company (MSC) qui prévoit la construction d’une darse. Le nouveau bassin, situé entre le PAL et l’hôtel Sarakawa, pourra traiter près d’un million et demi de conteneurs par an sur les 1050 mètres de quai et accueillir 3 à 4 navires simultanément.

La darse aura un tirant d’eau de 16 mètres, supérieur à celui des installations actuelles (13 mètres). A titre de comparaison, celui de Port 2000 au Havre est de 14 mètres.

La Société financière internationale (SFI, Groupe Banque mondiale) a accordé en février 2011 un prêt global de 120 millions d’euros.

De son côté, la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 60 millions d’euros en juillet dernier.

Mais alors pourquoi avoir voté une nouvelle loi alors qu’un texte existait déjà ? 

Dans l’entretien qui suit, le ministre des Transports, Ninsao Gnofam (photo), s’en explique. Il justifie également la décision des autorités togolaises de lancer les études pour la construction d’un nouvel aéroport international dans la région de Tsévié.

Republicoftogo.com:  Pourquoi l’Assemblée a-t-elle éprouvé le besoin de changer  la loi concernant le futur terminal à conteneurs ?

Ninsao Gnofam : Il s'agit d'une loi qui modifie celle qui avait été adoptée en novembre 2011. Il était reproché à l'ancien texte son caractère un peu personnel qui limitait la marge de concurrence que nous recherchons tous. 

Les nouveaux éléments introduits donnent désormais un caractère impersonnel, une marge de sécurité plus grande et une dimension régionale. La darse est un gros projet qui impactera sur certains pays de la sous région. Il a donc fallu obtenir l'avis de l'UEMOA sur les dispositions du texte pour s'assurer qu’il est conforme aux dispositions prévues par l’Union.

Republicoftogo.com : Les opérateurs du futur terminal bénéficieront, dit-on, d’importants avantages fiscaux ; ce qui fait grincer des dents

Ninsao Gnofam : Ecoutez, le Togo a besoin d'attirer les investisseurs et lorsque l'Etat accorde certains avantages fiscaux, il le fait en connaissance de cause. 

L'investissement réalisé pour ce terminal est très lourd. Et à la clé, ce sont des centaines d’emplois qui seront créés et d’importantes redevances perçues par le Trésor public. Chacun doit y trouver son intérêt ; l’opérateur et l’Etat.

Republicoftogo.com: L’autre projet majeur est la construction du 3e quai. Où en sont les travaux ?

Ninsao Gnofam : Le concessionnaire (le Groupe français Bolloré, ndlr) a lancé des appels d'offre pour recruter les entreprises chargées de réaliser les travaux. Cela a pris un peu du temps. En outre, il a fallu régler les dernières expropriations. Tout est désormais réglé.

Republicoftogo.com: Lors d’un récent conseil des ministres, il a été évoqué la construction d’un nouvel aéroport international. Or celui de Lomé est en cours de rénovation. Tout cela n’est-il pas incohérent ?

Ninsao Gnofam : Votre remarque est censée.

La situation est la suivante. L’aéroport actuel accueille 600.000 passagers par an. Qu’en sera-t-il lorsque ce chiffre passera à un million ?

Il était urgent de procéder à la modernisation et à l’extension de l’aéroport de Lomé, mais il est tout aussi important d’anticiper en prévoyant la construction d’une nouvelle plateforme, hors de la capitale

D'ici 2030, Lomé devrait donc disposer d’un nouvel aéroport capable d’absorber la hausse constante du trafic régional et international.

Le Sénégal a eu la même démarche : modernisation de l'aéroport Léopold Sédar Senghor avant d'engager le chantier du nouvel aéroport à 70km de la capitale. 

Pour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.

  • Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.