Politique

Pour Gerry Taama, tout est clair et Net

A la tête du Nouvel Engagement Togolais (NET, opposition), Gerry Taama (photo) affirme être dans les starting-blocks pour les prochaines élections législatives et locales qui, en toute logique, devraient avoir lieu au premier trimestre de cette année. Tout en souhaitant participer aux scrutins, il recommande la tenue d’une dialogue entre la majorité et l’opposition.

Cet ancien officier reconverti en politique affirme disposer de 10.000 adhérents. 

« Nous allons continuer à monter en pression, de façon à capitaliser tout cet engouement que les Togolais, surtout les jeunes, ont pour notre parti », confie-t-il dans un entretien à Republicoftogo.com.

Republicoftogo.com : Des élections législatives et locales sont prévues dans les mois qui viennent. Votre formation s’y prépare-t-elle ?

Gerry Taama : Le NET est en ordre de marche. Vous savez, nous sommes un parti qui a fait le pari de faire la politique autrement, en allant directement au contact des populations.

C’est cela qui nous permet aujourd’hui d’enregistrer 10.000 adhésions directes.

Nous allons continuer à monter en pression, de façon à capitaliser tout cet engouement que les Togolais, surtout les jeunes, ont pour notre parti, en dépit des problèmes financiers auxquels nous sommes confrontés, comme d’ailleurs la plupart des formations de l’opposition.

Republicoftogo.com : Lors de ses vœux, le chef de l’Etat a annoncé la tenue des scrutins dans les 3 mois qui viennent. Une partie de l’opposition juge ce délai trop court.

Gerry Taama : Ce délai n’est pas trop court car nous avons l’habitude des élections au Togo.

La constitution, dans son article 65, précise qu’en cas de vacance de pouvoir à , un délai de 60 jours est prévu pour organiser des présidentielles. Il n’y a donc aucune raison de ne pas pouvoir préparer des législatives en 3 mois.

Mais la question du délai ne se posera que lorsque tout le monde, enfin, presque tout le monde s’accordera pour aller aux élections. Nous en sommes loin. Les blocages qui nous ont empêché d’organiser les élections dans les délais constitutionnels subsistent.

Donc délai raisonnable à la condition de régler la crise politique. Si demain, un dialogue nous conduit à un accord politique pour aller aux élections, nous pourrons même les tenir à fin février.

Republicoftogo.com : Techniquement, un nouveau dialogue est-il réaliste avant les élections ?

Gerry Taama : Si le pays n’a pas été en mesure d’organiser les scrutins en temps et en heure, c’est en raison de l’absence d’un dialogue politique.

Des élections bâclées, émaillées de violence ne profitent à personne, ni au pouvoir, ni à l’opposition.

Donc, aujourd’hui, nous sommes contraints au dialogue, qui l’emporte sur toute considération technique ou de timing.

Je reconnais cependant que la situation ne peut pas s’éterniser. Il faut donc un sursaut patriotique tant au niveau de la coalition gouvernementale que du côté de l’opposition.

Ce qu’il nous manque à ce pays, ce sont des hommes d’Etat. Le pouvoir est prêt à tout pour conserver ses acquis, peut être aussi parce que de notre coté, dans l’opposition, nous ne donnons aucun gage de réconciliation en de pardon en cas d’alternance.

Du côté de l’opposition, nous parlons justement plus d’alternance que de démocratie participative. D’où le blocage. Le jour où le pouvoir prendra l’avis de l’opposition avant d’adopter certains projets de lois, et le jour où l’opposition acceptera de donner cet avis pour l’intérêt de la Nation, hors calculs politiques, nous irons vers des élections apaisées. Tant que la cible reste le fauteuil présidentiel, nous tournerons en rond.

Republicoftogo.com : La parité pour les mandats électifs, un projet annoncé par le président de la République, est-elle soutenue par votre parti ?

Gerry Taama : C’est une initiative précipitée, qui aurait dû être discutée par les acteurs sociaux et politiques avant une éventuelle soumission du texte à l’Assemblée.

Si nous avions un Conseil Economique et social, un tel sujet aurait pu y être discuté, sans compter que les entêtées politiques auraient aussi pu être consultées.

C’est quand même une évolution majeure et on ne peut pas traiter un tel sujet comme une lettre envoyée par la poste. Pour cette initiative, nous pensons que le gouvernement aurait du commencer à l’expérimenter en son sein d’abord, et au niveau des grandes sociétés, pour habituer les Togolais à comprendre le potentiel de la femme à des grandes fonctions.

Republicoftogo.com : Le Collectif « Sauvons le Togo » a annoncé une nouvelle série de manifestations. Quel est votre point de vue sur ces marches de contestation ?

Gerry Taama : La liberté d’expression est inscrite dans la constitution. Tant qu’une partie de l’opposition aura l’impression qu’elle n’est pas écoutée, elle usera de cette pratique.

Par contre, il ne faut pas arrêter le processus électoral. Il faut le poursuivre et lui donner les garanties de transparence et d’équité.

Nous ne pensons pas que tous les sujets concernant la crise togolaise peuvent être traités avant les élections. D’ailleurs les problèmes ne sont pas seulement d’ordre politique. La Commission Vérité, justice et réconciliation à mis à nu bien d’autres questions importantes.

Il est donc indispensable de travailler dans la durée, avec sincérité et patriotisme. 

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