L'UE espère un sans faute

Observer, c'est aussi regarder, surveiller, remarquer, noter, examiner, étudier, et, bien sûr, constater. Telle est la tâche assignée à la Mission d'Observation Electorale de l'Union Européenne, déployée au Togo.
Les dix membres de l'encadrement, sur place depuis le 19 janvier, sont des spécialistes du cadre électoral et légal, de l'environnement politique, des médias, de la logistique, de la sécurité, et de la coordination des observateurs.
30 à long terme, arrivés le 27 janvier, et opérant à partir de onze sites permanents jusqu'au 13 mars. Rejoints, le 24 février dernier par 80 autres de court terme, ayant reçu une formation de quatre jours à Accra et à Lomé, accompagnés de sept parlementaires européens, et chargés plus particulièrement de l'équipement des bureaux de vote, du respect des règles électorales par les membres de ces mêmes bureau, et du dépouillement.
C'est le 16 septembre 2009 que le gouvernement de la République du Togo demandait l'aide de l'UE pour l'observation. Et le 30 décembre suivant que deux protocoles d'accord étaient signés avec le gouvernement et la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI).
Aujourd'hui, les observateurs sont au travail, déployés sur l'ensemble du territoire. Et d'autant plus attentifs à leur mission, que leur pilote, José Manuel Garcia-Margallo y Marfil (au centre sur la photo), un avocat espagnol membre du bureau du Groupe du Parti populaire européen (Chrétiens Démocrates), ne cache pas ses craintes.
« La situation me semble plus tendue qu'au début de la campagne », note celui qui en est à son troisième séjour au Togo, après avoir effectué des missions du même type dans d'autres pays africains.
Le rôle du vice-président de la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen, et celui des observateurs dont il a la charge, consiste à « vérifier si les recommandations seront suivies ou non », et à rédiger, une fois proclamés les résultats, « un rapport destiné à être remis aux autorités togolaises et européennes, ainsi qu'aux médias ».
Lequel fournira « un avis circonstancié sur la crédibilité » de la consultation, « le règlement du contentieux» (car il possible, sinon probable, que les résultats du scrutin seront contestés par les perdants, surtout si l'écart avec le vainqueur est minime), et émettra « des recommandations visant à améliorer les futures consultations électorales ».
En attendant, le chef de la mission des observateurs de l'UE a « déjà rencontré les six candidats de l'opposition, les ministres de la Fonction Publique et de la Coopération, et demandé une entrevue avec le président-candidat Faure Gnassingbe ».
Pour le reste, il accorde pleinement sa confiance aussi bien aux observateurs à long terme, désignés par l'Union Européenne, qu'à ceux de court terme, choisis par 25 des 27 états membres de l'UE, plus la Suisse.
Des observateurs en relation permanente avec les autres missions nationales et internationales, dont l'Onu, l'Union Africaine, la Communauté Economique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), ayant accès aux partis politiques, candidats et agents électoraux, aux représentants de la société civile et aux électeurs. Et dont le travail, forcément très utile, consiste à produire une évaluation détaillée de l'ensemble du processus électoral, couvrant le cadre légal, l'administration électorale, la campagne, l'environnement politique, l'enregistrement des électeurs, le rôle des medias. En plus, à compter du 4 mars, ils devront porter toute leur attention sur les opérations de vote, et le déroulement du décompte des voix.
On souhaite ainsi vivement que le moment venu, M. Garcia-Margallo et son adjoint, Raphaël Pouyé, se féliciteront du travail accompli, et rendront une copie saluant la bonne tenue de ce passage important dans l'histoire d'un pays encore traumatisé par les quelque 500 morts dénombrés une fois dévoilés les résultats de la présidentielle 2005.

Hervé Girette

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