Michael Gahler : « Il y a eu une volonté d’organiser des élections crédibles »

Sept parlementaires européens, dont le Belge Louis Michel, ont mené une mission d’observation au Togo dans le cadre de l’élection présidentielle du 4 mars dernier.
Michael Gahler (Allemagne) est de patron de cette mission. Dans un entretien accordée à l’agence de presse togolaise « Savoir News », il livre ses premiers commentaires sur le déroulement du processus électoral.
Quelle appréciation faites-vous des opérations de dépouillement des bulletins de vote après le scrutin de jeudi ?
Michael Gahler: On a suivi jeudi ces opérations de vote dans la journée et de dépouillement. Les gens sur place et dans les bureaux de vote étaient très motivés. Ils ont suivi avec précision les règles et ils ont établi les résultats comme il se doit. A ce niveau là, je crois que la volonté du peuple dans les différents bureaux de vote a été respectée.
Est-ce que vous avez relevé des insuffisances dans le processus?
Michael Gahler: Le jour de l’élection, il y avait de petits déficits de procédure, mais nous ne pouvons signaler aucun incident majeur. Nous avons une mission à long terme. Nous allons établir la situation et l’atmosphère globale dans différents aspects notamment dans les médias. A ce niveau justement, nous avons constaté que le temps réservé pour la publicité des différents candidats a été plus ou moins respecté.
L’opposition estime que le fait que les bulletins de vote ne portent pas de numéro de série est un élément qui est de nature à ne pas garantir la crédibilité du scrutin. Est-ce que vous pensez la même chose?
Michael Gahler: Cet aspect, à mon avis, n’est pas tellement déterminant parce que dans les bureaux de vote, j’ai vu des blocs comprenant chacun cent bulletins et les chiffres sont restés sur la souche. Ils n’étaient certes pas transférés sur les bulletins de vote, mais des représentants de différents partis étaient présents. On a compté ensemble et on a établi les résultats. Donc cet aspect à mon avis, n’est pas déterminant.
En tant qu’observateur international, est-ce que vous pensez que la commission électorale togolaise est vraiment indépendante?
Michael Gahler: Après seulement quelques jours passés ici, je ne peux pas dire avec certitude si elle est indépendante ou pas. Les propos de certains Togolais laissent croire que la CENI est plus ou moins sous instructions du gouvernement, mais je ne peux pas confirmer cela avec les quelques jours d’expérience que j’ai faites au Togo. Il y a quand même le cadre électoral auquel une commission se réfère généralement pour prendre ses décisions. Donc si ces règles sont respectées, je pense que la CENI exerce son travail dans le cadre des lois du pays.
Est-ce que vous avez le sentiment que le pouvoir togolais veut organiser des élections transparentes ?
Michael Gahler: Le message de la transparente des élections a été abondamment relayé. Pour avoir rencontré le président togolais, je pense qu’il a une très bonne volonté de vraiment tenir une élection crédible. J’en suis vraiment convaincu. Il y a peut-être quelques petites structures autour - et il faut le dire franchement - les militaires ont toujours joué un grand rôle politique dans le pays. Je ne connais pas leurs motivations, mais j’espère qu’ils resteront en dehors des décisions politiques et du processus électoral. Je souhaite qu’ils acceptent aussi, comme tout le monde, la volonté du peuple togolais comme exprimée jeudi dans les urnes.

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