Politique

Source de vie

Le Premier ministre, Gilbert Houngbo (photo), a ouvert mercredi à Lomé une table ronde de deux jours sur le financement des secteurs eau, assainissement, environnement et ressources forestières, en présence des bailleurs de fonds.
L’objectif est de mobiliser les partenaires pour la mise en œuvre des programmes qui vont permettre d’atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD)

« Les secteurs de l’eau et de l’environnement font face à une dégradation multidimensionnelle de leurs ressources. (…) l’une des raisons fondamentales (…) est la faiblesse des investissements, particulièrement de l’investissement public durement éprouvés par les effets rémanents de  la  suspension de  plus de quinze ans de la coopération », a indiqué M. Houngbo lors de son intervention. Il a rappelé la volonté du gouvernement de rendre accessible une eau potable et de qualité à chaque Togolais. « Ce choix est non seulement une question de justice sociale, mais il est aussi dicté par la conscience que l’eau, source de vie, est au cœur du développement », a-t-il encore déclaré.
Le Premier ministre a souhaité une mobilisation plus forte des bailleurs de fonds « pour accompagner le Togo dans sa marche vers le progrès ».
Tous les partenaires au développent participent à la table ronde, notamment la Banque mondiale, le FMI, le PNUD, l’UNICEF l’OMS, ainsi que des acteurs bilatéraux et des ONG.
 

Voici l’intervention du Premier ministre

Mesdames et Messieurs.
Je voudrais, d’entrée de jeu, souhaiter au nom du Chef de l’Etat et du gouvernement, une fraternelle et chaleureuse bienvenue à Lomé à nos hôtes, à l’occasion de la table ronde conjointe sur le secteur de l’environnement et des ressources naturelles et celui de l’eau et de l’assainissement. L’organisation de cette rencontre  conjointe répond au souci du gouvernement  d’accorder à ces deux secteurs  davantage d’attention et, au-delà, plus d’investissements pour leur permettre de soutenir les activités de développement du pays.

Le  Togo se réjouit, depuis la reprise de la coopération avec la communauté des donateurs, de bénéficier de son accompagnement, dans l’élaboration et la mise en œuvre des stratégies sectorielles de développement en lien avec le DSRP-C.
En répondant à notre invitation, vous nous renouvelez tout l’intérêt que vous ne cessez de manifester pour notre pays et votre engagement à nous accompagner dans la réalisation  des principaux objectifs assignés aux secteurs de l’environnement et de l’eau.
Mesdames et Messieurs,

Le chemin parcouru par le Togo depuis 2005, grâce à l'engagement et la mobilisation citoyenne des acteurs politiques et de la société civile, est particulièrement élogieux. Depuis l’année 2006, en effet, les réformes se succèdent dans les  secteurs économique et financier, dans le domaine politique et social en vue de créer un Togo nouveau.  L’amélioration de la bonne gouvernance s’est concrétisée par la mise en place de la Cour des Comptes et de l’Inspection générale des Finances, d’un code des marchés publics conforme au standard international, de la simplification des procédures de création d’entreprise par la mise en place d’un guichet unique appelé Centre de Formalité des Entreprises (CFE).

Nous pouvons affirmer que notre pays est sur la bonne voie et qu’il aborde l’avenir sous de meilleures perspectives.
Dans le secteur de l’eau, le gouvernement a axé ses efforts sur une approche intégrée des ressources en eau comme facteur de développement et de production.

C’est ainsi qu’un  projet de loi portant code de l’eau a été adopté par le gouvernement et voté par l’Assemblée Nationale pour permettre d’encadrer la gestion de secteur. Par ailleurs, une loi portant réforme de la Togolaise des Eaux (TdE) votée par l’Assemblée Nationale consacre la scission de la TdE en deux (2) sociétés : une société de patrimoine qui se chargera uniquement de la mise en place des infrastructures d’eau dans toutes les villes et une société d’exploitation qui, elle, s’occupera du branchement et de l’exploitation des réseaux.

Le gouvernement a également mis en place plus de 1300 forages muni de pompe à motricité humaine, 30 mini adductions d’eau potable et réhabiliter plus de 700 forages. Sur le plan de l’assainissement, le gouvernement s’attelle à multiplier les actions visant l’amélioration de tout le dispositif d’assainissement (dragage du lac est, curage du canal d’équilibre, construction de nouveaux bassins de rétention d’eau et de nouveaux caniveaux collecteurs etc.).
Au niveau de l’environnement, les efforts du gouvernement ces dernières années, se sont concentrés sur la lutte contre la déforestation, l’érosion côtière et sur la réorganisation des services afin de les rendre mieux adaptés à la nouvelle donne internationale.

Mesdames et Messieurs,
Les secteurs de l’eau et de l’environnement font face à une dégradation multidimensionnelle de leurs ressources. Comme vous le savez, l’une des raisons fondamentales de la faible performance économique et de l’aggravation de la pauvreté au Togo est la faiblesse des investissements, particulièrement de l’investissement public durement éprouvés par les effets rémanents de  la  suspension de  plus de quinze ans de la coopération.
Fort heureusement, à la faveur de la Conférence des partenaires au développement sur le Togo tenue en septembre 2008 à Bruxelles, nous avons repris la coopération sur le plan formel avec nos différents partenaires. A cette occasion, le gouvernement a pu partager avec la plupart d’entre vous, les défis à relever par le Togo et les préoccupations et attentes des populations togolaises. 

Naturellement, sur la base de ce dialogue, il a été convenu de dégager une convergence de vue sur les enjeux et les perspectives de développement au Togo, et s'assurer de la mise en place d'un certain nombre de mécanismes pour accompagner et soutenir de manière plus accrue le Togo dans ses efforts de redressement et de développement économique.

Pour une meilleure coordination des actions de tous les acteurs, le gouvernement, dans le cadre de la mise en œuvre du DSRP-C, s’est doté  en décembre 2010, d’un dispositif institutionnel de coordination, de suivi et de l’évaluation des politiques du développement. C’est dans ce cadre que  neuf comités sectoriels ont été crées dont le comité « Eau, assainissement, environnement et cadre de vie ». 
Mesdames et Messieurs,

Différents rapports au niveau international indiquent en termes de perspectives que la question de l’eau dans le monde va créer de nombreux conflits intra et inter Etats. Les causes sont diverses: l’augmentation de la demande, le réchauffement climatique, la mauvaise gestion de la ressource hydraulique dans les systèmes de productions agricole etc.

L’eau est une ressource vitale, vulnérable, et rare pour l'humanité. Les politiques du développement du 21ème siècle ne sauraient  être  crédibles si elles utilisent les mêmes outils  que ceux qui avaient cours durant les siècles passés. Il nous faut donc aborder avec  courage et pragmatisme la question de sa gestion, laquelle dépend de la disponibilité des capacités et du financement. Pour rendre concrète notre ambition visant à améliorer l’accès à l’eau dans notre pays, il nous faut donc réfléchir ensemble aux financements nécessaires pour la mettre à la disposition des populations. C’est le but principal de cette table ronde.

Mesdames et Messieurs,
Mettre l’eau à la disposition de nos populations, c’est assurer le développement d’un certain nombre de secteurs fondamentaux tels que l’agriculture, l’élevage, l’environnement, la pêche. Mettre l’eau potable à la disposition de nos populations, c’est promouvoir la santé en luttant contre diverses maladies hydriques. Le faisant, nous modifierons sensiblement le quotidien des populations et leurs rapports avec ce liquide précieux qu’est l’eau. Nous éloignerons ainsi le spectre des dures journées de corvées auxquelles sont souvent soumises les femmes, ainsi que les jeunes filles, arrachées assez tôt à l’école, du fait des contraintes imposées par la rareté de cette ressource.

Le gouvernement a fait le pari de rendre accessible une eau potable et de qualité à chaque Togolais. Ce choix est non seulement une question de justice sociale, mais il est aussi dicté par la conscience que l’eau, source de vie, est au cœur du développement.
Le Gouvernement avec le soutien de ses partenaires au développement a investi beaucoup d’efforts dans ces secteurs sensibles et vulnérables qui ont subi le contrecoup de la crise de coopération que le pays a vécu. Mais cela est loin de satisfaire les besoins des populations. En 2010, au plan national, le taux de desserte des populations était très en deçà des objectifs fixés par le gouvernement dans le cadre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) : 40% en milieu rural, 29% en milieu semi urbain et 34% en milieu urbain. En matière d’assainissement, les performances ont été moindres.

Au niveau de l’environnement, sa détérioration continue, le réchauffement de la planète,  la faible couverture forestière, les changements climatiques et surtout les dégâts des inondations et d’autres calamités naturelles successives nous posent des défis certains.
Le gouvernement s’est engagé à renforcer l’appropriation nationale à travers la réaffirmation du leadership national. Des chantiers en cours nous permettront d’élaborer notre prochain DSRP-C avant fin 2011 ou au plus tard début 2012 mais aussi de lancer le processus d’élaboration de la vision Togo 2030 en 2012.
Mesdames et Messieurs les partenaires,

Les secteurs de l’eau et de l’environnement sont des secteurs transversaux dont la contribution  à la stratégie nationale de développement axée sur les Objectifs du Millénaire pour le Développement et aux orientations du Document complet de Stratégie de Réduction de la Pauvreté (DSRP-C) est d’une grande importance. C’est donc pour permettre au Gouvernement d’avoir une bonne lisibilité de ses actions stratégiques dans ces  secteurs que nous avons sollicité l’appui de la Banque Mondiale et du Programme des Nations Unies pour le  Développement pour élaborer respectivement le Programme National d’Investissements pour l’Environnement et les Ressources Naturelles (PNIERN) et le Plan d’Action National pour le Secteur de l’Eau et de l’Assainissement (PANSEA) et des programmes complémentaires du Programme National d’Investissement Agricole et de Sécurité Alimentaire (PNIASA). Cette approche programmatique est la preuve de l’application par le Gouvernement des principes de la « Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement », pour pallier la dispersion des moyens, la faible harmonisation des procédures et le risque de manque de cohérence entre les stratégies et interventions dans les secteurs concernés.

De cette tribune, je voudrais vous exprimer à tous, au nom du Président de la République et du Gouvernement, mes vifs remerciements pour vos multiples appuis aux efforts de développement du pays. Mes remerciements vont particulièrement à la Banque Mondiale et au Programme des Nations Unies pour le  Développement dont le concours technique et financier a facilité l’élaboration du PNIERN et du PANSEA.
L’organisation de la présente table ronde se justifie par la volonté du Gouvernement d’offrir  à tous nos partenaires un cadre cohérent pour l’accompagnement des actions gouvernementales dans les deux secteurs à travers les différentes composantes du PNIERN et du PANSEA. Je souhaite qu’au cours de ces deux jours de discussions, vous parveniez à un consensus sur la meilleure manière de nous accompagner dans la mise en œuvre de ces deux programmes en vue de contribuer efficacement à l’atteinte des OMD d’ici à l’an 2015.

Le Togo ne veut pas se contenter d’une simple élaboration d’un programme sectoriel. Nous voulons nous inscrire dans l’action. J’en veux pour preuve le secteur agricole. Dix huit mois après la table ronde sur l’agriculture, suite à l’adoption du programme sectoriel PNIASA, nous sommes à l’étape de mise en œuvre de programmes et projets concrets nés de cette table ronde.

Le Togo a besoin  d’être  accompagné dans sa marche vers le progrès. J’ai de bonnes raisons de croire que vous serez davantage mobilisés aux côtés  du Gouvernement dans ce nouveau challenge qui s’ouvre pour les secteurs de l’environnement et de l’eau à partir de ce grand rendez-vous.
Tout en souhaitant pleins succès à vos travaux,  je déclare ouverte la table ronde sur le financement des secteurs de l’eau, de l’environnement et des ressources naturelles.

Je vous remercie.
   

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