Le retour de la peste porcine

Des cas de peste porcine africaine (PPA) ont été détectés sur plusieurs animaux retrouvés morts à Agomé-Glozou (préfecture du Bas-Mono).

La PPA constitue une menace majeure pour le développement de l'industrie porcine africaine. Son potentiel destructeur a été pleinement évalué quand, en 1957, la maladie a fait sa première apparition en dehors du continent africain. Des pertes lourdes ont été enregistrées dans des zones de forte production porcine en Europe et ultérieurement aux Caraïbes et au Brésil. 

En Afrique, la ré-émergence de la maladie en 1994 a décimé la production porcine dans de nombreux pays et la situation dans d'autres pays demande à être clarifiée. Son très haut pouvoir de dissémination à travers les frontières a mis les pays de la région en danger et a soulevé de nouveau le spectre de la PPA s'échappant du continent africain. C'est une maladie d'une importance stratégique croissante en matière de sécurité alimentaire et de source de revenus familiaux.

La propagation rapide de la maladie est due à son caractère hautement contagieux et à la capacité du virus à persister durant de longues périodes dans un milieu riche en protéines, notamment dans les produits carnés. Du fait de la mortalité élevée, voisine de 100%, elle entraîne un surplus important de cadavres de porcs, qui constitue un réservoir considérable de virus. Dans la mesure où il n'existe pas de vaccin, le seul moyen de contrôler la maladie passe par l'abattage obligatoire, en l'absence duquel un commerce illicite de porcs potentiellement infectés s'effectue. Le facteur le plus important de source de propagation de cette maladie dévastatrice a été identifié comme étant le manque de détection précoce dû à une connaissance/expérience insuffisante des manifestations cliniques de la maladie de la part des éleveurs, des producteurs de porcs et du personnel technique.

Ouro-Koura Agadazi, le ministre de l’Agriculture, a rappelé que le virus demeurait une maladie animale. Il a indiqué que des mesures d’urgence avaient été prises pour empêcher la propagation de la PPA à d’autres régions du Togo parmi lesquelles l’abattage immédiat des animaux contaminés.