Social

Tension sociale au Lycée français

Le SNES (Syndicat national des enseignants de second degré - secteur hors de France), a déposé un préavis de grève au Lycée français de Lomé (LFL) le 17 décembre prochain au nom des personnels recrutés localement pour protester contre le refus de l’Association des parents d’élève d’augmenter de 20% les salaires les plus bas.
Roger Ferrari, le secrétaire national du SNES, déplore l’ « absence de transparence » lors des négociations avec l’association gestionnaire de l’établissement.
Faux, répond Eric Fouchard, le président de l’Association des parents d’élève, qui entend rappeler qu’un représentant du syndicat français siège au comité de gestion. Il regrette l’appel à la grève d’autant que celui-ci, note-t-il, a été lancé « non pas par des agents directement concernés, mais par un responsable syndical français qui vit à 5000 km du Togo ». M. Fouchard se veut cependant conciliant : « Le Lycée Français est avant tout une grande famille et il est normal dans ces conditions que parfois naisse un peu de chamaillerie ».

Republicoftogo.com : Il y a un mouvement de mécontentement au Lycée français de Lomé. Les personnels non-expatriés demandent des augmentations de salaire et ont décidé de ce mettre en grève. Ce mouvement vous paraît-il légitime ?

Eric Fouchard : Faire la grève est un droit absolu et légal. Nos grands parents ont âprement lutté pour l'obtenir et j'ai personnellement soutenu au sein même de l'établissement certaines actions. Un mouvement de grève est forcément légitime pour ceux qui en usent. Il peut sembler dommage dans le cas qui nous préoccupe que le préavis émane non pas des agents directement concernés, mais d'un responsable syndical français qui vit à 5000 km du Togo. Je pense que les Togolais n'ont pas besoin de mentor pour défendre leurs intérêts.

Republicoftogo.com : Selon le SNES, les personnels réclament 20% de plus , mais l’association qui gère le lycée ne veut pas aller au delà de 7%. Pourquoi ?

Eric Fouchard : Le Comité de gestion du Lycée Français a reçu en fin d'année scolaire 2008/2009 ( juin ) une demande de la part du syndicat SNES de mettre en place au Lycée français de Lomé, pour les professeurs recrutés localement, une grille salariale française ( barème de Montpellier ) et de revoir de 20% tous les salaires des agents techniques et de services.
Nous avons dés la rentrée de septembre 2009 rencontré les représentants du Snes à qui nous avons fait savoir que nous étudierons avec beaucoup de bienveillance leurs demandes dans la limite des capacités budgétaires.
Les comptes du LFL sont cette année déficitaires, malgré cela nous avons joué le jeu et construit 3 budgets différents incluant des augmentations salariales de 7%, 8% et 9%. Ceci dans un environnement économique mondial très difficile ou on ne parle plus de revalorisation mais plutôt de gel des salaires.

Un responsable syndical français qui vit à 5000 km du Togo

Republicoftogo.com : Le SNES parle d’une « absence de transparence quant aux justifications budgétaires ». Que sous-entend-il ?
Eric Fouchard : La gestion du Lycée Français est la suivante : Est souveraine l'Assemblée des Parents d'élèves (APE ) qui désigne 11 de ses membres pour gérer l'établissement. A ces 11 personnes viennent s'ajouter : Les représentants des personnels techniques, le représentant du primaire et le représentant du secondaire. Puis les membres dit de droit : Proviseur, Directeur primaire, Consul de France et le COCAC ( le patron du scac ).
Le représentant du secondaire est également un membre actif du syndicat Snes.
Le budget est construit par l'ensemble de ces personnes. Toutes les décisions sont prises à la majorité des votes. Pour ce qui concerne les augmentations demandées, l'incapacité du budget à supporter la demande et la construction des trois hypothèses qui seront soumises aux votes des parents, ce principe a été totalement observé et le membre du SNES présent dans le comité a en main tous les détails et a voté l'ensemble des décisions.

Par ailleurs des PV de réunions sont réalisés et sont disponibles pour ceux qui le souhaitent. Comment peut-on être moins transparent que cela ? De plus j'ajoute que nous avons indiqués aux personnels que le comité était prêt à étudier une nouvelle revalorisation l'année prochaine en fonction bien évidemment de notre capacité financière.
Chaque année, depuis 2005, les salaires ont été revalorisés. Pour prendre les deux dernières années nous avons revu de 3% et 4% les traitements. Nous avons vraiment à cœur que nos employés se sentent bien dans leur travail.

Republicoftogo.com : Que représente le personnel local au lycée. Combien sont-ils, s’agit-il de professeurs, de surveillants ?

Eric Fouchard : Ce sont des enseignants ( Togolais et Français ), des agents de service et des agents de sécurité. Au total une cinquantaine de personnes

Republicoftogo.com : Quelle est la réaction des parents d’élève face à cette grève et à ce problème.

Eric Fouchard : Les parents d'élèves sont des gens pragmatiques. Ils comprennent les revendications mais ils savent qu'il y a une limite à la capacité de paiement des familles.
Le Lycée Français est avant tout une grande famille et il est normal dans ces conditions que parfois naisse un peu de chamaillerie.

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