Société

Folie meurtrière

Les recherches se poursuivaient mercredi au Tchad pour tenter de retrouver un légionnaire français qui a tué mardi deux de ses camarades et un soldat togolais à Abéché (est), puis abattu un paysan tchadien.

Le soldat de deuxième classe était toujours recherché à 14H00 locales (13H00 GMT), selon le lieutenant-colonel Dariusz Pita de l'Eufor, la force européenne déployée au Tchad et en Centrafrique, qui a confirmé le vol par le forcené du cheval d'un paysan tué la veille."Nous le recherchons de la façon la plus active avec le concours des autorités tchadiennes, mais pour l'instant nous n'arrivons pas à le localiser," a reconnu mercredi le ministre français de la Défense Hervé Morin sur France Info.

"Pour l'instant, nous n'avons pas d'autre cause que celle d'un accès de folie qui aurait été à l'origine de ce geste totalement insupportable et intolérable", a-t-il indiqué.

Le légionnaire avait passé "un examen psychologique lors de son intégration" en février 2007 dans l'armée française et "tous les examens psycho-techniques ne démontraient aucun problème particulier de ce genre", a précisé M. Morin. Ses "fiches de notation étaient bonnes".

Appuyés par des hélicoptères, l'Eufor/RCA, la Minurcat et les forces tchadiennes (gendarmerie et armée) ratissaient mercredi matin le secteur nord d'Abéché où se trouvait le fugitif.

"La police d'Abéché surveille la ville mais le soldat est en brousse. Il n'est plus en ville. La gendarmerie le recherche", a assuré son commissaire Idriss Mahamat. "Il se trouve entre Abéché et Guereda (nord-est du Tchad), a-t-on affirmé de source locale différente.

Le terrain au nord d'Abéché, semi-désertique, comprend des collines rocailleuses parsemées de rares arbres sous lesquels il est possible d'échapper à une surveillance aérienne.

"Le gars est dangereux parce qu'il a une arme et qu'il a un problème psychique", a-t-on affirmé de source militaire française sous couvert d'anonymat. "Il sera plus difficile à trouver. On leur apprend à résister 2-3 jours dans des conditions difficiles et c'est probable donc qu'il puisse mieux résister aux conditions qu'un jeune qui sort de l'université mais ce n'est pas +Rambo+", a-t-on poursuivi de même source.

Les agences onusiennes, très présentes autour d'Abéché où est coordonnée la majorité de l'aide humanitaire aux 450.000 réfugiés et déplacés, ont été avertis du danger. "On nous a demandé de ne plus bouger. On a averti nos partenaires sur le terrain", a confié Annette Rehrl, porte-parole locale du HCR.

A Abéché même, "la vie continue normalement. La plus grand partie de la population n'est pas informée de l'incident", selon un fonctionnaire tchadien.

Le forcené et les deux autres légionnaires, membres du 2e régiment étranger d'infanterie de Nîmes (sud), étaient stationnés au Camp des étoiles, le grand camp de l'Eufor proche de l'aéroport d'Abéché.

Quant au militaire togolais, il était membre de la Minurcat 2, l'opération de l'ONU qui a succédé à l'Eufor le 15 mars.

L'Eufor était chargé principalement de protéger plus de 450.000 réfugiés du Darfour et les déplacés internes tchadiens et centrafricains.

Elle a passé à la mi-mars le flambeau à la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat).

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