Société

Kerim Nassakou, le bon samaritain

Bâton en main, sac au dos et pieds endoloris, des milliers de «cheminants» foulent chaque année les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, une aventure vieille de 1.000 ans où la quête personnelle, voire le défi sportif supplantent de plus en plus le pèlerinage religieux. 780km en 30 jours, de Saint-Jean-Pied-de-Port (France) à Santiago de Compostela (Espagne), qui dit mieux ?

Aux dires de chacun, l’effort et la souffrance partagés poussent le cheminant à devenir un bon samaritain. «Ici, il n’y a ni riches, ni pauvres. C’est la fraternité qui prédomine, pas le statut social», raconte Kerim Nassakou (photo), un «accro» au chemin, qu’il arpente pour la deuxième fois et l’un des rares togolais à effectuer ce pèlerinage.

En vingt ans, le nombre de pèlerins ayant atteint Saint-Jacques-de-Compostelle a doublé, selon le bureau des pèlerins de la ville. En 2012, ils étaient plus de 192.000 à avoir atteint la terre promise galicienne.

Depuis le Moyen-Age, les pèlerins traditionalistes partent avec le désir d’expier leurs fautes et de vénérer les saintes reliques de l’apôtre Jacques, décapité en 44 à Jérusalem. Mais pour les marcheurs d’aujourd’hui, les motivations sont ailleurs.

«Accumuler les kilomètres, c’est se réconcilier avec son corps, se réconcilier avec soi», explique Kerim Nassakou.

Pour les moins épris de spiritualité, ce voyage au long cours représente un dépassement, même si l’introspection n’est jamais bien loin: «Se retrouver à souffrir sous le cagnard, c’est un bon moyen de se remettre en question», souligne le marcheur originaire du Togo.

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