Société

Les « opprimés » prêts à mourir devant l'ambassade des Etats-Unis

Depuis le 18  avril  2008,  le  « Collectif des personnes opprimées par l'ambassade des USA au Togo » dans le cadre de la loterie aux visas a entrepris une série d'actions en vue de revendiquer disent-ils, « leurs droits ». Les manifestants exigent de l'Ambassade des Etats-Unis, qu'elle " réhabilite" ceux qui n'ont pas été retenus, ou qu'elle leur rembourse les frais de dossier.

Le Collectif reproche aux Etats-Unis de ne pas accorder de « carte verte » à tous les gagnants et d'imposer des frais de dossiers qui ne sont pas remboursés en cas de rejet.Rappelons que les Etats-Unis sont un pays souverain. S'agissant de la loterie aux visas, il est clairement indiqué dans les textes que l'obtention du statut final de gagnant est conditionné par un entretien préalable avec les services diplomatiques et d'immigration.

Si le gagnant remplit toutes les conditions fixées (bac, qualification professionnelle, statut familial, etc…), le visa lui sera accordé. Dans le cas contraire, un refus lui sera signifié sans que l'ambassade n'ait à en justifier les motifs.

Des conditions précises rappelées il y a quelques jours par le consul des Etats-Unis au Togo.

Youssouf Kpéléawo (photo), porte-parole du collectif, explique les raisons du sit-in organisé devant l'ambassade des Etats-Unis à Lomé.

Republicoftogo.com : Pourquoi ce mouvement de protestation ?

Youssouf Kpéléawo :

Nous réclamons simplement nos droits. Nous avons été opprimés par le consulat de l'ambassade des USA qui refuse injustement de nous délivrer nos visas. C'est pour cela que nous sommes ici.

Republicoftogo.com : Qu'est-ce qui vous fait dire que vous êtes « opprimés » ?

Youssou Kpéléawo :

Vous savez  le programme de loterie visa est un programme assez complexe. D'abord vous participez au jeu par Internet, ensuite le Kentuky Consulat Center opère au hasard un tri et les « heureux gagnants reçoivent une lettre d'information et un formulaire à remplir.

Une fois ce formulaire rempli vous le renvoyez de nouveau au centre qui vérifie les données et vous renvoie une  lettre vous fixant la date des analyses et de l'interview. Une précision,  si le formulaire est mal rempli, vous ne recevez pas la lettre de convocation et du coup vous êtes disqualifié, mais dès lors vous recevez la convocation, c'est que vous répondez aux critères de sélection et par conséquent  la seule chose qui peut vous disqualifier c'est soit vous êtes porteur du virus du SIDA, ou vous avez de faux papiers ou peut-être  vous avez fait usurpation d'identité. Mais ici au niveau du consulat,  il y a des vices de formes, on disqualifie les gens sans leur donner le motif, ou bien on prétexte que vous avez fait un mariage trop récent, que votre métier  n'est  pas qualifié, que vous êtes en retard etc, alors qu'au même moment on vous prend plus de 415.000 Fcfa par tête  pour l'interview, en plus de 115.000 que chacun doit payer pour les analyses.

Pour un  même métier, on délivre un  visa à tel personne et à l'autre on lui fait croire que le métier n'est  pas qualifié. C'est de l'escroquerie pure et simple.

Republicoftogo.com : Que vous répondent les diplomates américains ?

Youssouf Kpéléawo :

Rien du tout. Mais nous sommes convaincus que nous rentrerons dans nos droits. Car dès que nous avons déclenché le mouvement, le consulat a commencé à changer ses méthodes.

Il y a des gens qui font l'interview sans avoir payé les frais et c'est après qualification  qu'on vous demande de payer, ce qui ne se faisait pas avant.

Les  frais de la chancellerie ont également diminué, voyez-vous ?  Rassurez-vous, si nous n'avions pas raison, nous ne serions pas ici sur la nationale N°1 où tout  le monde passe,  surtout que le Togolais a toujours eu peur de la loi,  personne n'aurait osé venir ici et affronter une puissance comme les USA.

C'est pourquoi nous invitons les associations de défense des droits de l'homme et autorités, notamment le président de la République, à intervenir contre cette injustice flagrante. Sinon nous n'avons pas l'intention de baisser les bras, nous en avons marre même s'il  faut  mourir, nous mourrons ici.

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