Société

Ouverture en France du procès d'Yves Marguerat

Yves Marguerat, un scientifique français qui a passé plus de 20 ans en Afrique, comparaîtra à partir de mardi devant la justice française pour les viols de deux mineurs au Togo, une affaire semblable à celle d'un ecclésiastique, le père Lefort, dont il était proche.

Yves Marguerat, 64 ans, est accusé de "viols par personne ayant autorité" sur deux adolescents entre 1991 et 1995 à Lomé, la capitale de ce pays d'Afrique de l'Ouest où il a travaillé de 1978 à 1994 pour un organisme public français.Agrégé de géographie, auteur de plusieurs ouvrages et décrit comme un "saint laïc" par ses soutiens, Yves Marguerat reconnaît des attouchements sur des enfants consentants dans sa maison de Lomé, mais il nie les viols, selon des sources proches du dossier.

Pour les deux victimes présumées, qui vivent aujourd'hui en France, Yves Marguerat s'adonnait régulièrement à des jeux sexuels avec les enfants des rues qu'il recueillait et hébergeait à son domicile.

L'un des deux jeunes hommes accuse Yves Marguerat de l'avoir violé dans son bureau, en 1992, le jour où il a accepté d'obtenir une délégation d'autorité parentale à son égard, une procédure qu'il avait

engagée avec succès pour d'autres enfants.

"Ces deux viols, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Sa maison était un véritable capharnaüm, avec des passages incessants", affirme l'avocat des deux victimes, Me Thierry Picquet.

"Il affirme que les enfants étaient consentants, mais ce qu'il faut savoir c'est qu'il leur remettait de l'argent et assurait leur survie en les hébergeant et en les nourrissant. Certes, il n'a pas usé de violence physique, mais la contrainte morale était terrible, abominable", poursuit Me Picquet.

A la fois chercheur scientifique et investi dans des projets humanitaires, Yves Marguerat s'était fait verser plusieurs fois de grosses sommes d'argent par des organisations charitables et avait obtenu des allocations familiales de l'Etat français pour ses délégations d'autorité parentale, selon des sources proches du dossier.

Yves Marguerat avait été arrêté en février 2005, quelques mois avant le début du retentissant procès du père François Lefort des Ylouses, un religieux condamné en juin 2005 par la justice française à huit ans de prison, notamment pour viols sur mineurs au Sénégal.

Cofondateur du comité de soutien au père Lefort, il avait témoigné en faveur de son ami à l'audience, en affirmant notamment que les enfants des rues étaient "extrêmement cyniques" et dotés d'une "très grande habilité psychologique pour instrumentaliser les adultes".

L'annonce de sa détention, intervenue en plein procès Lefort, avait provoqué un coup de théâtre, posant la question d'une éventuelle complicité entre les deux hommes.

Le procès d'Yves Marguerat se déroulera jusqu'au 21 septembre.

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