Sport

Hayatou débloque

Issa Hayatou, le président de la Confédération africaine de football reste figé dans ses certitudes. Interrogé jeudi par le quotidien français Le Figaro, il fait peser la responsabilité de l’attaque du bus des Eperviers au Cabinda sur le seul Togo : « Les Togolais sont venus par la route, sans prévenir. Le règlement leur donnait l'obligation de venir par avion. Nous leur avons fourni 30 billets pour cela. Le matin de l'embuscade, nous avions les plans de vols de toutes les équipes, sauf le leur. La sécurité était totale dans la ville de Cabinda. L'attaque a eu lieu dans la brousse », affirme-t-il.
Et ce n’est pas tout, Hayatou reproche aux dirigeants togolais d’avoir fait rentrer leurs joueurs à Lomé. « Les joueurs avaient donné leur accord pour rester. S'ils avaient voulu partir, nous aurions pu être tolérants. Mais ce sont leurs responsables qui leur ont demandé de se retirer. Leur premier ministre a dit : «Tout joueur qui joue ne sera pas considéré comme togolais.» Nous ne pouvons pas accepter les ingérences politiques. Nous avons donc sanctionné le Togo conformément à l'article 78 de notre règlement », explique le patron de la CAF.
M. Hayatou reprend l’argument déjà développé après le drame : la CAF ne peut gérer une compétition sur des bases « émotionnelles ». Autrement dit, la compétition devait se poursuivre en raison des engagements avec les sponsors et les droits TV.
Interrogé par Le Figaro pour savoir si la CAF envisage de revenir sur l'exclusion du Togo pour les deux prochaines CAN, la réponse est négative.
Cette décision est « juste » assure le président de la CAF. « (…) ce n'est pas la première fois qu'il y a des morts dans une compétition internationale. Il y a eu 17 morts lors des JO de Munich en 1972. À Vancouver, un lugeur géorgien est décédé. A-t-on arrêté pour autant les Jeux? ».
Hayatou reconnaît tout de même avoir « perdu la bataille de la communication ».
« Je n'ai jamais voulu m'exprimer parce qu'en face il y avait le chef de l'État du Togo. Par respect pour sa fonction, sa personne, j'ai gardé le silence. Mais la CAF lui a envoyé une lettre de condoléances et nos représentants se sont rendus auprès de la délégation du Togo pour en faire de même. Alors qu'il ne dise pas le contraire! ».
Et bien si, justement, Cher Monsieur Hayatou, nous disons très exactement le contraire.
C’est vrai que vous avez gardé le silence ; un silence assourdissant.
Les condoléances sont arrivées sur le bureau de chef de l’Etat une semaine après la fusillade et aucun représentant de la Confédération n’était présent à Lomé lors des obsèques des deux victimes.

Lire l’interview dans son intégralité dans Le Figaro

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