Union Africaine

Des moyens pour prévenir les conflits

Au milieu de la nuit, la lumière brille devant des ordinateurs clignotants, où une jeune femme répond au téléphone tout en tapant sur son clavier dans la salle de veille de l'Union africaine (UA). Derrière elle, on peut suivre une chaîne d'information en continu sur écran géant

Cette salle de veille, installée au siège de l'UA à Addis Abeba, est le centre névralgique du système que l'organisation tente de mettre sur pied pour gérer et surtout prévenir les conflits. Elle reçoit également en temps réel toutes les informations en provenance de l'Amis, la seule force de paix de l'UA, déployée dans la province soudanaise du Darfour (ouest) qui est en butte à de grandes difficultés sur le terrain.

L'Afrique est le continent qui concentre le plus grand nombre de conflits et le plus grand nombre de missions onusiennes de maintien de la paix. Mais la tendance actuelle est au règlement par l'Afrique de ses conflits, avec un soutien logistique et financier international, comme c'est le cas pour l'Amis.

D'où le besoin pour l'organisation de se doter d'un système efficace d'alerte et éviter ainsi le déploiement de forces de paix coûteuses et souvent dangereuses.

Dans ce contexte, l'UA organise à Kempton Park (Afrique du Sud) du 17 au 19 décembre une "réunion d'experts gouvernementaux sur l'alerte rapide et la prévention des conflits".

"L'objectif du système continental d'alerte rapide (SCAR) est de fournir des conseils en temps réel sur les conflits potentiels et les menaces à la paix et à la sécurité", explique à l'AFP El Ghassim Wane, directeur du Centre de gestion des conflits de l'UA.

"Cela doit permettre la mise au point de stratégies d'intervention appropriées pour prévenir ou atténuer les effets destructeurs des conflits violents (...) et l'adoption de mesures préventives par l'UA", ajoute-t-il.

Selon l'UA, "la salle de veille est un des éléments clef du SCAR: elle a pour fonction de suivre l'évolution des situations de conflits potentiels ou réels, ainsi que des situations post-conflits".

L'UA souhaite multiplier en partenariat avec les organisations sous-régionales du continent ce dispositif et centraliser les informations recueillies pour décider de politiques adéquates.

Pour l'instant seules la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao, 15 pays d'Afrique de l'ouest) et l'Autorité intergouvernementale de développement (Igad, 7 pays d'Afrique de l'est) se sont dotées de système intégré d'alerte rapide.

La Communauté de développement d'Afrique Australe (SADC), où l'Afrique du Sud joue un rôle prépondérant, "est en train de mettre sur pied un système d'alerte rapide qui sera intégré aux services de renseignement et qui est fondé sur des informations classifiées. Un analyste stratégique a déjà été recruté et une salle de veille va être mise en place", note M. Wane.

La réunion d'experts organisée en Afrique du sud doit affiner les procédures de collecte, de transmission de l'information, et organiser l'accès direct des détenteurs de l'information aux décideurs politiques de l'UA, avec pour enjeu de réduire au maximum les délais de réaction.

Des ONG, des organisations internationales, des universitaires et des centres d'alerte rapide non africains doivent prendre part à cette rencontre.

 

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