Union Africaine

Mettre fin à une réalité qui ternit l’image de l’Afrique

Liberté est laissée à chaque pays

Les chefs d'Etat de l'Union africaine (UA) ont adopté lors de leur récent sommet le principe d'une taxe sur les billets d'avion, nuits d'hôtels et SMS. Elle vise à réduire la dépendance de l'UA, financée à 72% par les donateurs étrangers, Etats-Unis et Union européenne en tête.

L'UA ne finance elle-même que 28% des 522 millions de dollars de son budget de fonctionnement, auxquels s'ajoutent 750 millions de dollars pour les opérations de maintien de la paix en 2015. Le reste est payé par les donateurs, parmi lesquels l'UE, les Etats-Unis, la Banque mondiale, la Chine et la Turquie.

Pour réduire sa dépendance financière, l'organisation panafricaine a donc proposé aux 54 Etats membres de mettre en oeuvre une taxe de 2 dollars sur les nuits d'hôtels et de 10 dollars sur les billets d'avion pour les vols en partance ou à destination de l'Afrique. Ces mesures permettraient de lever 730 millions de dollars par an.

Une taxe additionnelle de 0,005 dollar par SMS échangé sur le continent rapporterait 1,6 milliard de dollars par an. De quoi mettre à l'abri l'UA des aléas budgétaires des donateurs et des turbulences économiques que traversent la Libye et l'Egypte, deux des plus gros contributeurs au budget de l'organisation parmi ses membres.

L'objectif affiché de l'UA est de financer 65% de ses dépenses dans un délai de cinq ans à partir de 2016.

L'UA laisse toutefois aux pays le choix d'appliquer ou non tout ou partie de ces taxes, à condition de respecter un nouveau barème de contributions revu à la hausse en fonction du PIB de chaque pays.

Le Togo serait de son côté favorable à une augmentation de sa contribution plutôt que d'imposer des taxes sur les services.

Pour la Fondation Pax Africana, dirigée par Edem Kodjo, l’instauration de ce principe de taxes diverses, tout en étant originale sur le continent africain, a le mérite de laisser à chaque Etat membre de l’UA le soin d’organiser à sa guise la collecte de ces taxes indispensables pour l’autonomie financière de l’institution panafricaine.

‘L’adoption du principe de la collecte de ces taxes fait certes partie d’une litanie de solutions explorées ces dernières décennies à maintes reprises pour conférer à l’UA les moyens financiers de sa politique volontariste. Toutefois, ces pistes de solutions explorées lors du 24e sommet de l’UA apparaissent comme un moyen plus crédible, souple et pratique d’accélérer la fin d’une réalité qui ternit l’image de l’Afrique : l’UA ne fait face elle-même qu’à une infime partie de ses besoins de fonctionnement’, souligne un communiqué de la Fondation rendu public dimanche.

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