Union Africaine

Ouverture du sommet d'Addis

L'Union Africaine (UA) a ouvert dimanche à Addis Abeba son 12e sommet, officiellement centré sur le développement des infrastructures mais dominé en fait par la crise politique à Madagascar et les divisions des Etats membres sur l'avenir de l'organisation. Le président du Togo, Faure Gnassingbé, n'assiste pas aux travaux ; il est représenté par son ministre des Affaires étrangères, Koffi Esaw.

Sur fond de crise économique mondiale, de nombreux dirigeants africains n'ont pas caché leur inquiétude sur une baisse de l'aide internationale, qui contribue notamment à financer les infrastructures."Les économies et les populations africaines s'apprêtent à subir de plein fouet les conséquences" de cette crise "dont elles ne sont nullement responsables", a assuré à la veille de la rencontre le président de la Commission de l'UA, Jean Ping.

Il a souligné "la vulnérabilité d'un continent toujours fragilisé par des crises latentes et des conflits ouverts".

Contrairement aux habitudes de l'UA, ce sommet de trois jours a débuté directement par une session à huis clos, sans cérémonie formelle d'ouverture. Une vingtaine de chefs d'Etat seulement sur les 53 Etats membres avaient fait le déplacement, selon les organisateurs.

Outre les discussions sur "le développement des infrastructures" du continent, thème officiel du sommet, et sur les divers conflits et crises qui affectent l'Afrique, les chefs d'Etat devaient plancher dimanche sur l'instauration d'un "gouvernement de l'Union", réclamé par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi mais qui inquiète bon nombre de ses pairs, peu soucieux de transférer à l'UA une partie de leur souveraineté.

Autres dossiers brûlants du sommet qui dure jusque mardi, la situation en Somalie, à Madagascar, en Mauritanie et en Guinée.

Le nouveau président somalien, l'islamiste modéré cheikh Sharif Cheikh Ahmed, élu samedi par le Parlement somalien, participe au sommet, a constaté l'AFP.

Au vu de la dégradation de la situation politique à Madagascar, Jean Ping averti que "tout changement de pouvoir anticonstitutionnel sera condamné", alors que le maire de la capitale malgache affirmait qu'il voulait obtenir la destitution du chef de l'Etat.

"Nous avons des principes très clairs. Ce sont toujours les mêmes. C'est-à-dire qu'il est interdit d'accéder au pouvoir par des voies qui ne sont pas constitutionnelles", a martelé M. Ping.

Madagascar, où doit se tenir en juillet le prochain sommet de l'UA, est représenté à Addis Abeba par son Premier ministre, Charles Rabemananjara.

Si l'on note dans les couloirs du sommet un notable assouplissement de l'UA vis-à-vis de la Guinée, notamment suite aux engagements de la junte au pouvoir d'organiser des élections avant fin 2009, la position demeure inflexible sur la Mauritanie.

L'UA et ses partenaires, dont l'Union européenne (UE), ont décidé samedi de reporter au 20 février leur réunion consacrée à la crise en Mauritanie prévue le 5 février, en vue d'éventuelles sanctions ciblées après le coup d'Etat du 6 août.

Concernant le Zimbabwe et l'accord entre le régime du président Robert Mugabe et son principal opposant, Morgan Tsvangirai en vue de la constitution d'un gouvernement d'union nationale après un an de blocage, l'UA a demandé la levée des sanctions imposées par l'Europe et les Etats-Unis "afin d'améliorer la situation humanitaire".

Selon M. Ping, "tout le monde aujourd'hui devrait aider le Zimbabwe à reconstruire son économie parce qu'un accord a été conclu".

Une réunion des pays de la région des Grands Lacs a précédé le sommet et s'est félicitée de l'amélioration des relations entre Kigali et Kinshasa, ainsi que de l'opération militaire conjointe dans l'est de la RD Congo et de l'arrestation du général rebelle Laurent Nkunda.

En photo : le président de Tanzanie, Jakaya Mrisho Kikwete, président en exercice de l'UA

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