Région & Afrique

Asselborn pour un rôle accru de l’Otan

Le ministre luxembourgeois des Affaires étrangères Jean Asselborn (photo) a plaidé lundi pour que l'Otan, plutôt que la coalition qui bombarde aujourd'hui la Libye, prenne rapidement en main la coordination de l'intervention militaire internationale.
"Un pays comme le Luxembourg, comme beaucoup d'autres pays, n'a qu'un seul moyen de s'engager c'est dans le cadre de l'Otan", a-t-il souligné à son arrivée à une réunion avec ses homologues de l'Union européenne, qui a la Libye à son ordre du jour.
Ce serait donner "un très mauvais signal", si des problèmes se posant pour la coalition, il fallait en passer finalement par l'Otan, a-t-il dit en substance, appelant donc à "clarifier très, très vite" la situation.
"Il faut décider qui fait quoi car ce jeu entre la coalition et l'Otan nuit à toute la communauté internationale", a-t-il encore affirmé.
Les discussions intensives menées à l'Otan depuis près d'une semaine sur le rôle qui pourrait lui incomber dans les opérations en Libye et les modalités de son intervention éventuelle n'ont pas encore débouché faute d'accord entre les 28 alliés, dont 21 sont membres de l'UE.
Dimanche soir, les ambassadeurs des 28 se sont séparés sans accord sur le plan opérationnel préparé par les chefs militaires pour le cas où l'Otan serait mise à contribution pour faire respecter la zone d'interdiction aérienne prévue par la résolution 1973 de l'ONU.
La Turquie a en effet demandé à l'Otan de revoir sa copie, jugeant que les bombardements intensifs de la coalition internationale ont changé la donne et qu'il faut épargner les civils libyens.
L'Allemagne a été réticente depuis le début à toute intervention armée en Libye tandis que la France, l'un des chefs de file de la coalition internationale avec la Grande-Bretagne et les Etats-Unis, ne souhaite pas que l'Otan joue les premiers rôles de peur d'un rejet de l'opinion arabe.
Les débats entre les ambassadeurs des 28 pays de l'Otan --dont 21 sont membres de l'UE-- devaient reprendre lundi après-midi au siège bruxellois de l'Alliance atlantique.
Mais ces hésitations, comme l'a souligné M. Asselborn, ne font pas l'affaire des nombreux pays européens dont les armées depuis des décennies sont totalement intégrées à la structure militaire de l'Otan, sans laquelle elles n'ont plus l'habitude de fonctionner.
Outre le Luxembourg, c'est le cas de pays comme la Belgique et le Danemark, qui ont envoyé des avions F-16 participer à la première phase dirigée par la coalition, mais qui réclament que l'Otan prenne le relais dès que possible.
La Roumanie par exemple a signifié lundi qu'elle n'agirait qu'à la demande de l'Otan. C'est aussi le cas d'un pays de l'UE comme la Suède, pourtant non membre de l'Otan.

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