Le départ du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi est "inévitable", a estimé dimanche le ministre italien des Affaires étrangères Franco Frattini, ajoutant que la situation dans ce pays avait atteint "un point de non-retour".
"Nous n'avions jamais vu une situation où le chef d'un régime donne l'ordre de tuer ses propres soeurs et frères en allant jusqu'à payer des mercenaires", a poursuivi M. Frattini.
Evoquant le traité d'amitié signé entre Rome et Tripoli en 2008, qui a soldé les comptes de plus de trente ans de colonisation italienne (1911-1942), M. Frattini a estimé que celui-ci était suspendu "de fait". Silvio Berlusconi avait à l'époque présenté les excuses de l'Italie et s'était engagé à verser 5 milliards de dollars de dédommagements sous forme d'investissements sur les 25 prochaines années. "Quand vous n'avez plus d'interlocuteur vous ne pouvez plus appliquer un traité. Nous n'avons plus d'interlocuteurs maintenant et la suspension de fait du traité est déjà une réalité", a expliqué M. Frattini.