Région & Afrique

Echec du coup d'Etat au Burundi

Le Burundi est secoué depuis le 26 avril par un mouvement de contestation

Le numéro deux du mouvement putschiste au Burundi, le général Cyrille Ndayirukiye, a reconnu jeudi soir l'échec du coup d'Etat contre le président Pierre Nkurunziza. Cet aveu intervient alors qu'a été annoncé le retour, sur le territoire burundais, du chef de l'Etat.

"Personnellement, je le reconnais, notre mouvement a échoué", a-t-il déclaré à l'AFP. "Nous avons rencontré une trop grande détermination militaire pour soutenir le système au pouvoir", a-t-il poursuivi.

Le président burundais est resté bloqué en Tanzanie depuis le début de la tentative de coup d'Etat lancée mercredi après-midi par le général Godefroid Niyombare.

"Notre initiative, même si elle a échoué, a mis à nu une organisation des corps de défense et de sécurité, notamment de l'armée qui n'a rien de professionnel", a ajouté le général Ndayirukiye. Il a estimé que l'armée était "aujourd'hui inféodée au parti au pouvoir".

Il a aussi dénoncé "la détermination du chef d'état-major de l'armée", le général Prime Niyongabo, resté fidèle à Pierre Nkurunriziza, "qui s'est allié au très dangereux groupe des proches du président qui sont corrompus et en train de détruire le Burundi".

Au moment où il s'exprimait, Cyrille Ndayirukiye a affirmé être avec le général Niyombare et d'autres responsables du mouvement.

Interrogé sur ce qu'allaient désormais faire les putschistes - se rendre ou faire un baroud d'honneur -, le général Ndayirukiye a répondu: "on y réfléchit, mais on ne voudrait pas prendre la responsabilité d'amener à la mort ceux qui nous ont suivis. On ne peut pas engager les gens à la mort".

Un haut gradé de la police a confirmé que "ce soir, les mutins sont en débandade après leur attaque de RTNB (la radio et télévision nationale burundaise) qui a échoué". Selon lui, "certains mutins se sont déjà rendus. D'autres chercheraient à fuir".

Jeudi, les putschistes avaient lancé deux offensives pour tenter de prendre le contrôle de la RNTB, gardée depuis mercredi par les forces restées loyales à Pierre Nkurunziza. Ils avaient à chaque fois échoué, après des affrontements à l'arme lourde avec le camp adverse.

Sur le plan diplomatique, la communauté internationale a condamné ces deux derniers jours la tentative de coup d'Etat. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon a appelé jeudi soir au calme, alors que les quinze membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont condamné "ceux qui cherchent à s'emparer du pouvoir par des moyens illégaux" et appelé à des "élections crédibles".

La désignation le 25 avril de Pierre Nkurunziza comme le candidat du parti présidentiel, le Cndd-FDD, au scrutin du 26 juin avait déclenché des manifestations qui s'étaient déroulées quasi quotidiennement jusqu'à mercredi.

Ce mouvement populaire avait été présenté par Godefroid Niyombare, un ex-compagnon d'armes de Pierre Nkurunziza du temps de la guerre civile (1993-2006) burundaise, quand le Cndd-FDD était encore une rébellion hutu, comme l'une des justifications du putsch. Le général avait reproché au chef de l'Etat, élu en 2005 et 2010, d'avoir pris sa décision de briguer un troisième mandat "au mépris" du peuple.

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