Région & Afrique

L'Afrique touchée par la pénurie d'enseignants

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) 1,6 millions d'enseignants supplémentaires seront nécessaires pour réaliser l'objectif de l'éducation primaire universelle d'ici 2015, et 3,3 millions d'ici 2030.

Au total, ce sont 3,5 millions de postes de plus qui devront être créés d'ici 2015, date-butoir des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dans le premier cycle du secondaire et 5,1 millions d'ici 2030.

C'est la première fois que les projections de l’UNESCO  s'étendent jusqu'à 2030 et présentant des données sur ce niveau d'enseignement. Elles sont rendues publiques à l'avant-veille de la Journée mondiale des enseignants, célébrée chaque année le 5 octobre.

« Aujourd'hui, 58% des pays dans le monde manquent d'enseignants pour réaliser l'éducation primaire universelle. Si toutes les régions du monde sont concernées par ce phénomène, c'est en Afrique subsaharienne que la situation est la plus préoccupante », indique un communiqué de presse de l'UNESCO.

« Près d'un tiers des pays concernés se trouvent en effet sur ce continent. Or, la pression pour recruter davantage d'enseignants devrait s'intensifier sur le continent avec la croissance de la population d'âge scolaire. D'ici 2030, il faudra créer 2,1 millions de postes supplémentaires en Afrique subsaharienne et remplacer 2,6 millions d'enseignants ayant quitté la profession ».

Les États arabes arrivent en deuxième position pour la pénurie d'enseignants du primaire. D'ici 2030, la région devra faire face à une explosion de la population d'âge scolaire, avec 9,5 millions d'élèves supplémentaires. Pour relever ce défi, de nombreux pays de la région ont augmenté les recrutements au cours de la dernière décennie, ce qui devrait permettre de stabiliser la situation d'ici 2020. Pour réaliser l'éducation primaire universelle, la région devra créer 500.000 postes supplémentaires d'ici 2030 et remplacer 1,4 millions d'enseignants ayant quitté le système.

Mais il existe selon le rapport de fortes disparités à l'intérieur des régions elles-mêmes. Ainsi, l'Éthiopie devrait avoir suffisamment d'enseignants pour accueillir tous les enfants en âge de fréquenter l'école primaire d'ici 2015 si la tendance actuelle se poursuit. C'est également le cas du Cameroun, de la Namibie ou du Lesotho et, dans les Etats arabes, de la Mauritanie ou du Yémen.

À l'inverse, la situation s'aggrave dans des pays comme la Côte d'Ivoire, l'Érythrée, le Malawi et le Nigéria, où, si la tendance actuelle se confirme, les besoins en enseignants dans le primaire seront plus importants en 2030 qu'ils ne le sont aujourd'hui. Cette situation s'explique par une augmentation du nombre d'élèves.

Parallèlement, les effectifs du premier cycle du secondaire continuent d'augmenter à travers le monde. Le taux de scolarisation y a augmenté de 10%, de 72 à 82%, entre 1999 et 2011. Or, pour un nombre d'élèves équivalent, le niveau secondaire doit faire appel à plus d'enseignants que le primaire parce qu'il sollicite des enseignants ayant des connaissances spécifiques dans une matière donnée.

Photo : une école en Ouganda

© untogo.org

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