Région & Afrique

Parjure

Dans un document de trois pages adressé jeudi aux avocats de Dominique Strauss-Kahn, William Taylor et Benjamin Brafman, l’accusation détaille les mensonges de la victime présumée qui ont provoqué l’audience extraordinaire d’aujourd’hui.

Le document porte le sceau des services du procureur Cyrus Vance Jr. et a été adressé le 30 juin 2011 à William Taylor et Benjamin Brafman, les deux avocats de Dominique Strauss-Kahn, avec une copie pour le juge Michael Obus. Il évoque en trois pages détaillées de nouveaux éléments quant à l’affaire «People versus Dominique Strauss-Kahn». Et précise les mensonges de la femme de ménage de 32 ans, qui a accusé le 14 mai dernier l’ex directeur du Fonds monétaire international d’agression sexuelle – sept chefs d’accusation pèsent toujours sur DSK. 

Les deux assistants du procureur qui signent le texte, Joan Illuzzi-Orbon et Jon McConnell, entrent d’abord dans le détail de la demande d’asile de Nafissatou Diallo, en date de décembre 2004. 

Devant les services du département de l’Immigration, la Guinéenne avait décrit l’enfer qu’elle avait vécu avec son mari – décédé – avant de venir se réfugier aux Etats-Unis. Dans le cadre de l’enquête sur l’affaire DSK, la trentenaire a admis avoir menti lors de cette demande d’asile. Avec l’aide d’un complice qui lui avait fourni une cassette enregistrée avec les faits à répéter devant les services de naturalisation, Nafissatou Diallo a fabriqué ce faux-témoignage afin d’obtenir le statut de réfugiée politique.

Mais ce n’est pas tout. Lors de deux interrogatoires séparés avec des assistants du procureur, la Guinéenne a raconté avoir été la victime de viols en réunion dans son pays. «Lors de ces entretiens, la victime pleurait et était totalement désemparé lors qu’elle évoquait ses faits passés», explique le document. Plus tard, lors d’interrogatoires complémentaires, elle admettra que ces viols ne sont jamais produits et qu’elle avait fabriqué les détails de l’agression. Elle a également expliqué qu’elle avait appris ce récit pour la demande d’asile. Nafissatou Diallo a néanmoins maintenu qu’elle avait bien été violée dans le passé en Guinée, dans des circonstances différentes.

Plus important, peut-être, son mensonge sur le déroulement même des faits tels qu’elle les a décrits sous serment devant le Grand Jury. Ainsi, l’accusation revient sur la fameuse matinée du 14 mai dernier et ce qui s’est passé dans la suite 2806. Après l’agression sexuelle présumée, la jeune femme a toujours soutenu qu’elle avait fui dans le couloir principal du 28e étage, s’être cachée et avoir attendu que DSK quitte les lieux en prenant l’ascenseur. Et après ce temps d’observation, avoir prévenu son superviseur. 

Depuis, elle a admis que ce récit était erroné. Après l’agression sexuelle dont elle accuse Dominique Strauss-Kahn, elle a nettoyé une chambre à proximité puis est revenu dans la suite 2806. Elle a alors commencé à faire le ménage sur les lieux même de l’agression, avant de reporter l’incident à son supérieur.

La conclusion du document est sans équivoque. Durant toutes les investigations, la victime a menti «sur toute une variété de sujets concernant son histoire personnelle, sa vie présente et ses relations privées».

Lire ce que nous écrivions le 17 mai 2011

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