Région & Afrique

Symbole d’une Afrique émergente ?

Dix-neuf chefs d'Etat africains ont assisté samedi à Dakar à l'inauguration du monument controversé de la Renaissance africaine, construite par des Nord-Coréens et plus haute que la statue de la Liberté de New York.
"L'Afrique s'est appropriée ce monument. Il est rare de voir un seul pays accueillir plus d'une dizaine de chefs d'Etat pour ce genre d'événement. Cela témoigne de leur adhésion", s'est félicité Mamadou Bamba Ndiaye, le porte-parole du président sénégalais Abdoulaye Wade.
Il a notamment cité le président en exercice de l'Union africaine (UA) et chef de l'Etat du Malawi Bingu wa Mutharika et le président de la Commission de l'UA Jean Ping (Gabon).
Les présidents du Bénin, Cap Vert, Congo (Brazzaville), Côte d'Ivoire, Gabon, Gambie, Liberia, Mali, Mauritanie, Zimbabwe notamment, avaient effectué le déplacement ainsi que des artistes comme Manu Dibango et Akon.
Cette inauguration constitue le point d'orgue du cinquantenaire de l'indépendance de cette ancienne colonie française d'Afrique de l'Ouest, réputée pour sa stabilité politique.
Les escaliers menant au monument en bronze représentant un couple et un enfant, construit par des Nord-Coréens dans un style vaguement soviétique, étaient parés des couleurs du parti présidentiel (bleu et jaune) et de drapeaux sénégalais et de
pays africains.
Dans la matinée, plus d'un millier d'opposants avaient manifesté à Dakar pour demander le départ du président Wade, 84 ans, au pouvoir depuis 2000.
"Signons le départ de Wade", "Le peuple exige une éthique de gouvernance et rejette la gestion mafieuse du clan Wade", pouvait-on lire sur des banderoles.
Plusieurs leaders de l'opposition étaient présents, notamment le chef du Parti socialiste (PS, qui a dirigé le Sénégal de 1960 à 2000) Ousmane Tanor Dieng, ainsi que d'anciens Premiers ministres du chef de l'Etat passés à l'opposition comme Moustapha Niasse et Macky Sall.
L'opposition avait demandé aux Sénégalais et aux chefs d'Etat étrangers de boycotter cette inauguration.
Le coût de cette statue monumentale qui domine la capitale est estimé à plus de 15 millions deuros mais c'est surtout l'idée qu'un tiers des recettes puisse revenir au président Wade au titre de droits d'auteur comme concepteur de la statue qui a été vivement critiquée.
Des chefs musulmans sénégalais y ont même vu un symbole d'idolâtrie, dans un pays majoritairement musulman.
Pour les promoteurs de la statue, il s'agit au contraire du symbole d'une Afrique émergente sur le plan mondial, forte de son milliard d'habitants et d'une économie en pleine croissance malgré une pauvreté endémique.
Cette imposante structure haute de 52 mètres montrant "une Afrique sortant des entrailles de la terre, quittant l'obscurantisme pour aller vers la lumière" est ainsi comparé par ses promoteurs à la Tour Eiffel à Paris, la Statue de la liberté à New York, ou le Christ Rédempteur à Rio de Janeiro.
Le président de la France, ancienne puissance coloniale, Nicolas Sarkozy absent à la cérémonie d'inauguration, a envoyé un message écrit à son homologue sénégalais.

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