Coopération

Faire de l’UEMOA un modèle d’intégration

Le président Faure Gnassingbé

Le président Faure Gnassingbé et ses homologues d’Afrique de l’Ouest assistent lundi à Ouagadougou (Burkina Faso) au XXe anniversaire de la création de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Cette célébration se veut le point de départ d'un nouvel engagement et d'une véritable adhésion de tous les acteurs au processus de construction communautaire. 

Les festivités se déroulent dans la salle des banquets Ouaga2000.

Le chef de l’Etat est accompagné par Adji Otèth Ayassor, le ministre de l’Economie et des Finances. A signaler également, la présence du Togolais Koffi Assimaidou, administrateur du Fonds monétaire international (FMI) pour les pays du Groupe africain II dont fait partie le Togo.

Au lendemain de leur accession à l'indépendance, six pays de l'Afrique Occidentale membres de la Zone Franc - Bénin (alors Dahomey), Burkina Faso (alors Haute Volta), Côte d'Ivoire, Niger, Sénégal et Togo (en 1963) - ont créé, le 12 mai 1962 , l'Union monétaire Ouest-Africaine (UMOA), manifestant ainsi leur volonté de coopération monétaire à la fois entre eux, au sein d'une union, et avec la France au sein de la Zone Franc. Le Mali n'a adhéré à l'UMOA qu'en juin 1984, après avoir demandé en 1967 sa réintégration dans la Zone Franc. 

En 1973, le Traité de l'UMOA a été révisé, la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) a été dotée de nouveaux statuts, la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD) a été créée et de nouveaux accords de coopération avec la France ont été signés. Des mécanismes de régulation, garants de la cohésion et de la stabilité monétaire de l'Union, ont été introduits dans les nouveaux textes. 

Grâce à un environnement monétaire plus stable - monnaie commune, ancrage au franc français et règles de gestion monétaire - les pays membres de l'UMOA, comme d'ailleurs les autres pays de la Zone Franc, ont connu, en moyenne, de meilleures performances économiques que les autres pays d'Afrique sub-saharienne. La croissance économique a été en général supérieure à la croissance démographique, ce qui a permis d'améliorer les conditions de vie des populations. 

Dans les années 80, deux chocs externes majeurs ont largement contribué à déstabiliser les économies de l'Union et à renverser la croissance économique : l'effondrement des prix des matières premières, sources importantes des recettes d'exportation, et l'appréciation réelle du Franc CFA, sous l'effet combiné de la hausse du Franc français et l'ajustement à la baisse des taux de change des pays voisins hors Zone Franc. Les principaux indicateurs macro-économiques et financiers se sont détériorés rapidement, plongeant les pays de l'UMOA dans une crise économique profonde. 

Face à la crise économique, les pays membres de l'UMOA ont, dès 1990, manifesté leur volonté d'approfondir leur intégration économique en complément de l'union monétaire. Il était devenu évident que les mécanismes de régulation monétaire devaient être complétés par des réformes économiques pour assurer la cohésion de l'Union et lancer les bases d'une croissance durable. C'est ainsi que le Gouverneur de la BCEAO a reçu mandat des Chefs d'Etat de l'UMOA de mener la réflexion sur l'intégration économique et de préparer un traité dans ce sens. Le Traité instituant l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) a été signé le 10 janvier 1994 à Dakar, deux jours avant la dévaluation du Franc CFA. 

Dans ce contexte, la signature du traité représente la mesure d'accompagnement la plus importante et la plus volontariste de la dévaluation. Après ratification par l'ensemble des Etats signataires, le traité entrait en vigueur le 1er août 1994. La Commission -organe exécutif de l'Union- ainsi que la Cour de Justice de l'UEMOA s'installaient le 30 janvier 1995 à Ouagadougou. La première Conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement de l'UEMOA s'est tenue le 10 mai 1996. 

En 1997, la Guinée-Bissau est devenue le 8e État membre de l'Union.

Vision prospective

L’objectif de l’UEMOA est, notamment, de renforcer la compétitivité des activités économiques et financières des États membres dans le cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique rationalisé et harmonisé, d’assurer la convergence des performances et des politiques économiques par l’institution d’une procédure de surveillance multilatérale, de créer un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des services, des capitaux.

Les acquis sont nombreux, mais il reste encore de multiples défis à relever, qui résultent autant de nouvelles préoccupations que d'une faible appropriation des réformes ou d'une application insuffisante : pauvreté persistante, crises alimentaires récurrentes, manque de compétitivité des économies, mobilisation insuffisante des financements, faible niveau du commerce intra-communautaire, entraves persistantes à la libre circulation des personnes et des biens, crises et instabilité politiques menaçantes, etc. 

La célébration de ce 20e anniversaire ce lundi à Ouagadougou doit être le moment d'un nouvel engagement et d'une véritable adhésion de tous les acteurs au processus de construction communautaire. Mais également, celui d'un tournant à amorcer par les institutions communautaires pour une application effective des réformes, programmes et textes de l'Union dans tous les domaines de l'activité administrative et économique. 

Au bilan axé sur la convergence économique, la construction du marché intérieur, la construction des infrastructures économiques, le renforcement de l'agriculture et de la sécurité alimentaire, la formation et le développement du capital humain et l'aménagement du territoire, doit répondre une vision prospective qui prenne en compte les évolutions futures de la région ouest africaine. Il s'agit notamment des menaces contre la paix et la sécurité, de l'apparition de fléaux sans frontières, du développement de la culture démocratique et de la consolidation de l'état de droit, des questions de formation, de l'emploi des jeunes, de celles de l'accès des femmes au savoir et aux moyens de production. 

Ce 20 octobre 2014 est donc une étape cruciale de cette prise de conscience collective de la nécessité de renforcer l'intégration régionale afin d’en faire un modèle sur le continent.

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