Culture

Les pirates n'auront pas le dernier mot !

Un petit tour sur un marché de Lomé donne une idée de l'ampleur du problème. Des milliers de CD et de DVD sont proposés à la vente. Album d'artistes africains et étrangers, films américains ou européens, à des prix défiants toute concurrence. Et pour cause, car il s'agit d'Œuvres piratées. Pour les artistes, le manque à gagner est énorme.

La généralisation de la piraterie artistique a conduit le Bureau togolais des droits d'auteurs (BUTODRA), en coopération avec le gouvernement, à lancer une campagne d'information avant de renforcer la répression. Vendredi et samedi se déroulent justement les « journées de lutte contre la piraterie au Togo ».

Idrissou Traoré Aziz est le directeur général du BUTODRA dont la mission est la collecte des droits d'auteurs et leur redistribution aux artistes et créateurs*.

Republicoftogo.com : Lutter contre la piraterie apparaît comme une mission impossible

Idrissou A. Traoré :

Nous tentons d'enrayer la contrefaçon au Togo. Depuis toujours nous avons mené cette lutte à travers la répression en saisissant les copies qui entrent dans le pays. Mais nous nous sommes rendu compte qu'il faut aussi sensibiliser et former. Ces journées sont destinées à apprendre aux commerçants quelles sont les procédures à suivre pour vendre des Œuvres légales. Il y a aussi le problème du téléchargement illégal dans les cybercafés.

Republicoftogo.com : 700.000 cassettes, CD et DVD piratés ont été saisis l'année dernière. Mais c'est une goutte d'eau dans un océan de copies.

Idrissou A. Traoré :

On ne peut pas être partout. Nous menons des enquêtes pour saisir les Œuvres, si possible, dès leur entrée au pays. Une fois dans le commerce, la chasse s'avère beaucoup plus difficile.

Republicoftogo.com : Certains affirment que le Togo est un Hub de la piraterie artistique en Afrique de l'Ouest. Confirmez-vous cette information ?

Idrisou A. Traoré:

La piraterie n'est pas propre au Togo, c'est un phénomène général qui touche tous les pays. Au Togo, nous manquons de productions locales, ce qui a favorisé l'importation massive d'Œuvres étrangères. Nous sommes à pied d'Œuvre pour enrayer ce fléau par la répression et la sensibilisation et nous sommes persuadés que, dans peu de temps, on ne parlera plus de piraterie au Togo.

Republicoftogo.com : Y a-t-il des textes légaux qui répriment la contrefaçon ?

Idrissou A. Traoré :

Tout à fait. La loi est très claire, elle précise que « toute importation ou reproduction non autorisée sur le territoire constitue un délit de contrefaçon ».

Cette loi nous permet de poursuivre ceux qui importent frauduleusement les Œuvres. Mais nous aimerions aussi bénéficier d'un concours plus actif de la douane. Tout policier, gendarme ou douanier qui découvre des Œuvres piratées doit les saisir. L'Etat doit également créer une Commission nationale de lutte contre la piraterie.

 

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Le BUTODRA collecte entre 50 et 60 millions par an qui sont redistribués aux artistes. Un montant très faible car les gérants de lieux publics (bars, hôtels, discothèques) « oublient » de payer les droits. L'organisme souhaite que les autorités imposent une taxe sur les supports vierges comme les CD, les DVD, les clés USB, les disques durs et la téléphonie mobile.

 

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