Un compromis sur la cessation des hostilités au Sud-Soudan a été trouvé in extremis la semaine dernière à Bruxelles lors de la réunion des ACP, explique cette semaine l’hebdomadaire économique et financier Les Afriques. Et c’est grâce à l’intervention de la présidente du Conseil des ministres ACP, Dédé Ahoefa Ekoué (Togo). « qui a remarquablement dirigé les travaux », souligne le journal.
La déclaration soumise au Conseil des ministres regrettait « les violents affrontements qui ont éclaté le 21 mai à Abyei », et lançait « un pressant appel à toutes les parties pour qu’elles mettent immédiatement
fin aux hostilités ». Fureur de l’ambassadeur du Soudan : « C’est une ingérence inacceptable, un dangereux précédent. La date indiquée est fausse. Il ne s’est rien passé le 21 mai. Où avez-vous pris cette date ? J’ai consulté mon gouvernement. Il rejette toute déclaration sur le Sud-Soudan. » La violente déclaration soudanaise réveille le Conseil de sa torpeur.
« En tant que femme, en tant que mère, il m’est impossible de me taire », lance la ministre de la Planification du Togo, qui martèle que « les ACP manqueraient à leur devoir s’ils se taisaient sur les affrontements au Sud-Soudan, qui ont fait des dizaines de milliers de déplacés ». Le Liberia, qui a connu les drames de la guerre civile, vient à la rescousse pour condamner aussi les affrontements. La Mauritanie, avec tact, propose une formulation plus neutre, remplaçant les « violents affrontements » par la « situation » à Abyé. Les couloirs feront le reste. Le délégué soudanais se range à ce compromis. Ouf de soulagement.
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Les Afriques N°164.pdf
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