Diplomatie

Faure bientôt au Japon ?

La 3e réunion ministérielle de suivi de la TICAD IV* s’est tenue dimanche et lundi à Dakar en présence du ministre togolais des Affaires étrangères, Elliott Ohin (photyo).
Officiels japonais et africains ont évoqué les questions de paix, de sécurité, de gouvernance, du respect des droits humains, des changements climatiques et du développement durable.
Lors de son intervention, Elliott Ohin a présenté les condoléances du Chef de l’Etat et du peuple togolais aux autorités japonaises après les catastrophes qui ont frappé leur pays.
M. Ohin s’est entretenu avec son homologue japonais, Takeaki Matsumoto. Un tour d’horizon de la coopération entre Lomé et Tokyo. Le chef de la diplomatie japonaise a souhaité une visite du président du Togo, Faure Gnassingbé, au Japon avant la fin du second trimestre.
Voici l’intervention d’Elliott Ohin, ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération sur le thème  « Paix, Sécurité et Gouvernance »
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Excellences Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Représentants des Organisations internationales,
Distingués Invités,
Permettez-moi d’abord d’adresser mes très sincères et chaleureux remerciements au Gouvernement et au Peuple Frère du Sénégal pour l’accueil chaleureux, authentiquement africain qui a été réservé à ma délégation et les dispositions prévenantes qui ont été prises pour rendre agréable notre séjour.
Qu’il me soit également permis, au nom du Gouvernement et du Peuple togolais tout entier, de m’associer à la douleur du Peuple japonais, durement éprouvé, en ce début de l’année 2011, par l’une des plus grandes catastrophes naturelles ayant frappé ce pays depuis le  début de ce 3ème millénaire.
Devant l’ampleur des dégâts tant sur le plan humain que matériel causés par ce terrible séisme, suivi d’un tsunami aux effets très dévastateurs et qui font actuellement craindre une grande catastrophe nucléaire, le monde entier a une fois encore pu admirer le courage et la dignité de ce Peuple.
Malgré cette épreuve d’une ampleur inégalée, votre pays a toujours maintenu tous ses programmes de coopération avec l’Afrique, démontrant votre détermination à aider notre continent à faire face aux nombreux défis auxquels il est confronté. 
Avec la détermination du vaillant peuple japonais, je reste convaincu que la reconstruction du pays se fera dans un bref délai.
Mesdames et Messieurs,
Le Japon a toujours fait preuve d’une très grande solidarité et générosité envers les Pays les Moins Avancés en général et les pays africains en particulier.
La tenue de cette troisième réunion ministérielle de suivi de la TICAD IV, malgré la situation de crise que vit ce partenaire stratégique de l’Afrique actuellement, en porte témoignage.
Elle a également le mérite tout particulier de se tenir au moment où notre planète est confrontée à de multiples défis, notamment la crise économique et financière internationale, les diverses pandémies, la lutte contre l’extrême pauvreté et la faim, l’épineuse question des changements climatiques et surtout le défi de la paix, de la sécurité et de la gouvernance, sur lequel  je voudrais m’attarder.
Mesdames et Messieurs,
En prenant la parole devant vous aujourd’hui au nom du Togo, j’ai bien conscience que nous sommes tous confrontés à une grande responsabilité : celle de parvenir ensemble à lutter efficacement et effectivement contre les menaces à la paix et à la sécurité.
Nous savons tous que le développement ne peut constituer un acquis sans la stabilité et sans une réelle gouvernance de nos finances, de notre économie, de nos institutions, sans le respect des droits humains.
Mesdames et Messieurs,
Depuis plus d’un demi-siècle d’indépendance de la majorité de nos Etats, nous avons heureusement pu résoudre plusieurs crises intra ou interétatiques, mais le continent peine toujours à s’affirmer et à prendre toute sa part dans la formulation des grandes décisions du monde, malgré nos énormes potentialités.
Mon pays, le Togo, a malheureusement été souvent confronté aux conséquences d’un processus de démocratisation de la vie politique mal enclenché : des violences postélectorales, la rupture de la coopération avec la communauté internationale, bref, au défi de paix, de stabilité, de sécurité, et de gouvernance.
Le Gouvernement togolais s’est donc engagé sur la voie des réformes politiques, institutionnelles et économiques, en adoptant une démarche participative et la promotion du dialogue comme mode de gestion des affaires de l’Etat. Aussi, d’importants efforts ont-ils été réalisés dans les domaines suivants : recomposition de la Cour Constitutionnelle et de la Commission Nationale des Droits de l’Homme, adoption des Statuts de l’armée et des forces de sécurité, adoption du Statut et financement des partis politiques, instauration d’un Cadre Permanent de Dialogue et de Concertation, mise en place d’une Commission, Vérité, Justice te Réconciliation, création d’une Cour des Comptes.
Conscients de nos responsabilités au plan intérieur, nous ne pouvons qu’être engagés sur le terrain du maintien de la paix et nous continuons d’apporter notre contribution à la résolution des crises en Afrique et ailleurs dans le monde.
Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, le Togo, 29ème pays au rang des contributeurs de troupes des Nations Unies, participe activement aux nombreuses opérations de maintien de la paix notamment en Côte d’Ivoire, au Tchad, au Soudan, en Centrafrique, en République Démocratique du Congo et à Haïti.
Au plan interne, d’énormes efforts ont été consentis notamment en matière de lutte contre la prolifération des armes légères et de petits calibres, le grand banditisme, le crime organisé, l’usage et le trafic de drogue, la corruption etc…
Sur le plan régional, des activités sont menées dans le cadre de la Force Africaine en Attente et des exercices et manœuvres regroupant divers pays de la sous-région et la formation de militaires et de médecins militaires de différentes régions du continent.
Dans le domaine de la gouvernance, avec le concours des Institutions de Bretton-Woods, le Gouvernement a fait preuve de rigueur dans la gestion de la chose publique, ce qui lui a permis d’atteindre le Point d’achèvement de l’Initiative Pays Pauvres Très Endettés (PPTE), avec un bénéfice conséquent d’un important allègement de la dette vis-à-vis de nos bailleurs internationaux. Nous avons aussi adhéré au Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP) en juin 2008. Le Document stratégique de réduction de la pauvreté a été adopté par une démarche participative, afin de nous donner toutes les chances pour un développement durable.
Mesdames et Messieurs,
La dimension multiforme et plus particulièrement le caractère transnational de ces nouveaux défis nous interpelle tous et requiert une coopération plus accrue de la communauté internationale toute entière afin de trouver promptement des solutions idoines susceptibles de nous renforcer dans nos efforts de changer irrémédiablement l’image de notre continent.
A cet effet, je ne peux que réitérer l’importance du renforcement de la présence africaine et celle d’autres régions au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies. S’agissant de notre continent, l’appui de nos partenaires s’avère indispensable afin de palier le manque de moyens financiers et logistiques qui nous ralentisse souvent dans nos actions.
Mesdames et Messieurs,
Le Togo, comme vous pouvez vous en doutez, s’est résolument engagé à accompagner toutes initiatives, nationale, régionale et internationale visant, d’une part, à juguler le phénomène de l’instabilité et des menaces à la paix et, d’autre part, à promouvoir les réformes liées à la gouvernance.
Mon pays est prêt à accueillir toutes les initiatives du continent dans le cadre de ces questions stratégiques et sensibles, mais tout aussi indispensable à l’essor de nos économies et à la quiétude de nos populations qui n’aspirent qu’à un développement durable.
Pour terminer, je voudrais vous assurer de notre entière adhésion aux objectifs de cette Conférence ainsi que de notre conviction que la mise en œuvre des conclusions qui découleront de ses assises contribuera chaque jour davantage à l’émergence d’une Afrique développée et harmonieusement intégrée dans l’économie mondiale.
Relever le défi de la paix, de la sécurité et de la gouvernance, c’est mener un combat contre le sous développement et l’extrême pauvreté.
La coopération et l’accompagnement constants du Japon ne peuvent que nous aider à triompher de ces obstacles à notre épanouissement économique et social.
Vive la coopération entre l’Afrique et le Japon,
Je vous remercie de votre aimable attention.
* La Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) est une initiative lancée en 1993 par le gouvernement du Japon pour promouvoir un dialogue politique de haut niveau entre les dirigeants africains et leurs partenaires dans le domaine du développement. La TICAD est devenue le principal cadre mondial dont la mission est de coordonner l'exécution de programmes visant à promouvoir le développement de l'Afrique.

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