Diplomatie

Hillary au Togo : Décryptage

24 heures après la visite d’Hillary Clinton au Togo, Julian Cohen (photo), professeur de sciences politiques à NYU (New York) et fin connaisseur de l’Afrique, revient sur ce voyage et donne un éclairage sur la nouvelle relation entre Washington et Lomé.

Republicoftogo.com : La Secrétaire américaine Hillary Clinton vient d’effectuer une tournée en Afrique de l’Ouest. Pourquoi cet intérêt soudain pour cette région

Julian Cohen: Le Département d’Etat garde toujours un œil sur l’Afrique de l’Ouest. Mme Clinton devait d’assister à la prestation de serment de la présidente du Libéria compte tenu des relations particulières entre les deux pays. Elle en a profité pour faire étape à Abidjan. Logique car Washington a soutenu Alassanne Ouattara dès son élection en novembre 2010 et appuyé la départ manu militari de Laurent Gbagbo. C’est donc une reconnaissance du nouveau pouvoir ivoirien, mais également un appel à la réconciliation dans ce pays qui demeure, malgré tout, encore instable.

Republicoftogo.com : Et pourquoi l’escale au Togo ?

Julian Cohen : Lomé est juste à côté d’Abidjan. Les conseillers d’Hillary Clinton ont recommandé d’inclure le Togo dans la tournée africaine. J’y vois à cela deux raisons. 

D’abord, le souhait de l’administration US de sortir enfin ce pays de l’ostracisme dont il est victime depuis 20 ans. 

Si Washington avait jugé utile de limiter ses contacts lors de la période des sanctions européennes, rien ne justifie plus une telle démarche avec l’avancée des réformes politiques et économiques au Togo. La Secrétaire d’Etat l’a d’ailleurs dit hier à Lomé en des termes on ne peut plus clairs.

La seconde raison de l’escale togolaise est manifestement liée au fait que le Togo occupe un siège de membre non-permanent au Conseil de sécurité. Les Etats-Unis espèrent avoir le soutien de la diplomatie togolaise sur quelques dossiers particulièrement brûlants comme l’Iran, la Syrie ou la question de la reconnaissance d’un Etat palestinien à l’ONU.

Donc double raison de s’arrêter au Togo. 

Republicoftogo.com Quels bénéfices le Togo peut-t-il en tirer ?

Jullian Cohen : En terme d’image, ce n’est pas tous les jours qu’un petit pays reçoit la visite du chef de la diplomatie américaine. Et pour le coup, c’est la première fois depuis l’indépendance du Togo.

C’est donc bon pour la visibilité et la crédibilité de ce pays.

Sur le plan de l’aide, cette visite devrait permettre de réactiver la coopération avec l’USAID et d’attirer, éventuellement, de nouveaux investisseurs américains.

Dans le domaine diplomatique, une collaboration utile avec Washington ne peut être que bénéfique pour le Togo.

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