Diplomatie

Homme de foi, de réconciliation et de dialogue

Mgr Nicodème Barrigah (photo), évêque d’Atakpamé et président de la Commission ‘Vérité justice et réconciliation’ a reçu vendredi les insignes de Chevalier la Légion d’honneur. La décoration lui a été remise, au nom du président de la République française, par l’ambassadeur de France au Togo, Nicolas Warnery.

Le diplomate a salué un homme de foi, un homme de réconciliation, un homme de dialogue que la France souhaite honorer pour son travail dans l’ombre comme dans la lumière, en faveur d’un Togo réconcilié avec lui-même, fraternel et généreux, où chacun puisse vivre librement et servir son pays.

Voici l’intervention de Nicolas Warnery

C’est pour moi une grande joie de nous voir tous réunis ce soir à la résidence de France autour d’un homme de réconciliation et de dialogue, autour d’un homme de paix.

Permettez-moi tout d’abord, Monseigneur, comme le veut la tradition, de retracer quelques étapes de votre parcours.

Né à Ouagadougou en mai 1963, vous faites vos études à l’école catholique de Nyékonakpoé, au Petit Séminaire Saint Pie X et au Grand Séminaire Saint Gall de Ouidah, au Bénin. Vous êtes ordonné prêtre en août 1987 et vous devenez vicaire paroissial à la cathédrale de Lomé. L’année suivante, vous reprenez des études en théologie dogmatique à l’Institut catholique d’Abidjan avant de suivre, entre 1993 et 1997, un cursus en diplomatie à l’Académie pontificale de Rome. Vos affectations vous conduiront successivement au Rwanda, au Salvador, en Côte d’Ivoire, puis en Israël, pays qui ont tous connu récemment la violence et la guerre, où le travail diplomatique requiert donc une sensibilité et une approche particulières. En mars 2008, à votre retour au Togo, vous devenez le 4ème Evêque d’Atakpamé et le Président de la Commission épiscopale nationale Justice et Paix au sein de la Conférence des évêques du Togo.

Vous devenez en 2009, Président de la Commission Vérité Justice et Réconciliation. A ce poste, vous œuvrez de toutes vos forces pour aider le Togo à sortir des cycles de violence qui ont émaillé son histoire depuis son accession à l’indépendance. Pour ramener la paix dans le

cœur des Togolais qui ont subi ou commis des violences. A la tête de la CVJR, votre disponibilité, votre écoute, votre capacité à dire aux victimes votre compassion et celle de la commission et à les inviter à se tourner vers l’avenir et, peut-être, vers le pardon, vous permettent d’accomplir une œuvre considérable. Oeuvre qui n’est, sans doute, pas encore estimée à sa juste valeur. Mais oeuvre féconde, qui ouvre un chemin de paix, non seulement pour le pays, mais aussi pour les victimes et, peut-être un jour, pour les bourreaux. Un chemin qui permette, malgré les obstacles, de dépasser les douleurs du passé, de surmonter les conflits du présent et d’affronter les défis de l’avenir. Le rapport final de la CVJR publié en avril 2012 marque une étape décisive dans le processus de réconciliation. Ses constats et recommandations, endossés par le chef de l’Etat et le gouvernement, offrent tout à la fois, une référence et une feuille de route pour la poursuite de cette démarche.

Dans le prolongement de la mission remplie à la tête de la CVJR, il y a quelques mois, pouvoir et opposition s’entendent pour faire appel à vous pour une mission de facilitation du dialogue politique attendu par tous les Togolais. Sollicité comme témoin, le groupe des cinq vous accompagne et vous apporte tout son soutien. L’ambassadeur des Etats-Unis participe aux rencontres qui permettent d’ouvrir la voie aux élections législatives du 25 juillet, lesquelles se déroulent, comme nous l’espérions tous, sans violence. Et qui sont contestées, non dans la rue, mais par les voies de recours prévues par la constitution. Votre contribution est décisive et, quand on mentionne aujourd’hui, au Togo, un « Facilitateur » avec un grand F, c’est de vous qu’il s’agit. Soyez assuré que nous continuerons à vous apporter notre soutien chaque fois que cela sera nécessaire.

Homme de foi, diplomate, homme de réconciliation, homme de dialogue, permettez, Monseigneur, qu’en vous honorant ce soir, la France salue tous ceux qui oeuvrent, dans l’ombre comme dans la lumière, en faveur d’un Togo réconcilié avec lui-même, fraternel et généreux, où chacun puisse vivre librement et servir son pays.

« Monseigneur, au nom du Président de la République française, nous vous remettons les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur »

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