Diplomatie

Insécurité : Ohin à Bamako

Le ministre des Affaires étrangères togolais, Elliott Ohin (photo), participe mardi à Bamako à une importante réunion du Conseil de Paix et de sécurité de l’Union africaine (UA), consacré, notamment aux troubles au Mali.

La rébellion touareg a fait fuir près de 20.000 personnes réfugiées actuellement au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie.

Les combats entre des groupes rebelles touaregs et les forces gouvernementales dans la région Azawad au nord du pays ont commencé à la mi-janvier. 

«  Des groupes rebelles, qui mettaient déjà en péril la stabilité et l’intégrité territoriale de certains pays, ont malheureusement connu un regain d’intensité à la suite de la crise libyenne qui a entrainé un flux considérable d’armes  de tous calibres dans cette région. La recrudescence des activités des rebelles dans le nord du Mali depuis la mi-janvier 2012, mettant en mal l’intégrité territoriale de ce pays, n’est que le point visible de l’iceberg », a notamment déclaré le chef de la diplomatie togolaise lors de son intervention.

M. Ohin est accompagné à Bamako par un expert des Forces armées togolaises.

Le Togo est invité à cette rencontre en qualité de membre du Conseil de sécurité de l’ONU.

L’insécurité et l’instabilité en Afrique de l’Ouest avait d’ailleurs été le thème du débat public organisé le 21 février dernier à New York et présidé par Faure Gnassingbé. 

Le discours d’Elliott Ohin

Je voudrais, avant toute chose, saisir l’occasion que m’offre la réunion de ce jour, pour remercier le Président de la Commission de l’Union Africaine pour les multiples efforts qu’il déploie en vue de préserver la paix et la sécurité en Afrique et particulièrement dans la région du sahel.

En effet, la situation sécuritaire et humanitaire dans la zone sahélo-saharienne est profondément préoccupante depuis plusieurs mois à cause de la prolifération des armes et l’afflux des rapatriés en provenance de la Libye dans la région.

La réunion de ce jour qui a pour objectif l’adoption du rapport du Président de la Commission sur la situation dans la région du Sahel nous permet de faire le tour d’horizon des questions  sécuritaires et connexes de la zone et de proposer des solutions en vue de résoudre d’une façon durable ce problème.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

La question de paix et de sécurité en Afrique de l’Ouest et au Sahel reste très fragile, en dépit des efforts accomplis par les pays de la région et la communauté internationale.

La crise libyenne, dont il serait superflu de parler ici des effets dévastateurs, est venue aggraver une situation déjà précaire et confrontée à des multiples défis, notamment le terrorisme, les trafics de tout genre, l’insécurité alimentaire, la sécheresse, la dégradation de l’environnement et que sais-je encore.

Des groupes rebelles, qui mettaient déjà en péril la stabilité et l’intégrité territoriale de certains pays, ont malheureusement connu un regain d’intensité à la suite de la crise libyenne qui a entrainé un flux considérable d’armes  de tous calibres dans cette région.

La recrudescence des activités des rebelles dans le nord du Mali depuis la mi-janvier 2012, mettant en mal l’intégrité territoriale de ce pays, n’est que le point visible de l’iceberg.

Certes, l’Afrique de l’Ouest et la région du Sahel ne sont pas les seules concernées par ce problème. Dans d’autres  parties du monde, le trafic de drogues et le crime organisé représente un défi majeur pour les démocraties, le droit et la justice.

C’est pourquoi mon pays qui est membre du Conseil de Sécurité des Nations Unies a choisi comme thème, au cours de sa présidence du mois de février dernier,  « l’impact de la criminalité transnationale organisée sur la paix, la sécurité en Afrique de l’Ouest et dans la région du Sahel » afin de donner l’occasion à la communauté internationale dans son ensemble d’aborder efficacement ce problème et d’en proposer des solutions idoines.

Le débat public organisé à cet égard, le 21 février 2012, à l’initiative du Président Faure Essozimna Gnassingbé qui a présidé personnellement la séance, témoigne de l’intérêt que mon pays, à l’instar de toute la communauté internationale, accorde à cette importante question.

A l’issue de ce débat public, le Conseil de Sécurité a invité, le Secrétaire général à prendre en compte ces menaces dans la stratégie de prévention des conflits, l’analyse des conflits, l’évaluation et la planification intégrées des missions en vue de voir dans quelle mesure il pourrait s’attaquer avec détermination et efficacité au problème du crime organisé, de la piraterie et en particulier du trafic de stupéfiants en Afrique de l’Ouest et dans la région du sahel.

Je voudrais également me réjouir d’autres initiatives, telles que la 40ème session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, tenue à Abuja les 16 et 17 février 2012 et la réunion ministérielle organisée par la Libye les 11 et 12 mars dernier dont les conclusions sont toutes allées dans le sens du renforcement de la coopération afin de parvenir à une paix durable dans cette région du Sahel.

Le combat contre l’insécurité et la criminalité en Afrique de l’Ouest et dans le Sahel concerne au premier chef les pays de la région, individuellement et collectivement.

Le Togo mon pays, depuis plusieurs années déjà, s’est engagé dans une lutte acharnée contre le crime organisé sous toutes ses formes.

Outre les mesures à caractère institutionnel, telles que les ratifications de nombres d’instruments juridiques internationaux sur la criminalité organisée et le terrorisme, mon pays a adopté un cadre stratégique national intégré de lutte contre la drogue et le crime dont l’élaboration a bénéficié de l’expertise de plusieurs partenaires tels que la France, les Etats -Unis d’Amérique, l’Union Européenne et la Commission de la CEDEAO.

Toutefois, l’ampleur de la lutte à mener est telle que l’Afrique de l’Ouest et la région du Sahel ne sauraient mener ce combat sans l’assistance de la communauté internationale.  Nos Etats ont besoin de plus d’aide, qu’elle soit matérielle ou financière pour faire face aux nombreux défis que posent les trafiquants de drogues et les groupes criminels fortement armés, qui écument le Sahel et l’Afrique de l’Ouest.

Dans l’optique des actions à mener pour relever ces nombreux défis, les experts de l’Union Africaine et des Nations Unies, réunis à Addis-Abeba la semaine dernière, ont exploré les pistes à suivre afin de permettre à nos Etats de mener à bien ce combat dont les résultats doivent s’inscrire dans la durée.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs,

La lutte contre la criminalité transfrontalière organisée nous interpellent tous. 

J’en appelle donc, à une plus grande mobilisation de la communauté internationale et à un soutien accru en faveur des Etats de l’Afrique de l’Ouest et de la région du Sahel

Je reste convaincu que les recommandations pertinentes contenues dans le rapport du Président de la Commission sur la situation dans la région du sahel que nous aurons à adopter au cours de cette réunion permettront certainement  de marquer un pas décisif vers la résolution des problèmes de paix et de sécurité dans cette région qui en a trop souffert et qui continue d’en souffrir.

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