Diplomatie

L’axe Lomé-Tokyo

En octobre 2010, le Togo a ouvert une ambassade au Japon afin d’accompagner le développement des échanges politiques et économiques. Le président Faure Gnassingbé a effectué une visite officielle en juin de l’année dernière au cours de laquelle plusieurs conventions de coopération ont été signées avec le secteur privé et l’Agence de coopération internationale (Jica).

Depuis deux ans, la relation bilatérale s’est considérablement renforcée.

Aklesso Bodjona est le chargés d’Affaires togolais à Tokyo. C’est à lui que revient de soin de gérer le dossier bilatéral au jour le jour.

Interrogé lundi par l’hebdomadaire japonais « Libéral Time », il confirme que « L’ouverture de l’Ambassade du Togo à Tokyo est la résultante de la volonté des plus hautes autorités politiques (…) de se rapprocher du partenaire stratégique qu’est le Japon ». 

Voici des extraits de l'interview traduits du Japonais

LIBERAL TIME : En Octobre 2010, l’Ambassade de la République Togolaise a officiellement lance ses activités au Japon. Cette présence du Togo au Japon a-t-elle une un impact sur les relations entre nos deux pays ? Aussi, de quelle manière les medias togolais ont-ils commenté les catastrophes naturelles du 11 mars 2011? 

Aklesso Bodjona : L’ouverture de l’Ambassade du Togo à Tokyo est la résultante de la volonté des plus hautes autorités politiques de mon pays de se rapprocher du partenaire stratégique qu’est le Japon. Aujourd’hui, avec cette présence, les relations entre les deux pays se renforcent chaque jour davantage et ceci ne se limite pas qu’aux seules entités étatiques mais concerne surtout les populations. 

C’est d’ailleurs ce qui justifie la forte tristesse qui s’est emparée du peuple togolais au lendemain des catastrophes naturelles du 11 mars 2011. Les journaux togolais en on beaucoup parlé non seulement pour exprimer la compassion des togolais envers leurs frères japonais mais aussi et surtout, pour noter avec admiration, la ténacité du peuple japonais qui a su affronter avec courage cette crise. 

Il vous souvient d’ailleurs que le Président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé a été le premier et reste à ce jour, le seul Chef d’Etat africain à avoir effectué une visite au Japon et à avoir visité la région de Tohoku, 3 mois après les évènements pour justement manifesté, de vive voie, son soutien aux victimes de ce triste événement. 

LIBERAL TIME : Quelle évaluation faite vous de la situation actuelle de l’aide publique au développement qu’accorde le Japon à votre pays ? 

Aklesso Bodjona : Il faut noter que les relations entre le Togo et le Japon ont connu plusieurs phases: Une première phase qui a commencé dès l’établissement des relations diplomatiques entre les deux pays jusqu’aux années 1993, une deuxième phase avec la rupture de la coopération internationale et une troisième phase avec la reprise depuis 2007. L’APD a également suivi cette évolution. Nous nous trouvons a la troisième phase ou, avec la reprise, le Japon se positionne comme un partenaire stratégique et important dans la politique étrangère du Togo ; ce qui justifie d’ailleurs notre présence ici. 

Aujourd’hui, l’APD touche divers domaines notamment l’Agriculture, l’approvisionnement en eau potable, la formation des agents de l’Etat ; l’éducation, la santé etc …  

Nous espérons que très rapidement le pourcentage de l’APD va revenir à son niveau d’avant la rupture de la coopération et même aller au-delà. Nous y travaillons sérieusement. 

LIBERAL TIME : Le Togo est confronté à divers problème notamment le VIH/SIDA, le Paludisme, le fossé entre riche et pauvre etc. Quel est actuellement le problème majeur et quelles sont les mesures qui sont prises pour y faire face? 

Aklesso Bodjona : Les difficultés sont surtout liées à la longue crise que le Togo a connue entre 1993 et 2007. Mais il faut toutefois noter que déjà en 2005 et bien avant même la reprise de la coopération, le Gouvernement a consenti 

d’énormes efforts pour réduire au maximum les souffrances des populations. Ainsi, de nos jours, les personnes vivant avec le VIH-SIDA ont gratuitement accès aux antirétroviraux, de nombreuses campagnes sont menées pour prévenir et lutter contre le paludisme et bien d’autres maladies mais il est clair que ces efforts du Gouvernement ne sauraient suffire sans l’aide de nos divers partenaires. 

Aujourd’hui, le défi majeur, c’est la réduction de la pauvreté. A lui seul, ce défi englobe des solutions à apporter dans de nombreux secteurs. Le Gouvernement y concentre toute son énergie à travers de nombreuses initiatives envers les populations à la base, de véritables actions de redynamisation du monde agricole, la rénovation des infrastructures, la promotion et le financement de l’auto-emploi des jeunes, pour ne citer que ces secteurs là. 

LIBERAL TIME : Dans les années 80, une Zone Franche a été crée au Togo. A-t-elle contribué à la croissance de l’économie de votre pays ? 

Aklesso Bodjona : La Zone franche togolaise a en effet été créé par la loi du 18 septembre 1989. Il s’agit d’un cadre qui a été mis en place pour stimuler au Togo le développement des activités de transformation et de services destinés à l'exportation en s’appuyant surtout  sur les avantages qu’offre le port autonome de Lomé, le seul port en eau profonde du Golfe de Guinée capable d’accueillir les navires de dernière génération. La Zone franche togolaise offre de nombreux avantages aux entreprises qui s’y installent.  

Entre autres avantages : l’exonération de la TVA pendant les 10 premières années suivant l’installation, exonération pendant la durée de vie de l’entreprise de tout droit et taxe de douane à l’importation des matériels et équipements d’exploitation, des matières premières et consommables ainsi qu’à l’exportation des produits fabriqués dans la zone franche.  Beaucoup d’autres réductions sont accordées sur les diverses taxes en vigueurs au Togo. 

Il convient d’ailleurs de préciser qu’un nouveau projet de loi portant statut de la zone franche, beaucoup plus avantageux pour les investisseurs, est actuellement en étude par le Gouvernement. En ce qui concerne son apport à l’économie togolaise, il est à noter qu’elle 

favorise l’investissement et, ainsi contribue au PIB du pays. Elle joue également un rôle essentiel notamment en matière de réduction du chômage.

LIBERAL TIME : Le Togo est présenté comme le 5ème producteur mondial de phosphate.  Parlez nous,  de la vision de votre pays pour son économie et quelle sera, à votre avis la principale industrie du futur au Togo ? 

Aklesso Bodjona : Les perspectives sont nombreuses et avec la politique de rigueur mise en place par le Gouvernement, elles sont prometteuses. Le Togo occupe en effet une place de choix au sein des pays producteurs de phosphate mais les capacités de l’ancienne Office Togolais des Phosphates a chuté du fait de la crise que le pays à connu. Aujourd’hui, cette société a été remplacée par la Société Nouvelle des Phosphates du Togo qui, avec une vision nouvelle a déjà repris les actions nécessaires pour atteindre voir dépasser le taux de production d’antan. 

Il s’agit également de diversifier les sources. C’est ainsi que l’industrie du Marbre a été relancé et des stratégies sont mise en œuvre pour faire de l’agriculture une véritable industrie dans le pays à travers surtout la relance des secteurs café, cacao et coton. Beaucoup d’initiatives sont également prises pour exploiter à 100% les capacités et avantages qu’offre le port de Lomé. Comme vous le voyez priorité n’est pas accordée à un seul secteur industriel. Nous sommes à l’heure de la diversification des ressources.  

LIBERAL TIME : Les Infrastructures de communication et surtout les télécommunications semblent connaître un essor considérable dans votre pays. Parlez-nous de la situation actuelle qui y prévaut. 

Aklesso Bodjona : Au Togo, ces dernières années, un vaste programme de réhabilitation des infrastructures routières et électriques a été lancé. Mon pays a réussi à réglé le problème du délestage récurant dans la sous-région en ce dotant d’une centrale électrique d’une capacité de 100MW. Dans la capitale quasiment toutes les routes existantes sont en cours de réfection et de nouvelles sont en construction. Ce programme s’étend également à l’intérieur du pays. 

En ce qui concerne les télécommunications, il existe actuellement trois opérateurs dont deux intervenants dans la téléphonie mobile et bientôt une troisième licence sera accordée dans ce secteur. Les prestations offertes sont à la hauteur des ambitions du pays, celles de toujours être au rendez-vous de la mondialisation actuelle. 

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